Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
Elisa est une biographie historique épistolaire et romancée de la dramaturge Elisa Mercoeur. Elle nous porte des châteaux de province aux salons parisiens où l'on croise de visu : Lamartine, Musset, Hugo, Chateaubriand, Bérenger, Recamier.
En résumant elle-même : "- Les uns diront que je suis morte de misère, les autres d'amour, Elisa, en se résumant elle-même en une soif de gloire, jamais assouvie est elle-même et en chacun de nous.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Joel Laloux est né le 24 janvier 1963 rue Émile Landrin face aux anonymes et aux célébrités du Père Lachaize dans le vingtième arrondissement.
Il puise son inspiration dans son village natal de Longueil Sainte Marie et au cœur du Pays basque.
Pion, puis étudiant en cinéma, il apparaît dans six téléfilms. Il tombe malade à Saint Jean de Luz et de retour à la vie parisienne et à la campagne, il aborde une prolifique carrière littéraire et théâtrale.
Auteur de 20 recueils ou plaquettes de poésie, 24 romans, 8 recueils de nouvelles, 2 essais, dix anthologies de poètes, 54 pièces de théâtre, 24 préfaces, tout en collaboration aux gazettes et journaux.
Elisa est son vingt cinquième roman.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 214
Veröffentlichungsjahr: 2025
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Elisa
de Joel Laloux
Le temps d’un roman
Collection «Roman»
www.temps-roman.com
« - L’image de la jeune fille ne servait qu’à donner aux paysages de la nature une vie plus séduisante ».
Jean de la Hire.
« - Déjà, tel qu’un rêve, elle s’est effacée ; elle dort maintenant ».
Elisa Mercoeur.
« - L’art de l’homme peut donner aux morts les apparences de la vie ».
« - Les poètes produisent des vers quand ils sont saisis par le transport divin ».
Jacques Bainville.
« - On ne sort pas de son âme aussi facilement que de sa maison ».
Georges Bernanos.
« - Cette œuvre, si elle devait s’épanouir, ne serait jamais que l’expression d’un désespoir ».
François Mauriac.
« - Laisser un peu de tendresse et de gaieté dans la mémoire de ceux qui vous aiment et qu’on ne connaît pas ! ».
Mary Marquet.
« - Ma vie était comme un paysage fertile, harmonieux même mais au-dessus duquel passaient sans cesse des nuages les uns étendus et sombres, les autres légers, mais il y en avait toujours et chacun de ces nuages s’appelait solitude ».
Georges Blond.
« - Toute création vraie est un suicide que personne ne regarde ».
Yves Navarre.
Quand on prévint Monsieur le Comte, que Monsieur de Martignac voulait le voir tout de suite, on le fit entrer en priorité.
Sans commentaire, sans justificatif, sans rendez-vous, ni sans protocole, cela voulait dire que la présence, et la venue de Martignac semblait pressentie autant que redoutée, et attendue, et que Monsieur le Comte de Châteaubriant savait quelle en serait la teneur, et, cela sans en attendre les premiers arguments, et qu’il savait quelle conclusion en tirer, avant qu’il en eût extrait les premiers arguments comme les premiers motifs.
- Monsieur, lui dit le jeune homme, avec l’accent, et le rare aplomb de sa condition et de son âge, si Mademoiselle ne vient décidément pas à Paris, je viendrai jusqu’à elle.
- Et quelles sont les motivations, de ces heureuses, résolutions ? Plus que Messieurs Pomme rets et Guyénot, saurez-vous la faire paraître ? Et, quand je dis, la faire paraître, j’entends la forme, et l’œuvre ?
- Ah, ça, monsieur, tous ces mystères sont difficiles à cerner, et nous appartiennent !
- Sachez que son état de santé tient à de solides, vertus !
- Et bien, raison de plus, monsieur le Comte, pour que nous allions la voir, ensemble !
- Hélas, monsieur de Martignac, j’ai, vous le savez, tout fait pour elle, dit le Comte, de Châteaubriant, tout en se levant de son bureau, duquel il pouvait observer toute une allée de Fresnes, et de marronniers.
- Mais encore, Monsieur le Comte, que pourriez-vous faire, que vous n’eussiez fait, déjà !
- Peut-être, allez-vous, me le dire, vous qui êtes, si bien, éclairé, à son sujet ?
- En la faisant paraître, au propre, comme au figuré, à la scène comme en public, comme elle l’a toujours souhaité, et comme elle y a aspiré, du plus profond de son inspiration, et de son âme. Et, en recueillant ses œuvres, qui sont loin d’être négligeables, en un édifiant volume.
- Un volume, si l’on publiait tout d’elle, qui nous coûterait la somme, de trente mille francs ! L’avez-vous, sur vous ?
- Vous feriez beaucoup, et pour le théâtre, et pour la poésie, et pour le cœur ! En la publiant chez Pomme rets, et gué not !
- Depuis tous ces drames, je la considère comme ma fille, comme elle semble être votre horizon, tout entier, et sans que vous puissiez lui soustraire vos regards ni vos pensées.
- Alors m’est-il permis, de vous prendre à la lettre, Monsieur le Comte ?
- Allez-y, mon jeune ami, et tout dépend de laquelle, vous allez commencer !
- Ah ! Aux siennes, monsieur le Comte ! Toutes les lettes, qui commencent par élire la mer pour s’achever finalement par un cœur !
- Je vous ai amené jusqu’à moi, car j’ai parfaitement saisi, le sens, l’étendue, et la profondeur, de votre démarche. Je voudrais seulement savoir l’enchevêtrement, et du raisonnement de votre esprit, qui vous ont amené de chez elle, jusqu’ici ?
- Ah ! Comme il est simple, et doux, de vous le conter, Monsieur ! La mère de Mademoiselle, et puis, elle-même et moi, nous avons eu, une longue, correspondance, à l’issue, et sur la foi, et les motivations, de laquelle, je devais me déplacer en province, mais j’y étais peu enclin, par l’occupation de mes études, et par la sollicitation de ma famille, qui allait dans le même sens, et qu ne tenait qu’à ma sollicitude.
Quoiqu’il en soit, nous eûmes convenu aisément d’un rendez-vous qui ne me laisse plus, aucun répit, no sommeil.
- Ah ! Comme je vous comprends, et comme j’en perdis, bien avant vous, le sens de mes affaires !
Ce n’était pas, que Mademoiselle Mercoeur fût la plus merveilleuse, ni la plus prestigieuse, des natures et des créatures, qui se fussent présentées. Et Dieu sait s’il s’est présenté à la porte de mon hall, ou de mon antichambre, de ces grisettes, qui plaçaient leur manuscrit, pour qu’il fût édité ou préfacé, ou pour obtenir une faveur, une entrevue, chez un de mes confrères ! Ou, chez l’un de nous, la location d’un meublé, ou l’obtention, de quelque argent, ou de quelque emploi. Mais quand Mademoiselle de Mercoeur vint, au-devant de moi, avec cette retenue, cet aplomb, et cette sorte de résolution il y avait une sorte de motivation, en elle, qui m’échappait, et que je résolvais, par la suite : qui était celle, de la reconnaissance ! Elle voulait que je place son livre, chez les meilleurs critiques, et les plus louables, sommités, et chez les libraires, les plus fiables, et les mieux éclairés, dont elle connaissait déjà, la réputation, et dont elle avisait déjà la liste tant à Paris qu’en province, et elle entendait que j’intercède auprès d’eux, pour elle.
- Ah ! Que d’insomnies ai-je passé à me rappeler mes devoirs pour elle !
- Vous avez le désir, de l’épouser ?
- Ah ! Comme vous y allez, monsieur le Comte !
- Alors, quelle peut-être votre motivation seconde, si la première, est nulle, et non avenue ? Souhaitez-vous, placer vos livres en même temps, que vous aurez publié, et placé, les siens ?
- Il n’appartient guère, à un homme de votre rang, et de votre prestige, de songer que nous pourrions nous porter au secours, de Mademoiselle, pour y voir nos seuls intérêts, et pour les faire passer au-dessus, des siens !
- Faut-il, cher Monsieur de Martignac, que vous ayez de la prévenance, et que vous soyez animé des meilleurs sentiments, pour elle, pour que les motivations, et, que pour les sentiments qui vous animent, soient, les plus purs, et les plus désintéressés !
- Mademoiselle, avec le peu de moyens, et le peu de relations, dont elle dispose, à tous les dons, et tous les talents : la poésie, la prose, la critique ! Et elle publie, dans des gazettes, et des bulletins, indignes de son talent de son imagination, et de sa plume !
- Je placerai ses œuvres dans « - La gazette universelle ».
- Ah ! Monsieur le comte, vous feriez cela, pour elle ?
- Je vois, dans votre regard, et dans chacune de vos phrases, qu’elle ne pourrait avoir de meilleur protecteur. Mais où est-elle, en ce moment ?
- Elle est, chez sa mère ! Dans une très belle gentilhommière où j’espère, vraiment que vous aurez déjà, séjourné ! Et, qui vaut vraiment le détour !
- Je ne me rends que rarement en province, et je lui préfère, les faveurs de l’étranger ! D’où je reviens, toujours, avec le poids, l’esprit, et la matière à quelque nouveau, livre, mais revenons, à vous, monsieur de Martignac ! Qu’écrivez-vous, en ce moment ?
- Moi, mais, je n’écrirai peut-être, pas plus de trois, ou quatre livres, dans mon existence ! Et qui suffisent, à ma gloire, comme à celle, des autres ! Mais revenons, au sujet qui nous intéresse ! Comment, allons-nous l’élever, la hisser au firmament des lettres, si vous ne pouvez vous glisser en province, ni la recevoir dans votre si grande et belle capitale, dont elle rêve ?
- C’est, que, voyez-vous, je ne peux rien, pour elle !
- Allons donc, monsieur le Comte, l’œuvre de notre chère Mademoiselle n’est pas insurmontable !
- Elle l’est, mon ami, justement et à tous points de vue !
- Et bien, raisons de plus ! Pour lui donner, un éditeur, digne de ce nom !
- Alors, que proposez-vous, mon cher Ami ?
- Un tirage à trois cent exemplaires, chez Pomme rets et Guyénot, et préfacé et annoté par vos soins ! Sans compter, que je suis déjà à la tête de quelques comédiens, une douzaine, tout au plus, mais qui sont déjà prêts, à jouer les pièces magnifiques, et pleines de talent, de Mademoiselle !
- Et, vous comptez sur moi, et que voulez-vous, que j‘y fasse, et puisque j’ai promis, déjà, de la publier ! Je ne peux pas, trouver une salle, sous le pas, d’un cheval, et ce n’est pas, une mince affaire ! Si je vous disais, que je serais bien pris au dépourvu, si je devais en trouver, par moi-même.
- Allons donc, monsieur le comte ! Nous allions presque, nous mettre d‘accord, pour trouver quelque théâtre, en province ou en périphérie, mais je veux, pour elle, une première représentation à Nantes, et une autre à Paris !
- Ah ! Vous l’aimez tant, mon cher Martignac, pour voir pour elle, seule tant de largesses, de luxe et de grandeur.
- C’est que j’admire, en elle, son courage, et son œuvre !
- Vous l’aimez, et cela est égal ! Maintenant, je dois me retirer à l’issue de cet entretien.
- Que dois-je lui dire, monsieur le Comte, si elle venait jusqu’à moi, ou si j’allais vers elle !
- Ah ! Monsieur, vous verrez selon les méandres de vos intérêts, et de votre conscience ! Je ferai toutes les démarches délicates que vous me faites l’honneur de me prêter en toute confiance ! Mais, je suis avant tout, le père de la patrie et de la Nation, et avant même, d’être le sien, propre, et d’être, le vôtre !
Pour Martignac, il fallait maintenant regagner la sortie, du somptueux hôtel particulier par où il était entré ?
Il était à présent dans le boulevard, ne sachant où se trouvait sa rue, familière, ni ses correspondances de trajet pour regagner un asile, et un logis sûr !
Du reste, comment, l’aimerait-il ? En s’assurant de sa confiance, et de sa vertu, en la servant, et en occupant ainsi son cœur mais sans s’assurer de son affection, ni de celle de sa mère ? Du reste, il ne pourrait, se rapprocher de leur intimité, ni de leur milieu, sans risquer paraître s’extraire, ni venir d’une démarche, désintéressée.
« - J’ai fait, auprès de vous un serment, lui écrivit-il, et si votre œuvre n’est point debout sur scène, du moins, elle est couchée sur le papier.
Aussi, i n’avait pas attendu cette invite pour aller chez les principaux intéressés, Pomme rets et Guyénot.
Ils n’étaient pas toujours là, affairés, à Paris, comme en province, à leurs ventes, et à leurs achats, il fallut que Monsieur de Martignac eût d’abord convenu, difficilement d’un rendez-vous avec eux ! Ce qui fut, finalement fait non dans l’arrière-boutique de leurs affaires de livres, et d’éditions anciennes, mais dans le petit estaminet, et le plus simplement du monde, qui se trouvait en face.
- Je suis envoyé, par Monsieur le Comte de Chateaubriand.
- Nous savons, dirent, tour à tour, Pomme rets et Guyénot et même par les deux.
- Ah ! dit Martignac, qui était foncièrement, et sincèrement, étonné ! Et vous songez au même, que moi ?
- Monsieur de Vigny, bien sûr ! A qui, d’autres, eussiez-vous songé ?
- A un troisième, que je ne nommerai pas !
- Il en manque, encore, quelques autres, que j’ai, sur le bout des lèvres, et sur le bout de la raison même, et du cœur, mais pourquoi a-t-elle, besoin, de ce patronage, et si l’amour maternel ; et le bien matériel lui suffisent ?
- Son œuvre manque à la reconnaissance et à l’élan du cœur.
- Avez-vous quelques vues, de ses œuvres, sur vous, ou, du moins, quelque échantillon, afin que nous puissions, avant même de faire quelque chose, pour elle, au moins examiner, quelque aspect, de ses dons, de ses mérites, et de son talent ?
- Voici, dit le comte de Martignac, quelque chose, qui peut vous intéresser, dit-il, en se souvenant, comme une sorte de naufragé qu’on sortirait d’un cataclysme, ou d’un cyclone, des extraits de manuscrits, qu’il avait rangés jalousement et soigneusement, dans sa serviette.
- Voyons, cela, dit Pomme rets, visiblement intéressé, et qui ajusta ses lunettes.
- Que de la poésie, et nous la publieront d’autant, moins, si vous nous infligez toute la liasse !
Monsieur de Martignac avait prévu et paré le cou ! Il avait divisé le document de poèmes en plusieurs couleurs de chemises, et il allait en extraire la première page, de chacune des pièces de théâtres, et le silence le plus absolu, faisait place à des commentaires, et à des interjections, qui ne pouvaient relever que de l’effet de la plus grande surprise.
- Il est impossible qu’une si jeune et naïve personne ait écrit autant de pièces, protesta Monsieur Guyénot.
- Que voulez-vous dire, lui suggéra alors Pomme rets, qui lisait presque par-dessus son épaule.
- Je vois Childe Harold, Annibal, les Italiennes, l’Oracle, Pompéi, Napoléon, Le Tasse, et Jeanne Gray et Boabdil, la litanie de ces ouvrages, n’en finirait pas et n’ont rien à faire chez nous, et devraient être représentés, directement, au Français !
- Vous y allez, peut-être, un peu vite, et vous mettez la charrue, avant les bœufs ! Sembla protester Monsieur de Martignac.
- Alors, que proposez-vous ?
- Je propose qu’elle soit, préalablement éditée !
- Quand vous nous aurez fait parvenir les textes ans leur intégralité et au vu des échantillons que nous venons de parcourir, et de façon concluante et édifiante, et bien, n’est-ce pas, mon ami, que nous allons les faire jouer, directement sur la scène ?
- Toutes les observations que j’ai pu recueillir à son sujet après tout le dégoût et la crainte, des critiques qui me furent adressées, sont rattrapées et effacées par la reconnaissance que vous allez lui obtenir.
- Vous avez là un écrivain de grand style ! Dirent-ils.
JANE GRAY.
Acte premier.
Scène Première.
Northumberland.
- Je l’emporte ! Asservis au joug de ma puissance,
Mes rivaux abaissés jusqu’à l’obéissance,
Viendront, tout en doutant que je daigne, les voir,
Déposer à mes pieds, leur crainte et leur espoir ;
Leur égal d’autrefois est maintenant leur maître.
De ce rang, de ce nom, je suis digne peut-être.
Somerset, j’ai compris la leçon de ta mort ;
En découvrant l’écueil, tu m’as montré le port.
N’opposant aucun voile à ton orgueil suprême ;
Tu ne t’abandonnais qu’à la foi de toi-même ;
Tu bravais le torrent, dont le cours t’entraînait ;
Moi, je me suis plié quand le vent me courbait.
Souvent simple flatteur d’un roi dont la jeunesse
De son docile esprit me livrant la faiblesse,
Croyait sans se douter que je lui commandais,
Me guider vers le but où je le conduisais.
Cédant ainsi, j’ai su, conjuguant la tempête,
De degrés en degrés monter jusques au faite.
J’y suis… Des faux dehors dépouillons le manteau
Naguère nécessaire, aujourd’hui vain fardeau.
Celle à qui mon adresse assura la couronne
N’oubliera pas quelle est la main qui la lui donne
Voyant avec mes yeux, parlant avec ma voix
Reine, elle deviendra l’esclave de mes lois.
Oui ! Pourquoi sans cela, déshéritant pour elle
Celle enfin qu’à ce trône un juste droit, appelle,
M’aurait-on vu sans bruit, infidèle à nos Rois,
Sur elle d’Edouard faisant tomber le choix,
J’ai pour me l’enchaîner choisi ma souveraine !
Jane, à moi le pouvoir, à toi le nm de Reine.
Scène II.
Northumberland, Cecil, Arundel, Pym Brock.
Nor thumb beer land.
- Venez, seigneurs, je veux, arrêtant nos projets,
Agiter avec vous, de sacrés intérêts.
Enfin voici l’instant où le sort se déclare ;
Pour la dernière fois, l’orage se prépare,
Il gronde. A sa fureur sachons, en liberté
D‘un généreux courage opposer la fierté.
Du destin qui l’attend trop incertain encore.
EXTRAIT D’ELISA.
PML. ¾ dos.
EXT/JOUR.
Bd Exelmans. Martignac entre par l‘entée principale, et sonne à un portail.
PAS Latéral.
Au bout de quelques semaines, le majordome vient lui ouvrir.
GPL, le majordome.
- C’est à quel sujet ?
MARTIGNAC.
Contrechamp.
- Je viens voir Monsieur le Comte !
Le majordome.
- C’est de la part, de qui ?
MARTIGNAC.
- De monsieur le comte de Martignac ! J’ai rendez-vous !
Le majordome.
- Dans ce cas, si monsieur veut bien, se donner la peine d’entrer ! (PML, croisé).
Le majordome l’invite à s’asseoir sur une chaise, excentrée sur la gauche et part, par les escaliers).
PMS. Le majordome.
- Je vais prévenir Monsieur, ce ne sont que quelques instants, et je vous prierai d’attendre.
GPL. MARTIGNAC.
- Mais, bien volontiers ! (Il se lève). (Léger pano), admire les toiles.
PML. La porte s’entrebâille dans l’obscurité.
Chateaubriand.
- Me voici, monsieur ! Alors, que puis-je faire, pour vous ?
GPL. Martignac.
- Je suis venu, pour une simple raison, et pour venir au bout de ma mission.
Contrechamp. Le comte.
- Qui est noble, cela va de soi ! (Trav. En GPS). Vous me prenez au milieu de tous mes travaux, et je n’ai pas beaucoup de temps, à vous consacrer !
PAL, croisé.
- Je sais, Maître ! Mais je n’en aurai pas pour longtemps, pour vous convaincre de bien vouloir considérer, les documents et les trésors, que je vous apporte !
Le comte.
- Cela fait tant de fois, que l’on vient me solliciter en consultation privée, pour des desideratas, des places et des passe-droits, pour lesquels je n’ai eu que peu de reconnaissance, et de remerciements. Et je veux bien en faire un nouvel épisode avec vous, du moment qu’il tire à sa conclusion.
Pas croisé. Martignac.
- Ah ! On ne peut pas conclure l’œuvre, le talent, ni le génie de toutes ces pièces ! Et en voici moins du dixième !
CHANT POLONAIS.
Près des flots du Dniestr, au bouillonnant murmure,
Seul, le cœur palpitant sous une noble armure,
Aux champs que Zwolle kief ski consacra par sa mort,
Un brave chevalier, Senau ski, s’avance ;
Il est triste, et sa main qui ne tient pas la lance
Caresse un brave coursier qui ronge en paix son mord.
II.
L’air pur du mois des fleurs les balançait écloses…
Mais que lui font alors ou la neige ou les roses ! Il rêve aux beaux yeux bleus qui, jusques à son cœur,
En talisman d’amour, ont fait briller leur flamme,
Et cherche réfléchie au miroir de son âme,
De leurs regards aimés la touchante douceur.
A MADAME GENOUDE.
- Salut à tes vertus, femme qui de la tombe
Impose à ton époux fidélité d’amour,
Salut, ange du ciel, avant que je succombe,
Inspire-moi des vers qui durent plus d’un jour !
(10 au 20 décembre 1834).
Les fers aux pieds, ma pénible existence,
Des lois du sort subissant la rigueur,
Cherchant la gloire et trouvant l’indigence,
Est enchaînée au bagne du malheur !
Articles de presse SUR Elisa Mercoeur.
- Monsieur Jules Clarétie est un bibliographe, qui a fait ses preuves sur les sujets les plus profonds, les plus divers et les plus variés, mais dont certaines sont incontournables, car nous avons évoqué dans la Revue Universelle les poètes les plus lus, et les plus reconnus, certes, mais certains de nos collaborateurs les plus minutieux, ont réalisé la biographie des contemporains d’Elisa Mercoeur, qui ne sont autres, qu’Hippolyte de la Morve on nais, Forey, Dévale et Ra b.
De telle sorte, que nous ne savons plus s’il fallait rendre un hommage exclusif, à l’illustre poétesse, ou s’il fallait rendre un hommage, plus élargi, et plus collégial, avec ces quatre poètes qui nous sont régulièrement demandés dans la revue et il est de notre devoir, aussi, de lui rendre un hommage exclusif, mais, aussi, que cet hommage soit collégial, et collectif.
Bachelin De flore ne.
Hippolyte de la Morve on nais.
- Comme les heures furent bienheureuses, au château du Val, auprès du cher et prometteur poète, Hippolyte de la Morve on nais.
Mais, en dehors d’une vie pieuse, et aristocratique, son œuvre, poétique passe complètement inaperçue.
En fait, toute son œuvre est liée, à cette ville de Saint-Malo, que tant d’autres ont chérie, avant lui et après lui, et elle n’est ni assez reconnue, ni assez abondante, pour en faire état, ni en secret, ni en public, même si nous avons essayé d’en faire un résumé, et un condensé des deux, secondés, ou inspirés, en cela, par ses admirateurs, que sont l’abbé Fleury, Lamennais, et Messieurs Sarrazin, et Ponce m.
- Le temps n’est pas venu de me jeter au drame
Mon tableau sera simple et sans déchirements.
Je dirai les amis et l’enfant, e la femme,
Et les deuils résignés et les recueillements.
Dernières pensées inédites.
C’est dans ces instants choisis, que s’inscrit toute éternité, qui ne peut choisir ni pour elle-même, ni pour elle seule, tous ces instants.
Placer toutes mes œuvres, dans l’espace, et dans le souffle d’un instant, cela vaut peut-être mieux, que les dispenser dans le désordre du temps, et dans son espacement.
C'est-à-dire, que son inachèvement fera, lui-même, son achèvement.
La mort est une pièce qui se joue en coulisse, et dont nous ne sommes que les répétiteurs, voilà tout !
La douleur est un pensant fardeau pour qui la porte sans espérance de pouvoir s’en décharger, lors même que son poids accable.
Je l’ai devancé, en ce sens que la douleur et le fardeau se soulageaient l’un, l’autre.
Les images qui s’impriment, et se superposent, en moi sont destinées à être rêvées. Et les rêves sont destinés à s’imprimer, ce qui fait que le rêve et la réalité, s’enchevêtrent et se confondent.
Dieu est une sorte de vieillard près duquel on trouve une épaule assurée, mais chargée d’ennui.
L’amour bienveillant est un être, une ombre, dont on attend que l’étreinte soit tiède afin d’être supportable, et qu’elle retienne, ou qu’elle remette ses gants.
L’on vit avec son âme, comme détachée d’elle, on vit avec elle sans la connaître, et l’on vit séparée d’elle, tout en l’habitant.
Les Mémoires sont faits pour oublier, autant que pour se souvenir.
Les pleurs sont faits pour aller à sa guise, du cri jusqu'au silence.
Le voyage fut interminable, au cours duquel, il partagea son trajet, éprouvant, et périlleux, avec des visages, inconnus et hostiles.
A son arrivée, il crut que Madame Mère enverrait un de ses gens de maison, pour l’accueillir à la gare. Il n’en fut rien.
Il était seul, au milieu de la place déserte. Il chercha alors, quelqu’un pour le voiturer, et ne trouva pas d’autre, personne, et il consentit, finalement, pour lui-même, et pour Madame et sa maigre suite, à cheminer à pieds. Il emplit, alors, sa vue, des vallonnements, et des vignobles, alentours.
Il savait qu’il franchissait les premiers arpents de terre, qui menaient à la gentilhommière qui était comme un petit manoir imposant, en haut de la châtaigneraie. C’est dans cet imposant endroit que résidait Madame de Mercoeur.
Il était si majestueux, et si impérieux, qu’il ne savait plus par quel portillon, la faire ouvrir, se faire connaître bien qu’il y fût attendu. C’est là, qu’il devait voir Adélaïde, au prénom si prédestiné, si dévolu, à Mademoiselle Ire noix !
Sommes-nous bien, à Saint-Sébastien-sur-Loire, au ceux de la ville et des remparts, sommes--nous au bord et au berceau d’un rêve, au rythme et au soupir du bois dormant ?
- Si ce n’était que cela, Monsieur ! Vous êtes au bord et au pied du mystère ! Et, en lieu et place, d’un majordome, il avait une servante, qui partait dans tous les sens : que venez-vous faire ici, au bout du monde ?
- Il ne faut rien, exagérer ! Je connais parfaitement, mes deux interlocuteurs, et je suis leur hôte, et je viens toujours les voir dans une intention, et dans un but, bien précis !
- Et, sans indiscrétion, peut- savoir, pourquoi vous êtes venu rendre visite à Adélaïde Au ment ?
- Ce n’est pas, pour la mère, mais pour la fille, que je suis venu, avoua à demi-mot, monsieur de Martignac qui ne voulait pas en dire, de trop.
- Alors, là, Monsieur, je veux bien, vous amener jusqu’à la porte, mais je vous laisse vous débrouiller ensuite, car vous avez peut-être frappé à la bonne porte, mais pas à la bonne enseigne.
- Et qu’est-ce qui vous fait dire ça, ma bonne, dame ?
- Vous le verrez, vous-même ! En tous cas elle est percluse de dettes, dont ces murailles sont le tonneau sans fin.
- Et vous-même, semblez bien familier en ces lieux ?
- Qu’est-ce qui peut vous faire dire cela ? Je vous accompagne et je retourne chez moi, ayant déjà accompli mon service ! D’ailleurs, vous verrez avec elle !
- N’avez-vous rien d’autre, à me conter, sur Madame, ni sur Mademoiselle ? En dépit de mes visites incessantes, toutes les deux sont également, et demeurent énigmatiques, pour moi !
- Ah ! Il faudrait