Emile Guillaume (1867-1954) - Roland Biguenet - E-Book

Emile Guillaume (1867-1954) E-Book

Roland Biguenet

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Beschreibung

L'oeuvre d'Émile Guillaume célèbre les personnalités de son temps, la Troisième république, et l'auteur nous invite à rencontrer ces derniers...

Sculpteur célèbre et reconnu, titulaire de nombreuses récompenses, souvent encensé par la critique, parfois éreinté par ses adversaires, Émile GUILLAUME participa avec passion à la vie artistique, intellectuelle et politique de la Troisième république.
Au travers de son œuvre, il célébra ses artistes, ses poètes, ses grandes figures politiques et ses grands évènements. Il en partagea aussi les heures de gloire, les joies, les épreuves, les illusions et les désillusions jusqu’au naufrage final de 1940.
C’est donc à une promenade dans le passé à laquelle vous convie l’auteur, à la rencontre d’évènements ou de personnages souvent oubliés, mais oh combien étonnants !
Au fil des pages, le lecteur verra toute une époque ressusciter. Il partira à la rencontre de Mlle Guilly d’HERMEMONT, créatrice de la Canne blanche, de François MERCIER, l’industriel philanthrope, ou du surprenant marquis de Chaumont-Quitry, héros de deux guerres.
Il revivra la fin tragique du poète Catulle MENDES ou des marins du Pluviôse, la vie mouvementée de la statue de la Délivrance, le combat d’Emile GUILLAUME en faveur de la réconciliation européenne.

Cet essai biographique est une véritable balade dans le passé durant laquelle le lecteur suivra les traces d'Emile Guillaume et marchera aux côtés des personnalités d'antan...

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ISBN : 979-10-236-1630-9

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Roland BIGUENET

Émile GUILLAUME

(1867-1954)

Le sculpteur de la IIIèmeRépublique

Dessin crayon et encre de chine de Rémi BIGUENET, arrière-arrière-petit-fils du sculpteur d'après photo familiale.

Dessin crayon et encre de chine de Rémi BIGUENET, arrière-arrière-petit-fils du sculpteur d'après photo familiale.

– 6 –

Émile GUILLAUME, le sculpteur de la IIIèmeRépublique

Pourquoi ce titre alors que tant d’autres artistes se sont illustrés pendant cette longue période ?

Tout d’abord parce qu’un observateur minutieux ne peut qu’être frappé par la conco-mitance qui existe entre la vie d’Émile GUILLAUME et celle de la Troisième République.

En effet, le 5 juin 1879, le jeune Émile, âgé de douze ans, fait son entrée à l’École des Arts décoratifs de Paris. Ce jour marque la naissance artistique du jeune homme.

Or, cette année 1879 est riche d’évènements politiques pour notre pays. Le 30 janvier, MAC MAHON, le président monarchiste, démissionne, bientôt remplacé par le républicain Jules GRÉVY. Désormais, les républicains contrôlent la Chambre des députés, le Sénat et la Présidence. Les deux chambres vont bientôt quitter Versailles pour rejoindre Paris. L’une s’installe au Palais Bourbon, l’autre au Palais du Luxembourg. Le 14 février, la Marseillaise devient officiellement notre hymne national. Les institutions républicaines se mettent peu à peu en place.

Ainsi, après une gestation difficile et hésitante de près de huit années, la République triomphe.C’est la véritable naissance d’un régime politique qui va perdurer jusqu’en juillet1940.

1940, l’année terrible ! Après plus de soixante années d’existence, la Troisième République sombre dans le chaos et la débâcle. Totalement discrédité par une des plus graves défaites de son histoire, le régime est balayé en quelques jours. Le 10 juillet, l’Assemblée nationale qui regroupe députés et sénateurs vote à une majorité écrasante les pleins pouvoirs au maréchal PÉTAIN. La Troisième République est morte !

1940, année terrible également pour Émile GUILLAUME qui, profondément choqué par ces tragiques évènements, devient pratiquement aveugle et doit cesser toute activité artistique. L’année 1940 marque ainsila mort artistique du sculpteur.

Émile GUILLAUME, artiste engagé…..

En second lieu, ce titre nous a paru judicieux parce que ce régime républicain, Émile GUILLAUME le fit sien. Totalement. On peut même affirmer qu’il s’identifia à lui. Il participa avec passion à la vie artistique, intellectuelle et politique de son époque. Il en défendit les valeurs avec opiniâtreté. Au travers de son œuvre, il célébra ses artistes, ses poètes, ses grandes figures politiques et ses grands évènements. Il en partagea les heures de gloire, les joies, les épreuves, les illusions et les désillusions jusqu’au naufrage final.

Au fil du temps, il devint l’un des sculpteurs officiels du régime. Son œuvre est donc le reflet de cette époque et de son idéologie. Émile GUILLAUME fut véritablement l’historien de la Troisième République. Il écrivit cette histoire avec passion et ténacité, non avec des mots, mais avec du bronze, de la pierre ou du marbre.

Sculpteur célèbre et reconnu, titulaire de nombreuses récompenses, souvent adulé par la critique, parfois éreinté par ses adversaires politiques, il partagea ensuite le dis-crédit dans lequel était tombée « sa » République et tomba rapidement dans l’oubli. C’est pour lui rendre hommage que nous avons écrit ce livre.

– 7 –

GUILLAUME Émile Oscar (21 avril 1867 – 17 juillet 1954)

Sa vie…….

21 Avril 1867 à Paris 17ème : Naissance d’Émile Oscar, troisième enfant d’Oscar Amédée GUILLAUME, bottier et de son épouse Célésine Aimable Blanche BERTHAULT. Ses parents habitent au 40 rue des Dames dans le 17ième.

En 1880- 1881, les GUILLAUME sont domiciliés 64, cité des Fleurs (Paris 17ième).

En 1884, ses parents habitent au 6, rue Pouchet (Paris 17ième).

1887 : Agé de 20 ans, Émile passe devant le Conseil de révision. Il est exempté de service militaire pour hypertrophie du cœur. (Classe 1887 – 2èmebureau - Liste principale – Matricule 5774). Sa fiche nous apprend qu’il mesure 1,63m.

1889 : Habite avec ses parents au 153, avenue de Saint Ouen à Paris 17ème.

En 1891 : Émile GUILLAUME, 24 ans, est domicilié chez son père, 36 rue Terre-Neuve à Colombes (92). Son atelier est situé au 36, rue de la Renaissance à Bois-Colombes (92).

En 1894 : Habite au n° 44 de la rue de Colombes à Asnières. Son atelier est situé au 47 bis avenue de Clichy – Paris 18ème.

Le Jeudi 2 Mai 1895  à 11 h 00 du matin à la mairie d’Argenteuil : Mariage d’Émile Oscar, 28 ans, statuaire, domicilié avec ses parents au 44, rue de Colombes à Asnières avec MarieÉmilie Nathalie PELLETIER, sans profession, demeurant avec son père, 87, Grande rue à Argenteuil, née à Chéroy (89) le 1 Mars 1868, fille d’Augustin Alexis PELLETIER, employé âgé de 49 ans et d’Émilie BLOCHET, décédée à Argenteuil le 15 Février1890.

Préalablement, un contrat de mariage a été passé le 29 Avril 1895 devant Maître DEMANCHE, notaire à Paris.

8 Février 1896 à 3 h ½ du soir: Naissance de la première fille du couple, Geneviève ÉmilieOdette Charlotte, au domicile de ses parents 41 rue des Aubépines à Colombes.

20 août 1897 à Asnières (Seine) à 10 h 00 du matin. Décès de son père, Oscar Amédée Augustin GUILLAUME, à l’âge de 63 ans. Émile est âgé de 30ans.

3 Mars 1898 à 8 h 00 du soir : Naissance de Madeleine Blanche Marie Anneau domicile de ses parents situé au 41 bis, rue des Aubépines à Bois-Colombes. Les témoins sont Alexis Augustin PELLETIER, 52 ans, employé, grand-père de l’enfant qui habite la même adresse et Ernest DALIGNY, 27 ans, limonadier, domicilié à Bois-Colombes.

17 avril 1899 à Asnières à 23 h 00 : Décès de sa mère, Célésine Amable Blanche BERTHAULT, à l’âge de 60 ans et demi. Émile est âgé de 32ans.

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1903-1907 : Habite 56, boulevard d’Argenson (Parc de Neuilly) à Neuilly-sur-Seine.

4 juin 1907 : Émile est le témoin de mariage de son neveu et filleul, Émile Amédée GUILLAUME, qui se marie à Bois-Colombes avec Adélaïde Augustine HERBILLON.

1909 : Habite 44, rue Perronet à Neuilly sur Seine.

10 décembre 1914. Émile est classé dans le « Service armé » par décision du Conseil de Révision de l’Yonne. Il est affecté au 20èmeRégiment territorial d’infanterie.

1915-1925 : Fait des séjours réguliers à Menton (06), villa « la Chesey », rue Paul Morillot.

18 Septembre 1924 à Neuilly sur Seine: Mariage de Geneviève, 28 ans, sans professionavec Gaston Louis JeanPETIT, 30 ans, architecte DPLG domicilié à Argenteuil.

16 Mars 1925 à Neuilly sur Seine : Mariage de Madeleinedite « Guiguine », 27 ans, sans profession, avec MarcelCharles TAQUET, 29 ans, employé de banque. Marcel TAQUET et son beau-frère Gaston PETIT sont cousins germains.

1925 : Habite 29, boulevard Berthier à Paris.

1929 : Habite 279, rue de Vaugirard et 1, square Vergennes à Paris 15ième.

17 décembre 1932 à 14 h 00: Mort de son épouse à l’âge de 64 ans et 9 mois. « M. Émile GUILLAUME prie d’annoncer la mort de Mme Émile GUILLAUME, décédée 279, rue de Vaugirard où l’on se réunira pour la levée du corps demain mercredi 21 à 9h30. Les obsèques auront lieu à Cheroy (89). (Journal le Matin du 20 décembre)»

1933 : Habite au 3, square Vergennes (Paris 15ième).

Le7 juillet 1937à Paris 17ième, Émile épouse en secondes noces, Suzanne Marcelle DROUET, sans profession, fille d’Henry Antoine DROUET et de Valentine Marie DROUET, époux décédés et veuve de Marcel Jules Eugène PETIT. Émile a 70 ans, Suzanne est âgée de 45ans.

1938 : Installe son atelier au 9, rue des Chasseurs à Paris 17ième.

1940 : Émile et sa femme quittent Paris pour leur propriété de Cheroy(89).

1941 : Après la vente de leur propriété de Cheroy, Émile et son épouse vont habiter à Fontainebleau (77) au 10, rue Royale. C’est durant cette année 1941 qu’il devient aveugle.

Samedi 17 Juillet 1954 à 7 h 00 du soir :Décès à son domicile du square Vergennes à Paris (15ème) d’Emile Oscar GUILLAUME à l’âge de 87 ans. Il repose au cimetière de Meulan (78), ville natale de sa seconde épouse.

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Sa formation……..

L’École des Arts décoratifs de Paris (1882-1887)……

Émile entra à l’École des Arts décoratifs de Paris le 5 juin 1879 sous le n° 45.333. Il est alors âgé de 12 ans et deux mois. Ce jeune âge ne doit pas nous surprendre car il est fréquent que des élèves intègrent l’Ecole dès le Certificat d’Études obtenu. Toutefois, la véritable formation artistique ne débute qu’à l’âge de quinze ans. Nous ignorons quel fut le contenu des cours des années 1879 à 1882 ; sans doute les rudiments des différentes matières qui permettent à l’établissement de sélectionner les élèves les plus aptes à devenir des artistes.

Fin 1882, Émile peut réellement commencer son apprentissage artistique. Pendant les cinq années d’études, l’enseignement de l’École lui permit de maitriser les différentes matières relatives à la sculpture : cours de sculpture en loge, d’après la plante vivante, d’après la figure antique, d’après la figure de la nature ainsi que la sculpture d’ornement. Il apprit le dessin et l’esquisse et suivit également des cours d’anatomie et d’architecture.

Cet enseignement va également lui permettre d’acquérir la maitrise des différents matériaux utilisés en sculpture (cire perdue, plâtre, pierre calcaire, granit, bronze, marbres) ainsi que les différentes formes de son art (buste, médaillon, statue, monu-ments, bas et hauts reliefs).

Il eut pour professeurs et pour maîtres Charles GENUYS (1852-1928) et Aimé MILLET (1819-1891) dont il fut l’élève particulier.Brillant élève, Émile obtint de nombreuses distinctions durant les cinq années de sa formation. Lors des cérémonies de remise des récompenses annuelles qui se déroulaient traditionnellement le 1erdimanche d’août, le travail d’Émile se vit récompensé par treize Grands prix ou premiers prix, sept 2èmeprix, neuf premiers accessits et neuf secondsaccessits. Il convient d’ajouter à ce palmarès, plusieurs distinctions particulières.

En 1884, il reçoit le Grand Prix d’honneur de l’École dit « Prix PERCIER » en mémoire de « l’éminent architecte qui, après avoir été élève de l’école, est devenu son pro-tecteur et son bienfaiteur. Ce prix est décerné à l’élève français qui a obtenu le plus de nomi-nations à l’école dans les concours de l’année scolaire (Émile a été nominé à onze reprises). À ce prix, est attribuée, à titre de grande récompense, une bourse de voyage de 500 francs, offerte par le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts.»

Toujours en 1884, il remporte le Grand Prix au Concours de sculpture ornementale en loge. Ce prix a été fondé par M. JACQUOT, ancien professeur de l’école, afin de récompenser un élève français de moins de vingt-cinq ans. Enfin, cette année-là égale-ment, il se voit offrir un Livret de Caisse d’épargne attribué «  à un élève de la classe de modelage qui a obtenu une récompense, un prix ou accessit au cours de dessin d’architecture.»

En 1885, il gagne le Grand Prix du Voyage de la Ville de Paris ainsi que le Prix CHAMPIER, qui est un membre du Conseil de protection de l’École.

En 1886,il remporte le Grand Prix de la Réunion des fabricants de bronze, de fer et de zinc d’art en « arrangement décoratif ».

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L’école nationale des Beaux-Arts…….

En 1886, sur les conseils de son mentor, Aimé MILLET, il se présente au concours d’entrée à l’École nationale des Beaux-Arts dont les épreuves se déroulèrent en mars et juillet. Il est admis à l’école le 24 juillet et commence les cours le 1 mars 1887. Entre cette date et le 11 février 1895, il va poursuivre son apprentissage artistique. Il eut pour professeurs Pierre Jules CAVELIER (1814-1894), Louis-Ernest BARRIAS (1841-1905) et Jules COUTANT (1848-1939). Le cursus des étudiants est validé par des épreuves semestrielles. L’histoire et la mythologie sont omniprésentes dans cet enseignement.

Là encore, son travail se voit récompensé par de nombreuse distinctions – médailles et mentions dont voici une liste non exhaustive.

1887 : 3èmemédaille – Esquisse bas-relief

1888 : 3èmemédaille – Figure modelée

1890 : 2èmemédaille – Figure modelée – Le thème est le suivant : Hippolyte entouré de ses serviteurs en larmes est étendu, mourant, au bord de la mer. Son père, Thésée, accablé de douleur et de remords se penche vers son malheureux fils, gémissant sur son erreur. Diane apparaît au mourant et lui fait de sympathiques adieux.

1891 : 3èmemédaille sur le thème  Télémaque chez Nestor -(Bas-relief).Atelier de M. CAVELIER. Première récompense : Émile GUILLAUME

Emile Guillaume et le Grand Prix de Rome…….

Émile a participé à plusieurs reprises au concours de l’illustre « Prix de Rome ». Ce concours était réservé à de jeunes artistes puisqu’il fallait être célibataire et âgé de moins de trente ans. Pour pouvoir participer, les postulants devaient présenter une lettre de recommandation d’un « maître » reconnu.

Devenir « Grand prix de Rome » permettait d’attirer l’attention de la presse, ouvrait la porte à la célébrité et marquait souvent le début d’une brillante carrière.

Aussi, cette épreuve était particulièrement difficile. Réservée aux meilleurs, elle demandait un investissement personnel particulièrement important.

En sculpture, la première épreuve, appelée « premier essai », était l’exécution d’une esquisse sur un thème mythologique ou historique. À l’issue d’une première sélection, les vingt candidats arrivés en tête pouvaient se présenter à la seconde épreuve, celle de la « figure modelée ». À la fin de celle-ci, il ne restait en lice que dix candidats. L’épreuve finale était exécutée en « loge ». La procédure revêtait des contraintes particulières. Les « logistes » étaient enfermés à l’intérieur de l’école des Beaux-Arts dans des pièces séparées, sans pouvoir communiquer entre eux. Ils devaient réaliser une esquisse en une journée. Ils disposaient ensuite de soixante-douze jours pour modeler en terre un relief ou une « ronde-bosse » d’un mètre de hauteur environ. L’œuvre présentée devait être parfaitement fidèle à l’esquisse initiale. À l’issue de cette période, le résultat, par-ticulièrement attendu, était annoncé par le jury, composé de sommités du monde de la sculpture.

Le lauréat du concours se voyait offrir un séjour de trois à cinq ans à Rome, à la Villa Médicis et son œuvre était conservée à l’école.

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Nous avons trouvé traces de la participation d’Émile au concours pour les années 1888, 1890, 1892, 1893 et1894.

En avril 1890, Émile arrive 15èmesur 20 à l’issue de la première épreuve du concours dont le thème était : Phèdre accusant Hippolyte. Il est admis à se présenter à la deuxième épreuve.

Deux ans plus tard, le 10 Avril 1892, le journal L’Écho de Parisécrit : « On a procédé cet-après-midi à l’École des Beaux-Arts à l’examen du concours de premier essai en vue du Prix de Rome (section sculpture). Le jugement rendu à 3 h ½ pour prendre part au 2ème concours d’essai  a désigné : Émile GUILLAUME (son nom se trouve à la 4ème place d’une liste de vingt personnes).

En avril 1893, après son succès lors du 1er essai, il est admis par le jury à se présenter au « deuxième essai ».

En 1894, Émile termine 6èmesur vingt à l’issue des épreuves relatives au premier essai. Le 25 avril,à l’issue des deux premières épreuves, il est admis à se présenter au concours. Le règlement précise que l’entrée en loge s’effectuera le jeudi 26 courant à 8 heures du matin. Le thème du concours est tiré de l’Iliade: Achille, enflammé de colère après la mort de Patrocle, commence à revêtir l’armure apportée par Thétis, sa mère.

Toutefois, malgré ses efforts et plusieurs participations, Émile ne parvint pas à décrocher le titre si convoité.

1894 - Le concours CHENAVARD…..

Parallèlement à sa candidature au prix de Rome, Émile se présente au concours CHENAVARD qui est organisé pour la première année par l’École des Beaux-Arts. Le journal LeRadicalnous apprend que « Ce concours a été institué grâce aux libéralités de la veuve d’un riche amateur, Mme CHENAVARD, qui a laissé à l’École des Beaux-Arts la totalité de sa fortune, environ 68 000 francs de rente ». Chaque élève peut se présenter au concours. Le candidat choisit le sujet qui lui convient et doit ensuite présenter une esquisse au jury. Celui-ci sélectionne alors les six meilleurs projets pour participer à l’épreuve finale. L’élève, pourvu qu’il se conforme à l’esprit du sujet choisi, peut, et c’est ce qui le différencie du prix de Rome, transformer complètement sa composition initiale. Les candidats reçoivent pendant tout le temps qu’exige leur travail, c’est-à-dire pendant toute l’année scolaire, une indemnité mensuelle. Les résultats du concours, annoncés par le jury spécial, doivent être ensuite validés par le Conseil supérieur des Beaux-Arts.

Fort heureusement, Émile fit partie des six finalistes. L’œuvre présentée par le jeune Émile s’intitulait L’Amour endormi. Le 14 juillet, les résultats sont publiés. Émile obtient la deuxième place, récompensée par une somme de 600 francs. À cette occa-sion, Charles FREMINE du quotidien Le Rappelaffirme : « Si l’Amour endormi de M. GUILLAUME a plutôt l’air, étendu qu’il est sur le dos, d’un enfant frappé à mort, c’est, par contre, une bonne étude de nu qui trahit, déjà là, la main exercée d’un artiste »

Fort d’une solide formation et d’un talent déjà reconnu, le jeune artiste va très vite se faire remarquer par la critique et devenir l’un des sculpteurs les plus doués de sa génération. Les recherches que nous avons menées ainsi que la consultation de la presse de l’époque nous ont permis de reconstituer sa carrière.

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Son œuvre…..

1889 :Pour sa première participation au Salon des Artistes français, Émile GUILLAUME présente un médaillon intitulé Enfants(médaillon en plâtre).

2 avril 1890 : Émile obtient une bourse de 1 200 francs. Ces bourses sont délivrées à « de jeunes artistes sculpteurs, peintres ou musiciens, sans fortune, nés dans le départe-ment de la Seine ». (Dans le Bulletin municipal de Paris).

16 janvier 1891 : « Les obsèques d’Aimé MILLETont eu lieu à Paris, le vendredi 16 janvier 1891, par un jour froid et triste. Des fleurs et des couronnes envoyées par la Société des Artistes français, l’École des Arts décoratifs, les Élèves de Rome, etc, couvraient le cercueil. Tout le monde des Arts était là. Les décorations du défunt étaient portées sur un coussin par M. Émile GUILLAUME, un de ses élèves. »Extrait de « Aimé MILLET, souvenirs intimes ».

1891 :Sainte Fleur(statuette en plâtre) et Mme F.D….(Médaillon en marbre). Un journaliste du journal Gil Blasécrit le 29 avril : « Émile GUILLAUME, élève de M. CAVELIER et du regretté Aimé MILLET, envoie cette année un bien joli médaillon en marbre blanc. C’est un profil de femme d’une finesse et d’une distinction rares, aux initiales de F.D. La statuette Sainte-Fleur qui accompagne ce médaillon est aussi d’une facture pleine de promesse pour l’avenir de M. Émile GUILLAUME qui a, du reste, obtenu plusieurs premiers prix à l’École des Arts décoratifs et le grand prix de la Ville de Paris en 1885. Nous croyons ce jeune sculpteur appelé à de sérieux succès ».

Pour leSalon des Champs-Élysées, Émile a droit une nouvelle fois aux éloges du Gil Blas : « Très remarqués, les envois de M. Émile GUILLAUME : un superbe médaillon aux initiales F.D et la statuette de Flore, deux morceaux de sculpture excellents qui dénotent un artiste de brillant avenir » (28 mai 1891).

1892 :Aimé MILLET(médaillon en plâtre) et LeSauveur-son premier pas – (Statue en plâtre).

30 novembre 1894 : Son œuvre, Le Cycliste, est choisie pour décorer l’entrée du Palais de l’Industrie où se déroule le Salon du Cycle.

1894 :Au Salon des Artistes français : Naissance de Vénus(statue en plâtre) et deuxmédaillons. Émile obtient une mention honorable.

7 décembre 1895 :Salon du Cycle. « Depuis hier, la statue du sculpteur GUILLAUME est en place devant le palais de l’Industrie. C’est la même que celle qui annonçait le Salon du Cycle l’année dernière à la même époque ».

1896 :La foule s’en amuse (statue en plâtre). « Il s’agit d’un Hercule forain soulevant péniblement des poids » in L’Œuvre d’artn° 66 du 5 janvier 1896. Paris, le journal républicain du soir tient une chronique intitulée le « Salon rosse ». Dans son numéro du 4 mai 1896, il écrit : « Un lutteur lève les haltères : « La foule s’amasse » veut nous faire croire le catalogue. Assez ! Assez ! »

9 juin 1896 : Dans le Bulletin officiel de la ville de Paris : Émile GUILLAUME, statuaire, sollicite l’acquisition par la ville de Paris, de sa statue exposée au Salon des Champs-Élysées sous le n° 3505.Cette méthode de sollicitation permet à un jeune artiste de se faire connaitre auprès des commanditaires (État, départements, muni-cipalités) susceptibles d’acquérir ses œuvres.

– 13 –

1897 :Les Quatre saisons(statuettes en plâtre et bronze) et L’Enfant au masque(statuette en plâtre appartenant à M. BOUCHERON). Concernant ce dernier, LaRevue Universelleaffirme : « L’Enfant au masque de M. Émile GUILLAUME est parmi les rares et bonnes choses où se voit traduire la souplesse enfantine ».

1898 : Dans son édition du 18 janvier, le journal La Justice rapporte : « Une cérémonie touchante a eu lieu, hier, au cimetière Montmartre où les élèves d’Aimé MILLET ont inauguré le buste du regretté sculpteur. Le buste, d’une rare ressemblance, a été modelé par Émile GUILLAUME, l’un de ses meilleurs élèves ».

1898 : Au Salon des Artistes français, Émile expose Communiond’âmes. Cette œuvre est remarquée par la critique  et se voit récompensée par une médaille de 3èmeclasse.

Vers 1899-1900 : L’artiste réalise La Vierge à l’enfant, un groupe en pierre destiné à l’école catholique Saint Louis – Sainte Thérèse de la ville d’Enghien-les-Bains.

1899 :Mater Dolorosa(groupe en plâtre) et Portrait de Mme C….., (buste en marbre). Cette année-là, Émile GUILLAUME exerce également l’activité de pro-fesseur de dessin.

1899 : Émile réalise un buste de l’Amiral Gaspard de COLIGNYpour le journal protestant Le Signal. Rappelons que COLIGNY a été une des premières victimes de la Saint-Barthélemy (1572).

1899 : Émile GUILLAUME est fait Officier d’Académie(JO du 27 février 1899) par le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts. Le journal Le Signaldu 1 mars 1899 écrit : « Nous relevons avec plaisir, sur la liste des officiers d’académie, le nom du sculpteur GUILLAUME. C’est la juste récompense d’un talent qui, quoique jeune, est en plein épanouissement. On n’a pas oublié son exposition du dernier salon « Communion d’âmes » d’un sentiment exquis et d’une facture parfaite qui lui valut une seconde médaille. Nos sincères félicitations ».

1900-1901 : Émile GUILLAUME participe à l’embellissement du Casino-Théâtre de Vichy(03) pour lequel il exécute plusieurs groupes sculptés.

1900 : Année de l’Exposition universelle à Paris. Pour cet évènement exceptionnel, un nouveau bâtiment a été construit : le Grand Palais. Émile présente plusieurs œuvres. Celles de 1899, Mater Dolorosaet Le Buste de Mme Cfigurent sur le catalogue général officiel de l’Exposition.

Au Palais des Arts et Manufactures, il expose La Verrerie, une grande figure déco-rative. Enfin, le sculpteur présente également, sur le stand de la maison Frédéric BOUCHERON, deux Flambeaux, statuettes d’ivoire et émail haute de 33 centi-mètres. Pour cette œuvre, Émile a travaillé avec Lucien HIRTZ qui est l’auteur des émaux translucides. Grâce à ces œuvres, il obtient une médaille de bronze.

Les Flambeauxseront également exposés en juin 1903 lors de l’Exposition des Ivoires au Palais Galliera.

1901 : Hommage rendu au colonel de VILLEBOIS-MAREUIL,officier français qui, combattant aux côtés des républicains boers du Transvaal, a été tué par les anglais le 5 avril 1900. Émile se présente à deux concours avec un projet de statue en pied.Il réalise également un bustede l’officier destiné à orné l’entrée du stand de tir portant le nom du héros français situé à la Roche-sur-Yon.

1901-1902 : Émile participe à la décoration du Monument aux morts 1870-1871 de Drancy en réalisant quatre bas-reliefs décoratifs représentant des scènes de guerre.

– 14 –

1902 :Léda(marbre), un buste en cire et LePortrait en médaillon de Mme de F…. ,« L’élégant portrait de Mme de F »dans La Revue Hebdomadairede Juin1902.

1903 :Portrait de Mlle Marguerite MEUNIER,actrice de théâtre (buste en marbre). « Un portrait spirituel et bien modelé »selon La Petite Républiquedu 1ermai.

1903 : Fleuves. Émile réalise quatre statues monumentales symbolisant les fleuves pour décorer le parc du château de Saint-Hubert situé à Neuvy-sur-Barangeon (Cher).

1903-1904 : Construction du bâtiment de la Société Générale d’Auxerre. Émile GUILLAUME est chargé des sculptures de la façade.

1903-1904 : Émile donne des cours de dessin et de sculpture aux élèves de la Chambre syndicale de la bijouterie, joaillerie et orfèvrerie.

1904 :Monument des Bravesgens(maquette en plâtre) destiné à rendre hommage au sacrifice de la cavalerie française à Floing en 1870 et buste en plâtre de M. Léon-Charles PUGEAULT, ancien maire de Montmartre. « Montmartre saluera l’effigie par M. Emile GUILLAUME, du vice-président des « Enfants d’Apollon », M. PUGEAULT, qui fut son juge de paix et qui est son maire ». (L’Événementdu 11 mai 1904).

4 septembre 1904 : Pose de la première pierre de la Caisse d’Épargne d’Auxerrepar le Président du Conseil M. Émile COMBES. Émile GUILLAUME est l’auteur du fronton de l’édifice. Il réalise un groupe sculpté intitulé l’Agriculture. Les travaux se termineront en 1908.

1905 : Émile est fait Officier de l’Instruction Publique(JO du 01 janvier 1905 – Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts).

1905 :Portrait de Melle Marguerite MEUNIER(buste en marbre) et Portrait de Mlle JaneCATULLE-MENDES(statuette bronze et ivoire).

1905 : Émile participe à la réfection et à la décoration du théâtre de la Cigalesitué sur le boulevard Rochechouart à Paris.

1906 :Harmonie, ronde de danseuses (groupe en marbre appartenant à M. BETTENFELD) et Le Tombeauen pierre de la famille PELLEVOISIN (M. MOLO architecte). Le Ménestreldu 17 juin écrit : « Harmonie, ronde de danseuses, est encore un bon groupe en marbre de M. Émile GUILLAUME ».

1907 :L’Effort (statue en pierre) –Acquise par le Conseil Général de la Seine pour la commune de Vanves, cette statue est récompensée par une médaille de Seconde classe. Pour son exécution, Émile a reçu une somme de 8 000 francs. Six mille francs sont à la charge du département et seront payés en deux annuités de 3 000 francs. Deux mille francs seront payés par la ville de Vanves.

Cette année-là, Émile présente également au Salon une vitrine contenant trois sta-tuettes en bronze (Portrait de Mme C.M….- Portrait de Mme D.M….- Portrait de Melle R.D….).

1907 : Le journal Le Bourguignondu 20 octobre informe ses lecteurs que dans le cadre des travaux de restauration de la cathédrale d’Auxerre « M. GUILLAUME, auteur du groupe qui surmonte la nouvelle Caisse d’Épargne, a soumis à M. RADEL, architecte des monuments historiques, les croquis des nouvelles gargouilles ». Toutefois, le marché fût attribué à un sculpteur local, M. Eugène GIRARD.

1908 : Émile présente deux figures d’enfants en bronzeet une statue en terre cuite intitulée L’Épargnedont la reproduction en bronze se trouve dans la salle du conseil de la Caisse d’Épargne d’Auxerre.

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9 février 1909 :Émile GUILLAUME participe à la veillée funèbre du corps de son ami Catulle MENDES, décédé la veille. Au matin, il procède également au moulage du visage du défunt et assiste à la mise en bière (RevueComoediadu 10 février 1909).

Le 28 mai, il présente son buste de Catulle MENDES lors d’une soirée réunissant tous les amis du poète disparu.

1909 : Réalisation d’un groupe sculpté intitulé Le Tempspour le fronton de l’Hôtel des Postes d’Auxerre.

1909 :Le Tombeau (marbre) et Aux champs (groupe plâtre) commandé par l’État pour les nouveaux jardins du Champ de Mars. LeJournal des débats politiques et littérairesécrit : « Le robuste travailleur des champs d’Émile GUILLAUME est pris à la réalité ». Par contre, il est plus critique à l’égard du Tombeau : « M. Émile GUILLAUME a sculpté un homme en redingote, affaissé, sanglotant sur la pierre du caveau. Et sur cette pierre, un long sillage de voiles trainants mène notre regard à l’autre bout, jusqu’au groupe formé par la mère qui retrouve sur les genoux de la Vierge, les deux enfants déjà partis avant elle et qu’elle avait tant pleurés avec celui qui (maintenant) pleure seul….Je pense là à trop de monuments déclamatoires des Campo Santo de l’Italie moderne. L’œuvre ne manque certes pas de talent et rien n’est plus respectable et touchant en soi que le sentiment qui, sans doute, a imposé à l’artiste le programme de ce Tombeau. Mais, l’étalage des douleurs les plus saintes blesse en nous une intime pudeur. »

Art et Décorationdu second semestre 1909  parle du talent d’Émile GUILLAUME auquell’État s’est intéresséet« dont le beau groupe Aux champslargement conçu et harmonieusement composé trouvera, il faut l’espérer, un emplacement digne de lui. Un peu plus grand que nature, ce couple rustique, l’homme qui pousse la brouette lourdement chargée, la femme qui le suit avec son nourrisson, prennent dans leur vérité élargie, une sorte de valeur symbolique et décorative des plus notables ».

Pierre GOUJON dans son article sur les Salons de 1909 écrit : « M. GUILLAUME avait fort heureusement groupé, derrière une haute brouettée d’herbes, un paysan de mâle allure et sa femme, porteuse d’un marmot. Cette trinité passait dans la forte odeur rustique que dégageait la charge végétale, unie par une visible tendresse ».

Concernant LeTombeau, le journaliste de la revue Art et Décorationécrit : « Il y a, par exemple, des trouvailles ingénieuses d’arrangement dans le grand monument d’Émile GUILLAUME où l’on voit le survivant abattu, près de la porte du tombeau, tandis que la jeune morte s’échappe, fluide, vers une vierge qui abrite déjà deux petits êtres préma-turément disparus. Mais l’équilibre architectural fait un peu défaut à la composition et le thème sentimental, dicté sans doute à l’artiste, est d’une précision un peu banale».

Akademos– Revue d’art du 15 juillet :« Arrêtons-nous devant les envois de M. Émile GUILLAUME qui valent l’examen et que l’on doit à l’œuvre d’un bel artiste ».

L’Eclair, le quotidien du Midi, du 27 juin 1909 : « Plus moderne, mais d’une émotion infinie, d’une rare distinction, LeTombeau de M. Émile GUILLAUME nous retenait longuement par un groupe de la Vierge Mère recevant dans ses bras une épouse et ses enfants fauchés par la mort, tandis que le père, éloigné, prostré au bord d’une longue dalle funéraire pleurait les absents de son foyer, de son cœur vide et désert. »

Le Radicaldu 10 mai 1899 écrit :« C’est également une belle envolée, quoique mystique, que LeTombeaud’Émile GUILLAUME ; l’homme écrasé par sa douleur forme une brutale et émotionnante opposition avec la délicatesse du groupe des deux femmes et des enfants si finement idéalisés ».

Quant à La Revue desBeaux-Arts,elle affirme que« Le Tombeaude M. Émile GUILLAUME est une œuvre des plus remarquable et d’une émotionnante envolée lyrique ».

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Il convient de préciser que ce tombeau est celui de la marquise de CHAUMONT-QUITRY décédée en 1907. L’homme prostré est son mari, Félix, marquis de CHAUMONT-QUITRY, également sculpteur et ami d’Émile GUILLAUME.

Novembre 1909 : Inauguration de la Caisse d’Épargne de Gienpour laquelle Émile a réalisé le fronton.

1909-1913 : Émile participe à la décoration du Palacio das Laranjeiras(Le palais de l’Orangerie) à Rio de Janeiro (Brésil). À cette occasion, il réalise plusieurs sculptures en bronze et en marbre : La Musique, statue en marbre, Le Printemps, également en marbre, Le Sphinx et l’Amour, en pierre, deux Groupeséquestres, LesQuatre saisons,une grande fontaine célébrant LeTriomphe d’Amphitrite, en bronze et une œuvre intitulée Le Grand surtout en argent doré et ivoire.

1910 :Au Salon des Artistes français : Aux champs(groupe en plâtre) et Inondations1910(groupe plâtre). « M. Émile GUILLAUME a taillé dans du granit rose un groupe superbe « Aux champs ». Un paysan roule sa brouette chargée d’herbes fauchées, sa femme le suit, pensive, en allaitant son nouveau-né. L’artiste a cherché le caractère et a atteint du même coup, à la plus belle simplicité. Son œuvre forme bloc ; elle est équilibrée, noble et grave. MILLET, s’il eût été statuaire, nous eût donné de tels paysans. Du même artiste, une assez étrange et émouvante figure de femme symbolise les « Inondations » (Le Petit Parisiendu 17 mai 1910).

La Lanternedu 5 mai 1910 : « Dans une pierre rude, Émile GUILLAUME a sculpté avec maîtrise une paysanne au côté d’un paysan poussant une brouette chargée de gerbes de blé. Il a appelé son groupe de travailleurs : « Aux champs ». Egalement d’Émile GUILLAUME, « Inondations 1910 », un sauveteur, un marin, qui se dévoue, des vic-times qu’il soutient, une énorme vague qui les enlève, mascaret (brusque montée des eaux. Ndlr) irrésistible que termine et symbolise une tragique et fatale figure qui en émerge, le bras horizontalement tendu vers l’horizon, encore indemne, mais bientôt submergé ».

Le Radicaldu 5 mai 1910 : « Émile GUILLAUME nous montre combien un excellent artiste peut être inégal. Alors que son immense « Inondation» nous apparaît d’un symbo-lisme un peu gauche, nous avons aimé, au contraire, franchement son groupe de paysans « Aux champs » qui est très vigoureux et très beau ».

La Gazette des Beaux-Artsde juillet 1910 :« Il y a déjà de la littérature dans le groupe « Aux champs » de M.GUILLAUME. Ce paysan qui, tout en menant sa brouette de foin, se retourne et fait un effet de trois-quarts, cette paysanne qui tient son enfant avec un recueillement si volontaire, manquent terriblement de naïveté. De plus, ils s’accordent mal. Mais il y a dans l’œuvre, de belles qualités d’exécution ».

L’Humanitédu 17 mai 1910 : « M. Émile GUILLAUME campe, avec une ampleur épique, ce paysan qui pousse une brouette pleine à déborder de foin ; sa femme le suit, portant leur bébé dans ses bras : c’est un poème du travail et de la fécondité ».

L’Action Françaisedu 2 mai 1910 : « Au Salon des Artistes français : M. Émile GUILLAUME remporte ici la palme du ridicule et de l’ignorance prétentieuse. Il sym-bolise l’inondation. Il la symbolise par une femme. Oh, que cette femme a bien la figure d’une inondation ! Elle s’étale et se fond en eau par derrière. Cela n’a ni forme ni esprit. Autre groupe de M. GUILLAUME : « Aux champs ». Il y a une brouette d’herbe fauchée, des marmottes sur des têtes, des pieds dans des sabots. On sait l’effet de toutes ces choses en sculpture. Mais l’artiste plane au-dessus d’un si mesquin point de vue. Il est épique et pastoral dans le genre de Zola. Il dira qu’il ne connait de maître que la réalité …. et le symbole ».

2 septembre 1910 : Inauguration du Mémorial des Chasseurs d’Afrique intitulé Les Braves Gens de Floing. Erigé en souvenir de la charge héroïque de 1870, il mesure

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10,10 mètres de haut. Le journaliste de La Croix écrit : « La statue de la France en deuil domine le vaste champ de bataille. Le statuaire, Émile GUILLAUME, l’a repré-sentée drapée de crêpe, saluant militairement, en abaissant vers ceux qui dorment à ses pieds, le drapeau pour lequel ils ont versé leur sang ».

29 octobre 1910 : Lors d’une vente à l’Hôtel Drouot, LesQuatre saisons, œuvre de 1897, est adjugée pour 1 460 francs. Il s’agit de « d’un décor de table en argent composé de quatre statuettes d’enfants nus figurant les quatre saisons en argent finement ciselé et patiné ». (Dans Le Journal).

18 novembre 1910 : La municipalité de Champigny sollicite l’acquisition à son profit de l’œuvre d’Émile GUILLAUME Inondation 1910.

4 janvier 1911 : Inauguration du nouveau Théâtre municipal de Tunis pour lequel Émile GUILLAUME a réalisé les sculptures intérieures. – Émile se voit récompensé par le grade d’Officier du « Nicham Iftikar », ordre honorifique tunisien attribué pour récompenser des services civils ou militaires.

1911 :Au Salon des Artistes français : monument AuxMarins du Pluviôse, morts pour la Patrie (plâtre commandé par l’État). Le journaliste du journal La Pressedu 10 mai 1911 écrit : « M. GUILLAUME Émile, dont l’ « Inondation », du Salon dernier lui valut la commande du monument aux victimes du Pluviôse, expose la maquette de ce dernier. L’idée en est belle, mais son interprétation ne me satisfait pas pleinement. Je ne goûte pas le geste de la Gloire fourrageant dans le capot du petit navire ».

1911-1912 : Émile participe à la décoration de l’Hôtel de l’Epéeà Auxerre.

1912 : Aux Marins du Pluviôse,morts pour la Patrie (monument bronze et granit). « Fort habilement, l’artiste a su trouver le symbole convenable en la circonstance. Le sous-marin vient d’être remonté à la surface, son capot est ouvert et les vagues, aujourd’hui clémentes, bercent le cercueil d’acier. Une Gloire ailée se penche doucement et, un à un, elle appelle vers elle les vaillants qui dorment là de leur dernier sommeil »(Dans le journal Le Matin).

1912 : Émile GUILLAUME est fait Chevalier de la Légion d’Honneurpar décret du 23 juillet 1912du ministre de l’Instruction publique. La décoration lui est remise par son ancien professeur de l’École des Arts décoratifs, Jules COUTANT, membre de l’Institut. Le 30 juillet, présentant le nouveau médaillé à ses lecteurs, le quotidienL’Excelsiorécrit : « Jeune encore, M. Émile Guillaume a, dans plusieurs Salons consécutifs, donné l’occasion au jury de le récompenser et au public d’apprécier son talent vigoureux et bien personnel. Dans une de ses œuvres capitales, le monument élevé aux morts du « Farfadet » (en fait il s’agit du Pluviôse), il a rendu, avec une intensité remarquable et un louable bonheur d’expression, les sentiments de patriotisme attristé qui font frémir les Français à chaque nouvelle catastrophe de sous-marin. Il a taillé ainsi, dans le marbre, une apothéose de ces simples héros du devoir.

A côté de cette œuvre magistrale, il est l’auteur de gracieux médaillons, dont la mièvrerie voulue démontre la souplesse et la variété de son talent ».

22 juin 1913 : Inauguration à Calais du monument Aux marins de Pluviôseen pré-sence de nombreuses personnalités civiles et militaires. Le président de la République, Raymond POINCARE, en voyage en Angleterre, a prévu de s’incliner devant le monument à son retour sur le continent.

1914 :Au Salon des Artistes français : Portrait de M.B….(buste en bronze) et uneEtude denu(statue en plâtre).

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Fin 1914 : Réalisation d’une statue en bronze intitulée La Victoire en l’honneur du succès de la bataille de la Marne. Cette statue sera rebaptisée La Délivranceaprès la guerre.

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De 1914 à 1919 inclus, les salons artistiques cessent leurs activités. Durant cette période, Émile GUILLAUME ne semble avoir exercé aucune activité publique. Il a cependant réalisé certaines commandes privées :

1916 : Émile GUILLAUME sculpte deux chouettesdestinées à orner le portail de la maison que possède Aristide BRIAND à Cocherel.

1916 ou 1917 : Émile GUILLAUME réalise le Monument funérairede Mlle Marie-Paule CARPENTIER, artiste-peintre, décédée prématurément à l’âge de 39ans.

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22 novembre 1918 : Signature du contrat relatif à la statue de La Délivranceentre Émile GUILLAUME et la maison LEBLANC-BARBEDIENNE.

17 octobre 1919 : Le quotidien Le Matinannonce la remise de la statue de La Délivranceà onze villes martyres : Amiens, Bruxelles, Colmar, Liège, Lille, Metz, Reims, Mézières, Saint-Quentin, Strasbourg et Verdun.

19 octobre 1919 : Inauguration de la statue de La Délivranceà Lille au cours de la cérémonie du 1eranniversaire de la libération de la ville.

10 novembre 1919 : À l’Hôtel de Ville de Strasbourg, salle des fêtes, inauguration de la statue de La Délivrance.

7 décembre 1919 : Inauguration de LaDélivrance à Bruxelles (Belgique). La statue est placée dans le bureau du bourgmestre.

29 décembre 1919 : Inauguration de la statue de LaDélivranceà Liège (Belgique).

20 janvier 1920 : Inauguration de La Délivranceà l’Hôtel de Ville de Saint-Quentin.

22 février 1920 : Inauguration de La Délivranceà Verdun (Bulletin meusien).

1920 :LaVictoire(bas-relief en bronze et cire perdue). Cette œuvre, encore appelée « Le retour victorieux des alliés »,sera acquise par sir William Percy COCHRANE, un riche britannique résidant à Menton. Le sculpteur expose également La Délivrance(statue en bronze et cire perdue). La Gazette des Beaux-Artsécrit : « La Délivrance est l’élan d’un corps de femme heureuse, d’une jeune France les bras tendus vers le ciel ».

23 août 1920 : Inauguration de La Délivranceà Arras dans le jardin qui entoure la mairie (Le Matin).

11 novembre 1920 : Inauguration du monument aux morts de Chéroy (89)sur lequel figure un exemplaire de la statue de LaDélivrance. Cette statue a été achetée à l’artiste le 6 mars pour un prix de 3 000 francs.

31 mars 1921 : « Nous apprenons que le statuaire GUILLAUME, un des maîtres de la sculpture moderne, et l’auteur de l’admirable statue de La Délivrance, est chargé d’exé-cuter les monuments aux morts de Cherchell et de Blida. Nous nous réservons de

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dire de ce grand artiste ce qu’il doit en être dit et, en lui souhaitant la bienvenue, nous félicitons, de leurheureux choix, les municipalités de Cherchell et de Blida ». (Annales africaines : Revue hebdomadaire d’Afrique du Nord).

19 juin 1921 : Inauguration du monument aux morts de Ballancourt-sur-Essonne. Le monument, en calcaire, a coûté 20 750 francs.

16 décembre 1921 : Présentation du monument aux morts de Blida. « La maquette du monument, est l’œuvre de l’éminent statuaire Émile GUILLAUME, l’auteur de monuments appréciés tel que celui érigé à Calais pour les victimes du sous-marin, le Pluviôse, et celui de Floing près de Sedan à la mémoire des « Braves gens » de la fameuse division Margueritte. Cette maquette en plâtre mesure 0,90 mètre. Elle est faite au 1/10ème. Le monument aura donc 9 mètres de hauteur. Elle représente une « Victoire » symbolisée par une femme ailée, drapée dans un péplum, et qui, dans un mouvement gracieux, atterrit du pied gauche sur un point du globe terrestre, point allégorique qui désigne Blida. De son bras droit, elle tend à nos morts, une couronne de lauriers, tandis que le gauche tient, serré contre sa poitrine, son épée devenue inutile dans laquelle d’autres couronnes sont enfilées. L’élan est superbe et l’effet très impressionnant ». (L’Écho d’Alger).

1922 : Le soldat mourant victorieux (soldat en pierre) – La Délivrance(statue en plâtre placée dans le hall de l’Exposition) – La Belgique martyre(buste en pierre) – La Madelon (statuette en bronze).

Cette année-là, le critique de LaRevue des Arts et de la Vieécrit dans le n° 18 : « J’apprécie toujours la belle et la grande pureté de style du sculpteur Émile GUILLAUME. Sa statue du dernier salon est une œuvre très émouvante, d’un beau rythme de lignes et d’une grande puissance évocatrice ; elle avait pour titre: la Délivrance. Les premières épreuves de cette statue ont été offertes par le journal Le Matin à plusieurs villes de France et de Belgique délivrées. Une épreuve est au Palais du Sénat, une autre au musée de Gand. Elle est aussi chez nos hommes d’État et chez nos grands chefs militaires. Cette œuvre fut l’objet de louanges unanimes de la presse.

Émile GUILLAUME a aussi exposé au salon, cette année, la statue du « Poilu mourant vic-torieux», le buste de la « Belgique martyre » et « la Madelon ». Tout cela confirme combien cet artiste est particulièrement bien inspiré dans son œuvre de guerre, alors qu’il est si difficile de ne pas tomber dans la banalité et la convention. Il a su donner aux émouvantes figures qu’il a créées une grande intensité de vie et une remarquable force expressive. Émile GUILLAUME est un artiste sincère qui témoigne d’une sensibilité profonde et d’une grande pénétration psychologique ».

Art et Décoration du premier semestre 1922 : « Signalons le « Soldat mourant vic-torieux » d’Émile GUILLAUME, qui, semblable au classique coureur de Marathon, succombe dans un grand geste d’appel et dans un cri de triomphe. Le parti d’exaltation et de violence une fois admis, l’œuvre est forte et d’un métier curieux et personnel ».

28 février 1922 : Inauguration à Alger de laplaque commémorative des fonction-naires dugouvernement général d’Algérie morts pour la France. « Nous avons aussi à vous remercier ainsi que M. le Secrétaire général du Gouvernement, d’avoir trouvé les moyens financiers qui nous ont permis de confier à un sculpteur renommé, M. Emile GUILLAUME, de Neuilly-sur-Seine, la confection de cette plaque commémora-tive. Son inauguration s’est trouvée retardée par diverses causes indépendantes de notre volonté : le sculpteur qui a taillé ce marbre, absorbé par d’autres travaux d’art, n’a pu nous livrer son travail que récemment. En attendant l’édification des nouveaux bureaux du Gouvernement général, le monument a été placé provisoirement en ce lieu un peu sombre, ce qui ne permet pas d’apprécier comme elle le mérite l’œuvre de l’artiste qui a droit à nos félicitations pour son réel talent » (L’Écho d’Alger).

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15 mars 1922 : Arrivée en gare de Cherchell du monument aux morts.« Œuvre d’ÉmileGUILLAUME, ce monument sera érigé dans le square près de la porte d’Alger ». (L’Échod’Alger).

14 juillet 1922 : Inauguration dumonument aux morts de Toucy (89).

24 septembre 1922 : Inauguration dumonument aux morts de Bray/sur/Seine(77). Le monument est en calcaire et a coûté 21 000 francs.

8 octobre 1922: Inauguration du monument à la mémoire de l’industriel François MERCIER(1858-1920) à Tronget (03). Entrepreneur de travaux publics et des chemins de fer, François MERCIER fut maire de sa ville natale de 1912 à 1920. Il fut également le fondateur du sanatorium de Tronget. D’éminentes personnalités se déplaceront pour l’inauguration : Albert PEYRONNET, ministre du Travail, et sénateur de l’Allier, Gaston VIDAL, sous-secrétaire d’État et député de l’Allier. Le monument fut édifié par souscription publique. Il a été restauré et déplacé en 2009.

1erfévrier au 1eravril 1923 : Émile participe au concours organisé par la munici-palité d’Auxerre en vue de l’érection d’un monument aux morts. Le jury se réunit le 22 juin et le place en 3ièmeposition. Au final, c’est le sculpteur Max BLONDAT qui sera choisi par la ville.

10 juin 1923 : Inauguration dumonument aux morts d’Haspres (59). La munici-palité souhaitait un monument simple et réaliste. C’est M.MARSANG, architecte, qui conseilla de choisir Émile GUILLAUME comme statuaire « homme d’art ayant des références sérieuses ». Émile présenta un devis de 7 500 francs pour la maquette grandeur réelle auquel s’ajoutait 5 200 francs pour le moulage du bronze. Le projet fut accepté à l’unanimité. Le monument représente un fantassin grandeur nature avec casque, capote et tout son équipement.

28 octobre 1923 : Inauguration dumonument aux morts de Varetz(19) sous la présidence d’Henri de JOUVENEL, sénateur de Corrèze (Edition du Matindu 29 octobre).

20 décembre 1923 : Le Syndicat d’Initiative du Berry a décidé de la création d’un comité dans le but d’ériger à Bourges un monument commémoratif aux Femmes des pays alliés quisesont sacrifiées ou se sont dévouées pour la cause du Droit et de l’Huma-nité. Le Comité a décidé de confier l’exécution du monument au maître statuaire Émile GUILLAUME de Paris. Comme nous le verrons plus loin, ce projet ne devait pas aboutir.

1924 : La Délivrance(statue bronze et cire perdue). « C’est une œuvre excellente, une étude admirable de patine et de modelé » écrit Le Gauloisdu 1 mai 1924. « Une figure à l’épée, bien brandie, d’Émile GUILLAUME, la Délivrance, est d’un souple élan »pour Le Mercure deFrance du 15 mai 1924. Une photo de l’œuvre figure dans le n° 4238 (page 501) de L’Illustrationdu 24 mai. Le journaliste Jacques BASCHET loue son élan, mais lui reproche « d’être un peu mince pour supporter tout ce que le mot « délivrance » suggérait ». Au Salon des Artistes français, Émile GUILLAUME est récompensé par une médaille d’or.

28 octobre 1924 : Dans Le Petit Parisien : « Dix maquettes devant être soumises au jury du concours ouvert pour l’érection du monument aux morts du 10èmearrondissement de Paris, étaient exposées à la mairie du 10ème. Le Souvenird’Émile GUILLAUME représente une veuve embrassant pieusement le casque du héros mort ».

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1925 :Buste du Docteur Jules GACON, ancien sénateur de l’Allier (statue en plâtre). Le 4 avril, la statue en bronze est inaugurée au Donjon (03), ville dont GAGON avait été maire.

19 avril 1925 à Menton : Inauguration du monument érigé en l’honneur d’Émile BIOVES(1849-1918), ancien maire de la ville de 1881 à 1885 puis de 1896 à 1905. « Le monument, œuvre de l’éminent sculpteur Émile GUILLAUME, représente une femme, symbole de l’harmonie et de la beauté, plaçant des fleurs sous un médaillon en bas-relief à l’effigie du regretté Émile BIOVES ». (Le Petit niçoisdu 14 avril 1925).

6 juillet 1925 : Inauguration du monument aux morts de Blida (Algérie). Le matériau utilisé est le bronze et le coût total est de 33 000 francs. Le monument fut détruit après l’indépendance de l’Algérie en1962.

Octobre 1925 : La Délivranceest exposée sur l’esplanade des Invalides lors de l’Exposition internationale des Arts décoratifs (Article et photo dans Le Figaro artis-tiquedu 22 octobre 1925). Émile GUILLAUME expose également un buste de la Républiqueà l’École du village français et un nu Dans le rêve, statue en bronze présentée au stand LEBLANC-BARBEDIENNE. Émile obtient le Grand prix de l’Exposition.

24 décembre 1925 : Émile GUILLAUME devient membre permanent du Cercle del’Union artistique. Il a été parrainé par Jean-Joseph WEERTS (1846-1927), artiste peintre, membre du Conseil supérieur des Beaux-Arts et par le peintre Jules CAYRON (Le Gauloisdu 25 décembre 1925).

10 janvier 1926 : Au Salon de la Société internationale de peinture et de sculpture, « un trèsremarquable buste du général GOURAUDreçoit les visiteurs à l’entrée de la salle ». (LeGaulois). « On y remarque aussi un beau buste du général GOURAUD ». (Le Figarodu 10 janvier).

Au cours de cette période Émile GUILLAUME a également réalisé trois autres œuvres sur le thème de la guerre 14-18 : un buste du général Edmond BUAT(1868-1923), chef d’Etat-major général de l’armée française en 1920, enterré à Nantes, un bas-relief en bronze intituléLe retour glorieux des alliés destiné à la ville de Menton ainsi qu’un mystérieux Monument en pierre de Tiranay Marius – Allié.

Du 24 avril au 3 mai 1926 : Émile expose un certain nombre de ses œuvres à la Galerie PREAUBERT de Nantes. Parmi celles-ci, un buste de jeune fille, Melle G…., qui semble être une personnalité connue des nantais ainsi qu’un roupe intitulé LeSphinx et l’Amour.