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Bon sang ! Je m’ennuie. Six mois sans un homme et deux ans à attendre des vacances qui ne viennent pas. J’ai besoin de nouveauté ou je vais vraiment devenir folle. Ces derniers mois ont été fastidieux et je le supporte plus. Ma vie se résume à travailler, être à la maison, être à la maison, travailler. C’est très frustrant pour une femme célibataire et indépendante.
C'était sensé être seulement quelques jours de repos à la ferme. Loin de la cohue de la ville ... Cependant, en croisant son chemin, eh bien, en fait, c'est moi qui suis entrée sur ses terres, une brute fière et arrogante, qui me faisait peur. Si tout cela ne suffisait pas, il était aussi le plus beau fermier que j'ai jamais vu de toute ma vie. C'est là que mon tourment a commencé. Je savais juste que mon monde, mon indépendance et mes habitudes allez être chamboulés, et ne seraient probablement plus jamais les mêmes, après Victor.”
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Seitenzahl: 237
Veröffentlichungsjahr: 2022
Enlacés
Dill Ferreira
Traduit en français par Florian Dewaele
Copyright © 2022 Dill Ferreira
Traduit en français par Florian Dewaele
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être utilisée, reproduite numériquement ou imprimée sans
l’autorisation explicite de l’auteur, à l’exception de brefs extraits, dans le cadre d’une critique.
Enlacés
Copyright © 2022 Dill Ferreira
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Épilogue
Chapitre 1
Bon sang ! Je m’ennuie. Six mois sans un homme et deux ans à attendre des vacances qui ne viennent pas. J’ai besoin de nouveauté ou je vais vraiment devenir folle. Ces derniers mois ont été fastidieux et je ne le supporte plus. Ma vie se résume à travailler et être à la maison, être à la maison et travailler. C’est très frustrant pour une femme célibataire et indépendante
J’ouvre mon agenda pour vérifier mon temps de pause entre deux clients. Quand je vois le nom de mon amie Ruth, une idée me vient en tête : je vais finalement accepter son invitation à passer deux semaines dans la ferme de son oncle. Même si je n’aime pas particulièrement la campagne, je crois que ça me fera du bien. De toute façon ça ne peut pas être pire qu’ici, avec tous ces clients stressés par leurs problèmes financiers, familiaux ou émotionnels. Avant de changer d’avis, je m’empare du téléphone et compose son numéro.
- Salut Ruth ! Je dis d’une voix fatiguée, tout en pensant que c’est maintenant ou jamais et que si j’attends
encore, je n’aurais plus le courage de prendre du temps pour moi.
- Quel honneur Camilla ! Tu as été plus absente que Madonna. Elle répond avec sa joie habituelle.
Ruth est ce genre d’amie qui est toujours là pour vous. Bien que je ne la mérite pas, étant donné que j’ai merdé avec elle plusieurs fois. Surtout lorsque nous avons prévu d’aller boire un verre ensemble et qu’elle invente une histoire pour me présenter à un ami et que je ne viens pas. Ou que je fais demi-tour, voyant le garçon de loin, me rendant compte que ça ne va pas le faire et que je disparais sans donner de nouvelles, laissant la pauvre Ruth embarrassée avec le prétendant. C’est son seul défaut, ces derniers mois : elle adore m’arranger des rendez-vous. Mais la chose la plus étrange c’est qu’elle non plus ne trouve personne depuis un moment.
Je pense que je vais accepter ton invitation. Je lui dis, en commençant à être un peu découragée de m’imaginer dans un champ. Tout en lui parlant je regarde le coucher de soleil, le calme m’envahit et je ressens comme à chaque nouvelle fin de journée cette envie de rentrer chez moi.
Je le crois pas ! Elle dit tout excitée. Je peux déjà imaginer tous les plans qui passent dans sa tête en ce moment. Qu’est-ce qui t’as fait changer d’avis ? Dis-moi ! Elle me demande, se moquant de moi, je peux l’imaginer, même si elle fait bien semblant.
Je suis stressée et j’ai un besoin urgent de changer de décor ou je vais avoir une crise cardiaque et tu sais que c’est possible. Je réponds, ennuyée par la situation et évidemment, par son sarcasme
Oui, je sais. Confirme-t-elle prudemment, comme si elle pensait à quelque chose.
J’ai quelque chose à te demander. Et «non» n’est pas une réponse valable. Je lui dis avec une voix forte qui l’a fait toujours rire. Mais cette fois-ci elle ne le fait pas et cela me laisse pensive. Je ne veux pas que tu me trouves quelqu’un. Je suis vraiment bien seule et je veux juste un peu de paix, c’est compris ? Continuant sur le même ton. En espérant qu’elle comprenne qu’il n’y avait aucun doute possible dans mes propos.
Comme tu veux. En fait, c’était mon intention dès le départ, je suis aussi très fatiguée par le magasin et j’ai besoin de m’éloigner de tout, y compris des hommes. Je
ne la crois pas réellement mais je décide de lui faire confiance.
- Très bien alors. Je te vois vendredi. Je te laisse, j’ai encore beaucoup de travail et je dois raccrocher. Je dis au revoir à Ruth et retourne à la tâche ardue qui m’attend : être une masseuse qui n’a jamais personne pour soulager son stress.
Cet après-midi, j’ai seulement deux rendez-vous et une de mes clientes les plus fidèles a décidé qu’elle ne viendrait plus. Afin de ne pas perdre mon temps, je décide d’aller faire un peu de shopping : j’ai besoin de chaussures et de vêtements plus adaptés à la ferme. J’en profiterais pour acheter aussi un chapeau pour me protéger du soleil de plomb de ces derniers jours. De retour à la maison, je demande à ma gentille voisine si elle peut prendre soin d’Honey pendant mon absence. Si ma mère ne vivait pas aussi loin, je le lui aurais confié et j’aurais été plus sereine, mais l’emmener si loin au cours des prochains jours est hors de question. Alors Dona Marta, ma voisine, fera l’affaire. Je sais qu’elle adore les chats elle aussi, et Honey étant plutôt indépendant, tout se passera bien.
Pendant cette semaine, je prends le temps de tout organiser pendant mes jours off et je vérifie que tout soit
prêt pour le grand jour. J’ai même considéré la possibilité d’annuler le voyage, mais je décide d’y aller quand même. Si je dois rester encore une semaine dans cette routine, je ne sais pas comment je vais finir.
Vendredi approche, Ruth m’appelle, impatiente., sûrement pour vérifier que je n’ai pas changé d’avis.
- Tout est prêt pour nous à la ferme de mon oncle. La première semaine, ils ne seront pas sur la propriété, ils vont rendre visite à l’un de leurs enfants qui vit en ville. Toi, Victor et moi, nous resterons à la maison.
Quelque chose sent mauvais dans cette histoire.
- Qui est Victor, jeune fille ? Je veux le savoir, et selon sa réponse, je prendrais la décision d’annuler ou non.
- Mon cousin, tu ne te souviens pas ? Je t’ai déjà parlé de lui. Je cherche dans mes souvenirs mais rien ne me revient. Il habite à la ferme avec mon oncle et élève le bétail. Il est le seul des quatre frères à ne pas vouloir vivre en ville.
Quelque chose de flou à propos de cet homme me revient en mémoire. Mais si c’est le fils de l’oncle de Ruth, il n’y a rien à faire. C’est normal.
Je crois que je m’en souviens, oui. Je dis sans enthousiasme.
Très bien. Quant à la voiture que nous allons prendre, je préfère la mienne, puisqu’elle est plus récente et que je suis meilleure conductrice que toi.
C’est un gros mensonge, mais si tu penses que c’est mieux, c’est bon pour moi. Ruth sait que je n’aime pas conduire sur les chemins de terre. Les secousses sont inconfortables et mes jambes tremblent beaucoup. Selon elle, nous allons parcourir plus de neuf kilomètres de chemin de terre, c’est pour cette raison que je ne cherche même pas à argumenter avec elle.
Je viendrais te chercher tôt vendredi. Je ne veux pas commencer la route en ayant le soleil dans les yeux.
« Moi non plus » je pense, comprenant ce qu’elle veut dire.
C’est parfait. Je t’attendrais avant le levé du jour. Après les derniers arrangements, je m’occupe de mon amour de chat.
Chapitre 2
Je n’aime pas me lever tôt mais j’ai réglé l’alarme pour cinq heures, une heure avant que Ruth ne vienne me chercher. La sonnerie stridente me rend presque sourde, mais je suis bien obligée de me lever sinon je ne serais jamais prête avant qu’elle ne frappe à ma porte. Honey est déjà chez ma voisine dans un grand espace avec d’autres chats, alors je dois seulement m’occuper de moi. Je suis prête et j’attends Ruth pendant vingt minutes, je pense que j’ai battu mon record. Une fois de plus, quelque chose de froid parcourt mon ventre et une étrange envie d’abandonner me prend.
Pour l’amour du ciel, j’espère que ce n’est pas une de ces fermes où il n’y a pas d’électricité, ou une de celles qui se trouvent en bord de rivière, laquelle amène son lot de grenouilles et de serpents dans la maison. Encore dans mes pensées, j’entends le klaxon de la voiture de Ruth. Je prends les deux valises que j’ai préparées et vais à sa rencontre.
Wow! On dirait que tu pars pour un mois. Tu n’as pris que le nécessaire, Camilla ? À question idiote, réponse idiote, mais comme je ne suis pas en forme, je lui fais une grimace et j’ouvre le coffre.
Je ne me souviens pas te l’avoir demandé, mais combien il y a de kilomètres jusqu’à la ferme de ton oncle ?
Deux cents kilomètres, ma belle. Je la regarde, espérant que ce soit une blague. Mais malheureusement ce n’est pas le cas.
Si tu me l’avais dit plus tôt, je n’aurais jamais accepté l’invitation. Je lui dis énervée.
- Ça ne prendra pas plus de trois heures, reste calme et nous y serons bientôt. Je m’appuie sur le dossier du siège, dépitée, après avoir ajusté ma ceinture de sécurité, et je regarde la ville qui sera bientôt derrière moi.
Sur la route, Ruth m’explique que la ferme est divisée en deux, il y a d’un côté l’élevage de bétail et de l’autre les plantations de soja. Deux activités traditionnelles de cette région. Elle semble excitée, mais au fur et à mesure que le voyage avance, je remarque une certaine fatigue chez elle.
- Tu veux que je conduise un peu, ma belle ? On est comme chien et chat, mais nous sommes les seules à savoir à quel point nous nous aimons. Au nom de cette amitié, je décide qu’il est temps de la laisser se reposer.
- Je veux bien. Je n’ai pas bien dormi la nuit dernière et j’ai vraiment besoin d’une pause.
- Alors donne-moi le volant et repose-toi. Je conclus en lui demandant de s’arrêter sur le bord de la route.
Tu vas tout droit et dans à peu près soixante-cinq kilomètres, tu verras un panneau indiquer la ferme de Morro Rufino . Tourne à gauche et suit la route de gravier pendant à peu près vingt-sept kilomètres.
Ce n’était pas seulement neuf kilomètres ? Je lui demande, confuse.
En comptant la route de gravier et le sentier de terre, ça fait trente kilomètres à peu près. Elle sourit, victorieuse, s’allonge sur le siège arrière et s’endort en quelques minutes.
Une des choses que j’aime quand je conduis, c’est le silence. Je peux concentrer mon attention à observer la nature, bien sûr pas autant qu’à ma conduite, mais je fais quand même de mon mieux. Je n’ai jamais été du genre à
aller dans les fermes et autres, mais regarder l’horizon et voir les montagnes m’a toujours fait du bien. Avec la pipelette endormie à mes côtés, je ne remarque même pas le temps qui passe jusqu’à ce que j’aperçoive le panneau dont elle m’a parlé. Je tourne et entre sur la route de graviers, espérant ne pas croiser une autre voiture sur le chemin ou nous arriverions là-bas la voiture pleine de poussière. La climatisation ne fonctionne plus et je m’en rends compte à grand regret, bien qu’il y ait du vent.
Le voyage commence à devenir monotone et la fatigue arrive, me donnant l’impression que nous sommes proches de notre destination. Je suis calmement la route et à chaque avancé que nous faisons dans les bois, je me sens plus éloignée de mon chez moi, mais plus heureuse des beautés que je vois. À environ un kilomètre de la fin, selon les prédictions de Ruth encore endormie, un pick-up surgit de nulle part et nous dépasse à toute vitesse, remplissant non seulement la voiture, mais aussi mes yeux, de poussière. Je maudis tellement ce type que je finis par réveiller Ruth.
On est bientôt arrivé ? Elle demande, grimpant sur le siège passager à côté de moi, remontant rapidement la fenêtre. J’ai fait pareil de mon côté.
Je crois oui, mais un espèce d’idiot dans un pick-up nous a dépassé et m’a presque étouffé avec la poussière qu’il a laissé derrière lui. Ruth rigole de mon malheur et reste silencieuse à mes côtés jusqu’à ce que nous arrivions. Alors que nous approchons de la ferme, je reconnais le véhicule qui nous a doublé.
Le type s’est apparemment arrêté ici, à la ferme de ton oncle. C’est le pick-up dont je te parlais. Je lui dis en montrant le véhicule noir entièrement recouvert de poussière.
Je crois que je sais à qui appartient cette voiture, dit Ruth, tout en souriant quand un homme grand et bronzé apparaît dans l’embrasure de la porte de la maison, portant des bottes et un jean serré avec une hideuse chemise à carreaux. Il porte un chapeau en cuir et je peux à peine voir son visage.
S’il traite les visiteurs comme ça quand ils arrivent je me demande à quoi ça ressemblera le jour où nous partirons. Mon amie sourit intensément, ce que je ne comprends pas, après tout quel est le plaisir d’avoir les cheveux et le visage couverts de poussière. Je suis toujours agacée par le manque de manières de ce type que mon amie semble bien apprécier.
Je descends de la voiture après avoir observé leur accolade fraternelle. Je suis alors capturée par des yeux noirs, brillants et énigmatiques, qui me regardent plus qu’ils ne le devraient. Il rit sûrement encore de ma mésaventure.
Cousin, voici mon amie Camilla, me présente Ruth en me montrant du doigt.
Comment tu vas ? Je suis Victor ! Il me salue en levant la main.
Hey ! Je lui réponds en levant ma main sans grand enthousiasme et je le regarde lui et son pick-up.
Oh oui, je suis désolé ! Je n’ai pas réalisé que c’était vous sur la route. En général, il ne passe pas beaucoup de voiture ici, j’en profite pour rouler un peu plus vite.
Bien qu’il s’excuse, je n’entends pas de regrets dans sa voix, au contraire, je crois y discerner une pointe d’ironie. Cela me conforte dans l’idée que je devrais rester loin de cette créature.
Venez, comme vous le savez, mes parents ne sont pas à la ferme, alors je serais l’hôte de ces dames. Ruth a l’air bête à force de lui sourire. Je n’ai aucune obligation de l’imiter, je préfère garder ma mine renfrognée pour
l’instant. Vous préférez partager la même chambre ou vous pouvez dormir séparément ? Sa blague, loin d’être drôle, est accompagnée d’un sourire éclatant.
Je pense que c’est mieux qu’on ait chacune la nôtre, répond Ruth, toujours éblouie par le type mal poli.
Alors pendant que vous choisissez votre chambre, je vais vous aider avec vos bagages.
Bien qu’il semble être un homme rustique, il a des manières de gentleman, ce que je considère comme une chose positive. Aussitôt qu’il s’avance, je m’approche de Ruth.
Tu ne m’avais pas dit que ton cousin était un goujat. Tu n’as pas remarqué sa joie de nous voir sales ? Je lui dis sans cacher mon embarras.
Il n’est pas comme ça Camilla. Il nous fera passer de bons moments ici, tu verras. Bien qu’il soit direct, la plupart du temps Victor est une personne adorable et une personne dotée d’un peu d’intuition et de charisme peut le reconnaître.
Alors considère que je suis insensible. Je lui dis doucement.
- Camilla, Camilla! Fait attention ma belle, tu pourrais être surprise. Je n’aime pas son commentaire qui me fait me sentir mal à l’aise, et je décide d’ignorer son conseil.
- Hmm! Je secoue la tête négativement et entre par la porte qu’elle m’indique.
Alors que je range les affaires de ma trousse de toilette, j’entends un bruit qui approche. C’est probablement le cousin de Ruth qui porte sa valise. Je continue de séparer mes crèmes de massage et protection solaire quand il arrive dans l’embrasure de ma porte. Je l’ai laissé entrouverte et il entre sans demander la permission.
- Ta valise, il dit, en la déposant près du lit où j’ai jeté le contenu de mon sac.
Je le remercie sans le regarder et il quitte la chambre laissant flotter un parfum masculin, qui, pendant quelques secondes me trouble.
Je soulève ma valise avec difficulté et la pose sur mon lit. Je l’ouvre et commence à en sortir le contenu. Comme il y a des cintres dans le placard, je garde ceux que j’ai apportés. Cela me prend une vingtaine de minutes pour ranger mes affaires et quand j’ai terminé, je vais rejoindre
Ruth dans sa chambre, puisqu’elle n’est pas venue dans la miennes. Après avoir toqué, je rentre mais elle n’est pas là. Elle a sûrement fini de déballer ses affaires et elle est partie ailleurs dans la maison. Je sors de la chambre, un peu ennuyée qu’elle m’ait laissé seule dans cet étrange environnement. Je rebrousse chemin, rejoins le salon et me dirige vers ce qui devrait être la cuisine. L’odeur qui se dégage de cette pièce me fait saliver et je me souviens que je n’ai pas mangé ce matin.
Tu as fini Camilla ? Je pensais que ça te prendrait plus de temps, alors je ne voulais pas te déranger. Je fixe Ruth, mais comme d’habitude elle fait mine de ne pas comprendre.
Bonjour ! Me salue la dame qui remue les haricots fumants sur le grand fourneau qui se fond dans la décoration moderne de la cuisine.
Bonjour ! Je la salue en retour et trouve enfin une personne gentille ici. « C’est pas si mal » je pense.
Vous voulez manger quelque chose avant le déjeuner ou vous préférez attendre ? nous demande la femme, goûtant une petite portion de bouillon.
Nous pouvons attendre, lui répond Ruth en me regardant et j’acquiesce, même si mon estomac crie famine.
Très bien, allez vous promener, je vous appellerais vous et le garçon quand ce sera prêt.
Cette femme doit travailler pour cette famille depuis des années. Appeler un grand homme comme ça un garçon, c’est too much. Ruth se lève et me fait signe de la main.
Allons-y ! Je suis mon amie à contrecœur. Je suis fatiguée et je ne veux pas aller me promener maintenant.
Ruth, il n’y a pas d’animaux en liberté ici, hein ? Je lui demande innocemment.
Si tu parles des plus dangereux, comme les taureaux et les vaches, non. Elle me répond en souriant.
À l’inverse de moi, Ruth est née dans la ferme et a un certain talent pour s’y intégrer. Moi par contre, je viens de la ville et je n’en suis pas fière. Je ne suis pas à ma place et j’ai peur, ce que je n’aime pas vraiment.
- Super, je réponds en feignant d’être en confiance. La vérité c’est que depuis que j’ai mis un pied dans cet endroit quelque chose me dérange. Non pas que ce soit
une ferme triste et sans âme, au contraire, le paysage est d’un vert magnifique et vif, à couper le souffle.
Chapitre 3
La nature est généreuse ici, sans parler du fait que le propriétaire et sa femme l’ont rendu encore plus généreuse avec des plantations de rosiers partout. Dans chaque coin, il y a des variétés différentes de fleurs, toutes plus belles les unes que les autres. Les différents arbres d’Ipê rendent
l’endroit encore plus charmant. Le chemin de pierres qui mène à la maison est encerclé de part et d’autre par des petits arbres fleuris, bien alignés. Tout comme la maison principale, les maisons aux alentours ont le même style et sont en parfait état de conservation en termes de peinture et de plancher. L’herbe bien taillée s’étend à perte de vue et des feuilles jonchent le sol. Ils doivent en prendre soin souvent.
Plus loin, on peut voir une immense montagne qui entoure la ferme. D’après Ruth, il y a une petite cascade, où on peut se baigner quand on le veut. Cette nouvelle me réjouit. En regardant autour de moi, entourée d’un inquiétant silence, quelque chose commence à m’étouffer, même si je suis devant une vue éblouissante. Peut-être que c’est parce que je réalise que je vais rester ici pendant deux semaines et que la soirée commence à faire apparaître des grenouilles, des serpents et plein d‘autres bestioles. J’ai besoin d’oublier ces petits détails, ou je vais aller m’abriter dans la chambre de Ruth, ce qui me mettra complètement dans l’embarras.
Nous suivons le chemin de pierres qui mène à plusieurs endroits. Ruth en choisit un et nous l’empruntons. On dirait que ce sera mon travail pour les prochains jours, garder un œil sur elle.
- Où allons-nous Ruth ? Je lui demande après avoir marché un long moment.
On va à la maison de madame Lourdes. Je pense que tu vas aimer ce qu’on va trouver là-bas. Je suis curieuse mais je préfère ne pas trop poser de questions.
Tandis que nous marchons, elle me raconte l’histoire de la ferme, qu’elle a passé un bon nombre de ses vacances ici. Elle, comme moi, est fille unique, alors ces moments ici avec ses cousins la rendaient très heureuse. Ruth parle à tort et à travers, notamment de Victor et de sa sœur Luiza. Tous les deux ont un âge proche du sien, si bien qu’ils sont proches tous les trois.
Alors que nous parlons, je peux sentir un frisson sur ma nuque. Je regarde autour de moi, mais il n’y a rien. Peut- être que c’est la peur que quelque chose surgisse de nulle part. Un animal étrange, auquel je ne pourrais certainement pas faire face.
Regarde ! C’est la maison. Ruth pointe une direction du doigt. Je peux sentir l’odeur des cookies d’ici. Elle accélère le pas et si je n’avais pas des jambes plus grandes que les siennes, je devrais certainement lui courir après.
Je suppose que je vais prendre beaucoup de poids ici. Partout où je vais, il y a des choses délicieuses. Elle parle vite et je grogne en suivant son agitation non mesurée.
Quand on arrive, Ruth sourit largement, son regard fixé sur ce qui avait capté son attention et je comprends alors son impatience. Trois beaux hommes discutent joyeusement, assis autour d’une table aux côtés d’une dame qui cuisine sur le poêle qui se trouve dans un grand espace couvert relié à la maison. Quand elle regarde dans notre direction, tous les hommes en font de même.
Ruth, ma chérie, comment vas-tu ? La femme souriante se dirige vers nous et prend Ruth dans ses bras qui se blotti entre eux sans aucune honte.
Comment allez-vous, madame Maria ?! Elles se serrent affectueusement l’une contre l’autre.
Cela fait longtemps que je ne t’ai pas vu. Je pensais que tu avais oublié tes vieux amis. Elle relâche Ruth. Qui est cette jolie jeune fille ? Je m’approche en souriant. Cette femme est vraiment unique, je peux le dire quand elle met ses bras potelés autour de moi et m’étouffe presque.
C’est mon amie Camilla, répond Ruth en regardant les hommes qui se sont tous levés. Comment allez-vous les gars ? Elle leur demande, tout en s’approchant d’eux.
Après leur embrassade, je peux enfin mieux voir ces hommes et je comprends l’expression idiote sur le visage de ma chère amie. Il est difficile de dire lequel est le plus beau. Ils sont tous bronzés par le soleil. Grands, avec des cheveux noirs bien coupés. Leurs corps sont musclés et bien définis, certainement à cause de leur travail. Voir ces six émeraudes me fixer me donne un léger frisson. C’est beaucoup de beauté réunie..
Bonjour, je dis en les regardant un par un. Tout le monde me salut chaleureusement et pendant que je regarde attentivement les visages en face de moi, je réalise qu’une autre beauté apparaît.
Les filles, Dolores vous attend pour le dîner, dit le cousin de Ruth, nous regardant curieusement après avoir salué de la tête les autres personnes présentes.
Les filles, Dolores vous attend pour le dîner, dit le cousin de Ruth, nous regardant curieusement après avoir salué de la tête les autres personnes présentes.
Je ne pense pas que ce soit une bonne idée Maria, tu connais Dolores, si elles ne viennent pas rapidement, elle va venir chercher les filles elle-même et je crois qu’elles ne vont pas vouloir manger deux fois. Il se concentre sur le mot "filles" et je me demande pourquoi.
On reviendra plus tard Maria et je te promets que nous viendrons déjeuner. On reste ici deux semaines, on ne va pas manquer d’opportunités de se voir ! répond Ruth sans lâcher des yeux les hommes qui se sont rassis.
Allons-y alors ! Victor ouvre la voie et on le suit, se
regardant l'une l’autre avec amusement.
Comment tu as trouvé tout ça ? Je lui demande doucement.
Tu ne peux pas imaginer combien je souffre quand je vois tant de beauté que je n’ai pas encore goûté. Ruth me fait rire et Victor se tourne nous regardant, intéressé par ce qu’on raconte.
Quelle est la raison de ce rire ? Il demande en se tournant vers moi. Je baisse la tête et je laisse mon amie répondre à la question.
Je disais juste à Camilla à quel point notre enfance était amusante ici. Quand on allait à la maison de Maria pour voler les délicieux cookies.
Rapprochez-vous, je veux écouter cette histoire moi aussi. Il s’arrête pour nous attendre.
Comment c’était ici après que tout le monde soit parti pour la ville, Victor ? Demande Ruth, curieuse d’en savoir plus sur ces hommes que nous venons de voir. Je suis attentive à leur conversation, même si je regarde le paysage qui m’entoure.
Je ne peux pas te dire que c’est pareil, cousine, mais on fait aller. J’ai fait ce choix et je ne le regrette pas, répond-il en repositionnant son chapeau.
Je pensais qu’après avoir fini l’université tu aurais fait comme les autres et que seul mon oncle serait resté ici, mais tu m’as surprise. Elle continue.
J’aime beaucoup ces terres et ce serait difficile pour moi de partir d’ici. Je suis heureux et c’est ce qui importe maintenant. Il semble plus tendre, mais sa voix est ferme comme les pierres et l’entendre me donne de légers frissons.
Tu vas en ville pour sortir, faire une balade ou un rencard ? J’écoute leur conversation silencieusement.
Oui, quelquefois. Sa réponse vague n’est pas claire sur les derniers mots utilisés par mon amie. Mais ça ne fait pas de différence, enfin pas pour moi.
Si l’opportunité se présente, invite-nous à venir avec toi en ville. On est passé sur l’autoroute mais on ne l’a pas vue. Dit joyeusement Ruth.
Oui bien sur, Cousine.
Alors que nous nous suivons, un vent doux et agréable souffle parfois et moi qui suit au milieu des deux, je peux sentir l’odeur de cet homme, qui semble extrêmement aphrodisiaque, contrairement à son propriétaire.
Chapitre 4
Dès notre arrivée, la gentille femme avait déjà placé les couverts, découvert ses casseroles en aluminium bien entretenues et quand elle nous a vu, elle a dit que nous pouvions manger. Ruth ouvrant la voie, je la suis. L'odeur