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Si les mots ont dans leur sens profond, assez de force pour exprimer ce qui veut se dire, les espaces entre eux ont la Poésie pour affirmer la vraie fortune du verbe". Ces textes représentent une véritable exploration de traumatismes vécus. A travers chaque poème, une forme de compensation s'établit par une résilience tout à fait singulière. Les mots deviennent un moyen de transcender les douleurs et d'ouvrir une voie de guérison. La lecture de ce recueil offre une expérience poétique profonde et touchante, et crée une lueur d'espoir pour tous ceux qui ont traversé des épreuves similaires. Ce livre est un recueil de poésies dont l'essence commune cherche à exhumer ce qui n'aura pas pu s'écrire...Au-delà des mots.
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Seitenzahl: 91
Veröffentlichungsjahr: 2022
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Thais pour la création de la couverture.
Carmen pour la relecture.
Gérard pour la correction.
« Puissent l’amour des mots et les espaces créés entre eux, laisser respirer la souffrance, afin que de ce souffle jaillisse le feu sacré du verbe. Et si la chair et le verbe sont si proches, que de leur union naisse un remède contre la douleur ! »
LETTRE A LA TRANSCENDANCE DE SOI
L’ANGLE MORT
LE POIDS DU SILENCE
POEME CARRE
POEME ROND
ENTRE LES MOTS
ENTRE LES MAUX
LA JOIE ENTRE LES CHOSES
ENTRE LES SONS
LE VIDE
ENTRE LES OMBRES
CORPS FLOTTANTS
CORPS SEPARES
CORPS
LA POESIE SE FAUFILE PARTOUT
POESIE ENTRE LES MOTS
Ce livre de poésie est bien plus qu'un simple recueil de mots subtils. Il représente une véritable catharsis, une occasion de mettre des mots sur des maux profonds qui ont marqué la vie de l'auteure. Chaque poème est un témoignage vibrant de résilience, une voie pour dépasser les épreuves et trouver une guérison.
L'auteur utilise la poésie comme un outil puissant pour exprimer les différentes formes de souffrance qu'elle a traversées. Tout d'abord, elle évoque les acouphènes, ces bruits fantômes persistants dans les oreilles, qui sont le résultat d'un traumatisme sonore. Par le pouvoir des mots, Anne-Lise parvient à apaiser ces troubles auditifs et à trouver un certain soulagement.
Ensuite, elle aborde les névralgies faciales causées par une erreur médicale. Ces douleurs intenses et invalidantes sont transposées dans la profondeur des mots, pour partager sa souffrance avec le lecteur tout en cultivant une perspective réflexive.
Les névralgies cervicales, conséquences d'un accident de la circulation, s’expriment également dans cette œuvre poétique. L'auteure explore la douleur physique et émotionnelle qui découle de cet événement traumatisant, offrant ainsi un soulagement par le biais de l'expression artistique.
Le livre aborde également des problèmes de vision tels que les corps flottants et la myodésopsie, qui se traduisent par des taches et des illusions visuelles. L'auteur décrit ces sensations déroutantes et les transforme en images poétiques, amenant ainsi une compréhension plus profonde de ces affections oculaires.
De plus, l'auteur évoque un névrome et une paresthésie plantaire, des troubles du pied qui entraînent douleur et inconfort. Grâce à la poésie, elle trouve un moyen de transmettre ses sensations complexes et souvent indescriptibles, permettant au lecteur de comprendre l’ampleur de ce handicap de manière empathique.
Enfin, Anne-Lise aborde ses hémorragies résultant de plusieurs fausses couches issues d’examens intrusifs. Elle parle aussi d'anorexie chronique. Ces épreuves émotionnelles et physiques sont traduites dans un langage grave, poignant, et expressif en quête de paix intérieure pour elle-même et les lecteurs qui peuvent s'identifier à ces souffrances.
Ce recueil de poésie représente une véritable exploration de traumatismes vécus. À travers chaque poème, une forme de compensation s’établit par une résilience singulière. Les mots deviennent un moyen de transcender les douleurs et d'ouvrir une voie nouvelle. Ces textes offrent une expérience poétique profonde et touchante, et créent une lueur d'espoir pour tous ceux qui ont traversé des épreuves similaires.
(Lettre à soi-même, qui fut et qui sera)
Certains souvenirs sont trop authentiques pour être doux.
Il y a toutes ces formes que prenaient les instants, toutes ces couleurs offertes au regard.
Et le goût suave des joyeuses coïncidences. Toutes ces choses qui arrivent simplement comme un oiseau se pose.
Le rythme. Les cycles biologiques. Les corps qui grandissent alors que d’autres mûrissent. Un monde abouti, finalisé, embaumé.
De cette conscience, J’en ai la pratique.
De fil en aiguille et de joie en fantaisies, les euphories portées en gloires. De l’amour que l’on sait plutôt que d’y croire. J’en ai la pratique.
Quand chaque sens a pris sa place et donne la direction juste. Vous savez ? Quand toutes les directions indiquent le Nord, comme si les autres lieux n’existaient pas.
Aux croyances, on préfère les certitudes. C’est rassurant.
Les doutes pourrissent dans les chairs, faute de lumière. Et les chairs deviennent grises. C’est le risque.
Et puis, il y a ces souvenirs trop beaux pour être vrais. Que l’on a sans doute embellis pour les circonstances. Comme un cadeau que nous aurait fait la vie alors qu’il s’agit d’un présent fait à soi-même. Toujours là, prêt à l’emploi, on se sert quand on veut.
J’en ai la pratique, et en fait bon usage.
Quant aux souvenirs éclatants de bonheur, parce que c’est maintenant que rien ne va. Ceux-là se lamentent et me font pleurer. Je les reconnais pour les avoir perdus. Ils rient devant mes yeux, remplis d’orgueil, comme des mouettes moqueuses et criardes narguant le ciel de savoir voler. Leurs ailes domptant le vent, parce que la fierté a besoin du vent.
Mais le vent ne voit pas la fierté, il s’en fiche.
Les souvenirs m’agacent. Ma mémoire se joue d’eux pour m’aider à vivre. Bien que me souvenir de vous renforce mes craintes, je vous écris. Malgré votre naïveté, je voudrais me faire comprendre et me relier à vous alors que vous n’êtes plus.
Les choses sont peut-être à leur place. J’en doute.
Vous n’êtes plus là, et ça je le sens.
Mes pieds, ma tête, la mobilité de mes membres. Cet ordre biologique qui gouverne mon corps. Les boucles que forment mes cheveux. Toute cette mécanique me déteste. Vous me manquez.
Mes pensées se tordent sous l’effet morbide qu’a provoqué votre disparition. Où êtes-vous ?
Très chère que je fus, je vous attends.
Telle une course perdue tournée vers l’échine de soi, je me tourne le dos.
L’horizon de vous s’est égaré, confondu avec ce qui reste au regard quand le soleil se couche.
Le lit contre le mur de ma chambre. L’épaisse couverture. La mouche collée au plafond. Tout se dérobe, s’achève. Les choses se vident, jusqu’à l’air que je respire appauvrissant mon oxygène. Les objets sont abandonnés. Vous avez tout laissé.
Les heures aussi ont changé. Seule votre jeunesse s’attarde encore sur mon visage. Comme un espoir, un bouton de rose, quelque chose qui va éclore.
Je vous attends, je vous espère.
Mais l’absence insiste. Vous avez toujours été têtue. En retard aussi, vous étiez.
Je reconnais là votre empreinte indélébile, marquée au fer rouge sur le moindre de mes actes.
Et pourtant plus rien n’existe. La transparence. La ténébreuse transparence.
Une course fantomatique. Celle de la souffrance que la bizarrerie aide à supporter. Je vous veux toute. Entière et plus innocente encore. La souvenance devrait vous ramener, puisque dans nos esprits tout se crée.
Ma folie est une poésie. Elle personnifie. Dans les métaphores de la vie, ce sont nos rêves qui prennent consistance.
Je veux vous sentir, vous voir, vous toucher, pour être sûre que je ne rêve pas. Si vous revenez, Je vous préfère bête et sauvage. L’érudition et la sagesse épuisent tout courage.
Malgré tout, l’odeur de vous persiste. Je la respire partout sans gaspillage. Ce parfum léger d’insouciance qui hume la violette et les bonbons de notre enfance. Cette vertu de l’olfaction, vrai trésor du corps, qui à elle seule pourrait réveiller toutes les mémoires.
J’en use plus que la mesure.
Amertume des violettes déjà fanées. Le printemps veut s’enfuir déjà. Cette saison dont vous vous en fichiez. Je la découvre sans vous. Pardonnez-moi cette inconstance, mais je crois que depuis que vous n’êtes plus, la nature est plus séduisante. Vous ratez quelque chose, je crois !
Chaque matin, les oiseaux chantent. Etait-ce donc vous qui me priviez de cette romance ?
Etait-ce donc vous qui voiliez mon visage alors que je n’étais pas encore troublée ?
A présent, tout se dévoile, et tout se voile, comme un jeu de cache-cache. Je vous cherche. Me chercher-vous ?
Qu’attendez-vous de moi dans cette absence ?
Il me manque quelque chose.
Vous, je crois.
Et finalement, de vous à moi, qui êtes-vous ?
Je ne peux m’accorder au singulier, tant la durée fait le nombre.
Dans la coulée du temps, il y a aussi la multitude de tous mes êtres incarnés. Je vous connais depuis si longtemps !
Je vous vois comme une addition. Une multiplication. Dans la mathématique de nos raisons communes, je perçois la géométrie de nos corps. Symétrie parfaite. Confusions des angles. Votre peau me touche encore. Frisson sublime, quand je sens votre caresse.
Doucement, je tremble lorsque que trop tôt votre chaleur s’estompe.
Votre absence alors, m’éconduit loin de nous. Loin de ce que nous fûmes. Ensemble.
Je vous ai perdu. Plus jamais je ne vous verrai… La mort. Le deuil. Le temps qui court. Les saisons se succèdent et vous chassent.
Du printemps, j’en fais le renouveau. Pour m’extirper de vous, surannée, égoïste. Porter des branches emplies de fleurs, les embrasser, les manger. Sans jamais les poser sur votre tombe. Jamais. Des brassées violentes, aux couleurs qui vous auraient agressé le regard. Tant-pis si vous n’aimiez pas ce qui dorénavant m’exalte.
Et puis la nuit revient…L’inconstance déplorée de Montaigne. Je n’aime plus les branches fleuries que j’ai mangées. Elles me remontent dans l’œsophage comme un regret. Je n’aurais pas dû. Je vous aimais.
Aucunes étoiles dans le ciel, et le noir persistera jusqu’au matin. Des ombres fatiguées flottent par couches successives enveloppant nos souvenirs, et ce qu’il reste de nous. Mes rêves sont lourds cette nuit.
Des images usées et poussiéreuses s’entassent. Comme un déménagement. Il faut partir. Il faut revenir aussi. Peut-être.
Une odeur de vieux se répand dans la chambre. Le matin ça sent le moisi. Il faut changer les draps. Aérer. Quelque chose pourrit quelque part. Je n’ai pas la force de chercher. C’est sans importance.
Il faut que je vomisse. Toute la journée je rends les fleurs macérées de votre tombe. Ce jour est aussi sombre que la nuit. Tout ce vomi répulsif sur le sol pour vous extraire de moi, pour vous éloigner.
Pardon, ma chère. Ma raison s’égare. Le corps est plus fort. C’est lui qui se sert de moi. C’est de sa faute si vous êtes partie.
A la fin du jour, toute la souillure est sortie. Je me sens mieux. Je veux encore des fleurs… Mais l’odeur chaude de ce qui reste infeste la maison. J’ouvre les fenêtres. Je crois vous voir revenir. Plus de symptômes, le corps se calme. Mes yeux ne portent plus d’ombres sur les murs. Il fait trop sombre… Et vous êtes là !
Le lever du jour vous emporte. J’ai dû vous rêver. Cruels espoirs qu’attribue la nuit !
Porter mon corps sur le tapis. Le traîner jusque la cuisine. Et sentir la brûlure agréable du café laver la salissure, en regardant les ombres que la lumière m’inflige, comme un supplice.