Eternel Eddy - Célyne-Eddy Gathelier - E-Book

Eternel Eddy E-Book

Célyne-Eddy Gathelier

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Beschreibung

Naitre, grandir, vieillir puis mourir. Voilà le cycle de la vie auquel nous nous attendons tous. Mais quand le destin en décide autrement, quand la chance de grandir et vieillir n'est plus et que celle-ci est enlevé à votre enfant. Comment trouver un sens à cela, comment trouver la force d'avancer...

Je partage dans ces quelques pages mon expérience, mon cheminement, un bout de vie, le plus terrible de mon existence.


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Seitenzahl: 124

Veröffentlichungsjahr: 2024

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Célyne-Eddy Gathelier

ÉternelEddy

Nos enfants ne sont pasmorts

Avant-propos

Chère lectrice et lecteur,

Vous tenez entre vos mains un récit autobiographique qui relate une existence actuelle. Le sujet qui va être évoqué ci-dessous ne contentera certainement pas toutes les pensées préexistantes. Il a pour raison d’être, modestement, de transmettre un espoir à des personnes désireuses de compréhensions. Il existe une multitude d’ouvrages comme celui-ci sur le sujet très controversé de la vie après la mort qui fait et fera toujours poser beaucoup de questions dans notre société.

Encore une fois, il sera démontré, à travers des expériences vécues, la persistance et la résistance de l’âme après la mort du corps. Cette publication a aussi cette particularité profondément intime d’être rédigée par ma petite sœur, qui est si précieuse et indispensable à ma vie et à moncœur.

Ce livre relate l’une des plus terribles épreuves humaines qu’une maman puisse endurer de son vivant, celle de perdre un enfant. Quelle expérience de l’initiation, du chemin spirituel et de l’éveil ce drame a-t-il eue pour elle, son quotidien et son entourage ? Comment a-t-elle été poussée à chercher des réponses, le pourquoi, le comment et les raisons d’un événement aussi soudain que cruel ?

C’est l’histoire d’une mère à l’amour infini, apprenant et traversant chaque jour la réalité de la vie, perçant les vérités de celle de la mort. Découvrez le parcours initiatique complexe et émouvant d’un long cheminement personnel vers l’acceptation et la quête de la délivrance, bénéfique pour l’âme et l’esprit.

Sébastien

Introduction

Ne reste pas à pleurer devant matombe

Je n’y suispas

Je n’y dorspas

Je suis partout où tues

Dans ta vie de tous lesjours

Dans tes nuits et dans tes songes

Ne te tiens pas devant ma tombe en pleurant

Je n’y suispas

Je ne suis pasmort…

À mon fils bien-aimé

D’après une œuvre originale de Mary Elizabeth FRYE, Ne pleure pas devant ma tombe !

Je me prénomme Célyne-Eddy. J’ai perdu mon fils le 29 mai 2019 dans un accident de la route. Il avait 17 ans, moi42.

Je n’ai pas la prétention d’avoir la vérité absolue dans ce que je vais vous raconter ici. Je souhaite simplement et humblement écrire mon histoire, ma part de vérité, mon témoignage sincère.

Au cours de notre existence, nous tous, autant que nous sommes, devrons un jour ou l’autre être affectés de loin, de près ou de très près, par la mort d’un proche. « C’est la vie », comme on dit ! Alors, si la mort fait bien partie de la vie, pourquoi n’en parlons-nous pas avec aisance, plus sereinement et ouvertement, sans craindre qu’à son évocation elle vienne nous prendre ou chercher un de nos proches ? C’est parce que l’inconnu peut faire peur et que la mort fait partie de l’inconnu. Les peurs, pour la plupart, ne sont ni plus ni moins que de la méconnaissance de ce que nous refusons de vouloir concevoir différemment de ce que nous pensonsdéjà.

Soyons alors plus curieux et ouverts à tous ceux que nous ignorons. La mort est entourée de tellement de mystères, de fausses croyances, de fausses terreurs. Certains d’entre nous réfutent la connaissance de ce que l’on nomme l’au-delà, mais le destin sait ce qu’il fait et un jour il nous force la main, il nous contraint à ouvrir les portes en grand de cet ample univers invisible. Que nous le voulions ou non, il peut nous reprendre ce que nous avons de plus cher au monde. Alors c’est à nous de décider si nous voulons sortir de cette zone de confort où nous nous trouvons depuis tant d’années ou d’y rester irréfutablement. Le temps est révolu de mettre un mouchoir sur ce qui dérange. Il est temps de croire et de saisir le sens de notre existence et de comprendre nos épreuves, aussi dures soient-elles.

Mon histoire pourra parler à toutes les personnes qui ont perdu un être cher. Pour ma part, je souhaiterais le destiner à « soulager », si l’on peut l’être, celles et ceux qui ont perdu une partie d’eux-mêmes avec le départ d’un enfant. Je vous emmène sans convenance avec moi à l’intérieur de ce qui est un bout de ma réalité.

Parmi vous, il y a celles et ceux qui connaissent déjà peut-être la douleur indescriptible qui suit l’annonce d’un tel drame. L’incompréhension totale où le ciel nous tombe sur la tête. Le déni immédiat, le « ce n’est pas possible », la colère, l’envie de mourir dans l’instant, le mal physique à l’intérieur. Le cataclysme.

« Ce jour-là,

je suis morte en même temps que lui. »

Le cœur brisé n’est pas qu’une expression. C’est réellement ce qui s’est passé, cela existe vraiment. Ce jour-là, il ne s’est pas seulement brisé, il a explosé ! Il est parti littéralement en lambeaux.

On dit souvent qu’il n’y a pas de mots pour cela. Pas de vocabulaire assez fort pour définir cette douleur… et c’est exact.

« Chair de ma Chair, Cœur de Mon Cœur, laisse-moi mourir avec Toi. »

Si ce livre est entre vos mains, c’est que peut-être, vous aussi, avez vécu et vivez inlassablement cette insoutenable souffrance. J’espère que vous saurez trouver ici un quelconque apaisement à la lecture de ces quelques lignes.

Je vais m’efforcer de vous relater mon histoire avec le plus de justesse possible. En tâchant d’être la plus fidèle possible à mes souvenirs et à ma mémoire sélective, vous suivrez la chronologie des événements qui ont suivi le départ de mon garçon.

Avec le temps, cette mémoire a fait le tri de certaines choses. Il y aura donc des souvenirs moins précis que d’autres. Ils se sont tout simplement envolés et dissipés ou bien enfouis.

J’ajouterai avant de continuer plus loin qu’il n’est pas question de parler ici de religion, mais bien de spiritualité. À mes yeux, la nuance est importante, pour que chacun puisse s’y retrouver personnellement et que cela puisse toucher toutes les formes de pensées. Il est tout à fait possible de croire à un « après » sans être croyant. Tout comme il est possible d’être croyant sans penser que cela puisse exister ou bien encore n’être ni dans un cas ni dans l’autre. Ceci n’a aucune espèce d’importance.

Ce livre est ma contribution personnelle à l’éveil de ma conscience. C’est un travail de mémoire dans lequel je désire consigner tous les événements qui ont suivi ce choc qui restera à jamais le premier jour du reste de ma vie. Je vous ferai part de mes ressentis, de mes pleurs, de mes peurs et de mes colères. Vous découvrirez tout ce que cela a changé dans ma vie d’après, dans ma nouvelle réalité.

J’offre cet ouvrage à mon second fils, Davy, frère cadet d’Eddy. Bien plus qu’un fils, il est aujourd’hui mon ancre, celle qui me retient à bon port pour que je ne dérive pas à l’avenir dans cet océan de douleurs.

Je l’offre à mes parents, qui endurent et souffrent en silence du départ de leur affectueux petit-fils.

À Sébastien, mon frère, avec qui j’ai traversé tant d’étapes depuis et avec qui j’en vivrai de toute évidence encore bien d’autres à l’avenir.

À mon compagnon, Gilles, qui supporte mes colères, mes tristesses, mes doutes et les fluctuations de mes états d’âme.

À ma grand-mère paternelle partie elle aussi, dont je me fais l’écho aujourd’hui de ses souffrances passées.

Évidemment, je le dédicace à l’autre Amour de ma vie, mon fils aîné Eddy qui me manque irréparablement.

Sachez que mon amour pour vous tous n’a jamais eu de faille et n’en aura jamais.

Bizarre !

Le tout premier événement se déroule le jour même de l’enterrement, pendant la commémoration au cimetière. Je suis accompagnée de mon meilleur ami Éric. Je pourrais l’appeler mon frère d’âme tellement nous avons eu des parcours de vie similaires. Ayant lui aussi perdu un de ses deux fils quelques années auparavant, il me tient ce jour-là tout contre lui. Lorsqu’une femme vêtue entièrement de noir, que je ne connais absolument pas, s’approche de moi et affectueusement me dit :« Il me dit de vous dire qu’il va bien. » Je ne lui réponds évidemment pas à ce moment-là, car je n’ai pas la tête à cela. Je suppose l’avoir remerciée et je ne l’ai plus jamais revue. Les obsèques se sont achevées et l’intervention de cette femme est restée depuis un mystère.

Quelques jours après cette nouvelle épreuve, qui est de mettre en terre son enfant, je suis de retour à la maison. Je me revois dans mon lit. J’aperçois très bien le soleil qui brille dehors en ce début juin. Je n’ai aucune notion de l’heure qu’il est. Je n’ai aucune envie de me lever. Je gémis de douleur. Je pleure toutes les larmes de mon corps et je ne veux plus être là. Je veux être avec lui et je veux qu’il soit avec moi. J’habite à ce moment-là dans un petit hameau un peu reculé, avec une vingtaine d’habitants. Je me retrouve seule à la maison avec mes trois chiens. C’est d’ailleurs eux qui vont me faire lever de mon lit, car je me dis qu’ils doivent avoir soif. Je descends donc au rez-de-chaussée et me dirige vers le robinet extérieur de la maison pour remplir leur gamelle d’eau.

Au même moment, pour ainsi dire, ma sonnette retentit et une femme que je n’ai jamais vue auparavant se tient à ma porte. Elle se présente comme ma nouvelle voisine. Elle ajoute qu’elle est au courant de ce qui vient de m’arriver et que mon défunt fils s’est présenté à elle dans la nuit, pour lui dire de venir me parler. Elle se dit être médium. Mes anciens voisins ayant déménagé entre l’accident et les obsèques, je comprends qu’ils ont laissé la place à une nouvelle famille qui s’est donc installée. À ma grande stupéfaction, l’univers a « déposé » une messagère devant ma porte.

Surprise, il est vrai, de cette rencontre inattendue et de la raison de sa venue, je la remercie pour ce « message » sorti de nulle part. Mon état ne me permet pas de m’éterniser auprès d’elle et m’en excuse. Je m’en retourne alors à l’intérieur et me replonge dans le poids de ma tristesse et de mes sanglots ininterrompus. La journée se déroule sans nul autre événement. Aux tréfonds de mes pensées sombres et désorganisées, cette femme a toutefois piqué ma curiosité et m’a surtout ouvert à l’espoir de pouvoir envisager de communiquer rapidement avec mon fils. Est-ce que cela est vraiment possible ?

Je tiens à vous préciser que j’ai toujours été ouverte aux possibilités que quelque chose que nous ne voyons pas puisse exister. Lorsque j’étais enfant, nous avions beaucoup de « guérisseurs » dans la région où nous habitions. Ma mère m’emmenait souvent pour des problèmes de verrues et autres maux pour lesquels j’étais passée communément par la case médecine traditionnelle, mais où je n’obtenais aucun résultat. Force était de constater, dans mon cas, que la réduction ou la disparition de mes maux était favorisée par des guérisseurs et des magnétiseurs aux résultats plus probants. Et quand on a une dizaine d’années, il n’y a pas d’effets placebo qui rentrent dans le mental ou influencent l’esprit. Hasard ou réalité ? Pour ce qui est de la médiumnité, elle m’était totalement inconnue jusqu’alors. À la vue de mes expériences positives de « guérison » enfant, communiquer avec les défunts… pourquoi pas ! Surtout quand c’est monfils.

Je ne sais placer exactement l’événement qui va suivre dans le temps, mais c’est quelques jours, ou plutôt quelques nuits, après le retour à mon domicile. J’ai placé dans mon salon, sur le rebord de la cheminée en pierre, la photo d’Eddy ainsi qu’une bougie. Tout à côté de la cheminée est solidement pendue une horloge avec un clou qui fait office d’accroche, ayant pour support un mur en pierres. Ces détails ont leur importance. Puisqu’une nuit, cette même horloge se retrouve au sol, au bas du mur. La vitre s’est simplement décollée, laissant apparaître les aiguilles et les chiffres. Un détail m’interpelle, le numéro neuf est complètement sorti de son emplacement, je le retrouve à quelques centimètres près de l’horloge.

Je me souviens d’avoir trouvé cela bizarre. Je ne connais à ce moment-là rien des signes ou des autres manifestations que nos disparus peuvent nous faire pour signaler leur présence. Je ne fais aucun rapprochement avec mon garçon. Je le ferai bien plus tard. Je ne le sais pas encore, mais ce numéro neuf me suivra pendant longtemps, les semaines et mois suivants.

Le lendemain ou surlendemain, tout ceci s’est passé vraiment dans un délai très court. Un autre ami, lui aussi touché par ce même drame, m’appelle au téléphone. Je lui raconte les quelques événements, phénomènes qui viennent de m’arriver entre deux sanglots, dont l’histoire de la rencontre avec ma nouvelle voisine. Il me dit qu’à son travail est arrivée une femme qui a également des contacts médiumniques. Il me propose donc de lui demander ses coordonnées dans le cas où je voudrais l’appeler.

À partir du moment où j’ai son numéro en ma possession, je ressens un besoin urgent de l’appeler. Je m’empresse donc de le faire. Je revois très bien la scène, assise dans mon lit, en essayant d’aligner trois mots de suite sans pleurer. Je lui explique que mon fils vient de partir et qu’un gouffre insurmontable en l’état actuel des choses vient de s’ouvrir sous mes pieds. Cette femme m’explique consciencieusement deux ou trois choses sur le passage des âmes immédiatement après le trépas d’un être. Elle me fait entendre qu’il est peut-être trop tôt encore pour essayer de le contacter. M’expliquant, avec ses connaissances, que parfois, dans le cas avéré d’un départ brutal comme c’est le cas pour Eddy, l’âme du concerné ne sait peut-être pas qu’il est mort. Ce qui signifie que l’âme, soit la personne, n’est pas informée de sa mort et reste ou stagne sur le plan terrestre jusqu’à ce qu’une aide lui soit apportée. J’imagine alors tout de suite la scène. Elle est en train de me dire que mon fils est peut-être perdu quelque part tout seul, sûrement dans un endroit glacial, parce que c’est ainsi que j’imaginais la mort et que je ne peux rien faire pour lui ! Elle finit par m’expliquer plus amplement et me rassure largement. Au terme de notre entretien, nous finissons par prendre rendez-vous quelques jours plus tard à son domicile.

Suite à cet appel, je suis évidemment dans le même état de tristesse indéfinissable mais pleine d’espoir. Je vais peut-être pouvoir « parler » à mon Eddy. C’est avec dorénavant suffisamment de recul aujourd’hui, en y repensant, que je me permets de penser que dès le tout début, dès les premières heures, dès les premiers jours, le monde de l’invisible, comme j’aime l’appeler, m’a envoyé d’incroyables signes et a parsemé mon quotidien d’improbables rencontres en très peu de temps. Il m’a tout simplement déroulé le tapis rouge pour que j’avance plus sereinement. Je n’avais plus qu’à le suivre…