Fuir ou mourir - Pauline Faure - E-Book

Fuir ou mourir E-Book

Pauline Faure

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Beschreibung

Un pervers narcissique qui désire se marier a un don infaillible pour trouver une victime dont il va pouvoir
jouir, jour après jour, de la destruction. C’est ce que l’auteur a vécu avec son mari, supportant l’intolérable audelà
du raisonnable. Sous emprise, elle a tout accepté, des années durant, portée par l’amour pour ses enfants, sans
qu’elle puisse s’échapper de cette prison sans porte.
Jusqu’à cette soirée de trop où elle a pris la décision de fuir. Il s’agissait cette fois d’une question de vie ou de
mort.
Elle a besoin de dire aujourd’hui que tout ce qu’elle vécu n’était pas un mariage d’amour. Son envie de justice
aussi, de se dire que tout ce qu’elle a vécu n’était pas « normal ». Elle a besoin de se libérer d’un « poids », pour
faire la vérité.
Et puis, avec le temps, car ce n’est pas si évident que cela de se remémorer un passé de douleur, ces pages qui
se remplissaient peu à peu sont devenues une traversée de toutes ses épreuves, un hymne à la vie grâce à la
présence de Dieu dans son quotidien.

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Pauline Faure – Bertrand Ledrappier

Fuir ou mourir

Jusqu’où accepter l’intolérable ?

Témoignage

Préface du Père VIGNON(Ancien juge à l’officialité interdiocésaine de Lyon)

À mes enfants

À mes parents

À ma sœur

À mon frère

À Axelle

Préface

Voici une illustration hélas vécue de la violence faite aux femmes. Nul n’est besoin d’être spécialiste pour comprendre ce qui s’est passé. Un pervers narcissique qui désire se marier a un don presque infaillible pour trouver la victime dont il va pouvoir jouir, jour après jour, de la destruction.

On constate sans peine ce que l’auteure s’est infligé, supporter l’intolérable au-delà du raisonnable. Certes sa psychologie et son éducation lui faisaient tourner trop facilement chaque évènement au positif, et sa foi profonde ne faisait qu’aggraver le tout.

L’entourage a assisté, atterré, j’en suis témoin, à sa descente aux enfers. Les perches tendues pour la sauver étaient systématiquement rejetées. Jusqu’à l’anecdote de trop qui a servi d’étincelle pour l’explosion.

Pendant que les proches se disaient en eux-mêmes « enfin », la victime avait encore devant elle un long chemin pour briser la « vitre qui nous sépare » qu’elle évoque au début de son récit. Je l’ai vue de mes yeux tétanisée par la terreur à la pensée d’affronter le violenteur ou sa mère.

La foi religieuse et la vie humaine n’existent pas pour tuer, à court ou à long terme. La victime ne pouvait pas intégrer les réflexions pourtant réalistes des moines et des prêtres. La raison en est simple pour qui connaît le phénomène de l’emprise : la dernière étape en est la reprogrammation mentale, au point que l’on peut même laisser la victime seule avec la porte de sa prison ouverte. Elle ne se sauvera pas.

Le Ciel a répondu aux prières ingénues de l’auteure d’une façon qu’elle ne pouvait même pas imaginer : « Sauve-toi avant d’y laisser ta peau et celle de tes enfants. » Ce qui ne manque pas de faire penser à saint Joseph, si cher à son cœur, et qu’on ne peut pas ne pas évoquer « Prends l’enfant et sa mère et fuis en Égypte ! » (Mt 2, 13).

Croire que Jésus est le Fils de Dieu n’autorise personne à détourner ses dons de vie pour en faire des œuvres de mort. Il est mieux de s’en tenir aux paroles de saint Jean (1, 4-5) dans le prologue de son évangile : « En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes. » Et si les ténèbres s’étendent, le verset suivant ne doit pas être omis : « La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée. »

C’est ce qui rend ce témoignage attachant. Les enfants pourront se le redire. Sans juger ni condamner personne, c’est la lumière qui a fini par triompher en eux. On ne craint plus d’être venu de l’ombre quand on est touché par le soleil qui se lève.

Père Pierre Vignon, Le Briac, le 18 décembre 2021

« Au contraire, nous nous recommandons nous-mêmes en tout comme ministres de Dieu par une grande persévérance dans les détresses, les contraintes, les angoisses, les coups, les prisons, les émeutes, les fatigues, les veilles, les jeûnes, par la pureté, la science, la patience, la bonté, par l’Esprit Saint, l’amour sans feinte, la parole de vérité, la puissance de Dieu, par les armes offensives et défensives de la justice, dans la gloire et le mépris, dans la mauvaise et la bonne réputation, tenus pour imposteurs et pourtant véridiques, inconnus et pourtant bien connus, moribonds et pourtant nous vivons, châtiés sans être exécutés, attristés mais toujours joyeux, pauvres, et faisant bien des riches, n’ayant rien, nous qui pourtant possédons tout ! »

(La Bible, Corinthiens 6:4-10)

« Si un jour on divorce, ce sera à cause des poubelles que tu n’as pas sorties. »

(Mon mari)

Cette idée d’écrire est venue par des amis qui, voyant ma souffrance, m’ont dit « et si tu écrivais ton histoire ? »

Si j’écris aujourd’hui, c’est parce que j’avais besoin de me libérer d’un « poids », pour faire la vérité, pour le déposer sur papier. Et puis, avec le temps, car ce n’est pas si évident que cela de se remémorer un passé de douleur, ces pages qui se remplissaient peu à peu sont devenues un hymne à la vie, à la présence de Dieu dans mon quotidien, à travers toutes mes épreuves.

Je m’appelle Pauline. Mon enfance fut baignée d’amour, d’affection et de joies, transmises par mes parents et mes grands-parents.

J’aime la joie, rire… la vie !

Je suis l’aînée d’une fratrie de trois enfants. J’entends encore les rires de nos jeux d’autrefois, les farces que nous imaginions et les secrets chuchotés dans nos moments de complicités d’enfants.

Issue d’une famille catholique qui, avant d’être pratiquante et fidèle à sa foi, est passée par bien des chemins tortueux, des voies déviantes et des expériences ésotériques. Aujourd’hui, après avoir été éprouvée, la foi est réellement devenue le ciment qui fait l’unité de la famille. Une foi joyeuse, vivante, en un Dieu tellement miséricordieux et bon, qui fait partie intégrante de mon quotidien.

Malgré le souvenir de quelques disputes et égarements – quel couple peut se targuer de ne s’être jamais confronté ? –, j’ai grandi dans une famille où régnaient joie, paix, pardon, amour et plein d’humanité. Maman a beaucoup œuvré dans la construction de leur vie de couple, puis de famille ; elle n’a pas hésité à chercher de l’aide dans les moments difficiles que le couple pouvait parfois traverser, et Dieu sait ce que cela a dû représenter pour elle ; elle a toujours eu soif de Vérité.

Une mère extraordinaire, droite, vraie, qui cherche le bien de l’autre.

Un père formidable et plein de miséricorde, plein de sagesse, de patience et d’humanité, avec une réelle confiance en la Providence.

De Saints parents.

Très ouverts aux autres et aux plus pauvres, ils avaient le sens de l’accueil.

La maison était souvent remplie de pauvres gens, devenus leurs amis.

Ils sont toujours là, main dans la main, dans les moments joyeux comme dans les périodes de troubles, cinquante ans après leur mariage d’amour.

Ils sont pour moi un réel témoignage vivant de l’amour humain.

Mon adolescence fut également une période heureuse, avec beaucoup de temps de rigolades avec mes amis. Qu’est-ce que j’ai pu rire et faire des farces avec eux ! Matin et soir, nous confiions et remerciions Dieu pour tout, la beauté de la nature, un sourire reçu, une main tendue ou donnée. Je me rends compte à présent à quel point tous ces moments privilégiés étaient importants pour moi et pour la solidité de notre famille.

Arrivée en fin de collège (collège public), je suis partie en pension dans un lycée privé, afin de pouvoir vivre ma foi en milieu scolaire. Je trouvais le concept génial. Mes parents habitaient à l’époque dans un petit village situé à deux heures trente du pensionnat.

Je suis restée quatre ans pensionnaire dans cette école, de 1990 à 1994. J’en garde vraiment de très bons souvenirs, beaucoup de rires et d’amitiés.

Après ma terminale, je pris mon envol pour la Grande-Bretagne, comme jeune fille au pair dans une famille de Londres, pendant un an. Une belle expérience humaine inoubliable.

À mon retour, j’ai entamé cinq années d’études de préparatrice en pharmacie, jusqu’au début des années 2000. Durant cette époque, j’ai fait partie d’un groupe de prière de jeunes professionnels catholiques, afin de pouvoir partager ma foi avec d’autres étudiants, encadrés par un prêtre qui plus tard célébrera « mon mariage ».

Il est né et a grandi en région parisienne, issu d’une famille catholique, pratiquante. Il est le second d’une fratrie de 4 garçons.

Il m’a toujours dit que c’était la pire des places d’être second.

Je ne sais pas grand-chose de sa petite enfance, si ce n’est que ses parents étaient souvent absents. Ils travaillaient tous les deux.

Dans nos rares moments de discussions, certainement au tout début de notre mariage, ou peut-être même avant, il m’avait raconté qu’il avait été marqué par sa mère qui utilisait le martinet lorsqu’il était enfant. Femme de tête, avec un côté rigide. Très peu maternelle.

Il me partageait d’étranges souvenirs de son enfance. Lorsqu’il a eu l’appendicite, me racontera-t-il un jour par exemple, on lui avait offert un paquet de bonbons ; c’est son grand frère qui les lui a tous mangés. Il en garde un triste souvenir et en veut encore à son frère aîné, plus de vingt ans après.

Il se rattrape aujourd’hui en achetant quotidiennement des boîtes de bonbons Haribo.

Ses parents avaient un lien particulier entre eux : pas de marque d’affection ou de tendresse, mais ils se disputaient et se lançaient tout le temps des blagues ironiques, des moqueries.

Une ambiance familiale tendue palpable.

Ils s’envoyaient des piques à longueur de journée.

L’alcool leur permettait de surnager au-dessus de toutes ces tensions.

Sa mère est particulièrement très proche de mon mari. C’est d’ailleurs son fils préféré, son « chouchou », me dira plus tard mon ex-belle-sœur un jour au téléphone.

Il a une foi très « janséniste », rigide, faite de principes et de lois où la miséricorde n’a pas sa place.

La grand-mère maternelle était une femme sévère, froide. Il l’appelait d’ailleurs « la méchante grand-mère ». Le grand-père étant parti rapidement, pour une autre femme, il y a longtemps. Je ne l’ai pas connu.

Quant à la grand-mère paternelle, elle a élevé seule ses enfants puis est tombée malade et est restée hospitalisée jusqu’à la fin de sa vie.

Cette ambiance tendue, électrique, avec une animosité palpable dans les relations, m’attristait profondément. Cela me faisait souffrir et me mettait mal à l’aise.

Je connais, pour les avoir vécues, les difficultés qu’une famille, qu’un couple peuvent rencontrer par moments dans leur vie, mais là, c’était encore autre chose.

Je ressentais une imperméabilité au pardon, à l’amour.

Nous nous sommes rencontrés, pour la première fois, à Montélimar, au début des années 2000. Nous y habitions tous les deux. Je venais de terminer mes études et j’envisageais à l’époque de partir pour Londres travailler dans un laboratoire pharmaceutique. Mais la rencontre avec lui a changé mon projet.

C’est par l’intermédiaire de Claire, amie commune, que nous nous sommes rencontrés pour la première fois lors d’une sortie au cinéma.

Nous nous sommes vus régulièrement par la suite, car nous faisions partie du même groupe d’amis. On se retrouvait autour de jeux de société, de films, ou encore de repas chez les uns et les autres.