Gardien de prison et jeune de ZUP - Sheldon Massamba - E-Book

Gardien de prison et jeune de ZUP E-Book

Sheldon Massamba

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Beschreibung

"Gardien de prison et jeune de ZUP" relate l’expérience de l’auteur en tant que gardien de prison après une période de deux ans au sein de l’établissement pénitentiaire. Toutefois, ce livre met aussi en lumière les risques inhérents à la pratique de cette profession tout en résidant dans une zone urbaine sensible. Le récit comporte également plusieurs anecdotes captivantes, dont la rencontre de l’auteur avec Michel Lambin et sa première intervention.


À PROPOS DE L'AUTEUR

Les lectures de Sheldon Massamba ont suscité en lui le désir de confronter les futurs lecteurs à une situation qui a probablement été vécue par d’autres mais dont ils n’ont peut-être pas osé discuter.

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Sheldon Massamba

Gardien de prison

et jeune de ZUP

Roman

© Lys Bleu Éditions – Sheldon Massamba

ISBN : 979-10-422-1080-9

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

 

 

 

 

 

Chapitre I

Gardien de prison et vivre en ZUP

 

 

 

Pendant une bonne partie de mon enfance, j’ai toujours été sûr de vouloir exercer une profession où le port de l’uniforme est de rigueur et où la routine n’existe pas.

 

Être surveillant pénitentiaire dans une ZUP demande de faire face à certaines menaces et insultes tout en gardant son sang-froid dans un milieu où tout le monde se connaît et où le fait de répondre donnerait raison à ces jeunes de milieu défavoriser, qui montre quotidiennement leur haine envers les forces de l’ordre.

 

À contrario d’autres personnes du même milieu, plus âgés et plus matures, qui ont finalement une pensée plus réfléchie et peuvent aller jusqu’à défendre votre choix et voient même en celui-ci une exemplarité pour les plus jeunes de ces milieux.

 

D’autres, malheureusement plus têtus, se voient dans l’impossibilité de changer d’avis. Il m’a par exemple été dit en bas de mon quartier d’enfance et lieu d’habitation :

« Tu es surveillant de prison, t’as rien à faire ici. »

 

Le plus surprenant dans cette phrase est qu’elle a été prononcée par un jeune à qui j’ai rendu service avant de rentrer dans l’administration pénitentiaire.

 

Ces histoires de ces personnes n’acceptant pas qu’un habitant de ces zones pratique un tel métier m’ont malheureusement conduit avec un jeune du coin à la confrontation physique.

 

Ceux-là n’ont que très peu apprécié le fait que je me sois défendu de leur tentative d’imposer leurs lois.

 

En sortant de cette confrontation, je reçois un appel d’un ami habitant également la ZUP à deux minutes du lieu où cela s’était passé.

 

Qui me dit lors de cet appel :

 

« Sheldon, il s’est passé quoi, tous les jeunes parlent de toi là, ils sont tous rassemblés et ils discutent avec un grand que tu connais. »

 

Je lui demande donc de me faire parvenir le numéro de celui qui discute avec eux.

 

Attendant environ dix minutes, je me décide à appeler cette personne et celui-ci m’informe que ces jeunes, qui sont environ une dizaine, lui ont parlé de leur solution qui était de m’attaquer en groupe.

Il me dit alors avoir tenté de les dissuader, mais leur entêtement, m’a obligé à demander l’aide de quelques amis d’enfance.

 

En les appelant, je leur indique que je ne peux plus rentrer chez moi et que des jeunes m’attendent pour en découdre.

 

Immédiatement, deux voitures arrivèrent pour se garer à côté de moi.

 

Sans trop de stress, je vois alors que ce sont finalement mes amis.

 

En leur expliquant la situation, ceux-ci m’apportent leur soutien et partagent leur agacement contre ces jeunes me provoquant pour mon métier de gardien de prison.

 

Mais, j’apprends également que ces jeunes se permettent de menacer également les éboueurs lors du ramassage des ordures et des poubelles.

 

Demandant même à certains de ne pas nettoyer certains coins du quartier où ils ont l’habitude de se regrouper.

 

Lors de cette explication, je perçois en hauteur et à 500 mètres de nous un groupe de jeunes, mais seulement deux qui arrivent vers nous.

En arrivant, l’un d’eux me demande d’aller discuter un peu plus loin seul avec son ami.

Pensant à un piège, je décline son offre avant de recevoir un signe de la main d’un de mes amis m’indiquant qu’il gardera un œil sur la situation, prêt à agir.

 

J’accepte alors et en discutant avec eux, ils m’expliquent vouloir la paix, comprenant que la situation extrêmement tendue risque de mal finir pour tout le monde.

 

Je leur explique les faits reprochés à leurs amis par les habitants, ainsi que ce qui venait de se passer avec moi

 

À ma grande surprise, ceux-ci sont tout à fait d’accord avec moi, s’excusent à la place de leurs amis et m’invitent à revenir le lendemain pour voir les principaux concernés par l’altercation.

 

En fin de journée, je rencontre l’un des principaux concernés de l’altercation pour finir cette histoire sur une poignée de main.

 

Cependant, l’un des deux manques à l’appel. On m’informe alors que le second refuse la paix et ne valide pas celle qu’a acceptée son ami à qui je serre la main.

 

Celui-ci m’indique donc ne vouloir aucune paix avec moi et ne plus vouloir discuter avec moi.

 

En discutant avec certains, je comprends finalement que ces jeunes me voient comme un « traître ».

 

Ce qui est dommage, car cela empêche beaucoup de franchir cette barrière qui peut malgré la difficulté du métier procurer de nombreux avantages dont beaucoup de jeunes de ces milieux pourraient profiter.

 

En m’éloignant de ce milieu à la suite de mon affectation dans le sud de la France, la différence financière pour un jeune sans moyens comme moi commençait à se ressentir grâce aux primes et 13e mois, il m’a été possible d’acheter ma première voiture quasiment neuve à seulement 19 ans ainsi qu’à me rendre responsable en prenant mon premier appartement.

 

Le milieu pénitentiaire reste malgré tout un environnement malsain et un lieu rempli d’agressions, de menaces, de violences et de scènes parfois surréalistes.

 

C’est un compromis qui permet de bénéficier des avantages d’être fonctionnaire tout en étant fortement exposé à des risques assez élevés de se faire agresser à mains nues et parfois même avec des armes artisanales.

 

C’est un environnement qui change les comportements et la manière de penser, que cela soit du côté surveillants ou détenus.