Heureuse, sinon rien ! - Sandra Angelier - E-Book

Heureuse, sinon rien ! E-Book

Sandra Angelier

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Beschreibung

"Heureuse, sinon rien !" s’affirme bien au-delà du simple témoignage de résilience. Il s’agit d’une plongée profonde dans une existence marquée par l’abandon, le rejet, et une quête incessante de sens. Avec une sincérité bouleversante, Sandra Angelier dévoile le chemin ardu d’une femme résolue à transcender les épreuves. Ce récit transmet un message vibrant d’espoir, rappelant que le bonheur demeure accessible à celui qui trouve le courage de l’accueillir, même au cœur des tourments les plus sombres.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Sandra Angelier puise dans la profondeur de ses expériences pour nourrir sa plume. Chaque mot devient un exutoire, un chemin à la fois intime et universel, lui permettant de partager ses émotions et ses victoires face aux défis de la vie. Plus qu’une simple démarche artistique, son écriture s’impose comme un outil de guérison et de résilience.

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Seitenzahl: 111

Veröffentlichungsjahr: 2024

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Sandra Angelier

Heureuse, sinon rien !

© Lys Bleu Éditions – Sandra Angelier

ISBN : 979-10-422-5131-4

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Préface

La personne à qui je vais rendre hommage est ma mère.

Car ma mère a eu un très grave accident de voiture quand elle était jeune et elle a réussi à aller de l’avant.

Elle a été courageuse, car elle a fait beaucoup d’hôpitaux et de la rééducation pour marcher.

Ma mère me dit souvent que je suis un enfant « miraculeux », car si elle n’avait pas eu la force de survivre après son accident, je ne serais pas en vie aujourd’hui, du coup je lui dois la vie.

Ce qu’elle m’a apporté dans ma vie est qu’elle n’avait pas peur de mourir ou de retourner à l’hôpital, c’est pour ça qu’elle m’a responsabilisé très jeune.

Elle m’a donné son optimisme, ma mère m’a appris à relativiser les choses et à prendre du recul.

Ma mère m’a appris à aimer la vie et à la vivre comme une fête.

C’est ma mère qui m’a appris à voir grand et à toujours croire en ses rêves même si on pense qu’ils sont impossibles.

Julian est en prépa commerce. Il vit son rêve…

Chapitre 1

Le réveil

J’ai cette image ancrée en moi comme si j’assistais à la scène vue de l’extérieur.

Je suis en train de me redresser et en même temps, j’entraperçois une sorte de serpent long et blanc qui sort rapidement de ma bouche.

Tsss ! Ça va vite, très vite.

Une sensation de chaleur envahit ma gorge.

La chose sort vite et n’en finit pas de sortir.

Le temps paraît figé ; l’action se déroule rapidement. Pourtant, elle semble interminable.

Je suis sur un lit d’hôpital et on vient de me retirer ma sonde d’intubation.

Je me réveille !

Mes premiers mots : « Est-ce que c’est ma faute ? » p… on ne se refait pas !

Je ne me souviens pas des personnes présentes ce jour-là.

On m’explique que j’ai eu un très grave accident.

J’apprends que j’ai failli mourir et que l’on m’a mise volontairement dans le coma pendant une semaine pour m’éviter d’atroces douleurs.

Étonnamment, je suis calme, très calme ; on dirait que je sais déjà tout cela.

L’acceptation, le fameux lâcher-prise, est immédiate.

Ni haine ni colère, juste moi en vie avec cette viscérale envie de guérir et de vivre.

On me raconte comment cet accident est arrivé.

Un véhicule avec deux personnes à l’intérieur m’a percutée en choc frontal, à cause d’un aquaplaning. Elles ont fait un délit de fuite. Les deux passagers du véhicule se sont enfuis dans un second véhicule, laissant leur voiture et, accessoirement, moi-même dans le fossé.

Comme si ce n’était pas suffisamment rocambolesque, la voiture qui m’a percutée avait été volée la veille.

Carton plein !

Un accident impossible, cela n’arrive jamais… ou aux autres !

Comme le dit mon fils : « Les autres, c’est nous. »

On en voit dans des films d’action.

Ou alors un petit accident, un petit coup du lapin.

Là, pas de lapin, uniquement de la tôle, du sang, de la chair et des os, mes os !

Sur ce coup, j’ai fait fort, très fort. Eux aussi ont tapé très fort !

Ma vie a toujours été magique et pleine de surprises ; maintenant, elle devient surréaliste.

Je vais vous énumérer mon bilan physique pour que vous compreniez la gravité de ma situation et le miracle qui s’est produit.

Comme la liste est exhaustive, j’ai pris l’habitude de commencer par la tête et de compléter mon énumération jusqu’à mes pieds pour éviter tout oubli.

Je coche toutes les cases, moi qui n’avais jamais rien eu.

Je commence :

– Un trauma crânien (la base, la petite robe noire du médical ; ça marque toujours bien !) ;

– Enfoncement de l’orbite et de la maxillaire gauche ;

– Fracture de la clavicule droite ;

– Double fracture de l’avant-bras gauche ;

– Un pneumothorax accompagné de son fidèle drain (ça, j’ai toujours eu du mal à comprendre : échappement d’air du poumon qui va se localiser entre le poumon et la paroi thoracique dans la plèvre. Résultat : décollement de la plèvre et difficultés à respirer) ;

– Fracture ouverte du fémur gauche. Ce qui se traduit par des points et une cinquantaine d’agrafes sur toute la longueur de ma cuisse, qu’à cela ne tienne, pas de jalousie ;

– Fracture du fémur droit, idem au niveau visuel ;

– Le genou droit, une huître toute verdâtre et mousseuse : le Neiman a fait un trou dans mon genou ;

– Traumatisme de la rate, elle était pleine de sang, rate conservée.

Le sang s’est résorbé miraculeusement ; aucune intervention sur celle-ci.

Pour faire simple : seul mon bras droit a été épargné. Génial, je suis droitière !

Je suis un mélange de Robocop, Frankenstein et d’une poupée patchwork.

La petite sœur d’Albator !

Mon surnom au centre de rééducation : Robocop, grâce à mon fixateur externe.

Cet appareil métallique maintenait mon fémur gauche à l’aide de deux fiches métalliques ou plus, communément nommées « broches », implantées dans l’os à travers la peau, reliées par une barre elle aussi métallique.

Très impressionnant et assez lourd, pourtant indolore. Je l’avais surnommé Bob.

Visuellement : deux lignes de chemin de fer bien rouges des deux côtés de mes jambes, une cinquantaine d’agrafes, des points et un drain situé sur ma droite entre mon sein et sous mon bras : je traduis un tube qui sort.

Un vrai petit rat de laboratoire. À moi toute seule, je représente plusieurs spécialités pour les internes.

Je suis brisée, cassée de partout, et je demande : « Est-ce que c’est ma faute ? » ; je me taperais si je savais où frapper. Tout est cassé !

Bizarrement, lorsque l’on m’explique ce qui s’est passé, je me sens soulagée.

Je n’ai ni blessé ni tué personne.

Ah, moi, ça va, moi, ça va toujours, et puis, j’aurais pu me planter toute seule. Bref, n’en faisons pas toute une histoire (un livre alors !).

OMG, comme dirait mon fils, j’ai lâché immédiatement, pas une once de colère ni de victimisation. Un bon petit soldat, comme je dis toujours : « j’enchaîne ».

Justement, il serait temps de me débarrasser de ces chaînes, de mes chaînes ; pour cela, il faudrait que je les voie, que je les ressente, au lieu de les nier ou de les fuir.

Avec le recul, j’ai été formidable !

Oui, formidable, incroyable, voire exceptionnelle en toute humilité.

Parce que se réveiller avec un tel visuel, j’aurais pu péter un câble et tout arracher ou déprimer.

Tout ce que j’étais, toute ma personnalité, tout ce qui me caractérisait ; c’est-à-dire : une très grande capacité d’adaptation, ma joie de vivre, ma curiosité intellectuelle et mon mental puissant.

Quand je parle de joie de vivre, je devrais plutôt dire le souffle vital ; la vie qui circule en moi.

Ma partie divine.

Tout cela convergeait vers mon rétablissement.

Tout cela allait être des atouts dans ma guérison et dans ma vie en général.

Le moral, l’environnement et l’entourage deviennent des alliés.

Je sais que face à la mort, à l’adversité, l’humain est capable de tout ; je le confirme.

Je me suis sauvée et maintenant j’allais aussi me guérir.

Je me suis sauvée parce que pendant ma désincarcération et le coma qui a suivi, mon corps éthérique et mon mental ont décidé de vivre.

Avez-vous vécu une telle expérience ou des personnes de votre entourage ?

Un accident, une maladie… Un divorce, une perte d’emploi…

Est-ce que vous avez lâché prise ?

À quel moment ? Quels effets cela a-t-il eus sur vous ?

Lâcher prise : du moins, l’idée que l’on s’en fait est difficile. Pourtant, le faire est si simple.

L’autorisation, la décision, comme pour un changement, est longue et compliquée.

Tout simplement lâcher ou changer.

En premier lieu, reprenez vos esprits, soyez neutre, puis pensez positif et interrogez-vous :

Qu’est-ce que je veux maintenant ?

Quel est mon objectif (sans objectif, mon voilier vogue au gré du vent) ?

Qu’est-ce que je fais maintenant concrètement pour aller de l’avant, pour me rapprocher de ma guérison, de mon objectif, de mon rêve ?

Je veux ça, OK !

Je commence par quoi : poser une action dans votre présent, le fameux premier pas en coaching.

Je vous propose de faire l’avion (exercice de coaching Plan 2 h).

À 30 000 pieds : Valeurs/Vision.

Qui je veux être dans vingt ans ? Quel est mon objectif ?

Exemple : je veux remarcher et sortir du centre de rééducation.

À 20 000 pieds : Buts. Pourquoi je veux être ça ? Pourquoi je veux ça ?

Je veux récupérer ma vie et vivre mieux.

Pas plus et mieux en profiter. Avoir une famille, un enfant.

À 15 000 pieds : Comment. Turbulences et ressources.

Je m’occupe l’esprit pour patienter : j’écris et je pratique des activités manuelles (coloriage, peinture…).

Je suis dans l’instant présent.

10 000 pieds : Plan de mise en œuvre : Stratégie.

Je deviens ma priorité.

Tout ce qui n’est pas bénéfique pour moi ou mon objectif, je m’en libère.

J’évite les personnes toxiques.

J’établis et je suis mon programme de rééducation : je mobilise mon corps en allant chez le kiné et au sport.

Je mange sainement notamment du fromage à pâte dure (comté, emmental) conseillé pour consolider mes os.

Je fortifie ma motivation avec des lectures, des émissions positives, des activités qui me mettent en joie et en écrivant.

Je me ressource dans la nature (forêt, mer).

Atterrissage : Qu’est-ce que je fais maintenant ? Ma première action.

Je suis fatiguée, je me repose, je dors. Je récupère physiquement.

Je me prépare au marathon qui s’annonce.

Idem pour un objectif sportif ou l’acquisition d’une nouvelle compétence…

Chapitre 2

Manuel du patient

D’une nature vive et impatiente, désormais, je suis, au sens propre et figuré : patiente.

Tout de suite, je me suis mise dans ce rôle de patiente modèle.

Je n’ai ni eu peur ni paniqué ; je n’ai pas tout arraché.

Je n’ai pas non plus crié, ni pleuré, ni demandé à me voir dans un miroir.

Il est vrai que je n’avais pas de pansement au visage ; tout de même, je trouve ça étrange, voire complètement hallucinant, de ne pas avoir demandé un miroir pour me regarder.

J’avais toujours dit que : « Mon truc à moi, c’est l’humour. »

Maintenant, j’allais pouvoir passer de la théorie à la pratique !

Je n’ai jamais complexé.

J’ai toujours remercié et célébré mon corps, et particulièrement mes jambes, qui me supportent, qui me donnent le privilège de marcher, de danser et de nager.

Aussi bizarre que cela puisse paraître : j’étais bien, fatiguée tout de même…

J’étais dans le moment présent ; j’étais tout simplement.

J’ai tout géré comme une grande, comme d’habitude.

Oui, parce que chez moi, je suis « le parrain » ; s’il y a une décision à prendre, c’est à moi que l’on s’adresse.

À l’hôpital, j’étais égale à moi-même : je présentais des personnes, je formais des couples, ce qui est mon hobby préféré !

J’adore mettre les personnes en contact, que cela soit dans le domaine professionnel ou sentimental.

Je gérais les visites.

Je rassurais mon entourage, ma famille, mes amis, et surtout, j’évitais le diabète ; oui, le diabète, parce que tout le monde me rapportait des gâteaux.

J’avais trouvé la parade : on m’offrait des gâteaux, je remerciais bien poliment, et je proposais les gâteaux aux visiteurs suivants.

Il devrait exister un manuel du patient ; un « que sais-je » en petit format mentionnant les règles de base pour « passer un agréable séjour » à l’hôpital et en centre de rééducation.

« Règles de vie et surtout de survie en milieu médical » aux éditions Jean Neymar.

Déjà, j’étais fracassée, j’avais une infection, je n’allais pas en plus avoir du diabète ; j’avais déjà évité le SIDA avec les nombreuses transfusions sanguines.

Je n’avais pas pensé à cette possibilité.

J’ai eu vraiment beaucoup de chance dans ma malchance (vu de l’extérieur, parce que pour moi cet accident m’a sauvé la vie, vous comprendrez pourquoi plus tard).

Quand j’ai pu remanger, surtout de la viande, j’ai été très déçue parce que la viande avait le goût du sang.

Je comprends mieux maintenant les végétariens et tous les autres…

Je vous arrête tout de suite, je ne me souviens ni du tunnel ni de la lumière blanche.

Je me rappelle seulement avant et après la collision. Et c’est déjà une chance !

Je me souviens également d’être coincée dans ma voiture, à parler avec un pompier pendant une heure et demie.