Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
L’IMG est un parcours humain, médical, social et psychologique. Pour sortir vainqueur de ce combat, la résilience se fait en douceur et avec délicatesse. L’IMG, le choix impossible est un récit autobiographique qui raconte l’histoire de Magalie Rigobert et celle de sa famille. De la grossesse à l’annonce du diagnostic de la trisomie 21, elle relate son deuil prénatal et la vie d’après.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Tout en apprenant, cherchant à se comprendre et perçant le monde,
Magalie Rigobert s’initie aux livres, à leur richesse et aux possibilités immenses qu’ils proposent. Elle tente alors l’aventure et met des mots sur son traumatisme pour se soigner.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 97
Veröffentlichungsjahr: 2022
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Magalie Rigobert
IMG, le choix impossible
Roman
© Lys Bleu Éditions – Magalie Rigobert
ISBN : 979-10-377-4847-8
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À toi Eliot, 3 ans après…
L’histoire commence par un homme, une femme, tous deux célibataires, tous deux 34 ans, beaux naturellement, le cœur sur la main instinctivement, intelligents forcément, sans enfants et qui n’attendent respectivement que la flamme de Cupidon.
Celle-ci tarde à venir. Cupidon a perdu son GPS ou ses flèches sont cassées dans ce monde en perte d’équilibre et de justesse. Cet homme, cette femme vivent leurs célibats, avec des hauts et des bas, tant bien que mal. Ils ont aimé, ils ont appris à se séparer, ils sont prêts à aimer à nouveau.
Une rencontre virtuelle fera de leur isolement amoureux une rencontre magique, logique, évidente puis intime.
Un site internet, Meetic, lieu de rencontre virtuelle mais réelle, lieu de rencontre de mon temps, de mon époque. Un site internet, quelle drôle d’idée et pourquoi pas ? Je regarde les « candidats », j’évalue, je questionne, je me détache d’un jugement trop hâtif.
Le casting frôle l’extraordinaire complexité de l’être social. Un microcosme représentatif de la société dans sa catégorie célibataire soi-disant.
Le jeu de séduction devient ludique plus que sérieux. Au début de mes recherches, je suis davantage proche d’une réflexion sociologique sur les « candidats » inscrits sur ce site plus qu’une recherche sérieuse de mon âme sœur.
J’ai envie de croire à cette rencontre amoureuse mais le jeu m’interdit d’y croire. Une rencontre amoureuse ne peut pas se réaliser via écrans interposés. Mais j’y suis, je discute, je parlemente et j’apprends. J’apprends sur moi, j’apprends sur le genre masculin.
Quel mystère celui-ci.
Le mystère m’attire.
Puis il y a lui, cet homme, lui parmi d’autres avec qui je discute. Celui-ci sans que je le connaisse, il m’agace, il ne répond pas rapidement à mes messages. Me laisse-t-il dans l’attente ou ne porte-t-il pas d’intérêt à nos échanges ? Stratégie ou submergé par les échanges avec autant de protagonistes comme moi ?
Des questions sans réponse mais je maintiens le cap. Quelque chose m’attire chez lui sans l’avoir vu, sans avoir été face à lui. Est-ce la complexité et l’incompréhension qui m’attirent dans tout et depuis toujours ?
Nous sommes tatoués sur la même partie du corps. C’est un signe, nous sommes faits pour vivre ensemble. Absurde raisonnement et ridicule conclusion, non-sens évident mais je m’accroche à cette idylle. Nos échanges se font d’abord par écran interposé puis nous prenons rapidement nos téléphones respectifs et les échanges se poursuivent par SMS.
Des discussions par SMS du soir au matin et du matin au soir, à pas d’heure. L’attirance et la dépendance se font sentir.
Nous restons longtemps sur ce mode de communication par SMS et ni lui ni moi ne sommes prêts à déclencher la sonnerie du téléphone. Nous aimons bien rester sur cette attente face à la réception de SMS. Comportement d’adolescents intrépides ou d’adultes infantilisants ?
L’évidence m’ennuie, la complexité et la difficulté m’attirent et lui n’est pas une suite logique et attendue de comportements prévisibles et espérés. Son fonctionnement n’a rien de méthodique, classique et prévisible.
Ce sera lui, je le sais, je veux le savoir, je le prédis.
Il est grand, d’allure sportive, brun aux yeux marrons, cheveux ébouriffés, teint hâlé. Le surfeur en brun. Il me plaît. Il me plaît physiquement, c’est un bon début.
Je vais creuser, je vais gratter, je vais gravir jusqu’à lui. J’espère être seule dans cette escalade jusqu’au sommet.
Je m’interroge et je voudrais déjà savoir : comment est-il dans son jeu amoureux ? est-il romantique ? Est-il fidèle ? Est-il tendre, attentionné ? J’ai des certitudes. Il sera l’homme que je vais aimer.
Amoureuse naissante mais méfiante, je m’aventure à lui demander plus. J’ai la pulsion, la compulsion d’en savoir plus sur lui. Connaître ses goûts, ses dégoûts, ses expériences, ses connaissances, ses plaisirs, ses horreurs. Je voudrais connaître ses histoires passées, me comparer à ses anciennes conquêtes, les connaître. Je voudrais avoir quelques éléments de comparaison. J’ai l’élan et le désir d’apprécier ce personnage.
C’est un personnage, un être atypique, hors norme, hors code, hors classicisme.
Un désir avec un penchant sensuel, sexuel qui m’attire pour cet être dont je ne connais que peu de choses.
Je lève ma tête mais Cupidon n’est pas là. Toujours par SMS, je lui propose plus, je lui propose une rencontre, je lui soumets un face-à-face, je l’invite à progresser dans notre relation.
Je lui suggère la visite d’une exposition de peinture et cet événement sera de bon augure. J’ai voulu faire le premier pas et je le sens timide plus que dans le refus.
Et puis, c’est ma façon de lui montrer que je souhaite maîtriser notre rencontre. Je suis une femme moderne, qui prend des décisions, qui décide et qui gère.
Est-il resté un adolescent édulcoré ou un adulte émietté ? Je veux en savoir plus sur lui, sur sa vie, ses pensées, son histoire…
Mon invitation est acceptée sans hésitation et comme prise pour évidente. De ce fait, ma question est celle-ci : où trouve-t-il son attrait ? Dans la rencontre avec moi ou dans l’exposition des peintures ?
Nous sommes le 15 avril 2014. Un mardi.
Il fait beau temps, soleil au rendez-vous, lunettes de soleil sur le nez, t-shirt et débardeur, jupe et bermuda mais tenues correctes exigées. Ne pas oublier que les premières minutes de face-à-face sont déterminantes pour nos jours à venir, pour notre avenir en commun.
Claquettes aux pieds pour une allure sereine et éberluée. Sourire aux lèvres mais non figé, allure décontractée bien que stressée, une voix assurée bien qu’érayée et un avenir commun à dessiner.
Des tableaux qui ne sont pas à notre goût, des natures mortes, de l’abstrait, de l’incongru, des tableaux que nous supportons visuellement mais qui nous rapprochent. Des tableaux qui nous ressemblent, devant lesquels nous nous questionnons, nous rigolons, nous ne restons pas indifférent.
Devant et derrière ces tableaux, il me fait rire. Il a gagné, il a conquis mon cœur en moins d’une heure. Cupidon était présent lui aussi à cette exposition : il nous a trouvés, il a fléché. L’aventure commence là, je le savais.
Mon intuition était bonne.
Il me plaît, c’est confirmé.
Hallucinations visuelles, virtuelles, des lucioles au plafond, des cris venus du firmament, des fées à tout-va, Clochette et ses amies sont là et je n’y crois pas. Un concert de musique classique avec violoncelles, flûte traversière, hautbois d’amour, piccolo et autres fanfaronnent ensemble au milieu de constellations amoureuses. Ces bruits rythment les battements de mon cœur : mon cœur amoureux, mon cœur désir, mon cœur généreux.
La réciproque céleste et amoureuse me semble logique mais tant qu’il ne m’aura pas offert un baiser, je garderai ce doute de la réciprocité. Qui va faire ce premier baiser ?
Presque 35 ans sur la carte d’identité mais 18 ans ou moins dans nos comportements et dans nos cœurs. C’est le jeu de la séduction, ce jeu sans règles du jeu connu mais où l’on gagne très souvent sans savoir qui lance les dés.
Jeunes amoureux qui se découvrent, qui restent maladroits, ne sachant que dire et que faire. Dans cette débâcle, on s’y arrange, on s’y accommode et on s’y plaît. La maladresse est plaisante, elle est séduisante, elle est excitante. On poursuit. Pourquoi s’en priver ?
Tachycardie, sueurs, tremblements, bégaiements, maladresse, rougeurs, rêverie, flânerie, est-ce ça les signes d’une tombée amoureuse ? Est-ce cela les signes de deux êtres qui s’attirent, qui se plaisent ? Ce serait donc ça l’effet amoureux ? L’effet Cupidon ?
Difficile de trouver un équilibre personnel sur ce fil d’équilibriste où seul l’amour me retient. Je vise l’équilibre duel, un équilibre avec lui.
J’ose y croire.
Une rencontre tardive, nous avons entre 35-40ans, avec nos casseroles que l’on traîne, que l’on oublie ou que l’on porte. Un enjeu amoureux, un enjeu pour une vie à deux et peut-être plus.
Une pression sociologique inconsciente mais présente d’un âge adulte sans enfant et célibataire, un statut et une position sociale qui questionnent.
Il y a les autres et il y a nous. Va-t-on se plaire, se faire rire, s’amuser, partager, découvrir, oser, s’étonner, se compléter, se disputer et discuter ?
Est-ce que l’alchimie va opérer ? Est-ce que les fées vont rester, est-ce que les lucioles vont perdurer ? Y a-t-il un avenir pour nous ensemble ? Une sortie avec une issue joyeuse, heureuse et amoureuse ?
Je suis grande, svelte, cheveux courts, allure garçonne, allure sportive, attitude féminine, sourire contagieux, encore jeune dans mes pensées, adolescente parfois complexée et adulte raisonnée à outrance.
J’habite seule avec mes routines, mes habitudes, déjà ritualisées peut-être. Une activité shopping de femme célibataire depuis peu, célibattante.
Mon assiduité à la salle de sport pour garder une ligne svelte, féminine, séduisante et la prétention ou l’audace de garder une jeunesse permanente avec l’envie de séduire et signer un contrat à durée indéterminé.
Lui, il habite chez ses parents, en activité professionnelle ponctuelle, addict aux jeux vidéo. Une vie organisée et rythmée par des sorties copains et surf, aliénée par une recherche de soi, de sa propre orientation professionnelle et amoureuse. Laquelle met-il en priorité ?
Une attitude nonchalante qui laisse bien deviner qu’il ne s’agit que d’une apparence ; un regard observateur tel un chasseur averti et avisé. Un visage d’enfant, un pelage abondant et mal brossé lui donnant un air négligé mais qui me plaît.
Cet homme-là me plaît, cet homme-là m’attire, cet homme-là est celui que je cherchais.
Moi, Magalie, de formation éducatrice spécialisée (expérience professionnelle dans l’enfance en difficulté et dans le vaste monde du handicap mental et physique) puis une reconversion professionnelle et me voilà infirmière depuis 2010.
Moi, infirmière par choix ou par conviction ou bien encore par réparation. Le but, le sens de ma pratique professionnelle, mon rôle professionnel est d’accompagner l’Autre vers un mieux-être, une bonne santé.
Je suis face à des souffrances diverses, handicaps physiques, psychiques, troubles de la sphère familiale, perturbations psychomotrices, carences éducatives, troubles psychiatriques, maltraitante familiale, échec scolaire, en rupture sociale, familiale…
Les personnes en déroute, les « différents », les « fous », les « gens mis de côté ». C’est ma profession, je suis formée, je suis armée pour cette prise en charge là et j’aime ce que je fais.
Lui, un lycéen peu motivé dans ses études qui conclut son parcours scolaire par un MASTER en Économie internationale. Lui, dans sa vie active, appréhende son parcours de routard, baroudeur professionnel, de la banque aux assurances en passant par le développement informatique pour s’imposer chef d’équipe dans l’alimentaire par défaut et par hasard.
Nous allons rapidement cohabiter, se tester, s’apprivoiser et finalement nous allons nous retrouver en quelques mois seulement sous le même toit pour y construire notre nid.
Puis mon désir d’enfant, poussé par nos âges avancés, raisonne dans ma tête. Un désir d’enfant, jusqu’à présent refoulé, rejeté et impossible. Maintenant, ce désir d’enfant est présent, occultant et obsédant. Ce sera le père de mes enfants.
J’avais occulté cette idée-là et cette possibilité pour moi d’enfanter, il était trop tard. Et là, je m’interroge. L’instinct maternel ne serait-il pas en train de faire son nid lui aussi ?