Inspiration Expiration E-Book

Dorothée Silvestre

• Herausgeber: Le Lys Bleu Éditions
• Kategorie: Poesie und Drama
• Sprache: Französisch

Seitenzahl: 26

Veröffentlichungsjahr: 2023

Beschreibung

Le recueil de poésie Inspiration – Expiration explore la vie tumultueuse de son auteure ayant vécu l'inceste. Pour faire face à cette tragédie, elle s'est réfugiée dans l'écriture, utilisant sa plume comme un moyen de résilience. Dans un acte de détermination, elle s'est fixé le défi d'entretenir l'espoir, de croire en un avenir meilleur, voire de le rêver et d'inspirer les autres à rêver avec elle.


À PROPOS DE L'AUTRICE

Dorothée Silvestre, issue d'une famille catholique, écrivait des poèmes dès ses quinze ans. Après des études en lettres, elle a travaillé dans divers emplois avant de devenir surveillante dans des écoles, où elle a découvert un intérêt pour sensibiliser les jeunes à leur bien-être. Elle a ensuite décidé d'écrire pour les mettre en garde contre les dangers de la société, s'inspirant de sa vie personnelle.

Leseprobe

Dorothée Silvestre

Inspiration

Expiration

Recueil

© Lys Bleu Éditions – Dorothée Silvestre

ISBN : 979-10-422-0760-1

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Dormir

J’ai envie de dormir. Pourtant, je ne peux pas.

Mes fantômes nourrissent mon angoisse et mes abîmes glacent mes yeux. J’assomme mes songes pour me soumettre au sommeil. Dans ma tête, tout claque, craque, tape et tempête.

Je griffonne pour chasser ce mal de vivre qui prend à la gorge et qui étouffe sans relâche.

Dieu! Rien! L’adieu n’est rien même en suppliant, en l’implorant : toujours restent des traces de vos voix. Toujours reste l’angoisse de mes pas. Fil de mes rêves, fil de ma vie, je t’ai perdu tant j’ai cru.

J’ai cru toutes ces chaînes qui délivrent, toutes ces poudres qui font voler, toutes ces gouttes qui font naviguer. Mais j’ai chaviré, j’ai perdu mes ailes et ma liberté. Il me faudrait un pont qui s’envole avec toutes mes peines.

Dans les champs, j’ai entendu une bougie balayer les ombres. Peut-être le feu pourrait-il glacer mes ténèbres ?

Je ne veux plus être en quête. Je ne veux plus m’entêter pour de vaines marionnettes car elles meurent, solitaires.

Rayon

Un couteau dans le cœur, béante plaie,

Une enfance en lamelle, une adulte broyée.

Voilà tout ce qu’il reste de ma triste vie,

De mon triste destin, voilà ce qui s’enfuit

Mon Dieu, que j’aimerais des milliers de câlins

Calmes, soigneux, bienheureux amoureux doux sains.

Les murs de ma prison se referment sur moi

Parce que je suis là, à ta place ici-bas.

Quand reverrai-je ce rayon de lumière

Qui s’attardait sur mon âme, sous mes paupières ?

Disparu à jamais dans les abyssales

Méandre de ma vraie mémoire vide et sale.

Mon bouclier

Il y a cette feuille sous l’arbre du doux ciel.

Il y a cette plume au sommet de ton cœur.

Ma main comme un oiseau, s’y pose doucement

Pour garder la candeur de ces premiers instants.

Il y a ce regard tout au fond de tes perles.

Il y a ta douceur au doux goût de miel.

Je promène mon cœur au son de ta couleur

Pour ne pas oublier que je t’ai tant aimée.

Sur mon lit tu te penches pour bercer mes oiseaux

Tantôt tourbillonnants, tantôt si reposants.

J’y entends le fier vermeil, son archer rayonnant

Qui, chaque matin, ne rate jamais sa cible

Pour nous donner sans remords en pâture au Soir,

Monstre égoïste se nourrissant de nos vies.

Ombre, voici nos âmes, seules à genoux ;