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Ce recueil de poésies est le journal intime d’une victime d’inceste qui souffre d’amnésie post-traumatique. Tout ce qu’il était impossible de dire à voix haute ou face à face est dans ces quelques poèmes. Chacun d'eux retrace une blessure affective ou un espoir déçu, blessures inconscientes d’une enfance volée.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Issue d’une famille catholique pratiquante,
Dorothée Silvestre est passionnée de littérature et a fait des études de lettres.
Victime de A à Z est pour elle un moyen de prévention contre la méchanceté humaine.
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Seitenzahl: 38
Veröffentlichungsjahr: 2023
Dorothée Silvestre
Victime de A à Z
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Dorothée Silvestre
ISBN : 979-10-377-8511-4
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Ce recueil de poésie n’est pas seulement une suite de vers plus ou moins réussis, c’est un journal intime. Journal d’une jeune fille et jeune femme amnésique après avoir vécu l'indicible, l'enfer, dans son enfance et se protégeant autant qu’elle le peut. Mais certaines blessures suintent encore et toujours dans des lignes enlacées d’espérance.
Je me suis endormie ;
D’une vague de larmes
J’ai effacé la trace
De mes pas d’avenir.
Trop frêle pour les armes,
Le vent souffle et m’efface ;
Et tout endolorie,
Ma vie vient de finir.
Séchez tous vos cœurs,
Mon nom n’a plus d’écho
Dans cette vie sans vie
Que les glaces qui hurlent.
Elles hurlent sans rancœur
Là où d’autres sourient,
Là où d’autres vous parlent.
Cette mer est chaos
À bientôt
Là-haut.
Tu es ma blanche prune,
Un croissant d’encre que j’efface
Mais tout se casse
Et s’oublie au creux des dunes.
J’y trempe ma plume
Aussitôt que la vie est en deuil
Mais je risque d’attraper un rhume
En face de cet œil livide
Qui me dépouille
Pour me donner une ride.
On te voit cassée en mille morceaux,
Mais tu continues à sourire.
Ton naufrage devient plus beau
Quand de nos yeux
Tu te retires
Pour mieux
Renaître.
Tu es celle qui demeure
Quand tous ont peur
Et partent tels des rêves.
Ils se rassurent de chimères
Dans une mer en furie
Qui s’agite sans bruit.
Perdus,
Dans ce monde sans vie,
Ils sont uniques
Dans ton regard.
Cette photo sur la cheminée
Me dit que tout est terminé
J’ai voulu la jeter au feu
Mais elle a incendié mes yeux.
Le brasier brûlait sans ton air,
Mes larmes le noyaient sans l’éteindre
J’aurais tellement aimé nous peindre
Avec un rayon de lumière…
Et un soleil noir s’est levé ;
Et une larme sèche a coulé ;
Et un cri muet s’est envolé ;
Et ton rire s’en est allé…
Mon regard n’est plus qu’un tendre vide,
Je n’attendrai pas ma première ride.
Tu sembles si fort et si faible
Sous ta carapace tu trembles.
Une perle roule sur ta joue
Pourtant ce n’est pas un bijou
Mon âme a essuyé tes yeux :
Voici une larme de sang.
Ton cœur est parti par les champs :
Il saigne d’être solitaire…
Je sais qu’il faut beaucoup de temps
Je sais que tout semble trop lent
Et pourtant
N’oublie qu’au bout du tunnel
Il y a quelqu’un qui t’appelle.
Je n’ai pas choisi de naître, mais c’est comme ça
Chacun trouve un sens à sa vie, moi pas.
Je me suis trompée de jour comme de siècle,
Ma vie résonne seule dans les étoiles.
J’ai tiré un trait d’horreur vers l’horizon
Sur mon cœur et sur tout ce que nous ferons.
Mes entrailles ne font que semer la mort
Mon souffle expire quand tout le monde dort
Je ne suis plus que cette ombre frémissante
Qui ne reflètent que les âmes mourantes
Mon fardeau tombe dans l’oubli de la vie
Et, tout en suppliant, m’entraîne avec lui.
Les paupières de mon cœur sont lourdes de
Solitude.
Je n’ai pas trouvé de main pour m’accrocher
Mais au fond de moi je te retrouverai
Ce jour-là.
Dans ce monde, je n’ai vu que des yeux se fermer,
Je n’ai vu que les crépuscules honteux de ce monde.
Déjà des bruissements d’ailes peignent l’horizon
De senteurs monotones et d’abandon chimérique.
Une obscure toile dessine mille figures blessées.
Un enfant est venu frapper doucement à ma porte.
Il n’avait pas cinq ans et déjà son cœur saignait.
Il cherchait à savoir comment était un sourire.