Introduction au livre du prophète Habakuk - Henri Roehrich - E-Book

Introduction au livre du prophète Habakuk E-Book

Henri Roehrich

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Beschreibung

Henri Roehrich (1837-1913) fut pasteur à Stockholm, à Hambourg et à Strasbourg, avant de revenir exercer son ministère à Genève, où il était né. Il reste connu en Suisse, pour avoir versifié l'ancien hymne national « Ô Monts indépendants ». Son don de poésie s'est encore exercé à l'occasion de sa monographie sur le prophète Habbakuk, qui contient une traduction en prose, puis en vers, du texte hébraïque. Dans la partie critique, assez fouillée, l'auteur s'intéresse notamment à la date de composition de ce livre biblique, qu'il situe vers 605 avant J.-C., sous le règne de Jojakim. La rareté des études consacrées au petit prophète Habakuk, nous font d'autant plus apprécier la qualité et la beauté de la sienne. Cette numérisation ThéoTeX reproduit le texte de 1862.

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Veröffentlichungsjahr: 2023

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Ce fichier au format EPUB, ou livre numérique, est édité par BoD (Books on Demand) — ISBN : 9782322484225

Auteur Henri Roehrich. Les textes du domaine public contenus ne peuvent faire l'objet d'aucune exclusivité.Les notes, préfaces, descriptions, traductions éventuellement rajoutées restent sous la responsabilité de ThéoTEX, et ne peuvent pas être reproduites sans autorisation.

ThéoTEX

site internet : theotex.orgcourriel : [email protected]
introduction
au livre du
Prophète Habakuk
Henri Roehrich
1862
♦ ♦ ♦Thé[email protected] – 2019 –
Table des matières
Un clic sur ◊ ramène à cette page.
Plan
I. L'auteur
1. Le nom du prophète
2. la vie du prophète.
II. Le livre d'Habakuk
1. Âge du livre
1.1 Opinions anciennes.
1.2 Opinions des critiques modernes.
1.3 Unité de composition.
1.4 Hypothèse de la composition du livre sous Sédécias.
1.5 Hypothèse de la composition du livre sous Manassé ou sous Josias.
1.6 Composition du livre sous Jojakim.
2. Canonicité
3. État du texte
3.1 Hypothèse de l'interversion du texte.
3.2 Hypothèse de l'interpolation de quelques passages.
3.4 Contenu et plan.
3.5 Caractéristique de l'ouvrage.
Traduction
I. Traduction en prose.
II. Traduction en vers.
◊Plan

Si le livre que nous possédons du prophète Habakuk est, malgré sa brièveté, un des monuments les plus admirables de la littérature hébraïque, c'est peut-être aussi celui sur lequel les opinions des critiques sont le plus divergentes, parce qu'il est le seul document canonique qui nous parle d'Habakuk et qu'il ne nous donne aucun renseignement historique sur la personne et l'époque de ce prophète. Ce livre peut ainsi donner lieu à une étude préliminaire très intéressante, et indispensable même, si l'on veut en bien comprendre le texte. C'est cette étude que nous allons faire dans notre Introduction.

Nous diviserons ce travail en deux chapitres, le premier sur l'auteur du livre, le second sur le livre lui-même. Dans ce chapitre II une des questions les plus controversées et par cela même les plus importantes est, sans contredit, la question de l'âge du livre. Aussi lui donnerons-nous dans un premier article toute la place qu'elle exige. Les articles suivants seront consacrés à d'autres questions non moins intéressantes, se rapportant toujours à l'œuvre du prophète (la canonicité, l'état du texte, le contenu, le plan, etc.). Nous terminerons en présentant deux traductions, l'une en prose et l'autre en vers. Celle-ci laisse, sans doute, beaucoup à désirer, mais elle n'était pas sans difficulté, parce que nous avons cherché à nous éloigner le moins possible du texte original.

◊I. l'auteur
◊  1. Le nom du prophète
Etymologie et signification.

Le nom d'Habakuk ne nous a été conservé que dans le livre que nous possédons de ce prophète ; il ne se trouve nulle part ailleurs dans les écrits canoniques de l'Ancien Testament. Ce nom, חבקוק, a évidemment pour racine le verbe חבק, au pihel חִבֵק, embrasser. Mais comment expliquer cette étymologie ? Delitzsch prétend que la racine véritable de ce nom est la racine bilitère בק (le ח n'étant qu'une adformante radicale) qu'il compare au grec πηγ–νύειν et au latin pang-ere. Ce verbe ח-בק, (συμπηγνύναι, zusammenfalten, umfalten) par un redoublement de la dernière syllabe, donnerait donc la forme pilpel חֲבַקְבֵק, embrasser avec effusion, d'où l'on aurait חֲבַקּוּק, contracté de חֲבַקְּבֻּק (comme l'on a בַקְבּוּק, de בִקְבֵק pilpel de בָקַק). — Le mot חֲבַקּוּק signifierait ainsi embrassement avec effusion. — Mais cette étymologie nous semble bien compliquée, et Delitzsch lui-même l'avoue, quoiqu'il ajoute que, pour un nom propre, elle ne doive pas paraître étrange.

L'étymologie donnée par Hitzig nous semble préférable, en ceci surtout qu'elle est beaucoup plus simple. « Le nom du prophète, dit-il, dérive de la racine חבק — חבקּוּק viendrait directement de חבוּק comme נאפוף de נִאוּף ; seulement, au lieu de חֲבַקּוּק, il faudrait lire חֲבְקוּק, orthographe qui serait ainsi d'accord avec celle que donnent la version syriaque et la version arabe.

Les LXX, à ce que l'on sait, rendent le mot חֲבַקוּך par celui de Ἀμβακοὺμ ainsi que plusieurs écrivains grecs. Comment expliquer ce changement ? Pour ce qui tient à l'intercalation du μ entre l'Ἀ et le β, Delitzsch l'explique en supposant que les LXX ont lu חֲבָּקוּק au lieu de חֲבַקּוּק. Ils auraient donc rendu le daguesch fort du ב en faisant précéder celui-ci d'un μ (Ex. סַבְּבָא donne σαμβύκηDan.3.5) L'on pourrait cependant, ce nous semble, généraliser peut-être davantage cette explication, en disant que les Grecs, dans les noms propres, changent volontiers la syllabe Ἀ en Ἀμβ, et cela encore aujourd'hui. Ainsi le nom de About (Ed.) a été rendu dans les journaux grecs modernes par celui de Ἀμβουτ.

Mais reste à expliquer le remplacement du ק final par le μ ; la chose est plus difficile, et les opinions d'exégètes distingués nous le montrent amplement. Gésénius prétend que la parenté entre le κ et le μ provient d'une corruption très ancienne. — Bleek n'est guère plus clair sur ce sujet. « Il reste incertain, dit-il, si cette transformation a été faite par les traducteurs grecs ou si elle provient d'une corruption très ancienne de ce mot. » — Du reste la plupart des commentateurs ne donnent aucune explication de ce changement. Nous ne prétendons donc pas vouloir en donner une ; seulement nous dirons, et c'est là une règle générale, qu'en grec on ne trouve aucun mot se terminant par un κ. Les lettres finales sont, sauf de rares exceptions, les trois lettres ν, ρ, ς. — L'on trouve, il est vrai, le mot Ἀμβακουκ dans plusieurs manuscrits grecs, mais ce ne peut être là qu'une correction postérieure faite d'après l'hébreu.

Plusieurs Pères grecs écrivent encore Ἀββακοὺμ orthographe qui a donné lieu à une étymologie très curieuse exposée par Suidas : Ἀββακοὺμ ; πατὴρ ἐγέρσεως. τὸ μὲν γὰρ Ἀββᾶ (אַבָּא) σημάινει πατὴρ ; τὸ δὲ Κοὺμ (קוּם) ἔγερσις, ὡς καὶ παρὰ τῴ ϑείῳ Εὐαγγελίῳ ; Ταλιϑά, κούμ ; ἢγουν ἡ παῖς ἐγείρου. Ὅϑεν δῆλον, ὅτ διὰ τῶν δύο ββ γραπτέον τὸ Ἀββακούμ. C'est ainsi encore que l'explique l'auteur de l'histoire synoptique de la vie et de la mort des prophètes : Ἀμβακοὺμ ἤ Ἀββακοὺ ἑρμηνευεται πατὴρ ἐργέσεως.

Quant à la signification du nom du prophète, nous avons vu que, d'après l'étymologie donnée par Delitzsch ou Hitzig, le mot חֲבַקּוּק signifie embrassement avec effusion, le redoublement des deux dernières radicales donnant plus d'intensité à l'action exprimée par le verbe simple. (Comme אָהַב aimer, אֲהַבְהֵב aimer ardemment, brünstig lieben.)

Mais quel sens faut-il donner à ce mot embrassement ? Pourquoi notre prophète avait-il reçu un tel nom ? Le Sohar résout la question en nous disant qu'Habakuk était le fils de la Sunamite, ressuscité par Elisée. D'après le récit rapporté 2Rois.4.16, Elisée dit à la Sunamite : Dans l'année qui vient, en cette même saison, tu embrasseras un fils (אתי חבקת בן). Et ce fils, ont dit les Rabbins, c'était Habakuk. Le redoublement du ק radical s'explique même, selon eux, par le fait qu'il a été embrassé deux fois, une fois par sa mère, une seconde fois par le prophète Elisée. Il n'est certes pas nécessaire de nous arrêter à réfuter une telle assertion.

Luther, avec assez de raison peut-être, unit intimement le sens du nom d'Habakuk avec la mission même du prophète : « Habakuk, dit-il, avait un nom qui convenait bien à sa mission ; car Habakuk signifie celui qui embrasse (ein Herzer). Or c'est bien là ce qu'il fait par sa prophétie ; il embrasse son peuple, il le prend dans ses bras, c'est-à-dire il le console, il le relève comme on le fait pour un homme affligé ou un enfant qui pleure. » — D'autres ont expliqué ce sens d'embrassement par les rapports qui unissaient le prophète à son Dieu ; — « quasi amabilis est Domini, » a dit Jérôme.

On a cependant donné au mot חבקוק un autre sens, quoique faisant dériver ce nom du même verbe ; c'est le sens de lutte, lutteur. — Jérôme, donnant aussi au verbe חבק la signification de lutter, combattre (le rapprochant sans doute de אבק), s'exprime en ces termes : « Vel ex eo, quod amabilis Domini est, vocatur amplexatio, vel quod in certamen et luctam et, ut ita dicam, amplexum cum Deo congreditur, amplectantis, id est, luctantis sortitus est nomen. Nullus enim tam audaci voce ausus est Deum ad disceptationem justitiæ provocare et dicere ei : cur in rebus humanis et in mundi istius πολιτείᾳ tanta rerum versatur iniquitas ? » Et ailleurs encore : « Habakuk luctator fortisac rigidus stat custodiam suam…, » etc. C'est aussi le sens qu'adopte Abarbanel, sens qu'il explique en disant que le prophète semble lutter avec Dieu dans l'espèce de reproche contenu Hab.1.2.

Quant à nous, s'il fallait nous décider pour l'une des explications qui ont été faites des deux sens donnés au nom du prophète, nous ne saurions, à vrai dire, pour laquelle pencher, chacune étant également ingénieuse et intéressante. Mais ce qu'il nous faut avant tout, c'est le sens vrai. Or, nous pensons que ce sens est celui d'embrassement, amplexatio, et celui-là seulement. Le verbe חבק, en effet, n'a d'autre signification que celle d'embrasser. Comme exemple nous citerons 2Rois.4.16 ; Eccl.3.5 ; Gen.29.13 ; 48.10, où ce mot est pris au propre, et Job.24.8 ; Lam.4.5, où il est pris au figuré, pour se coucher sur. — Ce verbe signifie aussi plier, mais s'emploie alors avec ידים, comme dans Eccl.4.5. Quant à expliquer pourquoi le nom du prophète signifie embrassement, cela nous importe peu, d'autant plus qu'il n'a été présenté et que l'on ne pourra jamais, à cet égard, énoncer que des hypothèses.

◊  2. la vie du prophète.

Nous ne possédons absolument rien d'historique sur la vie du prophète Habakuk ; rien dans son livre, rien dans les autres livres canoniques de l'Ancien Testament. Cependant si la Bible ne nous donne aucun détail sur sa vie, elle nous dit une chose qui est d'un grand poids pour nous, c'est qu'Habakuk était prophète (נביא, Hab.1.1 ; 3.1).

Le mot נביא est l'expression usitée dans l'Ancien Testament pour désigner les prophètes. La racine נבא, employée seulement au niphal et à l'hithpahel, est sans doute en rapport, comme le remarque Bleek, avec le verbe נבע, bouillonner, soudre, jaillir — ebullire, scaturire. Le verbe נבא, qui a conservé son même sens en arabe, signifie parler, annoncer de la part de quelqu'un. D'où le נביא : était celui qui servait d'intermédiaire entre Dieu et les hommes (die Mittelsperson). C'est là le rôle qu'ont joué tous les prophètes de l'Ancien Testament. Hommes choisis de l'Éternel, pour ramener le peuple à la loi mosaïque et à l'adoration du vrai Dieu lorsqu'il s'en écartait, ils étaient appelés tantôt à interpréter la loi, tantôt à être les avocats de la théocratie, tantôt encore à annoncer les châtiments par lesquels l'Éternel se proposait de venger ses ordres méprisés, son culte foulé aux pieds. Aussi voyons-nous leurs prédictions concerner non seulement le peuple juif, mais souvent même des nations étrangères. Telle fut la mission d'Habakuk le prophète. Ce seul mot donc que nous lisons dans la suscription de son livre (Hab.1.1) nous engage à voir dans Habakuk un homme dont l'esprit a été éclairé, agité, inspiré par l'Esprit de Dieu.

Nous n'avons pas ici à nous arrêter sur la prophétie et le prophétisme chez les Hébreux. Ce serait l'objet d'un travail spécial et approfondi qui sort de notre cadre.

Cependant, nous tenons à dire que l'on a cherché souvent à ôter à la prophétie tout ce qu'il pouvait y avoir en elle de surnaturel ; on a placé tout à fait à l'arrière-plan l'illumination divine des prophètes et considéré leurs paroles comme le produit d'un génie naturel et d'une éducation purement humaine. On les a souvent aussi comparés avec les orateurs populaires chez les Grecs. Ailleurs, on les a regardés comme des hommes distingués, entre leurs contemporains, par leurs talents, leur science, leur perspicacité, ou comme des poètes, à l'imagination vive, capables de s'enthousiasmer et de chanter ainsi l'avenir comme le passé. — Tous ces points de vue ont évidemment quelque chose de vrai, mais d'essentiellement incomplet. Pour nous, nous voyons dans le prophète un homme placé d'une manière exceptionnelle sous l'action de l'Esprit de Dieu, et qui, en conséquence, lit à certains moments dans l'avenir, au delà des limites de la simple prévision humaine.

Ainsi le titre de prophète, qu'Habakuk se donne, nous montre en lui un homme qui a pu annoncer à son peuple des événements que ce peuple était incapable de prévoir. L'a-t-il fait en réalité ? Nous ne voulons pas l'affirmer maintenant ; ce serait partir d'une idée préconçue. La réponse à cette question doit résulter des recherches mêmes auxquelles cette étude nous appellera.

Outre le renseignement que nous donne Habakuk lui-même sur sa divine mission, il en est un autre que quelques interprètes ont trouvé dans Hab.3.19, et qui concerne sa tribu. Delitzsch, en effet, conclut de l'expression בנגינותי (qu'il traduit par : avec accompagnement de mon instrument à cordes) qu'Habakuk était Lévite. « Si le prophète, dit-il, veut accompagner, avec son propre instrument à cordes, le chant destiné au service divin dans le temple, il faut qu'il en ait reçu l'autorisation par son emploi même, c'est-à-dire qu'il ait été lévite ou prêtre. » Ce qui, à ses yeux, confirme son opinion, c'est le caractère particulier du chap. 3, qui se rapproche beaucoup du caractère des psaumes de David et d'Asaph. — Quant à nous, nous ne regardons pas comme impossible qu'Habakuk ait été Lévite, mais nous doutons de la solidité de l'argument employé par Delitzsch. Cet argument s'appuie en effet sur l'expression נְגִינוֹתָי rendue par mon instrument à cordes. Or, pour être autorisé à traduire ainsi, il faudrait que la suffixe י, si elle représente le pronom personnel de la première personne, soit unie au ת par un patak ; ce qui n'est pas. Ce י serait-il donc un simple י paragogique ? Dans ce cas, il devrait être uni au ת par un chireck. A cause de cela donc, nous refusons de nous prononcer sur cette question, et d'affirmer, par conséquent, comme le fait Delitzsch, qu'Habakuk descend de la tribu de Lévi.

Ici commence la légende dont Delitzsch a recueilli les faits épars dans son ouvrage : De Habacuci prophetæ vita ætate. Lips. 1842. — D'après le Sohar, comme nous l'avons déjà dit, Habakuk serait le fils de la Sunamite, ressuscité par Elisée (2Rois.4.8 et suiv.). De son côté, le chap. 14 de Daniel (d'après les LXX) le fait fils d'un nommé Jésu, de la tribu de Lévi. Nous lisons, en effet, comme suscription de ce chapitre, dans la version des LXX et la version syriaque : Ἐκ προφητείας Ἀμβακοὺμ ὑιοῦ Ἰησοῦ ἐκ τῆς φυλῆς Λευΐ. Cette tradition semblerait confirmer l'opinion de Delitzsch sur les fonctions qu'Habakuk avait à remplir ; mais elle se trouve contredite par les données de Dorothée et d'Epiphane sur le lieu d'origine du prophète et la tribu de laquelle il descendait. « Ἀμβακοὺμ, dit Dorothée, ἦν ἐκ φυλῆς Συμεὼν, ἐξ ἀγροῦ Βῆϑι τοῦ Χάρ, » et Epiphane : « Ἀββακοὺμ ὁ Προφήτης ; οὗτος ἦν ἐξ ἀγροῦ Βηϑζοχὴρ ἐκ Φυλῆς Συμεών. » Ce Βηϑζοχὴρ ou Βεϑζαχραία serait, selon Delitzsch, un bourg situé sur la montagne, au nord de Lydda, près de Maresha.

Mais la tradition ne s'arrête point là ; elle nous introduit plus avant dans la vie de notre prophète, et nous le montre fuyant à Ostrakinea, lors du siège de Jérusalem par Nébukadnezar. C'est là, au milieu des Ismaélites, qu'il vécut, quelque temps, comme étranger. Après la destruction de la ville sainte et le départ des Chaldéens, Habakuk revint dans son pays et s'établit à la campagne, où il se livra à la culture des champs, fournissant lui-même le nécessaire aux moissonneurs. — « Οὗτος, dit Dorothée, εἶδεν πρό τῆς αἰχμαλωσίας περὶ τῆς ἁλώσεως Ἱερουσαλὴμ, καὶ ἐπένϑησεν. Ναβουχοδονόσωρ ὅτε ἦλϑεν εἰς Ἱερουσαλὴμ, ἔφυγεν εἰς ὀστρακίνην, καὶ ἦν πάροικος ἐν γὴ Ἰσμαήλ. Ὡς δὲ ὑπέστρεψαν οἱ Χαλδαῖοι, καὶ οἱ κατάλοιποι οἱ ὄντες ἐν Ἱερουσαλὴμ καὶ κατέβησαν εἰς Αἴγυπτον, ἦν παροικῶν γὴν αὐτοῦ, ἐλειτούργει ϑερισταῖς τοῦ ἀγροῦ αὐτοῦ. »