Je n’ai pas fait exprès d’être malade - Colleen Deconinck - E-Book

Je n’ai pas fait exprès d’être malade E-Book

Colleen Deconinck

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Beschreibung

Adolescente, Colleen assiste à une scène traumatisante dans son quartier. Ce choc n'est pas seulement une mauvaise expérience, mais il déclenche également le développement de sa tumeur oligodendrogliome. Son existence bascule depuis ce jour tragique…


À PROPOS DE L'AUTRICE


Après sa première opération, Colleen Deconinck tombe amoureuse des livres. Elle décide, dès lors, d’utiliser sa nouvelle passion pour l’écriture comme preuve de détermination et de victoire face à certains combats de la vie.

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Seitenzahl: 100

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Colleen Deconinck

Je n’ai pas fait exprès

d’être malade

© Lys Bleu Éditions – Colleen Deconinck

ISBN : 979-10-377-9245-7

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À ma famille

Préface

Une adolescente d’à peine quatorze ans va chez son médecin pour une infection urinaire. De là, sa mère profite pour dire au docteur qu’elle est très ralentie. Elle lui prescrit une IRM cérébrale. L’adolescente ne comprend pas trop, mais passe tout de même cet examen. À partir de ce jour, toute sa vie va être bouleversée en apprenant qu’elle a une tumeur cérébrale. À partir de ce moment-là, tout va changer pour elle et pour sa famille.

Maman

On est une famille de six personnes. Mes parents, trois filles et un garçon. Quand je suis née, maman, Sylvie, avait trente-trois ans et mon papa, Gérald, avait trente-cinq ans. Lory avait neuf ans, Anthony avait dix ans et Fanny avait douze ans. Je vis une enfance très heureuse ! Je suis aimé de tout le monde, que ce soit à l’école primaire ou dans la vie je suis heureuse. Lory voulait absolument une petite sœur, elle l’a eu. Elle jouait tout le temps avec moi. À mes cinq mois, on me baptise et Anthony et Fanny, deviennent mon parrain et ma marraine.

« Pour comprendre mon histoire, il faut remonter en septembre deux mille douze. En ce vendredi vingt et un septembre deux mille douze, j’ai vu quelque chose que je n’aurais jamais dû voir.

Ce jour-là, papa commençait le travail à sept heures, il est dans le bâtiment. Je venais de me lever quand, avec maman, on a entendu le mari de la voisine hurler, pleurer, on s’est demandé ce qu’il se passait. Il se montrait toujours froid d’habitude.

Nous avons entendu du bruit dehors. Curieuses, nous avons tout de suite été dans la chambre de maman qui donne sur la rue pour voir que les pompiers, la police et le SAMU étaient là. On les vit entrer dans la maison d’à côté. Maman est descendue écouter au mur, ils sont très fins, on entend tout. Elle remonte et me dit que ça se passe au jardin, donc on a été dans ma chambre qui donne sur ce dernier.

En effet, tout le monde est présent. On voit les pompiers entrer dans le chalet. Ils ressortent tous, tête baissée. La police qui est dans le jardin a un regard triste envers le mari en train de pleurer.

Je sais pas pourquoi, mais mon regard se tourne vers le cabanon en bois de couleur bleue. Je ne sais pas si c’était le reflet de la balancelle du jardin que je voyais ou alors, la voisine, sous le drap blanc qu’on avait mis sur elle. Mais pour moi, c’est bien la voisine que j’apercevais. »

Ma vie a basculé, après ce tragique jour.

Septembre 2012

Les larmes me gagnent. Et je fonds en larmes. Maman, le remarquant un peu plus tard – mais une éternité pour moi – me prends dans ses bras, me berçant, ne comprenant pas pourquoi je pleure, sachant qu’on ne s’entendait pas du tout avec eux, nos voisins.

« Pourquoi te mets-tu dans des états pareils ? » furent ses paroles. Je ne compris pas non plus pour quoi sur le coup. Et avec le temps, je ne comprends pas pourquoi j’ai fondu en larmes pour quelqu’un que je ne connaissais pas au final.

Tout s’est enchaîné très vite après. Je me rappelle être descendue avec l’aide de maman et qu’elle m’a allongée dans le vieux canapé du salon. J’étais toujours en larmes, impossible pour moi de me calmer, j’avais toujours cette vision de cette femme qui était sous ce drap blanc. Elle avait l’âge de ma mère.

Maman est allée s’habiller et est revenue à moi, s’asseyant à mes côtés.

« Allez, c’est tout », m’avait-elle dit en me prenant dans ses bras. Mais c’était toujours impossible pour moi de me calmer. Et pour maman, c’était impossible de me mettre au collège dans un état pareil. Elle s’est souvenue que ma plus vieille sœur, ma marraine, âgée de vingt-sept ans à l’époque, ne travaillait pas ce matin –, elle est infirmière en maison de retraite. Elle l’a appelée, lui demandant si j’peux aller chez elle, ne dévoilant rien de plus. Elle acceptait, bien évidemment, malgré qu’elle ne comprenait pas.

Arrivée à l’immeuble, l’appartement de ma sœur se trouvait au troisième étage, je pleurais toujours. Ma sœur, inquiète, me fit asseoir sur une chaise dans sa salle à manger. Elle m’aida à enlever ma veste et le petit foulard enroulé autour du cou.

« Que se passe-t-il, Colleen ? Pourquoi tu pleures comme ça, bon sang ? étaient les paroles inquiètes de marraine.

— La voisine s’est pendue, elle l’a vu, je crois, avait répondu maman. »

Me calmant, je les regardais toutes les deux et je sortis mon premier mot depuis le début de mes pleurs :

« Oui. »

Elles se regardaient. Tout à coup, mon téléphone portable sonnait. Je regardais qui était celui qui m’appelait et je vis ma sœur, Lory – On est quatre enfants, trois filles et un garçon. Je répondis pour savoir ce qu’elle voulait.

« Bonjour ! Je ne te réveille pas, j’espère ?

— Je suis chez marraine, avais-je dit en reniflant.

— Chez marraine ? Qu’est-ce qui se passe ? »

Je fondis en larmes, je n’ai pas su répondre, marraine a dû me prendre mon téléphone et raconter ce qu’elle savait.

Maman dit à marraine qu’elle va appeler l’école pour informer mon absence du jour, en s’éloignant afin de mieux entendre.

Marraine s’asseye à mes côtés, me regardant, me posant multitudes de questions auxquelles, je ne répondais pas. J’étais là, sans être là, mon regard était dans le vide.

Maman revint vers nous, disant qu’elle doit aller travailler. Elle est aide à domicile. Il devait être huit heures ce jour-là. Elle partit, nous laissant seuls avec mon neveu, âgé d’à peine quatre mois, endormi dans sa chambre. Ma sœur m’emmena dans le canapé avec un verre de jus d’orange.

« Tu veux en parler ? » Je secouais négativement ma tête, regardant la télévision. « Tu sais, il faudra en parler un jour. » Je hochais la tête. Il faudra en parler. Un jour. Pas maintenant. Pas en ce jour si affreux pour moi en tout cas.

***

À midi, j’étais toujours chez Marraine, et j’étais toujours dans le canapé avec mon neveu dans les bras. Elle faisait à manger. Le père de Dorian – mon neveu – rentra du travail et fut surpris de me voir.

« Tu n’es pas en cours ? » fut la question de Jonathan, qu’on appelle le plus souvent Jo – mon beau-frère. Je secouais la tête négativement.

« Non, elle… Je t’expliquerais plus tard », lui déclara marraine. Je compris qu’elle lui expliquerait quand je ne serais plus là.

« Tu peux lui dire », dis-je en me levant du canapé avec Dorian, toujours dans mes bras.

Je le déposais dans son transat et vais m’asseoir devant mon assiette que marraine est en train de remplir, pendant qu’elle raconte en gros les évènements de ce matin.

Jonathan me regardait avec tristesse avant de s’asseoir avec son fils dans ses bras.

« Chaud ! Et ça va maintenant ? » me demanda-t-il. Pour réponse, je haussais les épaules, en mangeant mes pâtes à la sauce tomate.

Je n’avais pas beaucoup parlé depuis ce matin. Mon visage était fermé et triste. Pensant aux images affreuses depuis ce drame. Ce vendredi 21 septembre 2012 restera gravé à tout jamais dans ma mémoire.

L’après-midi, marraine travaille donc, elle ne put me garder. Elle a appelé Lory et elle ne travaille pas l’après-midi, elle est pompiste. Arrivée chez elle, elle me propose de me changer les idées ; regarder la télé et faire du scrapbooking.

On a commencé donc à faire cette activité. Pour vraiment me changer les idées, elle m’avait imprimé une photo de mon idole, Justin Bieber. Mais j’étais ailleurs, toujours dans mes pensées.

« Parfois, j’ai l’impression qu’on est des pions. Si on veut plus de toi, hop ! on t’enlève du jeu ! » m’avait dit Lory, un peu gaffeuse et pipelette sur les bords. Je l’ai regardé et j’avais répondu un simple « oui ». Elle avait raison, on est que des pions, dès qu’on te veut plus dans la vie, on t’enlève, on te jette à la poubelle.

Le week-end passe et je commence à aller mieux. Enfin, je commence à vivre avec. Mais des maux de tête me viennent. Bon, on va dire que c’est les conséquences de la mort de la voisine.

Le lundi, je retourne en cours ; je suis en Belgique. Donc toutes les classes sont inversées.

Je vais vers mon ami, David, et ne parle pas de ça. Malgré ce qui l’intéresse c’est le pourquoi je n’étais pas là du vendredi.

« Oh ! un petit rhume… »

Je ne voulais en parler à personne. Bien sûr, la directrice vient me voir et me demande de rentrer dans le bureau. Pour une élève qui n’avait d’histoires avec personne, c’était plutôt bizarre de rentrer dans le bureau de la directrice. Elle m’invite à m’y asseoir.

« Merci.

— Alors ? Ça va ? »

J’avais oublié. La directrice est au courant. Oui, dans tout ce chahut, maman avait prévenu la directrice, Mme Pascale. Je ne sais pas pourquoi, les larmes me montent aux yeux. En même temps, j’avais pleuré tout le week-end. J’étais restée prostrée dans ma chambre à me morfondre.

« Oui, merci.

— T’es sûre ?

— Oui. Je peux y aller maintenant ?

— Bien sûr, si tu as besoin, n’hésite pas. »

Je la remercie et repars dans la cour de récréation. De la cour, on peut voir le bureau de Mme Pascale. David, surpris, me demande ce qu’elle me voulait.

« Oh ! elle voulait des explications de vendredi. Rien de plus.

— Elle n’a pas prévenu ta mère ?

— Non, exceptionnellement, elle ne l’a pas fait. »

Puis je mentis pour le fait que je me sois rendue dans le bureau de la directrice et que je m’y sois assise.

« Elle était vraiment de mauvaise humeur, alors elle m’a fait rentrer dans le bureau.

— Et ton mot d’absence ? Je n’ai pas vu qu’elle le retirait. »

Il commençait à m’énerver. Vraiment.

Heureusement, la surveillante arrive en voiture. Elle a une Kangoo verte. Je l’adore cette femme. Dès qu’elle sortit de sa voiture, David alla la voir.

« Mme Jenny, j’ai un problème.

— Comme toujours, David, comme toujours… »

Bref, une journée plutôt bien si on oublie mon malheur.

Octobre 2012

Plus les jours passaient, plus j’avais mal à la tête. Mais plus les journées passaient, plus j’étais fatiguée. Je le dis à ma mère sans pour autant vouloir aller absolument chez le médecin. Mais maman s’en inquiète au bout de la énième fois que je lui dis.

Une fois rentrée dans la voiture à la fin des cours, je m’attache dans la voiture et maman me regarde.

« Tu as rendez-vous chez le médecin demain. »

— Pourquoi ?

— Ton infection urinaire.

***

« Colleen? Allons-y !

— Oui. »