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Je suis mon combat est le récit d’un homme qui, malgré une vie parsemée d’embûches, de coups, de haine, mais aussi remplie d’amour et de passion, s’est démené corps et âme afin de réaliser ses rêves. Ayant parcouru bien des chemins en soixante-dix ans d’existence, ce livre relate ses combats ainsi que ceux de sa famille.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Soutenu par ses proches,
Baptiste Navarro concrétise enfin son projet d’écriture avec
Je suis mon combat. Dans cet ouvrage, il expose les nombreuses batailles menées par son grand-père.
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Seitenzahl: 123
Veröffentlichungsjahr: 2022
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Baptiste Navarro
Je suis mon combat
Roman
© Lys Bleu Éditions – Baptiste Navarro
ISBN : 979-10-377-7188-9
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Je m’appelle François Barbet, je suis né le 28 décembre 1949 dans le village de Sargues dans le sud-est de la France en Provence.
Là où chantent les cigales, où le soleil est de feu et le mistral repousse les nuages.
Aujourd’hui, je suis un jeune garçon de treize ans et je peux vous dire sans prétention le sacré gaillard que je fais pour mon âge. Du haut de mes un mètre quatre-vingts et mes quatre-vingts kilos, vous ne pouvez pas imaginer les nombreuses bagarres dans lesquelles j’ai été convié.
Celles où je défendais mes camarades à l’école, les castagnes dues au rugby, sur le terrain, dans les vestiaires ou même les troisièmes mi-temps, ainsi que les combats organisés par mon propre père au café du coin.
Il me faisait monter sur le comptoir en criant haut et fort. Celui qui battra mon fils aura son café offert, mais s’il gagne c’est vous qui payez le mien.
Évidemment, je gagnais, je n’avais pas le choix sinon il me battrait dès notre retour à la maison.
Mon paternel, qui était un ancien militaire, nous a élevés à la dure avec mes cinq frères et sœurs.
Cet homme avait tout pour faire impression, il était grand, sec, le visage fermé, des yeux sombres, noirs et durs.
Avec un vilain nez imposant, tout tordu, probablement cassé plusieurs fois pendant la guerre d’Algérie.
Je pense vous faire sourire si je vous dis qu’après l’Armée, mon père eut un emploi dans une usine où l’on fabriquait des bombes, en tout cas il était loin d’avoir la tête d’une personne avec qui on se marre.
Malgré tout, mes deux parents étaient présents, nous avions un toit, une famille, on était plus ou moins heureux, cela dépendait des jours.
Une journée normale chez nous se résumait à aller en cours, rentrer à la maison. Ensuite, on faisait nos devoirs avec maman qui gardait le benjamin de la fratrie toute la journée. Il ne restait plus qu’à patienter sagement jusqu’au retour du vieux.
J’avais horreur de ce moment. Allez savoir pour quelles raisons tous les soirs, quand il rentrait, je me cachais sous la table à manger du salon et j’attendais en me rongeant les ongles.
Il enlevait sa ceinture de travail pour aller me battre avec, dans ma chambre, pendant que tous les autres passaient à table.
Peut-être faisait-il ça parce que j’étais un mauvais élève, ou un bagarreur ? Quoi qu’il en soit, la seule chose pour laquelle j’étais le meilleur à l’école c’était le sport. Surtout la course à pied.
L’athlétisme, ma première passion, j’étais doué, même le professeur pensait que j’avais quatre poumons ou deux cœurs.
À vrai dire, je ne me suis intéressé à la course à pied que plus tard dans le temps. En réalité, j’aimais aller en sport pour voir la fille qui faisait fondre mon cœur, Marie Ange.
Elle avait tout pour plaire avec sa belle silhouette fine, ses beaux cheveux bruns, ainsi que de magnifiques grands yeux marron qui devenaient verts à la lumière du jour. Je ne pouvais être que sous le charme.
À l’époque, les filles et les garçons n’étaient pas ensemble dans la cour ou en classe ; les seuls moments où l’on pouvait les apercevoir c’était là.
C’est avec l’aide de ma sœur aînée Micheline que j’ai pu attirer l’attention de Marie Ange, en lui parlant de moi, en me montrant du doigt et en lui faisant observer le gaillard que j’étais.
Bien élancé, sportif, avec une gueule d’amour comme elle le disait. C’est à partir de ce moment que j’ai réussi à attirer son attention.
Il paraîtrait même qu’elle serait tombée amoureuse de moi au premier regard, le coup de foudre, disait-elle.
Mais moi j’étais malin et j’aimais bien jouer à je te fuis tu me suis. C’est pourquoi un jour, ma grande sœur est allée voir Marie Ange pour lui dire que si elle n’allait pas au cinéma avec moi ce vendredi, je demanderai à une autre fille.
Marie Ange, toute gênée et ne sachant pas quoi faire, osa demander la permission à son père en rentrant de l’école.
Son papa était lui aussi un ancien soldat, et des guerres, il en a connu, mais en comparaison avec le mien, il était gentil et aimant.
Il n’empêche que sa réponse fut un non catégorique, surtout à cause de sa dernière mauvaise note. Pourtant, elle était une très bonne élève, mais pas parfaite, sauf à mes yeux.
Au final, en insistant un peu du côté de sa mère, elle réussit à avoir un oui de la part de son père, avec la condition que ses deux prochains contrôles soient excellents.
Le vendredi arriva et je n’avais toujours pas de réponse positive ou négative de ma bien-aimée, mais finalement le destin sonna au téléphone de ma maison.
Marie Ange avait eu deux excellentes notes ; de ce fait, l’homme qui allait probablement devenir mon futur beau-père n’a pas eu le choix que d’autoriser sa fille à sortir avec moi.
Dix-huit heures, enfin, me voilà devant la porte d’entrée des parents de Marie Ange.
Son père M. Lucchi, m’invita à entrer en attendant ma belle qui finissait de se faire une beauté.
Nous étions tous deux assis l’un en face de l’autre, puis l’interrogatoire commença par nom, prénom, âge, quels sont mes hobbies, quel métier j’envisage exercer plus tard et bien d’autres.
Je n’avais pas toutes les réponses à ses questions mais dans les seules paroles que j’ai pu donner, cet homme avait l’air conquis.
Heureusement, la voilà enfin, elle était si rayonnante, elle avait l’air d’un ange.
Une fois arrivés au cinéma, nous n’étions pas vraiment intéressés par un film en particulier.
Sincèrement, je ne savais pas de quoi discuter avec elle depuis sa maison jusqu’au moment où la lumière de la salle s’est éteinte et que l’écran blanc s’est illuminé.
Le film commença tranquillement et moi pendant ce temps, je lui pris la main en lui demandant la permission de l’embrasser. C’est avec un certain sourire qu’elle accepta.
C’est à cet instant bien précis que j’ai compris qu’elle et moi étions faits pour la vie.
Cela fait maintenant plusieurs mois que je vis le parfait amour avec Marie Ange. Et je suis amoureux d’elle comme jamais je n’aurais pu imaginer.
Le plus merveilleux pour moi dans cette belle histoire qui ne faisait que démarrer c’est que je recevais un amour immense en retour.
Je me demandais même si quelqu’un d’autre à part maman m’avait aimé comme ça.
Aujourd’hui, j’ai quatorze ans et je suis en train de trouver ma voie professionnelle, la carrosserie peinture, voilà quelque chose qui me plaît. Je suis comme qui dirait en stage, en réalité je file juste la main au carrossier proche de chez moi.
Il faut dire qu’avec mes excellentes mauvaises notes et appréciations, je n’avais pas d’autre choix que de trouver un futur maître d’apprentissage pour la rentrée.
Cet été m’a permis de comprendre la vie que je voudrais mener en tant que jeune adulte.
Je nous voyais déjà dans une belle et grande maison, à la campagne, avec ma petite chérie et pourquoi pas nos futurs enfants.
J’ai tout de suite su comment serait mon avenir, les projets défilaient dans ma tête à la vitesse de l’éclair et puis il fallut revenir à la réalité en nettoyant les vestiaires et l’atelier.
Les premières semaines de travail ont été pour moi un peu décevantes.
Je pensais pouvoir toucher un marteau et détordre de la tôle, peut-être poncer des portes, des capots ou des pare-chocs, eh bien non.
J’ai nettoyé et dépoussiéré tout l’atelier, du sol au plafond depuis la cabine à peinture, jusqu’au parking des clients.
Évidemment, à quoi est-ce que je m’attendais, je ne connaissais absolument rien au métier et j’étais là pour observer et prêter main-forte.
Je crois que le plus dur de ces dernières semaines c’étaient les horaires.
De mon temps, le travail en trente-cinq heures n’existait pas. On pouvait monter jusqu’à cinquante heures en hiver et pas loin des soixante-dix heures en été.
Par contre, j’ai su me montrer efficace à bien de reprises, j’ai aspiré, lavé et poli chaque voiture avec minutie, j’adorais faire ça.
Il ne me fallait pas grand-chose pour être heureux, j’aimais juste me sentir utile. J’étais ravi de savoir que les gens pour qui je travaillais étaient contents de mon boulot, en particulier les clients.
Les vacances d’été commencent à prendre fin et la rentrée scolaire arrive à grands pas. Entre mon travail du lundi au samedi en atelier, mes compétitions de courses à pied ou de triathlon le dimanche matin, il ne me restait guère de temps pour profiter de ma douce Marie Ange.
J’étais épuisé, je n’avais jamais connu un tel sentiment de fatigue, il n’y a que le dimanche où j’étais heureux. Je pratiquais ma passion et je pouvais voir mon amour quelques heures, devant sa porte d’entrée, sous la surveillance bien insistante de son père.
Pas facile de se bécoter en sachant que l’on est observé, surtout quand Marie Ange et moi voulions aller plus loin que de simples baisers ?
Nous étions si fous d’amour, tellement passionnés on voulait franchir le pas, on était prêts à s’offrir l’un à l’autre, afin de nous prouver encore plus à quel point nous nous aimions inconditionnellement.
Malheureusement, il nous aura fallu attendre quelque temps encore pour cela. Même si nous y pensions, nous n’en discutions pas tous les jours pour autant.
Aujourd’hui, c’est le dernier dimanche de vacances, ce jour-là fut particulier pour Marie Ange et moi.
Je commençais à être agacé de ne pas pouvoir approcher ma douce de trop près. De ce fait, j’ai osé décrocher le téléphone de ma maison et passer un coup de fil au domicile de ma chère et tendre.
C’est avec une grande surprise que je suis tombé sur la fine voix de Mme Lucchi, qui après un bref échange a donné le combiné à son mari.
Tout poliment, je demande d’un ton plutôt incertain si Marie Ange peut venir avec moi faire une promenade le long des fontaines de Velcros.
Ces dernières sont réputées pour leurs belles cascades, avec un fort courant et pour sa source d’eau qui serait, d’après les anciens, un genre de tunnel que personne n’a jamais réussi à traverser.
Après réflexion de sa part et un long silence qui me sembla interminable, il accepta. Mais il refusa que je la promène sur ma mobylette, de ce fait, c’est lui qui déposa Marie Ange au pied des cascades.
Pendant que j’attendais ma chérie au point de rendez-vous, d’un seul coup, j’entends hurler une houle de personnes.
À ce même instant, Marie Ange arrive droit sur moi pour me prévenir. Un papa et ses deux enfants sont en train de se noyer, à cause de leur canoé qui s’est retourné, en prenant une mauvaise descente rocheuse.
Voyant cela, j’ai tout de suite dit à Marie Ange de faire prévenir les secours, par le buraliste d’en face.
Pendant ce temps, je n’ai pas réfléchi et j’ai sauté à l’eau pour leur venir en aide.
Une fois pris dans le courant, je réussis à attraper le canoé et l’un des enfants. Il commençait à sortir la tête de l’eau.
Une fois ce dernier saisi, j’essaie de me rapprocher sur la pointe des pieds, du bord de la rivière.
J’entrevois la maman qui courait vers moi, complètement dévastée, en me suppliant de ramener sa famille saine et sauve.
Par un élan de peur pour les autres et pour moi, je pousse ce jeune garçon le plus fort possible sur le coin de terre.
Une fois en sécurité dans les bras de sa mère, je replonge la tête sous l’eau aussi vite que possible, afin d’extirper les autres membres de la famille.
En passant sous le canoé pour voir la situation et sortir ces derniers, je sens que le second enfant s’agrippe autour de mon cou.
Pris de panique, j’essaie de vite sortir la tête de l’eau pour retrouver mon air.
Ce courant qui est si fort à ce moment me fait lâcher le canoé et ne cesse de nous emporter. Nous sommes de plus en plus loin des plages.
Je ressens le manque d’air, à cause de ce gosse qui m’étrangle. La seule chose qui m’obsède en parallèle c’est de secourir le père, coincé dans le canoé, qui me faisait signe de sauver ses enfants en priorité.
Enfin, le courant devient légèrement plus calme après quelques mètres de descente, j’arrive mieux à nager pour regagner une plage. Tout en déposant l’enfant, je parviens à retrouver rapidement mon souffle.
La plage étant suffisamment longue de ce côté-ci, je m’élance à toute vitesse pour rattraper le canoé et essayer de faire sortir cet homme qui est probablement en manque d’air.
Arrivant à sa hauteur et mon souffle bien régénéré, je plonge et en deux brassées je vois que le père est toujours conscient, par les signes qu’il me fait.
Mais je sais qu’il n’en a plus pour longtemps avant de manquer d’oxygène.
Finalement, nous parvenons tous deux à mettre le canoé sur le côté, c’est grâce à cette action que ce monsieur a pu reprendre son souffle.
D’un seul coup, je sens que le canoé est à l’arrêt puis je sens le courant me plaquer violemment contre celui-ci.
Le père finit par arriver tant bien que mal à se déloger et s’agripper fortement à mes épaules.
En passant ensemble sous le canoé coincé entre deux énormes rochers, j’ai ressenti la force du courant nous emportant de plus belle.
En prime, cet inconnu que j’étais en train de secourir n’arrêtait pas de me couler pour reprendre son souffle.
Il a bien fallu que je me défende face à une telle situation pour ne pas être noyé à mon tour.
À ce moment, je n’ai pas eu d’autre choix que de lui filer une beigne, afin de le calmer et nous permettre d’approcher la terre ferme.
Enfin sortis de tout cela, nous voici tous deux en train de remonter la vingtaine de mètres de rivière que nous avions descendus.