Je suis musulmane voilée et non je ne sais pas faire le couscous ! - Marie-Odette Maryam Pinheiro - E-Book

Je suis musulmane voilée et non je ne sais pas faire le couscous ! E-Book

Marie-Odette Maryam Pinheiro

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Beschreibung

Coucou ! Moi, c'est Marie-Odette Maryam ! Française d'origine portugaise, j'embrasse l'islam en 1994. Cinq ans plus tard je porte le voile (ou hijab), ce qui marque le début de mes aventures... foularophobes. Ces péripéties me font prendre conscience de l'ignorance qui règne en France de l'islam et des femmes voilées, dont on parle beaucoup, mais dont on ne sait pas grand-chose ! Alors, je suis sortie de ma cuisine (où l'on voudrait me reléguer alors que je ne sais même pas faire le couscous !) et j'ai pris ma plume pour partager mes aventures au pays de la sacro-sainte Laïcité (dont on parle aussi beaucoup et dont on ne sait pas grand-chose non plus !). Vous verrez : je sui un être humain comme tout le monde ! Avec juste un bout de tissu en plus sur la tête !

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Seitenzahl: 133

Veröffentlichungsjahr: 2021

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« Chacun voit midi à sa porte. »

Merci à Dieu pour tous les bienfaits dont Il m’a gratifiée et que je ne saurai dénombrer.

Merci à mes parents qui m’ont toujours soutenue. Paix à l’âme de mon père. Maman, je t’aime.

Merci à mon mari et à mes quatre enfants qui illuminent ma vie.

Merci à ma famille et à ma belle-famille. La famille, c’est sacré !

Merci à mes amies Sabah et Salima, qui sont toujours là.

Merci à mes voisins qui me rendent mon quotidien plus doux.

Merci à tous ceux qui ont fait un bout de chemin avec moi (petit ou grand) et qui m’ont permis d’arriver là où je suis.

Merci à Marie qui a été le déclencheur de ce livre et merci à tous ceux qui étaient intéressés par lire mon premier livre et qui ne m’ont pas fait de retour. Cela m’a permis d’écrire celui-ci.

À tous mille mercis.

SOMMAIRE

Préface

Introduction

Le couscous et moi

Comment j’en suis arrivée à l’islam

L’islam tel que je le ressens

Pourquoi je me voile

T’as pas chaud comme ça ?

Ça ressemble à quoi une famille musulmane ?

La foularophobie

Comment je suis devenue célèbre (ou presque)

Mon expérience avec la politique

Elle est bizarre, la police !

Notre belle et noble laïcité (ou ce qu’il en reste !)

Liberté – Égalité – Fraternité

L’Amérique

Le communautarisme

Chez le docteur

La polygamie

Au revoir

Conclusion

Postface

Mes contacts

Du même auteur

PRÉFACE

Lorsque Marie-Odette Maryam Pinheiro m’a contactée pour rédiger une préface de la réédition de son livre, je n’ai pas hésité une seconde. Je dois dire que c’est un honneur pour moi de contribuer à propager cet ouvrage savoureux. J’en garde d’ailleurs un souvenir impérissable comme souvent lorsqu’on passe un bon moment !

Outre le second degré, l’humour et la dérision, ce livre tord le cou aux idées nauséabondes et aux clichés qui circulent sur le voile. L’autrice nous retrace avec mordant et dérision un quotidien semé d’embuches. Elle dit tout haut ce que vivent les musulmanes tout bas, sans parvenir à se faire entendre !

Ce livre est un témoignage, mais surtout un hymne à la tolérance et au respect.

Les personnes atteintes de pathologie du sens de l'humour ou tout simplement en panne sont gentiment priées de passer leur chemin. Ou peut-être pas, car l'humour vient en riant ! Et c’est par le rire et l’engagement que l’autrice tend à nous réunir.

Cet ouvrage doit être propagé, relayé, partagé afin de se retrouver dans le sillon de personnes ouvertes et disposées à comprendre et à entendre.

Combattre l’ignorance et remédier aux clivages par l’humour, parce que vivre ensemble n'a rien d'une utopie.

Et surtout parce que je suis musulmane voilée et que non… je ne sais pas faire le couscous !

Je vous souhaite de passer un agréable moment et je remercie Marie-Odette Maryam de m’avoir donné l’opportunité d’être associée à ce projet d’utilité publique.

Que la paix soit sur vous.

Emilie Fatiha, auteure

« C’était un vendredi » et « 6 jours »

INTRODUCTION

Ce livre m’a été inspiré après une longue conversation très enrichissante avec Marie, à qui je demandais son avis « extérieur » sur mon livre « Coran et Développement personnel – Regards croisés », avant de l’éditer.

Elle était très curieuse de lire un livre venant de moi, musulmane, voilée. Et d’ailleurs une de ses collègues aussi (Une musulmane voilée, ça sait écrire ? J’aimerais bien voir ça !). Avant de savoir de quoi il s’agissait.

Elle a été très franche, et je l’en remercie : lorsqu’elles ont découvert qu’il s’agissait de versets du Coran, plus personne n’était intéressé (Euh… excuse-moi, j’ai déjà une tonne de livres à lire en ce moment !). Elle m’a dit que justement ça énervait sa collègue que les musulmans ne parlent qu’à coups de versets du Coran.

Quand t’es musulman, tu peux citer Jamel (coucou Jamel !) mais pas le Coran. Le Coran, ce n’est pas un livre, c’est une bombe ! Ça peut être dangereux ! Il faut le citer avec moult précautions !

Elles, ce qui les intéressait, c’était de connaître ma vision des choses, de savoir comment je vivais.

Je n’ai jamais pensé que cela pouvait intéresser qui que ce soit. Parce que ma vie est on ne peut plus banale. Pour une musulmane, voilée.

Je vais aux fêtes de Noël de l’école de mes enfants, je vais aux forums des associations et aux fêtes des sports. J’accompagne les enfants à l’accrobranche. Je fais des pétitions. J’ai côtoyé les médias, les politiques, la police et la laïcité. J’ai été discriminée et agressée. On m’a volé. J’ai émigré. J’ai chaud et j’ai froid. Je vais même chez le docteur. Donc je ne vois vraiment pas ce qui peut intéresser. Mais, puisque vous insistez…

Je dois par contre commencer par plusieurs mises en garde.

Premièrement. Le sujet de l’islam est très sérieux (vous avez vu les têtes d’enterrement que font les gens dans les débats sur l’islam ?). On parle même du danger de l’islam (attention, rien qu’en prononçant le mot, une bombe pourrait sauter !) ! Alors, moi, je vais essayer de dédramatiser le sujet.

Deuxièmement. Puristes de la langue, je vous préviens : au début j’essaie de bien parler. Puis, en acquérant de la confiance, je me laisse aller. Alors, comme j’écris comme je parle, quelques négations risquent de sauter (non, toujours pas de bombe !). Même avec la ponctuation, j’ai pris quelque liberté (avec l’âge, je commence à me désinhiber). Et puis tantôt je vouvoie tantôt je tutoie. J’espère que cela ne vous/te dérangera pas.

Troisièmement. Je préviens les âmes sensibles et pieuses : la langue de bois, je ne connais pas ! Alors, par moments, vous risquez d’être choquées.

Si vous êtes toujours sûr de vouloir me suivre, ne serait-ce que pour satisfaire votre curiosité, on y va. En voiture, Simone !

LE COUSCOUS ET MOI

Convertie il y a vingt-quatre ans, j’ai porté le foulard cinq ans plus tard. Et, bien souvent, lorsque l’on me rencontre pour la première fois on me dit : « J’adore le couscous ! Tu dois savoir bien le cuisiner ! » Eh bien, non, je ne sais pas faire le couscous ! Chez moi, c’est mon mari qui le fait. Moi, je cuisine très mal. Le peu que je sais faire, c’est mon mari qui me l’a appris. Même avec le dernier Thermomix super connecté, j’arrive à rater les recettes. Le Thermomix m’a réconciliée avec la cuisine mais n’a pas l’air d’avoir réconcilié mon mari et mes enfants avec MA cuisine. Du coup, mes repas ressemblent plutôt à jambon-purée, comme chez des Français « normaux », à la seule différence que je consomme du jambon de dinde halal.

Alors, je tiens à préciser un point : eh bien non, en adoptant l’islam pour religion, les recettes du couscous et des cornes de gazelle ne me sont pas tombées dessus ! Je suis devenue musulmane, pas arabe ! Mon identité n’a pas changé ! Même si je préfère qu’on m’appelle Maryam plutôt que Marie-Odette.

Alors pourquoi tu préfères qu’on t’appelle Maryam ? C’est bien un prénom arabe, non ?

En fait, lorsque je me suis convertie, je croyais qu’il fallait prendre un prénom arabe. Je l’ai donc choisi avec soin. Maryam veut dire Marie en arabe. C’est le prénom de la mère de Jésus. C’est la traduction d’une partie du prénom que m’ont donné mes parents et je ne voulais pas m’éloigner de leur choix.

Bien plus tard, j’ai appris que, sauf exception, il n’était pas obligatoire de prendre un prénom arabe. Mais cela m’arrangeait bien qu’on m’appelle Maryam. Vous ne pouvez pas imaginer comment j’ai galéré avec Marie-Odette, qui en plus est accolé à un nom de famille avec un H et un I que personne ne sait caser !

Ce prénom m’a valu bien des surnoms tels que Mamie Odette, Marie-Côtelette, Marie-Omelette, quand il ne se transformait pas en Marie-Odile. N’importe quel polémiste aurait trouvé à redire à ce prénom pourtant bien français, composé de deux prénoms qui se trouvent dans le calendrier des saints ! (Je ne vise aucun polémiste en particulier sinon on va me mitrailler. Je tiens à sauver ma peau !)

Déjà, à la base, on ne m’appelait que Odette. Puis, selon les phases de ma vie, ce fut Marie-O, Marie, MOP, Marie-Oma. Bref, mon prénom a toujours été dénaturé. Donc, je n’étais pas à ça près.

Je pardonne à mes parents quand même. Pour choisir ce prénom, il fallait qu’ils l’aiment (vous connaissez, vous, des parents qui choisissent exprès des prénoms qu’ils n’aiment pas à leurs enfants ?).

Bon OK, mais comment t’en es arrivée à l’islam ?

COMMENT J’EN SUIS ARRIVÉE À L’ISLAM

En fait, un événement majeur dans ma vie m’y a menée. Lorsque mon mari, musulman, qui n’était pas encore mon mari, m’a demandé ma main, je n’étais pas musulmane et il m’a dit : « À une condition : que tu te convertisses. » Là, j’entends très bien les musulmans se dire : « Quel homme ! Quel courage ! » et les non-musulmans : « Mais quelle horreur ! ». Eh bien, en tant que non-musulmane, j’ai été effectivement choquée et je lui ai répondu que ce qu’il me demandait était trop grave et que je ne pouvais pas lui donner une réponse tout de suite. Mais que j’allais faire l’effort de me renseigner quand même et que je lui donnerais ma réponse lorsque j’aurais bien réfléchi.

Mais, au fond de moi, c’était déjà tout réfléchi : j’avais déjà lu une traduction du Coran quelques années plus tôt, je n’y avais rien compris et je m’étais dit que c’était vraiment n’importe quoi. En plus je ne comprenais pas comment on pouvait accepter de se voiler, de ne pas boire d’alcool (je n’aimais pas trop l’alcool, mais un petit pastis à l’apéro, c’était quand même sympa !) ni manger du porc (j’aimais bien les rillettes !). J’avais aussi une copine algérienne au lycée et je ne comprenais pas qu’elle se laisse affamer pendant le Ramadan, moi qui aime bien manger. Donc, là, il s’agissait plutôt de gagner du temps pour regrouper tous les arguments afin de lui annoncer que c’était non.

À l’époque, Internet n’existait pas (enfin, je ne me souviens plus mais on n’avait même pas de portables ; pourtant, je vous jure, je suis née après la Préhistoire ! Mes enfants ont eu du mal à croire que je n’aie pas connu les dinosaures !). Je suis donc allée dans une librairie islamique sur Paris (à l’époque, c’était plutôt rare) où j’ai acheté tout ce que j’ai pu : des livres pour expliquer ce qu’était l’Islam, d’autres sur les piliers, et le Coran (enfin, une traduction). J’ai tout dévoré en un mois. Et là, ça a été LA ré-vé-la-tion ! Je découvrais que les musulmans aussi croyaient en Jésus !

Alors là, c’était la découverte du siècle ! Je croyais que les chrétiens avaient le monopole sur Jésus ! Ah oui, j’ai oublié de vous dire que j’ai été chrétienne catholique très pratiquante jusqu’à l’âge de dix-sept ans. J’ai été baptisée, communiée, communiée solennellement, confirmée, j’allais au caté (le catéchisme c’est l’équivalent de l’école « coranique » des petits musulmans (« Mais non, ça n’a rien à voir ! » - Ah bon, vous n’aviez jamais vu les choses comme ça ?)). Je faisais partie d’un mouvement de jeunesse chrétienne qui menait des actions, par exemple, pour des orphelinats en Inde ; j’allais à la messe tous les dimanches où je faisais partie de la chorale ; je jouais des grandes orgues d’église lors des mariages. Et, la meilleure : à quinze ans, je voulais devenir religieuse ! Donc, vous voyez, Jésus occupait une grande place dans ma vie.

Alors, je vous entends déjà, mais qu’est-ce qui s’est passé ? Eh bien, à l’âge de dix-sept ans, l’âge de raison pour moi, je me suis excommuniée toute seule. Je ne comprenais plus rien à ce que me disait le prêtre : tantôt Jésus était le fils de Dieu, tantôt il était Dieu fait homme. Je ne comprenais pas comment on pouvait être père et fils à la fois, et en même temps homme et Dieu. Devant mon insistance, car j’aime bien avoir le dernier mot et j’ai un esprit assez rationnel, le prêtre me répondait : « C’est les mystères de la Foi, mon enfant ! » Je finissais par me demander s’il n’allait pas se changer en grand méchant loup ! En plus, je commençais à voir les vieilles dames de la chorale comme des sorcières (que Dieu me pardonne !). Elles qui faisaient de leur mieux pour chanter le moins faux possible à la messe, voilà qu’elles se laissaient aller à commérer sur leur prochain dès qu’elles en étaient sorties. Surtout si ce prochain était arabe.

Alors, j’ai pris mes distances pour ne pas me faire dévorer comme le Petit Chaperon Rouge, en gardant au fond de moi une grande croyance pour Jésus et pour Dieu, qui pour moi étaient deux entités bien distinctes. Et surtout il était insensé pour moi qu’on n’arrive de rien pour retourner dans rien, ce qui était, selon moi, la logique de l’athéisme. Je n’arrivais pas à m’imaginer le néant. Pour moi, il n’était pas possible non plus que la vie ne vaille rien, ce qui serait la conclusion logique de ce qui précède. La vie avait forcément un sens, régie par une Force supérieure. Dorénavant, je disais que j’étais déiste (un mot que je venais d’apprendre en cours de philo et qui veut dire que l’on croit en Dieu sans religion ; il faut bien que la philo serve à quelque chose !) Vous me suivez toujours ?

Donc, j’ai découvert que les musulmans croyaient en Jésus mais que ce n’était pas le fils de Dieu mais un prophète. En plus ils croyaient aussi à tous les autres prophètes dont on m’avait parlé au caté : Moïse, Noé, Abraham, etc. Là c’était diiiiiingue ! En plus, Marie, la mère de Jésus était la femme la plus élevée des mondes !!! Non mais, ils ont copié sur les cathos ! Par contre, j’ai fait la connaissance d’un petit nouveau parmi les prophètes, dont on ne m’avait jamais parlé au caté : Mohammed. J’ai fini par comprendre qu’il s’agissait du Mahomet dont j’avais déjà vaguement entendu parler.

Donc, j’ai dû reprendre mes esprits : non mais je ne vais quand même pas me laisser avoir ! Alors je lis le Coran que je viens d’acheter. Vu que je l’ai trouvé incompréhensible quelques années plus tôt, c’est forcément là que je vais trouver la faille ! Mais là, je ne comprends pas : ça n’a rien à voir avec ce que j’ai lu il y a quelques années ! Ils ont changé le Coran ou quoi ? Eh bien non ! Après tout ce que je venais de découvrir sur l’Islam, je comprenais enfin ce que je lisais ! Et en plus je trouvais ça magnifique ! Le Coran n’avait pas changé. C’est mon cœur qui avait changé.

Il fallait que je me rende à l’évidence : je comprenais enfin Jésus, Dieu, le Coran. Et l’islam était la continuité de ce à quoi j’avais toujours cru.

Dans la foulée, je me suis donc convertie et ai dit un grand oui à mon mari.

Maintenant, je comprends mieux la sagesse de sa demande. Vous vous souvenez ? Lorsque mon mari m’a demandée en mariage. Déjà que c’est la croix et la bannière (ou le croissant de lune et la bannière, en l’occurrence) en matière d’éducation des enfants lorsqu’on a la même religion, je n’ose même pas imaginer ce que ce doit être si on n’a pas la même religion ! On doit prier pour que son fils ait un phimosis pour faire accepter la circoncision à son conjoint ou à sa conjointe. Si j’aime le pastis et que mon mari n’a pas le droit de boire, comment je fais pour les enfants ? Je mets de l’eau dans le pastis ? Enfin bref, ce doit être super compliqué. Donc je suis bien contente d’avoir la même religion que mon mari. Ça m’évite une grosse partie des soucis liés à l’éducation. La circoncision ne pose pas de problème et le pastis a été remplacé par du soda. Donc, un grand merci à mon mari !

L’ISLAM TEL QUE JE LE RESSENS

J’ai déjà entendu :