Je vais tout raconter… - Karima Brik - E-Book

Je vais tout raconter… E-Book

Karima Brik

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Beschreibung

"Je vais tout raconter… " dévoile le parcours de résilience et de détermination de Karima Brik face aux épreuves les plus ardues de la vie. Inspiré par la célèbre citation de Bob Marley, « Tu ne sais pas à quel point tu es fort jusqu’au jour où être fort devient la seule option », cet ouvrage explore la force intérieure nécessaire pour se relever et avancer. Il met en lumière la fragilité humaine, illustrant comment même les plus petites erreurs peuvent avoir des conséquences dévastatrices. Une lecture captivante qui éveille les esprits et inspire à surmonter l’adversité.

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Seitenzahl: 88

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Karima Brik

Je vais tout raconter…

© Lys Bleu Éditions – Karima Brik

ISBN : 979-10-422-6083-5

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Je suis la quatrième fille d’une fratrie de 6 sœurs. Pas de frère, nous étions la plus grande fierté de nos parents. J’étais le garde du corps de mes petites sœurs et la confidente de mes grandes sœurs. En fait, j’ai toujours eu ce rôle d’équilibre. J’ai eu ma période d’adolescence, mais j’ai toujours gardé les pieds sur terre.

Mon cher papa, je me souviens de nos dernières conversations avant le grand départ, me disait que j’étais un peu comme le garçon qu’il n’avait jamais eu. Je me souviens m’être agacée, car je lui disais que je ne ressemblais pas à un garçon, et lui il rigolait tout le temps.

Et puis quelques mois avant sa mort, il m’a dit que j’étais une jeune femme forte et que je n’abandonnais pas lorsque j’avais raison. Je me souviens, mon cher papa, de cette dernière phrase que tu me disais tout le temps : « Quand tu as raison, bats-toi pour ça ! »

Et puis tu es parti de ce monde le 4 mars 2001, à l’âge de 58 ans, laissant notre maman adorée et mes sœurs. J’ai eu tellement de mal à m’en remettre, je me souviens que tu es venu nous chercher, ma sœur et moi, à Tours très tôt le matin, car nous étions parties en Angleterre pour les vacances d’hiver, et que lorsque tu nous as récupérés, tu étais en forme et tout sourire. Nous avions pris le chemin du retour pour rentrer à Bourges, et juste 5 minutes avant l’accident, tu t’es arrêté dans cette boulangerie pour acheter des chaussons aux pommes, cette viennoiserie que tu aimais tant. Moussa, de ton prénom, tu as quitté ce monde parce que ce virage pas signalé, parce qu’on ne saura jamais… Je t’aime, mon papa adoré.

J’ai quitté Bourges en 2003, il fallait que je m’en aille, je viens régulièrement te voir à Bourges, car tu as toujours voulu rester près de tes filles. Ton amour pour l’Algérie et le projet d’y retourner pour les vacances d’été 2001 n’a pas abouti. Nous avons fait le choix de te garder près de nous en France. Toi et maman je vous remercie tellement pour ce que vous nous avez appris, vous êtes la meilleure version de ce qu’on peut avoir comme parent. On a essayé de vous faire honneur et surtout vous rendre fiers de nous. Je n’oublierai jamais ton humour…

J’ai choisi Toulouse, cette ville que j’ai toujours aimée. Je me souviens de ce jour où j’attendais le bus route de Narbonne un matin de 2003, une personne est venue vers moi, c’était ce chirurgien, ce grand docteur qui nous avait sauvé la vie ce matin d’accident.

Il s’est approché de moi, il m’a demandé comment j’allais, je me suis mise à pleurer et puis il m’a pris dans ses bras et je lui ai demandé pourquoi il était ici. Il m’a dit qu’il était venu pour des rendez-vous professionnels. Je n’en revenais pas et là j’ai compris que tu étais avec moi papa, que tu m’as aidé à choisir cette ville de Toulouse et que c’était ici que j’allais réussir. Et puis il n’y avait plus de bus, alors j’ai appelé Jérôme, un bon ami et collègue de boulot pour qu’il vienne me chercher.

L’un de mes meilleurs amis avait signé en Angleterre pour intégrer l’équipe de rugby. Sincèrement, j’y connaissais rien à ce sport. Ici à Toulouse c’est une institution, mais moi je ne m’intéressais pas à ça… Tu es toujours resté mon meilleur ami Raoul, toujours là, lorsque je t’appelle tu réponds toujours présent. Le fait d’être parti en Angleterre fait qu’on s’est perdu un peu de vue, mais on pourra toujours compter l’un sur l’autre.

Et puis toi, Jérôme, l’homme le plus gentil de la planète, la personne la plus patiente que j’ai rencontrée. Tu es né avec une tache de naissance sur le visage, cet angiome qui n’a jamais été une barrière pour moi ni pour tes enfants. Noah te disait souvent et même encore à ce jour qu’il aurait tellement voulu avoir la même tache, car tu es comme un personnage MARVEL, tu es unique, son héros.

Tu es arrivé dans ma vie au moment où je pouvais me perdre. Nous avons toujours eu de longue conversation sur nos convictions… J’ai appris à t’aimer et tu es devenu le père de nos deux enfants Yasmine et Noah. Yasmine est le prénom que ma maman a choisi pour notre fille, tu as adoré et nous lui avons fait cet honneur. Noah c’est toi qui l’as choisi, c’est un joli prénom et je pense que tu avais tes raisons et j’ai respecté ce choix.

Ma chère maman, la femme la plus forte que je connais dans ce bas monde. Ma guerrière, celle qui s’est toujours battue pour ses filles. La mama marocaine qui a des filles franco-algériennes et marocaines, et qui n’a jamais fait attention à tous ces obstacles. Une femme forte qui s’en remet toujours à Dieu pour ses épreuves… Tu es grand-mère de 11 petits-enfants. Comme tu dis toujours, c’est ta plus grande fierté que le deuxième petit-fils porte le prénom de notre cher papa, Moussa.

Toi

Toi, Jérôme, parce que tu t’appelles Jérôme !

Cela ne changera rien à notre comportement, notre vie, car nous avons la même façon de penser et que nous sommes toujours ensemble. Nous essayons toujours d’entretenir notre bonheur, bien sûr il y a des désaccords, mais le respect a toujours été notre force.

Notre première rencontre dans ce restaurant, car nous étions collègues de boulot, et que nous avions de l’ambition pour payer nos études, nous étions là. Toi, Jérôme, ton papa venait de décéder et tu étais dans un chagrin immense que tu n’avais plus de force pour te nourrir correctement et puis ta sœur voulait absolument vendre la maison de tes parents, même si toi tu n’as jamais voulu, tu as toujours respecté la hiérarchie fraternelle et tu as signé cet acte de vente. Nous étions tous là tes collègues, nous avons passé les meilleures années de rigolade dans ce restaurant. On ne t’a pas fait oublier tes parents, mais on t’a aidé à te réconcilier avec la vie. Et puis en 2006, tu quittes ce restaurant pour aller travailler ailleurs, car pour toi il était temps de te reprendre en main. Tu arrives dans cette grande entreprise, et tu vas apprendre énormément de choses, mais ce qui va marquer ton passage c’est cette rencontre avec Pierre.

Ce monsieur travaillait pour un grand groupe qui intervenait également dans l’entreprise dans laquelle tu travaillais. Il était proche de la retraite et il est devenu ton mentor. Il t’a même proposé de reprendre son poste dès qu’il partirait à la retraite. Pour cela, il t’a formé à tout, t’a expliqué toutes les ficelles de son métier.

Et puis est arrivé le moment où tu devais reprendre le flambeau, mais ton directeur Jérôme n’a pas voulu te laisser partir, Pierre ne serait jamais parti à la retraite s’il n’était pas sûr que tu reprennes son poste… Pierre est décédé quelque temps après et pour toi cela a été de trop. Tu décides alors de te mettre à ton compte en ouvrant une petite auto-entreprise très vite devenue EIRL en 2019. Tu es une personne serviable, conciliante et Pierre t’avait tellement aidé à trouver un sens à ta vie. Dans cette petite auto-entreprise, tu as investi toutes tes économies. Une grande partie de la vente de la maison avait contribué à développer ton portefeuille client. Ton travail te plaisait énormément et tu étais accompli.

La naissance de ta fille en 2009, Yasmine t’a rendu tellement fier. Toi qui passais ton temps à lui lire des histoires, à jouer à la poupée et je me souviendrai toute ma vie de la première coiffure que tu lui as faite, elle m’avait interdit d’y toucher.

En 2015, ton fils naît, Noah. Il t’a rendu fier pour la deuxième fois. Tu lui as fait découvrir le foot, les voitures, il y en avait partout. On avait pas le droit de déplacer les voitures. Nous sommes tellement fières de nos enfants. Ils ont toujours été très respectueux des autres.

2020

Cette année est l’année du départ.

Yasmine va faire son entrée au collège, on habite Toulouse et je voulais tellement lui éviter de prendre les transports en commun pour se rendre au collège. Je la voyais encore petite et tellement insouciante que j’avais peur qu’on lui fasse du mal. Et puis nous voulions acheter une maison, devenir propriétaires dès que j’obtiendrai mon diplôme de Master dans un domaine qui comptait beaucoup pour mes projets professionnels et que toi tu sortirais le bilan de ta troisième année en EIRL. Pour acheter un bien, il faut des garanties, il faut au moins présenter 3 bilans à son banquier pour prouver que l’activité de l’entreprise augmente. Alors on nous a fait la proposition de venir s’installer sur Nailloux dans une maison que nous pourrions peut-être plus tard acheter. C’est comme cela que cette maison nous a été présentée. Après tout, pourquoi pas ? Nous voulions acheter à proximité des écoles et collèges et cette maison était parfaitement bien placée. À environ 200 mètres du collège et très proche de l’école élémentaire, dans un joli lotissement comportant 34 pavillons. Nos enfants n’auraient pas eu de mal à se faire des copains. C’était l’endroit parfait !