Kumari Kandam La légende du continent oublié - Nathalie Antien - E-Book

Kumari Kandam La légende du continent oublié E-Book

Nathalie Antien

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Beschreibung

Découvrant l'existence d'un continent perdu au large de l'Inde, deux adolescents et leur ami pêcheur s'embarquent pour une odyssée incroyable, à la recherche de cette civilisation oubliée. Un voyage hors du temps parsemé d'embûches attend les trois aventuriers, au sein d'un monde imaginaire peuplé de créatures fantasy. Le jeune lecteur n'est pas au bout de ses surprises! A lire dès 8 ans.

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Seitenzahl: 147

Veröffentlichungsjahr: 2025

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A Emma, ma petite lectrice adorée,

« La magie des livres est une drogue, un sortilège, une échappatoire, aussi puissante, aussi envoûtante que le Pays imaginaire de Peter Pan. »

Tatiana de Rosnay

Sommaire

Prologue

Chapitre 1: Le secret de Thevan

Chapitre 2: L’appel du large

Chapitre 3: Le Kahdal

Chapitre 4: Lira

Chapitre 5: Les abysses

Chapitre 6: Le cœur de Kumari

Chapitre 7: Les ténèbres

Chapitre 8: Le duel des sorciers

Chapitre 9: La bataille des limbes

Chapitre 10: La seconde naissance

Epilogue

Prologue

Au beau milieu des ruines de la cité, le mage blanc, vêtu de sa longue tunique ample et vaporeuse, erre comme une âme perdue. Le désespoir se lit sur son visage. Il voudrait pouvoir se réjouir de la présence de l’astre divin qui irradie les pierres usées par les embruns ininterrompus et les assauts répétés des vagues furieuses. Seulement, il n’y parvient pas et son cœur se serre. Il contemple avec tristesse ce qu’il reste d’un passé à jamais disparu. Impuissant, il ne peut que constater l’immense désastre. Le peuple a fui ce lieu maudit et n’y reviendra probablement jamais. Désormais, il est le seul survivant de cette civilisation autrefois si florissante. Un goût amer se répand dans sa gorge trop sèche. Tandis que les violentes bourrasques lui emmêlent ses cheveux grisonnants, le sorcier ne s’avoue pas pour autant vaincu. Péniblement, il redresse son corps meurtri et tend les bras vers les cieux ténébreux. S’il lui faut perdre son âme, alors il est prêt, du moment que ses prières silencieuses puissent être entendues quelque part, ailleurs que dans ce lieu réduit à néant. Ses lèvres de vieillard murmurent alors des incantations inaudibles destinées à des divinités mystérieuses. La force du vent le fait tanguer comme une embarcation à la dérive, en prise à la houle furieuse des éléments déchainés. L’espace de quelques secondes, il lui semble percevoir un semblant d’accalmie. Mais c’est peine perdue. La tempête redouble d’intensité et le fait de nouveau vaciller. L’homme courbe alors l’échine, pose un genou à terre tout en maintenant ses bras ouverts. Il se soumet. Il est vaincu. Qui viendra le sauver désormais ? Qui pourra déjouer ce destin funeste et incontrôlable ? Sans y être invitée, une brume grisâtre se lève brusquement et le recouvre comme un linceul. Son corps ne tarde pas à disparaître, englouti par les tentacules vaporeux des écumes qui investissent les lieux. Cruellement, inévitablement, le temps se fige, pour l’éternité…

Chapitre 1

Le secret de Thevan

Dans un petit village côtier du sud de l’Inde, à quelques kilomètres de Pondichéry, le soleil se lève lentement sur l’horizon et illumine de ses douces teintes orangées les vagues qui semblent danser le long du littoral. Sentho, un jeune adolescent tamoul aux cheveux bruns ébouriffés et aux yeux pétillants de curiosité, se tient debout sur la plage. Les pieds enfoncés dans le sable déjà chaud, il contemple le va-et-vient incessant de la mer. Le golfe du Bengale s’offre à lui sans que rien ne vienne obstruer son horizon. C’est un spectacle qu’il ne manquerait pour rien au monde. L’adolescent est fasciné par l’océan, cette étendue d’eau infinie qui semble murmurer des secrets oubliés.

— Tu es bien matinal, mon garçon, lui fait remarquer un pêcheur depuis la jetée.

Le jeune garçon se retourne et agite la main en direction du vieil homme dont le corps plie sous le poids de son matériel de pêche.

— Bonjour, Altaf ! s’écrie le garçon depuis la plage. Tu pars tôt, toi aussi !

— Le poisson ne mord qu’à l’hameçon des lève-tôt !

Sentho réprime un sourire. Le vieil homme mérite bien son nom, qui signifie « gentillesse » en tamoul. Le garçon soupire. Il en est tout autrement pour lui. Santhamilh est le prénom que lui ont donné ses parents à sa naissance. Un véritable boulet à traîner chaque jour. Le garçon déteste ce prénom ridicule qui veut dire « pure amour ». Il aurait tellement aimé s’appeler Semmal, « le meilleur », ou encore Maran, « le brave ». Lorsqu’il a tenté à plusieurs reprises de poser la question à sa mère, elle est restée très évasive sur le sujet. Aujourd’hui, alors qu’il vient d’avoir 10 ans, il comprend surtout qu’il est le fruit d’un amour perdu depuis que son père est parti en mer sans jamais en revenir. Ses amis l’appellent toujours par un diminutif : Sentho. Cela limite le désastre.

— Salut, mec !

Magilan, son meilleur ami, vient à sa rencontre. Lui aussi a pris l’habitude de se lever tôt. La chaleur est encore à peu près supportable à cette heure. Les deux amis échangent quelques mots avant de se séparer. Chacun rejoint ses tâches respectives. Sentho doit prêter main forte à son grand-père ce matin. Il se fait vieux et les forces lui manquent. L’adolescent n’est pas particulièrement musclé mais c’est un solide gaillard qui peut remuer des montagnes s’il le veut…Enfin façon de parler.

Le vieil homme habite dans l’arrière-pays. A la mort de sa femme, il a refusé de retourner en mer, a vendu sa cabane de pêcheur et s’est réfugié dans sa bicoque délabrée. Sentho ne parvient toujours pas à comprendre son choix mais il a beaucoup d’affection pour ce vieillard grincheux au cœur tendre et ne voudrait en aucun cas le contredire. Le garçon emprunte une petite route de campagne sinueuse. Pied nu, son sac élimé jeté sur son épaule, il avance courageusement. Le toit de la barraque du grand-père est bientôt en vue. Il doit l’attendre de pied ferme. Pour Thevan, son grand-père, l’heure c’est l’heure. Comme il dit si souvent, avant l’heure, ce n’est pas l’heure, après l’heure ce n’est plus l’heure.

— Te voilà enfin, grogne le vieil homme en observant son petit-fils depuis sa terrasse.

— Je ne suis pas en retard ! proteste Sentho.

— Mouais…Cette jeunesse, marmonne son aïeul dans sa barbe grisonnante.

Le jeune garçon se fait la réflexion que son grand-père maternel ne porte pas vraiment bien son prénom lui non plus. Thevan signifie « pieux » en tamoul et le garçon ne l’a jamais vu prier une seule fois. Il ne va que très rarement se recueillir sur la tombe de sa défunte épouse et il met les pieds au temple quand ça lui chante. Autrement dit, très rarement. Thevan ne quitte pratiquement pas sa maison, qu’il considère comme un havre de paix. Il répète souvent qu’il s’y sent en sécurité, loin de l’agitation et du bruit.

— Tu as fait un détour par la plage, toi !

Thevan désigne du menton les jambes ensablées de son petit-fils. Sentho ne dit rien. C’est une telle évidence.

— Allez, viens par-là, mon garçon, en l’attirant contre lui.

Tous deux sont très complices. Inévitablement, son aïeul remplace le père disparu en mer. Après une courte mais chaleureuse étreinte, l’homme lui fait signe de le suivre dans la maison.

— Entre ! Je t’offre quelque chose à boire ?

Sentho meurt littéralement de soif. L’embrun salé lui picote encore la langue et lui assèche les lèvres. Le sable collé à ses jambes le gratte. Il ne dirait pas non à un grand verre d’eau bien fraîche.

— Tiens !

Son grand-père lui tend un verre rempli à raz-bord. Sentho le vide d’un trait. L’eau coule dans sa gorge et lui fait du bien. Il repose le verre sur la table et cligne des yeux pour mieux distinguer la pièce plongée dans la pénombre. Par ici, la chaleur omniprésente contraint à vivre plus ou moins dans l’obscurité. Les volets sont pratiquement toujours fermés, obstruant ainsi les fenêtres et garantissant une protection contre les attaques répétées de l’astre de feu.

— Tu as encore tout changé de place, fait remarquer l’adolescent.

— Oui.

— Tu vas encore de briser le dos, reproche le garçon.

— Il n’y a plus rien à briser !

Son petit-fils sourit. Son grand-père est peut-être vieux mais il n’a pas oublié d’être malin. Sentho voit bien ce qu’il cherche à faire : se faire plaindre.

— Ne dis pas de bêtises, Baba ! Tu es un jeune homme !

Tous deux partent dans un éclat de rire. Ce sont des moments intenses comme ceux-là que le jeune garçon vient chercher dans cette vieille bâtisse.

— J’aime bien quand tu m’appelles Baba, avoue le vieil homme.

Le jeune garçon sourit. L’homme sans âge au visage buriné et aux traits marqués par une vie de labeur mérite bien ce surnom. Baba signifie père ou grand-père en indien. Pour Sentho, il est les deux à la fois.

— Et si on allait un peu dehors pour voir ce qui nous attend ce matin ?

Baba n’attend pas de réponse. Il est déjà sur le pas de la porte. Après un dernier coup d’œil à la salle à manger en désordre, son petit-fils lui emboîte le pas.

— Ensuite, je t’aiderai à finir ton rangement ! promet-il.

Le jardin qui entoure la longue bâtisse est assez surprenant. Au nord, le terrain est en friche. C’est un enchevêtrement de ronces et d’herbes folles qui se livrent bataille. Au centre, trône un amoncellement de vieilles pierres, vestiges d’un mur d’enceinte jamais achevé. Par ailleurs, au sud, dissimulée par un joli muret peint en blanc, une multitude de plantes exotiques et d’arbustes colorés explosent en corolle, encerclant un bassin bien entretenu aux couleurs limpides.

Le jour et la nuit, pense le jeune garçon.

— C’est tout toi, ça ! confie-t-il à son grand-père.

— Quoi, ça ?

— Ben, tout ça ! Le jardin ! La maison ! Un côté pile, un côté face !

— Nul n’est parfait…

Sentho soupire. Il pose une main sur l’épaule de son grand-père et lui lance un clin d’œil complice.

— On a fait du beau boulot, toi et moi !

— Moi, surtout !

— Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre !

Le vieil homme se met à glousser. De toute évidence, il est fier de sa blague. Sentho s’éloigne un peu pour rejoindre l’autre côté du jardin.

Ça ne peut pas rester comme ça ! Il faut faire quelque chose ! se dit-il.

Le garçon laisse son grand-père à son jardin floral et va chercher des outils dans la remise. Muni d’une pioche, d’une pelle et d’une brouette, il s’engage sur le terrain rocailleux parsemé de chardons et de mauvaises herbes en tout genre.

— A nous deux, sale petite vermine !

Pendant plusieurs heures, le jeune garçon pioche, bèche, gratte et retourne la terre aride afin d’en extraire toutes les plantes nuisibles. Lorsqu’il décide enfin de se poser un peu, il s’aperçoit que le soleil est presque à la verticale dans le ciel. L’adolescent transpire abondamment. Il a une soif de pendu.

— Baba, j’arrête pour aujourd’hui !

Après avoir méticuleusement rangé les outils de jardin à leur place, le garçon entre dans la maison. Il trouve son grand-père assis dans son fauteuil préféré. Le calme absolu règne à l’intérieur de la vieille bâtisse. Les meubles n’ont pas bougé de place et des tas de vêtements trônent misérablement sur le dossier de presque toutes les chaises. Sentho remarque une pile de documents éparpillés sur le canapé élimé.

— C’est quoi, Baba, tout ça ?

Le garçon désigne les papiers éparpillés un peu partout dans la pièce.

— Tu as perdu quelque chose ?

— Absolument pas ! Qu’est-ce que tu vas t’imaginer ? Je ne suis pas encore devenu un vieillard sénile !

Sentho soupire. Son grand-père devient de plus en plus grincheux avec l’âge. Il prend la mouche pour un rien. Après tout, c’était une simple question de curiosité. Le garçon décide de s’approcher pour y voir d’un peu plus près. Les documents en question ne semblent pas dater d’hier. Ils sont tous jaunis par le temps. Il se saisit d’une des feuilles et constate que des caractères ont été à demi effacés. Des sortes de parchemins remplis de figures géométriques et de symboles mystérieux jonchent le sol. Sentho n’ose pas trop poser de questions. Il a peur des représailles. Baba est un être adorable mais quand il est bougon, il peut devenir rapidement très pénible, voire insupportable.

Le garçon s’éloigne du canapé pour se rendre à la cuisine. Il a très soif. Malencontreusement, alors qu’il s’apprête à franchir le seuil de la salle à manger, son pied heurte un objet qui aussitôt se met à rouler en direction du vestibule. Baba perçoit le craquement et se redresse.

— Qu’as-tu fait ? grogne-t-il.

— Rien, je t’assure.

— Regarde où tu mets les pieds, mon garçon !

L’objet en question vient d’atterrir dans un recoin sombre de la pièce. En voulant le saisir, il se rend compte que ce n’est pas n’importe quel objet. Son grand-père l’observe du coin de l’œil. Il n’a rien loupé de son manège.

— C’est un parchemin, explique-t-il d’une voix rauque.

Sentho fixe son grand-père. Il voudrait parler mais aucun son ne parvient à sortir de sa gorge.

— Viens t’asseoir ici, s’il te plait. Je vais t’expliquer.

Le petit-fils rejoint donc le vieil homme et s’installe à côté de lui.

L’homme se racle bruyamment la gorge avant de poursuivre.

— Ce parchemin raconte l’histoire de Kumari Kandam.

— Kuma quoi ?

— Kumari Kandam, le royaume englouti !

L’adolescent commence à s’agiter dans tous les sens. Un royaume disparu ? Un parchemin qui raconte son histoire ? Qu’est-ce que Baba est en train de lui raconter ? Une histoire à dormir debout ?

— Mon garçon, je te parle de la légende du continent oublié !

Bouche-bée, Sentho le dévisage avec des yeux exorbités. Il n’en croit pas ses oreilles. Son grand-père a chaussé ses lunettes en demi-lune et commence à lire un extrait du parchemin en question. Il ne comprend pas tout mais ce dont il est certain c’est que les mots qu’il prononce décrivent un royaume mythique englouti quelque part dans l’océan. Le manuscrit fait mention d’un trésor inestimable enfoui à jamais dans les profondeurs des abysses.

— D’où tiens-tu toutes ces informations ?

— Je m’y intéresse depuis toujours. Mon père, ton arrière-grand-père donc, a bourlingué les mers toute sa vie durant, dans l’espoir de trouver ce continent perdu. Il disait qu’un marin avait accosté un jour à Pondichéry en répandant la nouvelle. Il affirmait avoir retrouvé le fameux royaume disparu.

— Tu ne m’en as jamais parlé !

— Tu ne m’as jamais rien demandé !

— Pas faux, admet le garçon.

Il se gratte la tête tout en réfléchissant.

— Mais pourquoi cette histoire refait-elle surface maintenant ?

Le vieil homme est embarrassé. Il ne sait pas trop pourquoi mais l’envie lui a pris de remuer le passé et d’ouvrir de vieux cartons poussiéreux. La légende du continent oublié était restée dans un coin de sa tête et en consultant certains papiers, tout lui était revenu. Pendant que son petit-fils défrichait le jardin, il tentait de mettre de l’ordre dans tout ça.

L’adolescent sent son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine. Il caresse doucement le parchemin que tient encore Baba. Il éprouve l’étrange sensation d’avoir fait une découverte prodigieuse. Alors que ses yeux parcourent les lignes de lettres et de symboles inconnus, Sentho ressent un appel mystérieux. Une connexion profonde se crée avec cet endroit perdu, comme si l’océan lui-même l’attirait dans le tumulte de ses flots.

— Baba ! Il me faut trouver Kumari Kandam !

Surpris, le vieil homme lâche le parchemin qui tombe et roule sous le buffet tout proche.

— Tu sais, gamin, il te faudra certainement plus d’une vie pour le trouver, murmure-t-il à l’oreille de son petit-fils.

Chapitre 2

L’appel du large

Le soleil brille haut dans le ciel, projetant des éclats dorés sur le petit village côtier où le jeune garçon marche d’un pas décidé. Ses cheveux bruns flottent légèrement au gré du vent chaud, et son cœur bat la chamade à l’idée de l’aventure qui l’attend. Il vient de quitter son grand-père, un homme sage dont les histoires résonnent encore dans son esprit. La légende de Kumari Kandam, le continent oublié, l’obsède.

— Je dois en savoir plus, murmure-t-il pour lui-même, tandis qu’il traverse les ruelles pavées, bordées de maisons aux volets colorés.

Les odeurs de sel et de poisson frais flottent dans l’air, rappelant à l’adolescent les récits de trésors enfouis et de mystères marins. Il décide de ne pas se rendre directement au port, mais plutôt d’aller voir Nithya, sa meilleure amie. Ils ont partagé tant de souvenirs d’enfance, des rires aux larmes, et il sait qu’elle sera la complice idéale pour cette quête. En arrivant devant sa maison, il frappe à la porte.

— Bonjour, Sentho ! s’exclame la mère de Nithya en ouvrant, un sourire chaleureux sur son visage. Nithya est déjà partie à la plage.

— Merci ! répond le garçon, un peu déçu. Il se dit qu’elle doit être en train de profiter du doux bruit des vagues.

En marchant vers la plage, il croise Altaf, le vieux pêcheur. Ce dernier, avec ses mains calleuses et son visage buriné par le soleil, semble de bonne humeur.

— Tiens, Sentho ! Regarde mes prises du jour ! dit-il en montrant ses filets débordant de poissons scintillants. Un sourire malicieux se dessine sur ses lèvres.

— Bravo, Altaf ! Tu as encore fait des merveilles ! répond Sentho, admiratif.

Enfin, il atteint la plage, où le sable doré s’étend à perte de vue. Nithya est là, assise sur un rocher, ses longs cheveux bruns flottant au vent, ses grands yeux vert amande scrutant l’horizon. Elle se retourne en entendant les pas de son ami.

— Sentho ! s’écrie-t-elle. Qu’est-ce qui t’amène ici ?

Sans détour, le garçon lui annonce :

— Je pars à l’aventure, Nithya. J’ai découvert un parchemin chez mon grand-père, des cartes maritimes et des plans d’un continent perdu. Il se nomme Kumari Kandam.

Les yeux de Nithya s’illuminent.