L'âme est conscience - Fabienne Vannucci-Moraly - E-Book

L'âme est conscience E-Book

Fabienne Vannucci-Moraly

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Beschreibung

Sous forme de journal, l'auteure nous invite à regarder à l'intérieur de nous et à parcourir le plus grand des voyages : L'exploration de notre être. Les trois questions existentielles sont posées : Qui suis-je ? D'où venons-nous ? Quel est le sens de notre vie ? Quinze ans de quête personnelle sont alors partagés... Nous la suivons dans ses pérégrinations qui l'ont emmenée à faire une méditation chamanique dans le désert marocain, à se former aux arts énergétiques chinois auprès de maîtres chinois et comprendre la voie ésotérique la plus ancienne de Chine, la Tao ; à pratiquer et à enseigner la méditation et le QI gong, à vivre des états modifiés de conscience dans les Caraïbes et l'ouest de la France ; à lever le voile de l'arbre de la Kabbale... Ses investigations, ses introspections et ses expériences personnelles nous embarquent dans le mystère de notre conscience. Il est question d'aller à la recherche de notre véritable identité, de définir ce qu'est "être humain", de dénouer les concepts du Temps, d'Infini, de notre Âme, de la Mort, d'Incarnation, de déchiffrer les États Modifiés de Conscience, les Psychédéliques, le Rêve, le Chamanisme... Ses révélations, complétées par des pratiques méditatives, nous font sortir de l'aliénation de notre monde matériel pour nous faire entrer dans le monde sacré.

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Seitenzahl: 453

Veröffentlichungsjahr: 2022

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TABLE DES MATIÈRES

Introduction

QUI SOMMES-NOUS ET D’OÙ VENONS-NOUS ?

J1 lundi 16 mars 2020, 20 h 00

Nous sommes en guerre

J2 mardi 17 mars

De la synergie essence/existence

Première pratique méditative - Méditation du souffle et de cohérence cardiaque

J3 mercredi 18 mars

La Méditation du guerrier - Une quête de vision chamanique

J4 jeudi 19 mars

Remontons le fil d’Ariane de l’histoire de notre humanité

J5 vendredi 20 mars

Le Temps : Et si notre futur modifiait notre présent ?

J6 samedi 21 mars

Comment appréhender

l’Infini

par notre dimension

finie

 ?

Deuxième pratique méditative - Méditation de reconnexion à soi

J7 dimanche 22 mars

Des atomistes de notre Antiquité au Tao et à la Physique Quantique

J8 lundi 23 mars

L’humain est un être vibratoire quantique

Troisième pratique méditative - Méditation de la rose ou de la vacuité

J9 mardi 24 mars

De l’Introspection : Pressentir la Source

Quatrième pratique méditative - Lecture méditative d’extraits du Tao Te king et de la Kabbale hébraïque

J10 mercredi 25 mars

La Trilogie de la Lumière et l’approche matricielle

Cinquième pratique méditative - Méditation d’auto-guérison chamanique

J11 jeudi 26 mars

Notre réalité est holographique

J12 vendredi 27 mars

Perte de l’Information, la Source est voilée

J13 samedi 28 mars

À la recherche de notre identité

J14 dimanche 29 mars

Les masques de notre personnalité

J15 lundi 30 mars

La théorie des 6 programmes créationnels

J16 mardi 31 mars

Ce que nous dévoilent l’épigénétique et l’embryogenèse

J17 mercredi 1

er

avril

Définir la conscience

J18 jeudi 2 avril

Processus d’intégration de soi

J19 vendredi 3 avril

Processus d’incarnation de la conscience Questions sur la mort et la naissance, « La vie avant et après… »

J20 samedi 4 avril

Expérience psychédélique dans une île des Caraïbes

J21 dimanche 5 avril

La conscience et les plantes hallucinogènes Peut-on définir la réalité et la vérité ?

J22 lundi 6 avril

Le troisième œil, la glande pinéale et la DMT : La molécule de l’esprit ou… de Dieu

Sixième pratique méditative - Méditation d’activation de la glande pinéale et de connexion au champ quantique

J23 mardi 7 avril

De la conscience de la Nature à une consommation responsable

J24 mercredi 8 avril

Un état d’âme, pur moment d’éternité et d’éveil !

J25 jeudi 9 avril

Les quatre états de consciences

J26 vendredi 10 avril

Le rêve, un merveilleux outil d’éveil

J27 samedi 11 avril

Le Rêve lucide et les États Modifiés de Conscience

J28 dimanche 12 avril

Expérience d’État Modifié de Conscience sur la dune du Pila

J29 lundi 13 avril

« Rencontrer Dieu »

30 mardi 14 avril

Première introspection sur la mort et la vie

J31 mercredi 15 avril

Deuxième introspection sur la mort et la vie

Septième Pratique méditative - Méditation du P’owa à l’intention d’un défunt

J32 jeudi 16 avril

Adieu mamie Lysiane

J33 vendredi 17 avril

De la Transmission

J34 samedi 18 avril

Le serpent, la danse et l’art en général…

J 35 dimanche 19 avril

De l’équanimité

J36 lundi 20 avril

L’humain est un être culturel mutant : La spirale dynamique

J37 mardi 21 avril

Le cercle vertueux de la supraconscience

Le cercle vertueux de la supraconscience - 

Une approche systémique d’être au monde

J38 mercredi 22 avril

Mettre en pratique le cercle vertueux de la Supra-conscience

Questionnaire de mise en pratique de la supra-conscience

OÙ ALLONS-NOUS ?

J39 jeudi 23 avril

Changeons pour de nouveaux paradigmes car notre « futur est notre présent »

J40 vendredi 24 avril

Nature

ET

Sciences - Le nouveau défi écologique

J41 samedi 25 avril

Élever sa conscience à la souffrance animale

J42 dimanche 26 avril

De la Politique

J43 lundi 27 avril

Politique

ET

Environnement / Climat / Crise énergétique

J44 mardi 28 avril

Politique

ET

Économie : Mondialisation

ET

Économie de nation

J45 mercredi 29 avril

Politique de l’Immigration : La diversité dans l’unité

J46 jeudi 30 avril

L’économie matérielle

ET

immatérielle : Vers une économie de la connaissance

J47 vendredi 1

er

mai

L’Ikigaï, une philosophie japonaise sur le sens de la vie. Travail

ET

Jeu

J48 samedi 2 mai

Pour une nouvelle Éducation

J49 dimanche 3 mai

Intelligence artificielle

ET

Humanité supra-consciente

J50 lundi 4 mai

CONCLUSION

NOTES

DÉFINITIONS

RESSOURCES LITTÉRAIRES

REMERCIEMENTS

Les schémas sont disponibles sur le site internet de l’auteur www.fabiennevannuccimoraly.com

INTRODUCTION

« La vie est un mystère qu’il faut vivre et non un problème à résoudre » Gandhi

« Le hasard, c’est Dieu qui se promène incognito » Albert Einstein

Je suis une vieille âme.

J’ai vécu quinze milliards d’années et pourtant je me sens si jeune…

Ai-je été danseuse dans un harem ? Prêtresse au Moyen Orient ? Femme colonisatrice dans une ferme africaine ? Geisha au Japon ? Chaman d’Amérique ? Sorcière brûlée sur le bûcher ? Elles m’habitent toutes …

Je ne suis de nulle part et de partout à la fois. Ma citoyenneté est la Terre, non une Nation.

Comment l’idée de l’infini peut-elle être contenue dans ma dimension finie ?

Pascal s’interrogeait avant moi et bien d’autres encore.

Pourquoi au plus profond de moi, je ressens ce quelque chose de bien plus grand qui me dépasse et me transcende ?

Existe-t-il d’autres dimensions que notre corps physique n’a pas ou plus accès ?

D’où venons-nous ? Qui sommes-nous ?

Les réponses peuvent-elles être du domaine des sciences, de la spiritualité ou des deux ?

Tout est possible. Aujourd’hui, nous avons une certaine compréhension de notre monde grâce aux lois physiques mais arriverons-nous un jour à connaître le code de ces lois physiques, autrement dit, ce qui les a établies au départ ?

L’insoutenable obsession de notre finitude liée au concept d’espace-temps nous tend sans cesse vers l’idée souveraine d’un Infini et de l’Éternité.

Sa manifestation est un espace silencieux de paix dans lequel j’aime me plonger et où je me sens en sécurité, loin de cette agitation qui règne sur notre monde. Pourquoi un souvenir me hante sans cesse, celui du féminin sacré d’un temps révolu, celui d’une ère matriarcale ?

Qui suis-je vraiment ?

La réponse, je l’ai trouvée en moi, d’abord dans mon ventre, puis dans mon cœur et enfin dans mon cerveau qui m’a donné à voir mon âme.

Trois centres que j’ai visités dans un inconfort toujours plus grand à chaque fois que j’avançais dans ce sentier tortueux de mon paysage intérieur, dans cette descente aux enfers de mon corps et de mes émotions.

Ce corps si refoulé, si défendu auquel il a fallu me reconnecter pour retrouver les portes de la perception du divin en moi. Ce temple de connaissance qui amène à la vérité et qui est sacré.

La vérité n’est pas à l’extérieur mais à l’intérieur de chacun d’entre nous. Nous avons tous et toutes une histoire qui nous est propre, un vécu qui fait que nous sommes ce que nous sommes devenus, et rien, à part un retour aux sources de l’innocence, ne pourra donner une réponse satisfaisante à cette éternelle question existentielle.

Qu’est-ce que la réalité ?

Un ami philosophe m’a souvent répétée « la réalité n’existe que par toi et pour toi-même. »

Mon mental l’avait intégré mais pas mon corps, et encore moins mon cœur qui refusait de s’ouvrir de peur de souffrir à nouveau. Aller à la rencontre de soi et de sa réalité peut-être si effrayant ! Nos ombres suscitent tellement de peurs…

Mon Dieu ! Quelle armure et quels masques j’ai portés depuis mon enfance !!!

Je voulais me protéger pour ne plus souffrir de l’idée de me croire indigne de l’amour de mes parents. Fausse réalité, mais vrai souvenir émotionnel bien enfoui dans mes entrailles !

Et puis cette jeunesse jonchée d’humiliations apparemment insignifiantes mais traumatisantes qui a forgé en moi une volonté de fer et de faire. J’ai fabriqué la croyance qu’une gentillesse décuplée m’attirerait l’amour des autres. Je devais à tout prix plaire pour ne pas être rejetée… Panser mon cœur pour ne plus rien ressentir, se cacher pour ne plus être vulnérable de peur d’être encore atteinte.

Je suis athée, et pourtant en quête depuis quinze ans. Je vais d’expérimentations en apprentissages pour étancher ma soif de savoir.

« Savoir » me hantait. Et maintenant j’ai compris, selon la langue des oiseaux* des alchimistes, que « savoir » signifie « voir… ça ». Il s’agit davantage d’une quête de vision que d’un savoir intellectuel.

Mais, comme si mes expériences n’étaient pas suffisamment convaincantes, j’ai un besoin viscéral de rencontrer la pensée des philosophes, ou de trouver comment la science explique les phénomènes surréalistes et mystiques et surtout ceux que j’ai vécus.

Participer à faire comprendre ce qu’est la conscience est mon chemin. J’ai besoin de transmettre et souvent les mots me font défaut. Comment parler de l’indicible ? Alors le fait de m’appuyer sur des hommes et des femmes reconnues dans différents domaines, permet une certaine légitimité à mes expériences. Et lorsque je constate que leurs recherches confirment ma réalité, alors cela consolide ma vérité.

J’ai toujours su et senti qu’il y avait autre chose, un ailleurs.

Cela a toujours été une évidence pour moi (les vies dansent en moi…). Il est question du sens de ma vie, de ma mission. Il faut que je l’explique. La transmission se fait par nos actes au quotidien, par ce que nous donnons à voir, et par le partage d’expériences, mais aussi par l’art et le langage, et pour cela j’ai besoin d’arguments solides pour tenter de dire l’indicible.

Mon questionnement m’a donc amené à effectuer des recherches, aussi bien du côté du monde scientifique que du côté des sagesses anciennes. Au fur et à mesure de mon cheminement, je constate sans cesse que ce qu’elles avaient décelé se recoupe avec les découvertes scientifiques. Elles avaient discerné la réalité par l’expérimentation d’états altérés de conscience et par leur grande intuition.

Je vous propose de découvrir ce que certaines d’entre elles nous disent au sujet de la réalité de notre existence et de notre Univers. Leurs propos ont toujours fait écho en moi et j’espère qu’il en sera de même pour vous.

Nous traînons tous derrière nous, des casseroles de souffrance. Nous les entendons régulièrement mais nous restons sourds à leurs tintements jusqu’au jour où une étincelle venue du Ciel, saisie par l’intelligence du cœur, illumine notre chemin nous laissant entrevoir que la suite du parcours sera plus joyeuse et tranquille si nous acceptons de les lâcher.

Métaphore bien connue pour faire comprendre qu’il s’agit de se libérer de toutes nos croyances et de nos conditionnements que nous avons engendrés nous-mêmes et qui ne sont que le souvenir émotionnel de situations vécues ou encore de peurs ancestrales inconscientes. Ces peurs, nous en sommes les créateurs, et maintenant, si nous y réfléchissons bien : elles n’ont plus lieu d’exister… Lorsque nous lâchons nos croyances limitantes et que nous acceptons de nous laisser guider par plus grand que nous, nous nous apercevons que notre chemin est tracé depuis le début. Il nous suffisait de lever les voiles de l’ignorance qui obstruaient une tout autre réalité, celle d’une autre, « extraordinaire » que seules les intuitions et les synchronicités donnent à voir.

Voir autrement grâce à une conscience élargie nous amène à faire des choix dans le champ de tous les possibles d’un futur qui est déjà là et qui modifie notre présent. Pour comprendre cela, il m’a fallu parcourir ce chemin d’expériences et d’investigations que je vous livre maintenant. Ce chemin m’a ramené chez moi, dans le temple de mon âme qui a pu se dévêtir de ses costumes et masques pour laisser s’exprimer ma véritable identité. Mes tribulations m’ont donné à revoir des situations qui ont jalonné ma vie et s’étaient avérées des synchronicités et des intuitions que je n’avais pas comprises sur le moment. Autant de signes qu’il m’a fallu reconnaître pour affirmer maintenant que notre âme est conscience.

Alors quand nous remontons le fil d’Ariane de notre vie et de notre humanité, nous nous apercevons qu’il est sinueux, plein de méandres qui nous emportent dans des allers retours incessants entre nos trois centres d’énergies ventre/cœur/cerveau et aussi entre nos deux parties indissociables, notre féminin et notre masculin, ou le yin et yang selon le concept chinois.

Mais pour entrevoir ceci, nous devons être observateurs de nous-même, prendre le temps, être silencieux et accepter de se poser pour regarder notre intériorité et ne plus se laisser ballotter par les choses extérieures. Et au bout d’un moment, souvent au bout d’un long parcours initiatique volontaire, des connexions se font, des nœuds se délient, et le retour chez soi se fait sentir de plus en plus proche, tel Ulysse de retour à Ithaque après sa longue Odyssée.

Nous comprenons alors qui nous sommes, d’où nous venons, car nous avons intégré que tout est conscience et alors le sens de notre vie se dessine de lui-même et nous découvrons la joie vraie.

L’idée de la conscience étant abyssale et touchant de vastes domaines, mes investigations et mon souhait d’en faire un ouvrage à la fois de connaissance et de pratiques, je me suis surprise de me voir réaliser deux tomes…

Ce premier tome vous fera appréhender les différentes connaissances philosophiques, scientifiques, psychologiques et métaphysiques ainsi que des expériences aussi bien personnelles que relevées au fil de mes investigations depuis une quinzaine d’années.

Toutes les mystiques des religions du monde offrent un chemin d’éveil différent selon la culture dont elles sont issues, mais lorsque nous en choisissons un et avons une lecture « sainte » de leurs écritures, c’est-à-dire éclairée, car, ne nous y trompons pas, ce ne sont pas les livres qui sont saints, mais la lecture que nous en faisons… nous nous apercevons, que les messages sont universels.

QUI SOMMES-NOUS ET D’OÙ VENONS-NOUS ?

J1 lundi 16 mars 2020, 20 h 00

Nous sommes en guerre

Le discours du président de la République Emmanuel Macron est sans précédent. Il vient d’annoncer aux Français les mesures restrictives pour lutter contre le coronavirus qui sévit maintenant depuis près de deux mois dans le monde entier. « Nous sommes en guerre » a été répété six fois… Une guerre non pas contre des terroristes ou d’autres pays, mais contre un virus qui a attaqué la terre entière, en commençant par la Chine. Cela fait peur et je crains que la panique s’empare de beaucoup d’entre nous.

Le confinement devient la règle n° 1. Je n’évalue pas vraiment la teneur et les conséquences de ces mesures. Mais je suis confiante, je n’éprouve pas de stress. Pressentant ces mesures, ma fille Jessica et son compagnon ont pu nous rejoindre ce matin dans notre maison. Nous ne savons pas combien de temps réellement cela va durer. Mais nous sommes heureux d’être ensemble. Depuis déjà deux jours, elle est en télétravail ce qui lui a permis de quitter au plus vite Paris pour ne pas se retrouver seule dans une pièce d’un appartement en colocation. Notre fils aîné est à Rome avec notre petit-fils. Ils vivent cela depuis huit jours déjà, le nord de l’Italie ayant été fortement touché. Notre deuxième fils et sa compagne sont au Chili, sur la fin d’un tour du monde, partis depuis plus d’un an maintenant. Les frontières du pays sont fermées, ils prévoient de rester un mois en location à Santiago du Chili. Nous ne savons pas si c’est la meilleure solution.

J2 mardi 17 mars

De la synergie essence/existence

« L’existence précède l’essence » Jean-Paul Sartre

Je sors pour faire quelques courses. Alors que nous sommes en pleine semaine de travail et que les mesures ne doivent prendre effet qu’à midi, les rues sont désertes, très peu de voitures circulent, impression d’être au matin d’un premier janvier…

Je ne suis pas inquiète. Je me sens invincible, j’ai 60 ans, je suis en pleine santé, certainement parce que je m’alimente sainement, je pratique chaque jour Qi gong et méditation que j’enseigne par ailleurs depuis neuf ans. Mon esprit est calme face à cette situation pourtant jamais vécue auparavant. Nous sommes face à une pandémie qui nous oblige à vivre confinés et à couper physiquement tous nos liens sociaux et familiaux en dehors de ceux et celles qui vivent sous le même toit, et pourtant je suis sereine. Je me dis que cette période doit nous permettre de revenir à l’essentiel. Depuis quelques jours, les messages d’annulation et de suspension d’activités se succèdent dans ma messagerie. Dans un coin, au fond de moi, je suis satisfaite à la perspective de ralentir, de ne plus devoir répondre aux multiples sollicitations de la vie extérieure.

Ne devrions-nous pas en profiter, chacun, pour faire un retour sur soi, en soi et considérer ce que cette situation nous montre du doigt afin de changer ce qui, aujourd’hui, n’est plus valable et reconnu comme aliénant ?

Nous sommes tous surchargés d’activités. Notre conscience est tournée la majorité du temps sur notre environnement. Nous en oublions que nous avons une intériorité qui ne demande qu’à s’exprimer pour nous apporter le bonheur que nous méritons. Cette période qui nous attend ne devrait-elle pas être l’occasion pour nous tous d’une prise de conscience sur nous-même, nous incitant à lâcher de nombreuses habitudes et revenir à notre essentiel ?

Mais qu’est-ce que l’essentiel ?

Cela fait longtemps que je m’attelle à le réaliser chaque jour. Mon mari et moi avons vendu notre entreprise il y a un an et demi, me laissant dans une plus grande disponibilité pour me consacrer justement à ce qui me nourrit : écrire sur la conscience et la nature humaine, peindre, accompagner des personnes dans leur démarche spirituelle et dans leur bien-être à travers les arts énergétiques chinois. Je suis une éternelle chercheuse et mon but est de partager le fruit de mes expériences et de mes recherches pour une plus grande conscience, pour une plus grande responsabilité de soi.

Alors, oui, revenir à l’essentiel est une des marches à gravir pour atteindre la liberté d’être et le bonheur. L’étymologie du mot « Essentiel » vient d’essence, du dérivé latin esse qui signifie « être ». L’essence désigne ce qui constitue la nature profonde d’un être, et par là même, s’oppose à l’idée d’existence. En alchimie, l’essence est la substance la plus pure que l’on tire d’un corps.

« Exister » vient du latin exsistere, et indique « sortir de/ se montrer / se manifester ». Notre essence, en tant que fondement de notre être, doit être en harmonie avec notre existence, à savoir, notre réalité vécue au quotidien.

Cet équilibre entre notre intériorité et notre extériorité constitue le but de notre vie. Nous devons accepter d’osciller sans cesse entre ce qui nous anime, nous fait vibrer au fond de nous, et la façon dont nous incarnons et accomplissons notre vie à l’extérieur.

Ce confinement forcé est vraiment le bon moment pour y réfléchir, mais combien d’entre nous l’aurons fait ? Nous aspirons tous au bonheur et à nous réaliser pleinement. Il est important d’avoir conscience de notre vie, de nos besoins, du temps que nous consacrons aux choses à chaque instant, de nos forces et de nos faiblesses, c’est-à-dire de ce que nous sommes.

Combien de personnes prennent le temps de réfléchir à cela ? En temps normal, la plupart galope de tous les côtés, 95 % dans leur extériorité pour 5 % dans leur intériorité. Pas étonnant qu’il y ait autant de pathologies diverses, de burn-out, de cancers, de dépressions, de suicides, d’obésité maladive… Si nous vivons toujours à l’extérieur de nous-même, nous ne pouvons pas savoir ce qui est essentiel pour nous. Nous ne sommes pas « alignés » mais dissociés et déséquilibrés. Car cet état suppose une séparation de soi, et par principe, ce qui est divisé est instable et désaxé. Or l’harmonie ne peut provenir que d’un état unifié d’opposés, l’épanouissement est à ce seul prix. Prendre conscience de notre véritable nature humaine est la première porte à franchir pour recréer cette synergie essence /existence dans la totalité de notre être.

Vous êtes-vous déjà posé la question « qu’est-ce qu’être humain ? »

Ce qui nous différencie du reste du vivant serait l’idée que nous serions la seule espèce à « être conscient que nous sommes conscients ». Mais comment définir la conscience ?

Cela fait quinze ans que je suis en quête. Les appels ont été multiples et m’ont fait parcourir différentes voies. Après avoir suivi des enseignements spirituels et des pratiques méditatives d’un maître bouddhiste vietnamien, j’ai poursuivi mes investigations dans la pensée chinoise et le Tao. Ils m’interpellaient par leurs distanciations avec notre culture. J’ai étudié les différentes mystiques à travers une certification en sciences des religions à l’Institut Catholique de Toulouse. Je me suis formée professionnellement au Qi Gong pour travailler et libérer l’énergie en moi et prendre conscience des trois corps qui nous constituent : le physique, le souffle (l’énergie) et l’esprit. Je suis partie jusqu’en chine pour rencontrer les maîtres, pratiquer avec eux et passer mon diplôme d’enseignante.

Et puis, l’appel aux sources, m’a fait connaître un chaman brésilien, Tony, qui m’accompagne sur le chemin de guérison et d’élévation spirituelle. Il y a à peine un an, je participais à une retraite d’une semaine qu’il organisait dans le désert marocain. Ce que j’ai expérimenté m’a changé à tout jamais.

Mais avant de vous raconter cette quête, je vous propose, sans plus attendre, une méditation que je pratique chaque matin, seule ou en début d’une autre méditation plus ciblée. Elle permet d’équilibrer votre système nerveux autonome, d’apaiser votre mental (surtout après une émotion), de gérer le stress, de renforcer votre système immunitaire et ainsi de préserver votre santé.

Une sensation de bien-être s’installe au fil de la séance, provoquant souvent une joie, celle d’être tout simplement sans aucune attente et sans rien faire, celle de se retrouver dans l’instant présent. Au fur et à mesure des pratiques, l’intériorisation provoquée ouvrira votre conscience, et développera votre intuition et votre créativité.

Première pratique méditative Méditation du souffle et de cohérence cardiaque

Installez-vous assis confortablement dans un endroit calme, fermez les yeux et visualisez votre corps. Détendez-le, passez en revue chaque partie si nécessaire. Prenez conscience de votre assise, bien ancrée au sol, le dos droit, la tête tirée dans le ciel.

Amenez votre attention sur votre respiration.

Inspirez en gonflant votre région abdominale, puis faites remonter le souffle dans votre thorax en reculant et descendant vos épaules pour ouvrir grand votre poitrine. Comptez dans votre tête cinq secondes sur l’inspiration et expirez cinq secondes sur l’expiration. Une minute suffit déjà pour ressentir des résultats et se sentir plus détendue. L’idéal est de pratiquer l’exercice pendant 5 minutes, ce qui correspond à 30 respirations au total. Vous pouvez compter sur vos doigts en renouvelant 3 tours : il suffit d’appuyer le doigt sur votre genou si vos mains sont posées dessus, ou bien sur l’autre main, si elles sont posées l’une sur l’autre à la manière de Bouddha.

Ouvrez votre poitrine de plus en plus grand à chaque respiration pour agrandir ce centre énergétique où logent vos poumons et votre cœur. Sachez que nous ne respirons en moyenne que 30% de nos capacités. Sentez ce souffle qui monte et descend en vous comme une vague.

Vous pouvez continuer sur une méditation du cœur

Descendez votre attention dans votre cœur et continuer à inspirer et expirer par le cœur en gardant ce rythme profond et régulier mais sans compter. Quand vos pensées s’égarent, tournez à nouveau votre attention et votre conscience vers votre poitrine, votre cœur et votre respiration.

Maintenant, amenez en vous une émotion élevée, tout en continuant à respirer dans votre cœur.

Une émotion élevée est un sentiment de joie, d’amour, de compassion. Imaginez ce qui peut vous inspirer : votre enfant, petits-enfants, animal de compagnie, un paysage merveilleux, etc. Envoyez ensuite cette énergie dans tout votre corps, puis autour de votre corps. Vous pouvez l’associer également à une intention que vous aurez posée avant la méditation. Continuez d’envoyer cette intention énergisée tout autour de vous.

Quand vous aurez pris l’habitude de méditer en posture de cette façon, vous pourrez à tout moment dans la journée, pratiquer les yeux ouverts.

J3 mercredi 18 mars

La Méditation du guerrier Une quête de vision chamanique

« Le fantastique est une manifestation des lois naturelles, un effet du contact avec la réalité quand celle-ci est perçue directement et non pas filtrée par le voile du sommeil intellectuel, par les habitudes, les préjugés, les conformismes. » Jacques Bergier et Louis Pauwels « Le matin des magiciens »

Le 9 mai 2019 - 18 heures - Désert Marocain

En silence nous quittons le campement en direction de l’océan et suivons Tony le long de l’oued asséché. De chaque côté, les dunes dressent leurs murs de sable ocre et rouge, comme dans un défilé de gorges. Les nuages assombrissent le ciel. Verrons-nous la pleine lune ?

Munis de notre bâton de soutien, nous nous sommes tous emmitouflés dans les quelques vêtements chauds que nous avions pris pour ce voyage qui aurait dû s’avérer plus clément. Dans le désert, les écarts de températures entre le jour et la nuit sont immenses, et à cette époque de l’année, les nuits peuvent être très froides. Nous avons donc tous préféré nous munir d’une couverture que nous avons déjà mise sur le dos. Pas un mot, une appréhension nous gagne : allons-nous tenir jusqu’à minuit ?

Nous parcourrons plusieurs centaines de mètres, seul le ressac des vagues au loin rythme notre marche. Tony s’arrête, semble nous dévisager, puis demande à deux d’entre nous de l’accompagner. Ils disparaissent derrière une grande dune. J’attends avec le groupe tandis que mon anxiété s’accroît. Puis il revient seul et tout en gardant le silence, il nous invite à le suivre. Ce « petit » jeu se renouvelle encore deux fois avant que mon tour arrive.

Tony nous guide sur un petit chemin sinueux, moi et deux autres femmes du groupe. Il installe l’une d’entre nous au pied d’une dune, dessine un cercle autour d’elle, puis dépose la corde avec les petits sacs de prières que nous avons conçus ce matin. Enfin, il la place au centre du cercle sacré, tournée de telle sorte qu’elle ne puisse voir que la dune ou l’océan au loin, et surtout pas l’une d’entre nous.

Vient mon tour. Tony choisi une dune d’environ cinq mètres de haut contre laquelle il me demande de me placer. Cette dune fait barrage à l’océan étouffant le son du grondement des vagues. En effet, en voyageant dans le sud du désert marocain, j’aspirais au silence. Or, depuis notre arrivée, nous avons été sans cesse si près de l’océan que le bruit perpétuel du ressac, m’énervait. J’en avais fait part à Tony ce qui a dû l’inciter à choisir cet emplacement pour moi. Nous disposons mon cercle sacré avec la corde des prières, et je m’installe debout à l’intérieur, mes deux mains posées l’une sur l’autre, sur le pommeau du bâton de soutien.

Nous l’avions fabriqué nous-mêmes il y a deux jours en le recouvrant de mousse et de tissus aux quatre couleurs chamaniques.

Tony me laisse pour conduire la troisième personne plus loin, à ma gauche, faisant en sorte que nous ne puissions pas nous apercevoir. Puis, il revient, passe devant moi pour rejoindre les quelques méditants restants, afin de leur attribuer leur emplacement.

Je suis maintenant seule avec moi-même, en plein désert pour six heures, sans bouger à l’intérieur de ce petit cercle pour réaliser la méditation du guerrier.

Il fait encore jour, bien que la luminosité commence à baisser. Je regarde autour de moi. Que du sable, quelques cailloux, quelques euphorbes et autres cactées. En face de moi, et un peu plus loin, des dunes assez basses s’entrelacent me laissant ainsi une vue dégagée sur les alentours.

Je regarde ce cercle qui semble me protéger. Les petits sacs de prière qui en tracent la limite ne sont pas alignés. Je les dispose à nouveau afin de dessiner une jolie circonférence.

Ce cercle sacré symbolise la roue de médecine, qui, pour les chamanes est le principe fondateur actif dans lequel on voyage en résonance avec les cycles et les énergies vibratoires de la Terre. Cela nous permet de nous reconnecter aux différents plans d’existence : minéral, végétal, et animal en prenant conscience que nous les avons tous en nous. Dans ce sens, nous pratiquons un processus de transformation pour retrouver équilibre et harmonie. Les chamans apportent un immense respect à la Nature qu’ils considèrent comme sacrée. Ils savent que tout est relié et que chaque acte est la cause d’un effet.

La roue de médecine est divisée en quatre quadrants symbolisant les quatre points cardinaux qui portent chacun une énergie spécifique (ou un esprit) à laquelle est associée une saison, un animal de pouvoir, une couleur. Lors des rituels, on pratique la roue de médecine en tournant autour en commençant par l’Est.

L’Est symbolise l’esprit de l’intention, des nouveaux commencements, la saison associée est le printemps, l’élément est le feu, l’animal : l’aigle, la couleur est le jaune et il correspond à notre corps spirituel et à notre force vitale.

Puis le Sud, c’est l’esprit de la confiance, l’été, la pleine action, les récoltes, le jeu, l’introspection, l’élément est l’eau, l’animal : l’ours, la couleur est le rouge, c’est notre corps émotionnel.

Puis l’Ouest, c’est l’esprit de l’acceptation et de la transformation, de la sagesse, l’automne, l’élément est la terre, l’animal : le bison, la couleur est le noir, c’est notre corps physique.

Et enfin, le Nord, l’esprit de la guérison, du discernement et de la concrétisation, l’hiver, l’élément est l’air, l’animal : le loup, la couleur est le blanc, c’est notre corps mental.

Il faut savoir que les couleurs et l’esprit des animaux peuvent varier selon les tribus.

Ici, pour notre méditation du guerrier, le cercle est tracé par ce cordon de prières, et les quatre couleurs ont été symbolisées par des rubans que nous avons noués au pommeau de notre bâton. Ce rituel symbolique nous permet de conscientiser notre appartenance à la Terre, à l’Univers et ainsi de nous sentir reliés, connectés.

Je reprends ma place au centre, m’enracinant bien au sol en prenant la position wuji bien connue en Qi Gong. Elle figure l’homme comme trait d’union entre Ciel et Terre et consiste à structurer son corps dans un axe bien droit, tout en relâchant le bassin et les lombaires. Je me félicite de la maîtriser pour tenir debout en prévision des six longues heures de méditation. Malgré tout, Tony nous a permis de nous asseoir au sol, si la posture devenait vraiment insupportable, mais je compte bien rester le plus longtemps possible debout. Je veux faire cette expérience méditative correctement afin de provoquer un état altéré de conscience qui pourrait entraîner des visions, ou pas… selon les gens.

Méditant depuis plusieurs années, je connais les techniques pour faire le « vide » des pensées et être totalement présente. Je commence par ralentir ma respiration, puis je m’imprègne du paysage, je me laisse bercer par le bruit lointain des vagues.

J’ai froid. La brise me glace les oreilles. Je m’emmitoufle davantage dans ma couverture et ma capuche. Mes yeux se ferment naturellement, je me sens bien, je ne crains pas d’être seule au milieu de nulle part encerclée par ces dunes. Mon esprit se calme, je ressens cet état « cotonneux » dans ma tête.

Je n’ai pas pris volontairement de montre, je perds la notion du temps. Mes jambes commencent à fatiguer. Je m’assois quelque temps puis reprends la posture debout. J’entends au loin le rythme du tambour venant du campement. Pour nous soutenir, Tony et les organisateurs ont prévu de rester à jouer autour du feu pendant toute la durée de notre quête.

La nuit commence à tomber. Qu’est ce qui m’a poussé à faire cette expérience chamanique ? Cette quête de vision ? Je cherche qui je suis, d’où je viens, pourquoi je suis là et quel est le sens de notre vie humaine.

Peut-être que seule dans la nuit, dans le désert, face à moi-même et sentant me fondre dans cette nature aride, je vais peut-être avoir une réponse ? Je sais que je ne dois rien attendre lorsque l’on fait ce genre d’expérience méditative, alors je me reprends. Je fais encore le vide de mes pensées en ramenant sans cesse mon attention à ma seule présence au sein de ces dunes. Je sais que c’est la seule chose à faire. Être là, présente, silencieuse.

La nuit est maintenant complètement tombée, mais il ne fait pas totalement noir. Je peux apercevoir des ombres, tandis que l’atmosphère humide et froide de l’océan se fait de plus en plus sentir. Mes yeux se ferment.

Je les ouvre à nouveau. Et là, subitement, juste derrière moi, un éclairage particulier provenant de l’océan inonde le paysage, m’immergeant dans une atmosphère mystique. Je brave l’interdit malgré moi et me détourne vers la colline de sable à laquelle je suis adossée pour déchiffrer ce mystère. Un magnifique clair de lune joue à cache-cache avec les nuages étendant ses rayons dorés sur l’océan. Il le fait flamboyer de mille feux. Je ne peux m’empêcher de contempler ce spectacle de toute beauté et finis par me fondre dans la splendeur de ce tableau vivant de l’univers.

Après quelque temps, je reviens dans ma position, m’obligeant à regret, de tourner le dos à la lune et à l’océan. Le ciel sombre qui m’accompagnait depuis le début de la quête s’éclaircit d’un coup laissant apparaître une myriade d’étoiles étincelantes ainsi que la voie lactée. Quel miracle ! Quel cadeau ! Je reste là, debout dans mon cercle sacré, appuyée sur mon bâton, à admirer ce ciel et me perdre dans cet infini noir dans lequel scintillent des milliards de petites lumières. J’éprouve alors un sentiment de plénitude et de grand calme intérieur et je remercie l’univers pour toute cette beauté. Ces instants d’émerveillement me remplissent d’une joie profonde. À ce moment, quelque chose d’incroyable se produit.

Je vois chaque étoile reliée à une autre par un faisceau de lumière, le ciel n’est plus qu’une trame de milliers de traits étincelants qui s’entrecroisent. J’ai l’impression d’être dans une carte du ciel étoilé comme celle que l’on peut trouver dans certains livres. C’est bien une trame, la trame de l’Univers !

Et puis soudainement, des colonnes d’énergie, éblouissantes, reliant le ciel et la terre m’entourent, envahissant tout le paysage devant moi, à côté, derrière… Je suis au centre de ces colonnes, je suis dedans… Tout est relié, et moi je suis dedans ! C’est inimaginable, indescriptible ! Je ne bouge surtout pas pour que cette vision ne s’échappe pas. Je ne saurai dire combien de temps elle a demeuré car j’ai l’impression que le temps s’est arrêté. En réalité, je n’y pense pas. Ce qui m’importe, c’est de continuer de vivre cette extase céleste, de rester enclavée dans ces colonnes dorées vibrantes qui dansent autour de moi. J’ai la sensation de faire partie intégrante de l’Univers, où rien n’est séparé et où tout est relié.

Les peuples du monde primitif savaient que tout était vibratoire. Ils avaient cette connaissance, en ce sens qu’ils associaient un esprit à chaque objet. Il serait possible que leur refus du progrès vienne de leur croyance fondée sur l’idée suivante : Si l’on modifie la masse d’un objet, sa vibration va en être changée et aura un impact sur le reste du monde par l’onde infinie qui relie toute chose.

Je sais que ce que j’ai vu, seul un état modifié de conscience peut nous le permettre. Ce changement de perception a été provoqué par cette longue présence au pied des dunes, où je n’attendais rien de particulier, juste mon intention de voir l’invisible. Ma quête de vision a été entendue et exhaussée. C’est une expérience pure, une conscience pure. J’ai vu la réalité. Plus rien ne sera comme avant car j’ai expérimenté l’incroyable. Je sais maintenant que nous faisons partie de cette trame, cette toile d’araignée vibrante constituée de pure lumière. Chacun de nous est un point de ce métier à tisser, solidaire des autres sans quoi cette trame ne pourrait exister, sans quoi la terre perdrait de son harmonie et de son équilibre, se trouant de part et d’autre… Ceci nous engage à un grand respect vis à vis de chaque règne de la Nature, humain, animal, végétal et minéral. Mon cœur est plein d’amour et de compassion.

Et comme par hasard, le ciel s’assombrit, les nuages masquent peu à peu les étoiles, la nuit devient à nouveau noire. C’était comme si l’Univers s’était illuminé pour moi, juste le temps de vivre ce cette transcendance.

Un moment s’est écoulé lorsque j’entends une douce mélodie au loin. Est-ce que cela vient du campement ? Est-ce Fabrice qui a emporté sa flûte et joue non loin de moi peut-être ? C’est une musique douce, angélique. Cela vibre bien avec ce que je viens de vivre. Je me sens apaisée, heureuse, là, seule dans la nuit en plein milieu du désert.

Puis un peu plus tard, au loin, je vois des phares du côté de l’oued, puis quelques bruits éloignés me parviennent. Je reste encore, je ne sais vraiment pas quelle heure il peut être. Ai-je dépassé minuit ? Ou pas encore ? Aucune idée. J’attends encore un peu, je suis partagée entre rester encore dans cette tranquillité ou rejoindre le campement.

Je décide de quitter mon lieu de méditation du guerrier. J’enjambe mon cercle sacré, attrape la corde de prière et commence à descendre dans la nuit vers l’oued. J’allume ma lampe de poche car le sol est cahoteux et les herbes épineuses accrochent mon pantalon.

J’aperçois alors Tony qui vient me chercher, il me dit qu’il est presque minuit. Les phares que j’avais vus au loin étaient ceux du 4x4 qui venaient nous récupérer.

Il s’enquiert immédiatement de savoir comment ma quête s’est passée. Après lui avoir relaté très brièvement, il me dit « Oui, tu as vu la matrice ».

Je lui demande également si quelqu’un a joué de la flûte. Il me répond par la négative et devant ma stupéfaction, il lève les bras au ciel, et me dit avec son accent brésilien « Musica céleste, musica céleste… »

Je décide de rentrer à pied. Je rencontre d’autres méditants sortant de « leur dune », tous la mine réjouit, satisfait d’avoir tenu six heures. Les expériences ont été différentes, certains ont vu des aïeux et ont communiqué avec eux, ce qui a été le cas de Jean-Marc mon mari, qui a ressenti très fortement la présence de son père et a échangé par la pensée ; d’autres sont rentrés plus tôt sans avoir rien vu, d’autres ont eu des émotions qui les ont bouleversés, d’autres ont eu une réponse à une demande, et d’autres encore se sont sentis connectés à la Nature, mais personne n’a vu ce que moi, j’ai vu et entendu.

Nous nous préparons à cette quête de vision depuis quatre jours, entre cercles de parole, chants amérindiens, voyage chamanique au son du tambour, préparation du bâton et des sachets de prières, marche méditative, tout ceci mené par Tony, chaman brésilien que je rencontre maintenant depuis trois ans lorsqu’il vient en France pour des ateliers de guérison.

Ce matin, jour de notre quête de vision, je me suis réveillée à cinq heures et impossible de me rendormir. J’ai noté dans mon carnet tout ce qui a suivi.

5 h 00 : À travers l’ouverture de la tente, je perçois le jour qui commence à poindre. Je me suis encore réveillée comme chaque matin avec cette peur au ventre. Par un travail de visualisation, je fais remonter cette émotion dans mon cœur dans une inspiration, puis je l’expire à l’extérieur, et en une minute, elle disparaît. Encore, ces vieilles mémoires archaïques que notre métabolisme a gardées en fabriquant de l’adrénaline au cas où nous serions en danger et devrions prendre la fuite comme cela était valable pour nos ancêtres !

Comme pour provoquer un rêve lucide, je laisse mon esprit vagabonder. Des images m’apparaissent en flash : une mer turquoise transparente et calme, un chat noir et blanc, le visage de Josette une participante de cette retraite, Jean-Marc mon mari à qui quelqu’un dit « occupe-toi plus de toi… » et puis une poubelle dont je vais vider son contenu sur une table et comme par magie, le contenu se transforme en une oasis miniature magnifique. Je ne cherche pas sur le moment à en comprendre le sens comme je le fais régulièrement avec mes rêves car je sais que nous en parlerons avec Tony dans la matinée.

6 h 30 : je décide de traverser le campement pour aller me doucher. Quatre douches et des toilettes sèches avaient été montées spécialement à notre intention pour ces trois jours en plein désert. Les deux jours précédents nous étions dans une auberge hôtel au bout du monde sur des falaises surplombant l’océan « Le soleil bleu ». C’est là où nous avons commencé à préparer les rituels de notre quête.

7 h 15 : Je me dirige vers la grande tente berbère servant de restaurant pour prendre un petit-déjeuner. J’y rencontre quelques participants avec qui j’échange un moment.

8 h 30 : Je monte seule sur une des gigantesques dunes auxquelles le campement est adossé. Je suis obligée de grimper en zigzag tellement elle est pentue. Un sentiment de grande liberté mêlé à une petite appréhension m’envahit. Je me retourne et je peux apercevoir le campement tout petit aussi minuscule qu’une armée de fourmis. Au fur et à mesure que je me rapproche du sommet, d’autres dunes apparaissent à perte de vue, toutes avec leurs arêtes sinueuses plus ou moins hautes. Je suis là au milieu de nulle part. J’ai une pensée pour les Berbères et ces explorateurs qui traversaient le désert côtoyant cette immensité sans fin.

Au fur et à mesure que j’avance, une dune en cache une autre, c’est comme le chemin spirituel que j’ai emprunté depuis quinze ans maintenant : je constate quelque chose en moi, et autre chose reste à découvrir. Y aura-t-il une fin ? C’est l’évolution. Le sens de la vie est certainement de participer à ce processus dont nous sommes un maillon, un processus en perpétuel changement qui fonctionne par lui-même et certainement pour lui-même. L’Univers est un système en devenir.

Y a-t-il une puissance qui le gouverne dans d’autres dimensions ? Ou bien est-il autonome sans début sans fin, sans pourquoi ? La chose dont je suis certaine est que le but de notre vie terrestre est de nous élever, de nous alchimiser, c’est-à-dire de procéder à une transformation vers quelque chose de plus grand, de lumineux pour participer à cet immense flux dont nous sommes les acteurs.

Reprenant conscience de ce lieu, je me laisse tomber en arrière de tout mon long dans ce sable si accueillant. Impression de joie, de paix. Présence totale : moi, les dunes, l’océan au loin, le ciel bleu éclatant, je ferme les yeux. Rien à attendre, rien à chercher. Juste être là et sentir.

Lorsque je redescends au campement, je décide d’aller tout droit sur les pentes raides. Je laisse glisser mon corps en toute fluidité. Je dévale la dernière déclivité surplombant les tentes en poussant un long cri, certainement de victoire. Victoire sur mes peurs, victoire à ce moment d’être dans l’acceptation du mystère de la vie, de son « sans pourquoi » peut-être… Je me sens libre et heureuse. Mon arrivée dans cet état d’âme se fait dans les bras de notre organisatrice Laeticia à qui cette échappée n’était pas passée inaperçue. Nous nous étreignons longuement partageant cet instant d’éternité.

10 h 00 : Dernier cercle de parole avec Tony avant le silence que nous devons dorénavant respecter jusqu’à minuit, heure de fin de la quête de vision. Chaque participant parle à son tour. Je suis étonnée par le peu de paroles de la plupart d’entre eux, et encore d’avantage de l’humour qui règne. L’intervention de Jean-Marc qui soumet très humblement ses doutes sur la méditation du guerrier me fait monter les larmes aux yeux. Je passe d’un état de joie à celui de tristesse et de solitude ne partageant pas cette bonne ambiance du groupe.

Lorsque mon tour arrive, j’expose mes visions matinales et mon expérience sur la dune, mais je ne peux retenir mes larmes. J’évoque mon ressentiment de constater que Jean-Marc et moi sommes sur deux chemins différents qui s’illustrent d’ailleurs concrètement et régulièrement dans notre quotidien. Depuis hier, les expériences se multiplient : la longue marche sur la plage blanche pour arriver au campement était pour moi une marche méditative nous préparant à notre quête, alors que Jean-Marc voulait partager avec moi, prenait des photos, me parlait… Dans l’après-midi, nous sommes partis nous promener pour visiter les alentours, et nous nous sommes retrouvés sur deux chemins opposés. Aujourd’hui, quand je suis montée sur la dune et lorsque je me suis retournée pour regarder de haut le campement, j’ai aperçu Jean-Marc qui revenait en descendant la montagne de l’autre côté de l’oued. Et là, dans ce groupe, comme par hasard, nous sommes assis chacun à l’opposé du cercle et non à côté. Et enfin, je sais fortement que cette expérience va m’enrichir spirituellement alors que Jean-Marc doute. Cette différence et cette incompréhension entre nous m’attristent profondément.

Tony prend la parole sans aucun autre commentaire au préalable, et commente les objets de mon rêve lucide de ce matin :

« La mer, l’océan, ce sont nos émotions et leurs états. Le symbole de la poubelle que l’on déverse, c’est ce que l’on a enfoui au fond de nous, dont on n’a plus besoin, qui nous limite, nous alourdit et qui doit être jeté ou plutôt transformé. Et enfin, monter en zigzag, c’est le chemin ! Et le chemin, tout comme ces dunes qui en cachent d’autres, n’a pas de fin. Notre vie, c’est transformer ce qui est pour un devenir meilleur.

Quant au chemin en lui-même, chacun a le sien… On ne peut regarder avec les yeux de l’autre. Chacun a sa façon d’être et de voir les choses. Et Tony se tournant vers moi, continue « Mais Fabienne, remarque une chose : Jean-Marc est là aujourd’hui, il avance à tes côtés… »

Ces dernières paroles me font jaillir des larmes à nouveau et un élan de tendresse pour Jean-Marc me fait traverser le centre du cercle de parole pour me jeter dans ces bras. En revenant à ma place, je peux apercevoir quelques yeux humides dans le groupe.

Les dernières personnes parlent. Tony nous souhaite une bonne quête en nous recommandant de ne pas oublier de formuler nos intentions, notre demande au grand Esprit et de bien respecter le silence entre nous, ne pas nous regarder ni nous toucher afin d’intensifier notre introspection.

Puis les dernières consignes sont de se reposer pendant les deux heures qui précèdent le repas léger pour ceux qui ne veulent pas jeûner ainsi que de boire peu dans l’après-midi.

11 h 00 : Dans ce paysage de soie, le vent a balayé toutes mes certitudes et fait s’égrener des petits bouts de moi. L’épuisement ressenti lors de cette mise à nue me pousse à me reposer un peu. Le désert est en moi, aussi vide et plein que ces montagnes de sable.

Soudain, un événement déconcertant me sort de mon sommeil. Mon esprit encore embrumé et embrouillé par ce réveil inattendu, capte au loin des vrombissements de motos. Est-ce un rêve ? Je me lève brusquement afin de vérifier la scène que j’imagine déjà. La curiosité et la stupeur s’emparent aussi de mes camarades. Nous sommes bien en plein désert et un groupe de motards vient perturber la quiétude des lieux. Un terrain de jeu idéal pour eux leur faisant oublier toute marque de respect vis-à-vis de notre retraite.

Deux de nos compagnes sont prises au piège de ces chevaux mécaniques qui s’élancent entre elles. L’une est allongée au pied de la dune sur laquelle ils ont jeté leur révolu, et l’autre médite, assise légèrement plus haut, son bâton de soutien entre les mains.

Tandis que le groupe reste figé et ébahi, en un éclair, sans réflexion ni émotion, je ressens une force intérieure, me mettant en mouvement tel un automate. Mon animal de pouvoir, la panthère noire est en moi. J’avance, forte et silencieuse, glissant d’un pas velouté au sommet de la dune. Cet animal totem, sa sérénité, son assurance, son invincibilité, sa féminité sont en moi. Nous sommes deux et une en même temps. Unifiées et dissociées. Je me sens comme l’âme d’une guerrière qui s’expose pour protéger son clan, sa tribu.

Je grimpe sur la dune, m’allonge en m’intercalant entre mes deux amies afin de faire obstacle aux motards fous. Le souffle de leurs machines effleure ma peau. Au fond de moi, je sais que rien ne peut m’arriver. L’esprit de la panthère est là pour me protéger. Je reste confiante. Les minutes ont glissé au fond du sablier lorsque le bruit assourdissant des moteurs s’éloigne petit à petit. Je ressens une victoire en moi. Ce genre de victoire qui vous fait vous sentir plus forte et plus sûre de vous. La panthère a été la gardienne des lieux.

Je m’assois, je vois les motards au loin reprendre la piste, puis, mon regard est attiré par quelque chose qui bouge tout près de moi. Ce sont trois bébés scarabées qui s’entêtent à vouloir remonter la pente sur le sable. Je les observe un moment. Un des trois, fini par abandonner et s’en va à droite tandis que les deux autres s’exténuent à passer sur ma jambe. Je bouge un tout petit peu, et les pauvres sont entraînés vers le bas par le sable qui s’écoule à la suite de mon mouvement. Ils ne désespèrent pas et remontent encore. Je décide alors de les laisser à leur destin, qui comme tout un chacun, essaie de suivre son chemin malgré les obstacles rencontrés.

Belle rencontre que ces petits scarabées en devenir ! Je sais que la symbolique du scarabée est la transformation intérieure. Là, je suis pleine de gratitude !

En redescendant vers les tentes, je croise Tony qui me lève le pouce. Je suis fière de moi.

Je retourne m’allonger dans ma tente, savourant ce qui vient de se passer. Je sais que j’étais comme possédée, habitée par une force supérieure. C’est du domaine de l’inexplicable, de l’indicible. Je comprends mieux maintenant tous ces actes héroïques dont parlent certaines histoires véridiques, et dont les gens, après coup, admettent qu’en temps normal, ils n’auraient jamais accompli ce qu’ils ont fait. Tous racontent qu’ils n’ont pas réfléchi, qu’ils ont agi comme une évidence, un instinct, quelque chose en eux qui les poussaient. Oui, nous pouvons soulever des montagnes dans des situations critiques à condition d’avoir le cœur ouvert et d’être totalement présent. Je ne compare pas ce que je viens de faire à ces actes héroïques, je manquerais vraiment d’humilité mais ce que j’ai ressenti est du même domaine. Il y a autre chose en nous qui parle, nous gouverne et agit à notre insu. Peut-être lorsqu’on fait taire notre petite « personne » ?

13 h 00 - Le tambour de Tony retentit annonçant le déjeuner pour ceux qui le souhaitent. Pour ma part, j’ai décidé de jeûner pour être plus réceptive et « nettoyée ». Je me repose, j’écris, puis je retourne m’asseoir quelque temps sur une dune.

16 h 00 - À nouveau le tambour de Tony résonne alertant le rassemblement dehors, tous chaussés de baskets et munis d’un foulard. Un à un, Tony, sa femme Anna et Laeticia bandent les yeux de chacun d’entre nous. Attente.

Tout à coup je sens une main qui attrape la mienne pour m’amener quelques mètres plus loin, puis me tourne dans une direction. Attente. À nouveau, on attrape ma main pour lui faire tenir quelque chose... c’est une corde. Attente. La corde se tend devant moi m’incitant à avancer. Je la tiens fermement pour ne pas trébucher, puis la confiance s’installant, je me relâche et suis le mouvement. Je sais que Tony et les autres nous guident, ils ne nous feraient jamais passer par des endroits risqués. Il ne peut rien m’arriver. Et puis, j’ai confiance dans mes appuis, mes ressentis. J’amène d’abord mon attention dans mon cœur puisque je ne vois rien. Puis je sens Bagherra, ma petite chatte noire décédée, m’accompagner à ma droite, marchant tranquillement. Je bute contre des touffes d’herbes sèches, des bosses dans le sable. Je lève mes jambes à chaque pas davantage et essaie de ressentir mieux la consistance du sol. Tout à coup la corde se relâche, elle n’est plus tendue devant moi, alors je m’arrête ne sachant plus où aller, puis elle se tend à nouveau m’entraînant à reprendre cette marche en aveugle.

En chemin, ma compagne derrière moi butte, instinctivement, je tends la corde pour la soutenir. Je perçois l’image et la symbolique de notre jeu. Nous sommes tous comme les perles sur un même collier. Nous sommes chacun un rouage d’un système, qui, si l’un devient défaillant, tout le système se détracte. Tous reliés…

Enfin, au bout d’un moment inestimable dans cette obscurité totale, nous nous arrêtons. Je sens quelqu’un qui m’incite à lâcher la corde, puis qui me prend par les épaules et m’emmène un peu plus loin sur quelques mètres. Il m’engage à m’asseoir au sol. Attente. Tony nous demande enfin d’enlever notre bandeau. La lumière m’aveugle puis je vois au loin l’océan. Nous sommes tous assis les uns à côté des autres en haut d’une colline mi- sableuse, mi- caillouteuse. À droite : l’immensité infinie des dunes. Devant nous : l’embouchure de l’oued et l’océan. C’est une vision de toute beauté. Tony nous parle du « chemin de confiance » que nous venons de réaliser. Confiance en un guide spirituel. Même si nous ne voyons rien et ne comprenons pas toujours, il faut avancer… Nous ne sommes pas seuls, nous tirons avec nous d’autres qui sont en chemin. Nous restons ainsi quelques instants en méditation, puis nous redescendons mains dans la main. Nous formons un cercle autour du feu éteint d’hier soir. Nous prions et nous recevons les dernières consignes pour cette nuit et notre départ pour la méditation du guerrier à 18 h 00.

Je me demande si un jour nous trouverons réponse à la fameuse énigme lancée par le philosophe Leibniz lorsque lui-même se laissait baigner dans l’océan nocturne d’un ciel étoilé, « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? »