L'attention, l'autre nom de l'amour - Rosette Poletti - E-Book

L'attention, l'autre nom de l'amour E-Book

Rosette Poletti

0,0

Beschreibung

Prendre conscience de l'importance des relations humaines

Ces dernières années, de nombreux auteurs et chercheurs ont souligné l’importance du respect, de la bienveillance et de la compassion. Ces dimensions sont essentielles pour que notre société devienne toujours plus humaine. Pourtant, il existe un élément fondamental qui précède et fonde ces dimensions : c’est l’attention consciente.
Être conscient, donner son attention, porter son attention sur soi, sur ce qu’on vit et ressent, sur ce que l’autre vit et ressent, cela exige de la vigilance, de l’intérêt pour lui, c’est s’ouvrir au fait que la pleine vie, c’est toujours une vie « en lien », une vie avec les autres, et que c’est l’attention qui permet de créer et de maintenir ces liens qui nous font vivre.
Cette attention peut s’apprendre et se développer.

Un petit livre pratique pour développer l’attention à soi et à l’autre. Des excercices et des méditations pour harmoniser nos relations.

EXTRAIT

Faire attention à l’autre, donner son attention à l’instant présent et à ce qui nous entoure, voilà la base de tout amour vrai.
Aimer, c’est être attentif à l’autre, c’est être réellement présent dans la relation. C’est être prévenant, intéressé par l’autre.
Certains êtres ont développé cette capacité essentielle et sont eux-mêmes une source de bien-être pour ceux qui les entourent. Être attentif aux autres, ouvert et accueillant, c’est une chose si rare, presque un miracle! disait Simone Weil.
C’est la rencontre avec des êtres attentifs, compatissants, qui m’a encouragé à chercher la source de cette attention si précieuse.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Titulaire de deux maîtrises en soins infirmiers et psychothérapie, d’un doctorat en sciences de l’éducation et d’un diplôme en théologie, Rosette Poletti a eu d’importantes responsabilités dans le domaine de la formation. Actuellement, elle continue de former des soignants et des bénévoles à l’accompagnement des personnes en fin de vie, des personnes en deuil et dirige un institut de formation et de recherche dans ces domaines. Rosette Poletti est l’auteure de très nombreux livres à succès et best-sellers.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern

Seitenzahl: 77

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



L’ATTENTION EST UN AUTRE NOM POUR L’AMOUR QUAND CELUI-CI NE SE CONTENTE PAS D’ÉMOTIONS OU DE BONNES VOLONTÉS MAIS DEVIENT L’EXERCICE QUOTIDIEN D’UNE RENCONTRE AVEC CE QUI EST, AVEC CE QUE NOUS SOMMES.

Jean-Yves Leloup, Un art de l’attention

Introduction

Faire attention à l’autre, donner son attention à l’instant présent et à ce qui nous entoure, voilà la base de tout amour vrai.

Aimer, c’est être attentif à l’autre, c’est être réellement présent dans la relation. C’est être prévenant, intéressé par l’autre.

Certains êtres ont développé cette capacité essentielle et sont eux-mêmes une source de bien-être pour ceux qui les entourent. Être attentif aux autres, ouvert et accueillant, c’est une chose si rare, presque un miracle ! disait Simone Weil.

C’est la rencontre avec des êtres attentifs, compatissants, qui m’a encouragé à chercher la source de cette attention si précieuse.

Qu’est-ce vraiment que l’attention, comment peut-on apprendre à être attentif, à quoi faut-il être attentif ? C’est à toutes ces questions que ce petit livre offre quelques réponses.

Au cours des lectures, des rencontres, il m’est apparu clairement qu’il n’y a pas de vrai amour sans attention. Dire à quelqu’un « je t’aime » et ne pas être pleinement attentif à cette personne, à ses besoins, à qui elle est, c’est un leurre.

Prétendre « prendre soin » de quelqu’un ou lui manifester de la compassion sans lui donner sa pleine attention, c’est se tromper soi-même.

L’attention à soi, aux autres, à la transcendance et aux signes, cela ne va pas de soi. Cela s’apprend. Interrogeant une jeune moniale, entrée à 10 ans dans un monastère bouddhiste au Tibet et qui a cette extraordinaire capacité d’attention pour l’autre, celle-ci m’expliquait combien cet apprentissage de l’attention était la base de tout dans sa formation. Du lever au coucher, le souci constant est : comment puis-je manifester à ceux qui m’entourent cette attention, qui est le signe d’un amour altruiste ?

La méditation, les enseignements reçus, tout concourt à développer cette capacité d’attention.

C’est grâce à elle que la compassion peut être offerte à ceux qui souffrent. Comme l’écrit la poétesse Francine Carillo, tellement souvent :

On vit sans être là

On effleure les heures en funambule

On marche dans les rencontres en

somnambule

Dans tous ces moments, il n’y a pas d’attention, ni aux autres, ni à soi, ni à l’environnement. Carillo termine son poème en disant :

On aimerait que vivre aille de soi

Mais rien n’est donné sans que nous soyons

là pour le désirer.

Il est nécessaire d’apprendre à être là, à être attentif, à vivre dans le présent. Il est nécessaire de désirer cette attention et de la faire grandir en soi pour vivre pleinement.

C’est le but de ce petit ouvrage : rappeler qu’il n’y a pas de vrai amour sans attention et esquisser des pistes pour la développer.

Ce qu’est l’attention

L’autre jour dans le hall d’un centre commercial, un parterre de têtes blondes et brunes suivait une représentation de marionnettes. Ils étaient suspendus aux mouvements de ces petits personnages qui racontaient une histoire qui les passionnait.

Il y avait du bruit autour d’eux, des chalands allaient et venaient avec leurs chariots remplis de victuailles, mais rien d’autre que les marionnettes et la voix du marionnettiste ne les intéressaient. Toute leur attention était donnée à l’histoire qui se jouait sous leurs yeux. Ils étaient pleinement présents, d’une manière naturelle, comme seuls les enfants savent le faire.

Ils donnaient à ce qu’il se passait sur la petite scène devant eux une attention sans jugement, sans critique. Ils étaient tellement attentifs et présents qu’on aurait dit qu’ils étaient une partie de l’histoire.

L’attention est la faculté de l’esprit de se consacrer à un objet, elle est exclusive, parce qu’on ne peut réellement porter son attention que sur un seul objet à la fois. William James (1842-1910), médecin fondateur de la psychologie américaine, décrivait l’attention ainsi : « L’attention est la prise de possession par l’esprit, sous une forme claire et vive, d’un objet ou d’une suite de pensées parmi plusieurs qui semblent possibles. […] Elle implique le retrait de certains objets afin de traiter plus efficacement les autres. »

Depuis William James, les connaissances scientifiques ont explosé : on sait maintenant que l’attention est indispensable pour percevoir quelque chose, pour mémoriser, pour résoudre les problèmes, qu’elle est composée d’une série de mécanismes qui en constituent chacun une composante spécifique. De nombreuses structures cérébrales sont en jeu dans la capacité d’attention et il existe aussi divers troubles de l’attention. De nombreux enfants manifestent ce qu’on nomme des troubles de l’attention qui les handicapent sur les plans scolaires, sociaux, familiaux.

Ces enfants et un certain nombre d’adultes aussi n’ont pas la capacité de manifester une attention soutenue, c’est-à-dire de maintenir un niveau d’efficience adéquat et stable lorsque l’activité qui sollicite leur attention est d’une certaine durée.

L’attention que nous portons aux choses et aux gens comporte deux aspects : l’intensité et la sélectivité.

Les enfants qui écoutaient le marionnettiste portaient une attention sélective à l’histoire qui leur était racontée, plutôt qu’aux va-et-vient du centre commercial.

Les psychologues étudient le phénomène de l’attention en relation avec les difficultés de vie des individus, les chercheurs en physiologie, les neurologues et les neurochirurgiens tentent de comprendre la source des difficultés d’attention de leurs patients en localisant les aires du cerveau qui permettent l’attention. Les pédagogues tentent de trouver comment enseigner de manière à capter l’attention de leurs élèves et plus récemment, sociologues et spécialistes du marketing étudient les meilleurs moyens d’attirer l’attention des consommateurs sur leur publicité.

En effet, l’attention du client potentiel est devenue le nouvel or noir ! Attirer l’attention, capter l’attention, retenir l’attention, voilà qui est devenu essentiel. Une minute de publicité à la télévision aux heures de grande écoute peut coûter des dizaines de milliers de francs ou d’euros. Chacun rivalise donc de créativité pour que son produit attire l’attention.

Il existe aujourd’hui des techniques de captation de l’attention. Toujours plus performante, l’industrie publicitaire tente de retenir notre attention et personne n’échappe à cette saturation cognitive et affective. On constate même que l’usage constant des médias de masse chez les tout petits enfants peut conduire à des perturbations importantes de la capacité d’attention, le zapping n’exerce pas l’attention.

Il y a trois grands aspects de l’attention :

1 L’attention, la possibilité d’être présent, d’être conscient. L’attention n’est pas un réflexe, elle se forme, elle se développe.

2 Il y a ensuite la rétention, c’est ce qui est recueilli, puis retenu par la conscience et la mémoire.

3 La protention est l’attention liée au désir et à l’attente de l’avenir.

L’attention est donc le fondement de toute intelligence : être attentif et faire attention à soi, aux autres, au Tout Autre, aux événements, à tout ce qui vit, voilà un élément central permettant de vivre une vie pleinement vécue.

CHOISIR OÙ ON MET SON ATTENTION, C’EST À LA VIE INTÉRIEURE CE QUE LE CHOIX D’UNE ACTION EST À LA VIE EXTÉRIEURE.

DANS LES DEUX CAS, L’ÊTRE HUMAIN EST RESPONSABLE DE SES CHOIX ET DOIT EN ACCEPTER LES CONSÉQUENCES QUELLES QU’ELLES SOIENT.

W. H. Auden

L’attention à la création, aux choses, aux événements

L’attention, c’est le début de l’émerveillement. C’est la prise de conscience que la vie n’est pas une compétition, une course contre la montre. Vivre vraiment, c’est savoir s’arrêter, c’est savoir donner de l’attention aux gens, aux choses, aux événements et à soi-même.

L’attention permet d’entrer en contact, de se centrer sur quelque chose ou quelqu’un. Sans attention pas d’émerveillement, pas de gratitude ! S’arrêter et devenir attentif à l’instant, à ce qui est juste là.

Ces dernières années, les livres qui traitent des concepts qu’on nomme la pleine conscience ou l’attention juste ou la méditation de la pleine conscience ont envahi les rayons des librairies et ce concept est enseigné dans des milliers de cours, de stages divers et même dans des hôpitaux universitaires et des facultés de médecine.

Longtemps enseignée et pratiquée dans le cadre des différentes écoles du bouddhisme, par des grandes figures comme le Dalaï-Lama, le maître vietnamien Thich Nhat Hanh, ou le maître bouddhiste américain Jack Kornfield, la pleine conscience a été étudiée et utilisée dans des conditions d’expérimentation scientifique par le Dr Jon Kabat-Zinn, aux États-Unis.

On reconnaît aujourd’hui à cette pratique la possibilité de diminuer le ressenti du stress, de prévenir des rechutes de dépressions, d’augmenter la qualité de la vie quelle que soit la situation.

En 1992 déjà, Thich Nhat Hanh écrivait :

Nous devons faire de chaque instant le plus merveilleux instant qui soit et, pour y arriver, il nous faut arrêter : arrêter de courir après l’avenir, de nous préoccuper du passé. Vous êtes libres. Vous êtes vivants. Ouvrez les yeux et appréciez autour de vous la beauté du soleil, du ciel et des enfants, la respiration consciente vous aide à devenir ce qu’il y a de meilleur en vous – calme, vivifié, solide, libre et clair, capable d’apprécier l’instant présent et d’y voir le plus beau de votre vie.

La Plénitude de l’instant, 1994

À partir du moment où l’on s’arrête, où l’on est pleinement présent, on peut devenir attentif, on peut donner son attention à ce à quoi on choisit de la donner.