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"Dans « L’envolée mandarine », il est facile, grâce aux jalons que nous propose la sculptrice, de laisser son esprit quitter les contingences terrestres, de communier avec telle ou telle œuvre, de lire les mots de Barbara Auzou auxquels elle a donné naissance ; une telle harmonie poétique, oserais-je dire, ne peut laisser de marbre ! Au contraire, elle nous rend léger et positif, plein d’élan créatif, et poussés dans un esprit de libération : « Toi tu distribues des sauf-conduits aux oiseaux… »
Cette réelle connivence poétique ne doit pas nous étonner car « Il est des êtres qui naissent comme ça sur le bord du monde / ils savent voir ce que d’autres ne voient pas »
Nul doute que les lecteurs sauront voir « le génie de la pierre » de Francine Hamelin ainsi que l’écriture poétique originale et toujours inspirée de Barbara Auzou." Jeanne CHAMPEL GRENIER
À PROPOS DES AUTEURES
Barbara Auzou est poète. Elle a publié
L’Époque 2018 aux éditions Traversées,
Menthes-Friches et
Mais la Danse du paysage aux éditions 5 sens préfacé par Claude Luezior,
La Réconciliation (Cinquante Variations autour de la Vague de Camille Claudel) préfacé par Xavier Bordes aux éditions l’Harmattan. Elle collabore à de nombreuses revues poétiques. Elle réside en Normandie.
Francine Hamelin est compositrice / interprète. La chanson « Les enfants d’un siècle fou » chantée par les Séguin parue dans les 100 plus belles chansons du Québec, c’est elle qui en a écrit le texte. Elle est poète, peintre et sculptrice. Ses sculptures d’albâtre ont été exposées dans les Laurentides où elle réside.
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Seitenzahl: 33
Textes de Barbara Auzou
Sculptures de Francine Hamelin
L’envolée mandarine
(Sculpture et Poésie)
Préface
« L’envolée mandarine », ce beau titre surréaliste nous rappelle « La terre est bleue comme une orange » d’Eluard : nous sommes d’emblée bien « au-dessus d’un nid de coucous » puisque nous avons cet « oiseau mandarine » qui nous remet en mémoire le jeu d’enfance : « pigeon vole… mandarine vole… » et qui nous guide au-delà de la gangue du quotidien.
Cet oiseau d’albâtre à pulpe fruitée, création de Francine Hamelin, donne le ton et la saveur de ce livre à quatre mains (et quatre ailes), un livre illustré de photos magnifiques.
40 œuvres sculptées de Francine Hamelin et pour chacune un texte poétique de Barbara Auzou qui ne se satisfait pas d’une description mais qui se propose de révéler, selon une approche délicate, respectueuse « L’attouchement sacré de la paume et de la pierre… / son poids de terre et de mystère… » (P. 15)
Désormais les sculptures nous parlent de façon intime ; il s’agit d’un chant à deux voix qui révèle la profondeur des choses car « rien n’est vrai que ce qui nous échappe / et l’on en fait sa maison pour longtemps » (P. 65)
Francine Hamelin « cherche l’esprit » dans l’albâtre, pierre naturelle tendre, plus tendre et plus chaude que le marbre que l’on installe à l’extérieur, dans les lieux publics ; elle en tire des « présences » que l’on a envie d’avoir près de soi, des sortes de porte-bonheur du jour où s’est exprimée son intime inspiration. La translucidité de l’albâtre donne une aura particulière à ses sculptures dont les titres sont révélateurs : le génie de la pierre, le cœur de la pierre, souveraine, terre protectrice, océanique présence… et l’on comprend ses paroles « il ne s’agit pas de sculpter une forme mais de découvrir l’esprit qui s’y cache… un esprit qu’il ne faut pas déranger ».
Dans « L’envolée mandarine », il est facile, grâce aux jalons que nous propose la sculptrice, de laisser son esprit quitter les contingences terrestres, de communier avec telle ou telle œuvre, de lire les mots de Barbara Auzou auxquels elle a donné naissance ; une telle harmonie poétique, oserais-je dire, ne peut laisser de marbre ! Au contraire, elle nous rend léger et positif, plein d’élan créatif, et poussés dans un esprit de libération : « Toi tu distribues des sauf-conduits aux oiseaux… » (P. 71)
Cette réelle connivence poétique ne doit pas nous étonner car « Il est des êtres qui naissent comme ça sur le bord du monde / ils savent voir ce que d’autres ne voient pas » (P. 95)
Nul doute que les lecteurs sauront voir « le génie de la pierre » de Francine Hamelin ainsi que l’écriture poétique originale et toujours inspirée de Barbara Auzou.
Jeanne CHAMPEL GRENIER
Lors de son premier voyage aux Îles de la Madeleine, Francine Hamelin a eu un immense coup de foudre pour l’albâtre de là-bas. Lorsque ses mains ont tenu cette pierre pour la première fois, elle est entrée dans un autre univers : la pierre lui parlait.
Il en a résulté une passion absolue pour la sculpture et elle a sculpté pendant dix ans, huit heures par jour, trois cent soixante-cinq jours par an.
Et la pierre a sculpté ses doigts en retour.
Elle écrit :
sculpter des fragments d’éternité
le temps d’un autre temps
hiéroglyphes polis par la danse de l’eau
déversés sous la respiration du vent des îles
entrer dans le rêve des pierres
y parcourir les veines mêmes des étoiles
le silence et sa musique
la mémoire de la terre
et voir émerger
sous mes doigts
les esprits fluides de la matière vivante
et dure et douce
et si pleine de lumière
le temps d’un autre temps
entrer dans le rêve des pierres
souhaiter ne pas en revenir
Francine Hamelin (tirée de « Terre »)
De l’autre côté de l’océan Barbara Auzou – qui ignorait jusque là qu’on ne décide pas de sculpter telle ou telle forme mais qu’en travaillant la pierre on découvre l’esprit qui s’y cachait – est soudain prise par la main et le cœur de la pierre elle aussi.
Elle écrit :
« et toujours ce lieu
que tu ouvres d’un poing blanc