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Plusieurs questions, plusieurs sujets me taraudent l'esprit. Je ne comprends toujours pas le comment du pourquoi, mais je peux enfin dire aujourd'hui que je me sens bien, et je pense que cela reste le plus important non? Après tout, la vie n'est rien d'autre qu'un papillon éphémère arborant les ailes du paradoxe qui vaut tout de même la peine d'être vécue. _____ Ne t'inquiète plus, je ne t'oublie pas crois moi. Apolline Frixon.
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Seitenzahl: 111
Veröffentlichungsjahr: 2020
À Apolline,
Ma meilleure amie.
Ma plus grande peur ? C’est de voir cette vague me submerger pour de bon. Qu’elle m’emporte au large, loin de tout, sans avoir eu le temps de terminer ce que j’avais entrepris.
Pacôme Bienvenu
Je ne veux plus expliquer. Expliquer c’est comprendre. Et moi, je ne comprends plus rien. Ni à l’homme, ni à l’Histoire, ni à ce monde. Les émotions sont des vagues, souvent elles nous submergent. On peut vite se laisser couler ou faire comme si l’eau n’existait pas. La vie n’est pas belle, c’est la lutte qui l’est.
Disiz La Peste
Prologue
Automne
Recueil.
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Hiver
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Printemps
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
ÉTÉ
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 60
Chapitre 61
Chapitre 62
Chapitre 63
Chapitre 64
Chapitre 65
Chapitre 66
Chapitre 67
Chapitre 68
Chapitre 69
Chapitre 70
Chapitre 71
Chapitre 72
Chapitre 73
Chapitre 74
Chapitre 75
Chapitre 76
Chapitre 77
Chapitre 78
Épilogue
Source d’inspiration Album
Remerciements
Pour survivre, il faut raconter des histoires. Aux premiers mots du prologue, je me sens pourtant à l’épilogue de ma vie. J’ai rapidement compris que nos vrais ennemis subsistaient en nous-mêmes. Là, quelque part, prêts à ressurgir. La seule chose à faire, c’est de ne jamais les laisser vous submerger. Ne jamais les laisser gagner. Au péril de connaître de sombres endroits qui ne vous épargneront pas. Jamais. Je m’endors en sifflotant, je me réveille en sursautant. Il y a comme un monstre en moi, un monstre que je n’arrive pas à dompter. Ils me disent qu’ils ne savent pas qui je suis. Ça tombe bien, moi non plus. Je ne sais pas ce que je fuis encore moins ce que je cherche. S’il y a une chose que j’ai compris, c’est que la vie ne tient qu’à un fil. A si peu de choses. Nous devrions tous nous voir comme si c’était la dernière fois. Comme des personnes probablement parties pour toujours le lendemain. Car nous n’avons sensiblement pas conscience de la chance qui nous est offerte, chaque jour, de nous côtoyer. Et qu’importe ce que disent les médisants. Vivre l’instant présent, et rien d’autre. Le futur s’occupera du reste. Ce que nous appelons le « commencement » s’avère bien souvent la fin d’un cycle. La fin, c’est l’endroit où tout recommence.
Qui m’a dit que la vie s’apparentait à un long fleuve tranquille ? Je l’ai cru, naïvement. Je pourrais la qualifier d’imprévisible. Il faut l’avouer. Jamais je n’aurais prévu tout ce qu’il allait nous arriver. Le fleuve coule et coulera encore, bien entendu, à flot. Mais comment être sûr de rejoindre le rivage un jour, sain et sauf ? Sur mon radeau, bien fragile, le courant monstrueux ne m’a pas fait de cadeaux. J’ai négligé de nombreuses choses. Comme le fait suivant : c’est à l’endroit où le fleuve est le plus profond qu’il fait le moins de bruit. Ce fait prend tout son sens. Dans les profondeurs je me suis perdu, sans avoir eu vraiment mon mot à dire. Peut-être que je ne m’en donnais pas les moyens ? J’ai dû encaisser, trouver la force de remonter à la surface, atteindre la lumière, qui m’a tant aidée. C’est un long chemin, semé d’embûches. Qui pensait qu’on en arriverait là ? Enfermé dans un monde parallèle, j’ai finalement fait abstraction du réel. Trop longtemps. Tellement, que la chute est devenue interminable. En chute libre, on m’a quand même donné l’opportunité de rejoindre la terre ferme, sans séquelles. J’ai accepté. Je ne sais même pas pourquoi. Peut-être parce j’avais encore un infime espoir, au fond de moi. Celui de connaître une éclaircie dans ce ciel ombragé. Celui de réussir, et faire face à tous ces échecs qui me plombaient. Oui le plomb me parait l’image la plus appropriée pour décrire ce que j’endure. Cette chape de plomb, qui par définition, empêche tout être de se sentir libre. Mais c’est à son origine dont je fais référence. Celle du manteau, de l’outil de torture, bien épais, et d’un poids insurmontable, que l’on enfilait sur un prisonnier, à l’époque du moyen âge. Je trépasse, je rampe, mais je n’avance pas. J’en viens à détester le jour, pour m’évader la nuit, où tout nous échappe. Ce mélange de sentiments, tous aussi toxiques les uns que les autres, découlent d’une potion bien explosive. Tellement explosive, qu’il m’a fallu trouver une échappatoire. Une échappatoire à cette boucle, sans fin. On dit que le silence fait plus de mal que les mots. Mais c’est dans le silence, que les mots m’ont sauvé. J’ai longtemps hésité à poser des mots sur cette page bien trop blanche à mon goût. De la peur peut-être. La peur de e pas être à la hauteur de mes espérances. Je m’y prépare depuis de longues années. Puis je repousse l’instant, sans la moindre explication. Pourtant, cette voix me chuchote avec insistance, dans le creux de mon oreille, de ne plus tergiverser. Remettre à plus tard, l’histoire de ma vie. L’histoire de ma vie qui doit aujourd’hui, prendre un tout autre sens. Le bon, si tout se passe comme je l’ai prévu. Mais il est bien connu que rien ne se passe jamais comme prévu. Absolument rien. On a beau faire tourner en boucle la vision d’un scénario idéaliste dans notre tête, celui auquel nous rêvons, mais rien de tout cela ne se passe jamais comme nous le prévoyons. Qui aurait d’ailleurs prévu que j’en serais là, à l’heure où je noircis cette page ? Qui aurait pu prédire ce virage à 180°, qui me propulse là où, justement, je n’avais pas prévu d’être. Mais finalement ? N’est-ce pas mieux ? N’est-ce pas mieux de se laisser porter par le courant, qu’il soit paisible ou agité ? Vouloir prévoir ce que nous désirons être le meilleur, se révèle bien souvent le pire. Au risque de connaître une déception sans nom. Tout est tracé. Absolument tout. Rien ne sert de vouloir jouer avec notre destin. Il est préalablement tracé, et rien ne pourra le faire changer. Enfin, si… Peut-être. Mais je n’ai pas trouvé comment. Une chose est sûre, si j’écris maintenant, presque inconsciemment, c’est que le bon moment semble enfin venu. Depuis de longues années, six exactement, une voix assez discrète m’ordonnait, et me rabâchait de prendre le stylo. Mais pour quoi faire ? Par où commencer ? Mais surtout, qu’est-ce que cette voix attendait de moi ? Qui était-elle ? Je n’en avais aucune idée. Comme le fait de savoir ce que j’allais écrire. Je n’avais rien à raconter. J’étais vide, inconsolable face à la disparition de ma meilleure amie. Impuissant devant ma feuille, je me suis retrouvé plusieurs fois bloqué, à ne pas comprendre ce que cette voix voulait me faire cracher. Tentatives ratées sur tentatives ratées, l’idée de rendre un manuscrit de quelques dizaines de pages s’était estompée. Mais cela ne dura pas longtemps. La peine, parfois même la douleur, réveillaient ce petit être en moi. J’avais conscience qu’il ne me voulait aucun mal. Il était là pour me faire avancer. Me libérer de toutes ces mauvaises choses qui alourdissaient cette chape de plomb. Je l’ai vu comme un remède. Écrire fut un plaisir dans ma jeunesse. Dans ma jeune vie d’adulte, cette occupation s’est timidement, mais intensément transformée en sorte de thérapie. Elle m’a permis de rester en contact avec elle, discrètement, mais intensément. Une sorte de thérapie devenue non négligeable face aux épreuves de la vie. Je l’ai accueillie à bras ouverts. Les mots sont puissants. Certains n’en n’ont pas conscience. Ce fut mon cas. Depuis cette prise de conscience, les énergies sombres qui s’emparent de mon esprit, m’élèvent, à travers les mots que je pose. Chaque sentiment est chirurgicalement disséqué, analysé et transformé. Jusqu’à ce qu’ils soient rangés et disparaissent pour toujours. Parfois, certains sentiments se montrent plus forts que d’autres. Certains souvenirs, certaines odeurs, certains lieux, évoquent à nouveau ces sentiments. Je n’ai jamais dit qu’il était facile de se débarrasser d’un poids, d’un sentiment agrippé à vous comme une sangsue. Il faut parfois user de sa force. Être persévérant. Tout le monde n’a pas cette chance d’y parvenir. Jouer avec les mots, les manier, c’est tout un art qu’il faut savoir apprendre à maitriser. Oui, jouer avec les mots peut s’avérer subitement dangereux. L’ère dans laquelle nous vivons nous le rappelle quotidiennement. Un mot de travers, et c’est la terre entière qui s’enflamme. Un brasier sans nom qui, d’une petite étincelle à son commencement, devient difficilement contrôlable. Mais comme tout feu, un jour ou l’autre celui-ci s’éteint. Ce sont seulement les braises, restant intactes, qui subsistent presque dans un étrange silence. Ce sont ces braises qui crépitent encore, que l’on pourrait comparer à la douleur. Une douleur qui perdure dans le temps, alors que le feu lui, est déjà bien loin. Voici ce que la plupart d’entre nous supportons. Une vive douleur, plus intense par moment, mais invisible à l’œil nu. Tout se passe à l’intérieur de notre corps, mais discrètement. Seuls quelques crépitements s’échappent, par-ci par-là, mystérieusement. Nous avons tous une histoire. Une histoire passée qui flâne dans l’air et nos esprits sans qu’elle ne disparaisse vraiment non plus. Une histoire unique avec son lot de sentiments et quelques fois de surprises. La plupart du temps douloureuse. Je l’ai vue à travers chaque personne que j’ai rencontrée. Celle-ci se montre plus ou moins intense, plus ou moins encore présente, selon chacun. Mais je l’ai perçue. Des histoires d’amour pour lesquelles les plaies béantes ne cicatrisent pas. Des disparitions, souvent brutales, qui laissent un grand vide autour de soi. Des disputes, des conflits familiaux qui laissent eux aussi des traces parfois indélébiles. Qu’importe la raison, la douleur est présente et réelle. Chacun d’entre nous renferme un secret. Certains se confient. D’autres choisissent de combattre dans l’ombre. C’était mon choix, avant de poser ces mots. Chaque fois la même rengaine. Une fois le soleil couché, la nuit prend inévitablement le dessus. Sombre, brumeuse, parfois même inquiétante dans tous ses aspects. Personnellement, celle-ci m’inspire. Elle m’a toujours inspirée d’ailleurs. Je l’attends, paisiblement, et impatiemment. Je parle de rengaine, mais s’en est tout sauf une. Ce soir encore, la tête plongée dans diverses pensées, le sommeil m’emporte lentement. Mais pas totalement. Ce soir, cette petite voix qui m’accompagne depuis de longues années, se fait insistante. « Il faut que tu écrives ». Comme un ordre. Une fois celui-ci reçu, difficile de résister à la tentation. Celle de poser les mots qu’elle me dictera. Trois ans après, le constat est reluisant. Au fil des saisons, été comme hiver, printemps comme automne, l’inspiration fut sans limite, mêlant une immensité de sentiments, d’atmosphères toutes aussi inspirantes les unes que les autres. Aujourd’hui, ce sont environ trois cents textes qui s’entassent dans mon téléphone. Trois cents textes, rythmés et portés par diverses émotions, qui m’ont submergées à un moment donné. Quoi de plus beau que d’avoir réussi, du mieux que je l’ai perçu, à retranscrire tout cela à travers une infinité de mots qui font à présent ma fierté.
J’ai traversé les saisons comme on traverse les épreuves de la vie. J’ai traversé la vie comme un inconnu à la recherche d’un refuge. Durant l’automne, où l’été s’y échappe lentement. Pendant l’hiver où la vie y est parfois plus maussade. Et enfin le printemps, signe de renaissance, d’éclosion, d’une boucle qui recommencera bientôt, sans fin. L’œuvre sur laquelle je m’attarde en écrivant ces mots, a finalement elle aussi traversé tendrement, parfois