L'exécutrice des âmes damnées tome 2 - Chris Rose - E-Book

L'exécutrice des âmes damnées tome 2 E-Book

Chris Rose

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Beschreibung

Le commissaire Carpentier n'a pas le choix, il doit de nouveau faire appel au plus grand chasseur de vampires, Kendrick Van Helsing. Kendrick et sa fille Laura-Lyne retournent vivre en France. Loly n'est plus une adolescente, sa vie a bien changé! La jeune femme devra affronter ses angoisses et permettre à ses enfants de vivre auprès de leurs pères. De nouveaux sentiments naîtrons dans le coeur de Loly à l'égard de son ami Nolan. Elle entrera pour la première fois dans un monde dont aucun humain ne revient. Un monde perdu que les vampires évitent. Un monde où Lilith et le roi des enfers octroient. Les êtres de la nuit le nomme "l'autre monde", celui qui fait peur! La suite des aventures de Laura-Lyne, toujours aussi palpitantes et enivrantes...

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Seitenzahl: 407

Veröffentlichungsjahr: 2017

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« L’amour pour ceux qu’on aime est éternel. Ces personnes restent gravées dans notre cœur à tout jamais, on ne les oublie pas. Et qu’importe ce que la vie nous réserve ! »

Chris Rose.

Pour mon mari et mes enfants…

Du même auteur :

Fantasme Vampirique aux éditions BOD books on Demand

L’exécutrice des âmes damnées Tome 1 aux éditions BOD books on Demand

La prophétie des contrées livre 1 aux éditions BOD books on Demand

Triade de nouvelles fantastiques aux édition BOD books on Demand

TABLE DES MATIÈRES

Prologue

Chapitre I. Emji

Chapitre II. De retour à Paris

Chapitre III. Rencontre

Chapitre IV. La solution

Chapitre V. Le loup-garou

Chapitre VI. Nouvelle sensation

Chapitre VII. La demande

Chapitre VIII. Transformation

Chapitre IX. Amours profonds

Chapitre X. L’enlèvement

Chapitre XI. La porte de l’autre monde

Chapitre XII. Le monde des damnés

Chapitre XIII. Le palais

Chapitre XIV. Les démons

Chapitre XV. Mourir pour renaître

Chapitre XVI. Mortalité

Remerciements

Poème de Damon pour son fils

Prologue

Laura-Lyne Van Helsing est retournée vivre en Angleterre en compagnie de son père et de sa sœur Lily-Rose. Elle a dû tout quitter et sa vie a pris un nouveau tournant. Loly a laissé les deux amants de son cœur derrière elle et mit au monde deux êtres différents.

Désormais, son travail d’exécutrice lui tient à cœur et son père est fier de sa fille cadette. Laura-Lyne est devenue une vraie Van Helsing !

Quant à Lily-Rose, elle ne chasse plus, se concentrant sur un autre avenir professionnel.

Kendrick a dû trouver un remplaçant et cela ne fut pas une mince affaire. Il a trouvé en Nolan le jeune homme idéal. Kendrick adore ce garçon !

Mais pour des raisons d’ordres familiaux et à cause d’un fax du commissaire Carpentier, Laura-Lyne se résout à retourner vivre dans la capitale.

Mais comment pourra-t-elle affronter le regard d’Ash et de Damon lorsque ceux-ci sauront que Loly et leur progéniture sont de retour ?

Pourra-t-elle vivre de nouveau en leur compagnie ?

CHAPITRE I

Emji

Laura-Lyne regarda son téléphone portable. Encore un message ! Elle écouta son répondeur et se tourna vers Nolan.

— Il faut que tu m’emmènes à l’école !, lança-t-elle.

— OK !

Laura-Lyne et Nolan se sont connus deux mois après le retour de la jeune fille en Angleterre. Son père, Kendrick, avait besoin de recruter une personne pour remplacer Lily-Rose qui avait renoncé à chasser les vampires et souhaitait mener une vie normale. Le jeune homme lui avait plus de suite. Il était caractériel, adroit avec une arme et pratiquait la boxe américaine. Au début, ce ne fut pas facile pour Kendrick. Nolan était têtu. Kendrick devait hausser le ton et être strict. Parfois, Nolan s’en allait, laissant tout en plan. Mais il revenait toujours au bout de quelques jours auprès des Van Helsing. Kendrick savait que le jeune homme aimait ce travail et… Loly. Nolan avait des sentiments pour Laura-Lyne, mais il ne lui avait jamais avoué. À quoi cela servait-il ? Laura-Lyne le considérait comme un ami et parfois, elle se moquait de lui. Kendrick ne chassait plus. Non pas qu’il avait pris sa retraite, mais il préférait chercher des informations sur le web et passer le trois quarts de son temps au commissariat, pour aider la police sur les enquêtes concernant les meurtres surnaturels. Cela soulageait Loly ! Elle n’aimait pas la paperasse et les briefings !

La 4007 se gara devant la grille de la petite école maternelle d’Owens Park. Loly en descendit et se pencha par la vitre entrouverte.

— Attends-moi ici, Nolan !

— Je peux venir si tu veux ?

— Non, merci.

C’est Nolan qui conduisait la 4007 à chaque fois qu’ils partaient en mission. Cela arrangeait la jeune fille au cas où elle devrait recharger les armes et indiquer des coordonnées sur le GPS. Et en plus, il roulait plus vite qu’elle ! Laura-Lyne se dirigea vers la grille. Elle entra dans la cour puis dans le hall d’entrée. Elle marcha jusqu’au bureau de la directrice, car c’était elle qui lui avait laissé ce message et elle savait déjà pourquoi ! Loly frappa à la porte et une voix féminine lui demanda d’entrer. Ce qu’elle fit. La femme aux lunettes rondes lui demanda de s’assoir. Le petit garçon aux cheveux bruns et aux yeux verts regarda Loly. Son regard la suppliait. Ce petit bout de trois ans lui donna la main. La femme derrière le bureau soupira.

— Mademoiselle Van Helsing, jusque-là, j’ai toléré les agissements d’Emji. Mais aujourd’hui, les autres élèves n’en peuvent plus et j’ai des remontrances émanant de certains parents. Alors, je suis désolée, mais je ne peux plus garder Emji.

— Qu’a-t-il fait cette fois ? s’impatienta Loly.

— Il a mordu l’une de ses camarades.

— Cela ne la tuera pas.

— Je sais cela, mais les autres parents ont peur que… Laura-Lyne se leva de sa chaise, elle n’attendît pas que la femme finisse sa phrase. Elle savait à quoi s’en tenir. Elle regarda la directrice dans les yeux.

— Très bien ! Je reprends Emji et je vais chercher Hélia !

Loly se dirigea vers la porte en tenant la main du petit garçon. La femme se leva et lui lança :

— Mais Hélia peut rester, elle…

Mais la jeune fille était déjà partie. Loly se dirigea vers une autre porte, frappa et entra. Une jeune femme la regarda, surprise. Loly lui sourit.

— Je viens chercher Hélia !

La jeune femme demanda à la petite fille de se lever de sa chaise et de reprendre sa poupée. Celle-ci rejoignit Laura-Lyne. Elle avait des cheveux mi-longs bouclés blond cendré et de grands yeux bleus. Loly alla aux portemanteaux qui se trouvaient dans le couloir et mit les vestes aux enfants.

— Pourquoi on s’en va ? demanda Hélia.

— Parce qu’Emji a encore fait une bêtise et qu’il ne peut plus rester dans cette école, ma chérie.

Laura-Lyne sortit de l’école maternelle en tenant les deux enfants par la main. Elle les fit monter dans la voiture et les attacha. Ensuite, elle prit place sur le siège passager. Nolan la regarda en souriant.

— Emji ?

— Oui, Emji !, soupira-t-elle. Et il démarra la voiture.

Lorsqu’ils se garèrent dans l’allée de la maison, les deux enfants ouvrirent la portière et coururent jusqu’à la porte d’entrée. Loly les regarda, soucieuse. Nolan posa ses bras sur le toit de la voiture et écouta Loly soupirer.

— Il ressemble tellement à son père !

— Je ne sais pas, je ne le connais pas, répondit Nolan. Loly se tourna vers lui.

— Et encore heureux ! Crois-moi !

Puis ils entrèrent à leur tour dans la maison. Kendrick les attendait, les enfants dans les bras. Il regarda sa fille cadette.

— Il y a eu un problème, ma chérie ?

— Oui, papa. Ils ne peuvent plus fréquenter cette école.

— Cela fait déjà la troisième.

— Je sais. Mais que faire ? Je ne peux pas enfermer Emji !

Kendrick posa les enfants à terre et ceux-ci se dirigèrent en courant sur le canapé et allumèrent le grand écran. La chaîne de dessins animés fit son apparition. Loly ôta sa veste et la posa sur le portemanteau. Elle alla ensuite ranger l’arme qu’elle portait sur elle dans l’armoire fermée à clé du cellier. Kendrick était dans la cuisine, il préparait le goûter des enfants. Nolan était sur le pas de la porte et le regarda. Kendrick posa les bols de chocolat fumant sur la table et toisa Nolan du regard.

— Tu as un souci ?

Nolan prit une chaise et s’assit.

— Pourquoi ne lui dites-vous pas ce qu’elle doit faire ?

— Dès que je veux parler d’eux, elle se raidit et me dit qu’elle peut y arriver seule.

— Mais vous ne la croyez pas, n’est-ce pas ?

— Non. Je vois ces enfants grandir moi aussi. Je les aime, c’est vrai, ce sont mes petits-enfants, des Van Helsing. Mais leur pouvoir grandit chaque jour et Loly ne pourra pas le contrôler.

— Emji est plus difficile qu’Hélia.

— Peut-être parce que c’est un garçon, affirma Kendrick.

— Oui. Ou peut-être parce que son père n’était pas si bon que ça. Kendrick ferma les yeux.

— Damon n’était pas un vampire à fréquenter ! Et il appela les enfants.

Laura-Lyne alla dans la salle de bain et ôta ses vêtements. Elle prit une douche qui lui fit le plus grand bien. Elle retourna dans sa chambre et sortit un chemisier de son armoire ainsi qu’un jean et une ceinture. Contrairement à certaines femmes, elle n’était pas déformée par sa grossesse. Elle était encore jeune, vingt et un ans, une année de moins que… et deux de plus que… elle ne voulait pas y penser ! Elle ferma son armoire et s’habilla. Kendrick avait préparé le souper. Nolan resta pour souper comme tous les soirs. Il faisait partie de la famille. Pourtant, il habitait à deux pâtés de maisons avec sa mère. Loly soupçonnait son père de ressentir des sentiments à l’égard de cette femme qu’il invitait parfois à dîner. Nolan avait vingt-trois ans. Il était grand, svelte, les cheveux châtains et de beaux yeux noisette. Il était beau, du moins pour une fille qui s’intéresserait à lui, pensa Loly. Elle alla dans la cuisine et s’assit à table. Les enfants mangeaient déjà. Aussitôt le repas fini, Loly emmena les enfants prendre une douche, puis dans leur chambre qui était celle de sa sœur Lily-Rose lorsqu’elle vivait encore avec eux. Celle-ci avait quitté le cocon familial six mois après la naissance des enfants. Elle avait rencontré l’amour : Mickael. C’était un garçon charmant, Kendrick l’aimait bien. Ils voyageaient beaucoup ensemble. Lily-Rose ne voulait pas fonder une famille maintenant et lui non plus. D'ailleurs, elle disait toujours qu’elle avait deux neveux qui lui donnaient un grand bonheur et elle leur rapportait toujours quelque chose de ses voyages. Emji et Hélia adoraient leur tante ! Loly les laissa jouer le temps de ranger la salle de bain. Lorsqu’elle revint dans la chambre, elle regarda Hélia léviter dans les airs. La petite fille la regarda avec des yeux flamboyants.

— Maman, regarde ! Je vole encore !

Hélia avait déclenché ce pouvoir depuis un mois. Les seules choses que Loly savait des enfants demi-vampires, c’était que leur pouvoir pouvait se réveiller au bout de la troisième année d’existence pour les plus puissants, plus tard pour les plus faibles ou pas du tout. Les siens étaient puissants. Normal, leurs pères n’étaient pas n’importe quel vampire ! Le cœur de Loly se serrait rien que d’y penser. Elle sourit à sa fille et lui tendit la main.

— Tu dois descendre ma chérie à présent ! Tu dois dormir !

— Je redescends si tonton Nolan nous raconte une histoire.

— D’accord, je vais le chercher !

Ses deux petits anges parlaient parfaitement bien du haut de leurs trois ans et étaient très intelligents. Parfois, cela faisait peur à Loly. Elle revint dans la chambre avec Nolan. Emji était sur son lit, jambes croisées, regardant sa sœur, admiratif. Ses yeux verts pétillaient de joie, son visage translucide était doux et beau sans aucune imperfection. Il avait la peau blanche comme sa sœur. Comparé au teint mat de Loly, on aurait pu croire que ce n’étaient pas ses propres enfants ! Mais ils étaient bien sortis de son ventre et elle en était fière. Nolan tendit la main à la petite fille et celle-ci descendit. Elle alla ensuite chercher un livre dans la bibliothèque. Nolan le regarda.

— Le petit chaperon rouge, très bien !

Il s’allongea sur le lit d’Hélia et les deux enfants se blottirent contre lui. Nolan ouvrit le livre et commença à lire. Il caressa les boucles blondes de la petite fille, comme il le faisait tous les soirs lorsqu’il racontait une histoire. Loly le regarda. Les enfants avaient grandi avec lui. Nolan était déjà là à leur naissance. Il les prenait dans ses bras étant bébés, les faisait marcher, leur donnait à manger, les emmenait au parc, bref, tout ce que ferait un papa pour sa progéniture. Il les aimait. Mais pour Loly, rien ne changera. Elle était liée à jamais avec ses deux âmes sœurs. Elle restait sur le pas de la porte à écouter l’histoire. Hélia interrompit Nolan :

— C’était un loup-garou ? demanda-t-elle.

— Non, non. Un loup. Comme il y en a dans les bois. Emji releva la tête.

— Mais il n’y en a plus puisque les vampires et les lycans les ont tués pour se nourrir.

— Tu as raison, Emji, mais autrefois, il y en avait ! Et il reprit sa lecture.

Kendrick arriva doucement derrière Loly et lui posa une main sur l’épaule.

— Que comptes-tu faire, ma chérie ?

— Nous en avons déjà parlé, papa.

— Oui, je sais. Mais il faudra bien que tu y retournes. Tu ne pourras pas affronter le pouvoir de tes enfants toute seule. Même si tu me dis le contraire, je sais que c’est faux ! Tu n’arrives déjà pas à contrôler celui d’Emji.

Loly soupira.

— Je ne veux pas retourner là-bas !

— Je sais chérie. Mais il le faudra un jour ou l’autre.

— Le plus tard sera le mieux, papa.

Nolan avait fini son histoire. Il embrassa les enfants et sortit de la chambre, laissant Laura-Lyne accomplir son rituel du soir qui ne lui plaisait pas, même s’il adorait Hélia et Emji ! Loly ferma la porte de la chambre de ses enfants et vint s’assoir près d’eux. Elle regarda Emji.

— Pourquoi as-tu mordu ton amie ? lui demanda-t-elle calmement.

— Ce n’est pas mon amie et elle avait dit du mal de ma sœur. Loly lui caressa les cheveux.

— Qu’a-t-elle dit, mon ange ?

— Qu’Hélia était un monstre !

Loly fit la grimace, cela devait arriver un jour ou l’autre. Elle prit le visage de son fils entre ses mains et le regarda dans les yeux.

— Et toi ? Crois-tu que ta sœur est un monstre ?

— Non, maman ! Hélia est la plus belle de l’école.

— C’est vrai. Et toi tu es le plus beau petit garçon du monde. Et tu seras le plus bel homme de la terre.

Elle lui donna un baiser sur la joue. Le petit garçon se blottit dans ses bras.

— Plus beau que ne l’est mon papa ?

Elle lui redressa le visage à l’aide de ses mains pour le contempler.

— Mais tu ne l’as jamais vu, Emji. Tu ne sais pas à quoi il ressemble !

Hélia lui donna la main.

— Moi je sais, maman.

— Comment, Hélia ?

— Je lis dans tes pensées. J’ai vu le papa d’Emji et le mien. Et je sais que tu es triste quand tu penses à eux.

Loly l’attira contre elle.

— C’est pour ça que je ne veux pas y penser, mes enfants… (Elle les serrait tous les deux entre ses bras) vous êtes ce que j’ai de plus précieux au monde. Jamais on ne vous enlèvera à moi. Quiconque le ferait, y perdrait la vie.

Ensuite, Loly fit son rituel de tous les soirs. Elle s’entailla les poignets et les enfants burent chacun de leur côté. Il ne restait jamais de trace par la suite, la plaie se refermait rapidement. Ensuite, les enfants s’endormaient. Laura-Lyne raccompagna Nolan chez lui. Elle voulait marcher et penser à ce que lui avait dit son père. Il n’avait pas tout à fait tort. En chemin, elle se tourna vers le jeune homme.

— Tu ferais quoi à ma place ?

— Je ne suis pas à ta place, Loly.

— Je veux dire, es-tu d’accord avec mon père ?

— Tu sais que j’adore tes enfants, mais plus ils grandissent et plus leur pouvoir grandit avec eux et un jour tu seras dépassée.

— Je sais. (Puis elle soupira) Merci, Nolan.

— De quoi ?

— D’être là pour eux.

— Je le serai toujours, Loly.

Ils se remirent à marcher jusqu’à la maison du jeune homme. Il donna un baiser sur la joue de la jeune fille et entra. Il la regarda s’éloigner par la fenêtre. Sa mère arriva dans la pièce.

— Elle n’est pas entrée ?

— Non, maman.

— Lui as-tu avoué tes sentiments au moins, mon garçon ?

— Maman ! Ce n’est pas une fille pour moi. Et de toute façon, elle appartient à quelqu’un d’autre !

— Oh ! Oui, tu parles de ces deux vampires…

Nolan était agacé, il fit un signe à sa mère de se taire. Puis il s’en alla dans sa chambre.

Loly rentra chez elle et se coucha. Au petit matin, elle fut réveillée par des soubresauts sur son lit. Elle ouvrit les yeux et deux bouches vinrent lui embrasser chaque joue. Elle serra ses enfants contre elle. Ils se blottirent un moment et Loly sortit du lit. Elle descendit avec eux à la cuisine. Kendrick était déjà levé et avait préparé le petit déjeuner. Il était assis à table, lisant son journal. Il leva les yeux sur sa fille.

— Bonjour, Loly.

— Bonjour, papa. Et elle l’embrassa sur le front.

Les enfants déjeunèrent très vite et allèrent s’amuser dans le jardin, encore en pyjama. Loly débarrassa la table et Kendrick rejoignit son bureau. Il avait des recherches à faire. Laura-Lyne regarda par la porte-fenêtre. Les enfants ne bougeaient plus. Ils étaient figés devant quelque chose. Loly se précipita vers eux. Ses yeux se posèrent au sol, devant les pieds de son fils. Hélia pleurait. Loly s’agenouilla et regarda son fils. Il restait figé devant le petit corps froid à terre. Loly ne cria pas, cela ne servait à rien. Elle lui prit la main.

— Qu’est-ce que tu as fait, chéri ?

Le petit garçon serra sa mère fortement.

— Pardon, maman ! Je ne voulais pas lui faire du mal. Je voulais juste jouer avec lui !

— Que s’est-il passé ?

— Je l’ai pris dans mes bras et quand j’ai regardé, il ne respirait plus.

Hélia sanglota.

— Il l’a serré trop fort… le petit chat est… mort.

— Chut… ma chérie. Nous devrions l’enterrer avant que le fils du voisin ne cherche après !

Emji posa sa petite main sur la joue de Loly et la regarda tendrement.

— Est-ce qu’il va être triste le garçon ?

— Oui. Mais cela lui passera.

Loly enveloppa le petit corps à l’aide d’un torchon et creusa un trou dans un coin du jardin. Elle y déposa le petit chaton et le recouvrit de terre. Kendrick était sur la terrasse, il regarda sa fille approcher de lui.

— Qu’est-ce que tu as enterré ?

— Le chaton du voisin !

— C’est la deuxième fois, Loly. L’autre fois, ce pauvre animal avait des trous dans la gorge et se vidait de son sang.

— Papa, Emji n’avait qu’un an et demi, il ne savait pas ce qu’il faisait !

— Et aujourd’hui ? Tu crois qu’il ne s’en rend pas compte ?

— Si, bien sûr !, soupira Loly. Et elle entra dans la maison.

Elle alla jusqu’à l’évier de la cuisine se laver les mains. Son père était derrière elle. Il restait dos au mur, la regardant. Il attendait. Elle se tourna vers lui, posa ses mains sur le lavabo et prit une profonde inspiration.

— Quand pouvons-nous partir pour Paris ? demanda-t-elle.

— Justement, j’ai quelque chose à te montrer. (Loly suivit son père jusqu’à son bureau. Il lui tendit une feuille) J’ai reçu ce fax ce matin, de bonne heure. Ça vient du commissaire Carpentier.

Loly sourit.

— Il n’a toujours pas pris sa retraite ?

— Il a encore trois ans à faire ! Il a des meurtres non résolus sur les bras et qui dépassent largement ses compétences. Il demande notre aide ! À toi de voir Loly !

— Est-ce que Nolan viendra avec nous ?

— Bien sûr ! Il ne te laissera pas y aller seule. Je vais appeler le commissaire pour qu’il nous cherche une maison. On pourra partir ce soir si tu veux ?

— Très bien. Je vais préparer les valises des enfants et la mienne. Ensuite, j’irai voir Nolan !

Loly alla chercher les valises dans la buanderie et se rendit dans la chambre de ses enfants. Elle ouvrit les valises et y déposa des vêtements. Juste le nécessaire, elle en achètera des nouveaux à Paris ! Elle alla dans sa chambre et prépara la sienne. Puis Loly laissa son père s’occuper des enfants et prit la direction de la maison de Nolan. Elle frappa à la porte. Annie, la maman du jeune homme vint lui ouvrir.

— Oh ! Bonjour Loly. Entre, chérie ! Et Laura-Lyne suivit la femme aux cheveux châtain.

Elle la fit s’asseoir dans le salon en attendant son fils qui était parti lui faire quelques courses. Elle lui apporta une tasse de café. Loly la remercia. Annie s’assit face à elle.

— Alors ? Que veux-tu demander à Nolan ?

— Je… je veux qu’il vienne avec moi à Paris.

La femme se pinça les lèvres.

— Tu repars là-bas ? Je croyais que tu ne voulais plus y aller ?

— Oui, c’est ce que je pensais. Mais certaines… circonstances me font y retourner.

— Tes enfants ?

— Oui. Surtout Emji.

— Oh ! Je vois. Tu sais que mon garçon adore tes enfants, Loly ?

— Oui, Annie.

— Bon. Ton père part avec toi ?

— Oui. Nous aurons besoin de lui.

— Je vais lui téléphoner alors, pour lui dire au revoir.

— Je suis sûre qu’il sera ravi ! Et elle abandonna Loly dans le salon.

Celle-ci prit sa tasse et but. Nolan rentra, les bras chargés de provisions.

Laura-Lyne se leva.

— Attends ! Je vais t’aider !, lança-t-elle gaiement.

Loly lui prit un sac qu’elle déposa sur la table de la cuisine. Nolan fit de même. Puis tout en déballant la marchandise, il regarda la jeune fille.

— Bon. Que viens-tu faire ici ?

— Je veux te demander si tu veux venir avec moi à Paris.

— Enfin ! Tu t’es décidée ! Pas trop tôt !

— Le commissaire Carpentier nous a envoyé un fax concernant une série de meurtres non élucidés.

— Voilà un bon prétexte !

— Alors, tu viens ou pas ?

Il rangea les courses dans le frigidaire.

— Bien sûr que oui. Et quand partons-nous ?

— Ce soir !, affirma Loly.

— Oh ! Alors, il faut que j’aille préparer ma valise !

Loly sourit. Elle finit de ranger les courses le temps que le jeune homme se prépare. Il embrassa sa mère qui lui demanda de l’appeler souvent et de bien faire attention à lui. Elle pleurait. Nolan la prit dans ses bras. Elle embrassa ensuite Loly en lui demandant de lui ramener son garçon vivant. La jeune fille la rassura. Il était dix-huit heures lorsque Kendrick appela un taxi pour les emmener à l’aéroport. Laura-Lyne habilla les enfants et son père porta les valises jusqu’au taxi, aidé par Nolan. Kendrick ferma à double tour toutes les portes de la maison. Annie viendrait s’occuper des plantes et du jardin. Ils montèrent dans le taxi. La voiture démarra. Loly regarda la maison une dernière fois. Reviendraitelle ? Arriverait-elle à contrôler ses émotions à son arrivée à Paris ? Elle le devait pourtant. Faire semblant que tout allait bien ! Ne pas leur montrer sa faiblesse. Elle posa son visage sur la vitre. Une petite main lui prit la sienne.

— Ça va allez, maman, tu verras ! Et la petite fille posa sa tête sur l’épaule de sa mère.

Loly était certaine qu’Hélia savait ce qui arriverait lorsqu’ils seraient de retour en France. Elle avait peur pour eux.

Laura-Lyne et ses enfants.

CHAPITRE II

De retour à Paris

Plus l’avion se rapprochait de Paris et plus le cœur de Loly battait la chamade. Elle était assise à côté de Nolan. Il la regardait.

— Ça va allez ? demanda-t-il.

— Il le faudra bien. Mais tu sais comme moi que dès que je poserai mon pied sur le sol de l’aéroport de Paris, ils ressentiront ma présence.

— Oui.

— Pas seulement Ash et Damon, mais tous les vampires ! Et surtout les maîtres-vampires.

— Mais Damon en est un, non ?

— Oui. Mais il ne fera pas de mal à son fils.

— Ne t’inquiète pas ! On y arrivera !

— Tu crois ? s’interrogea-t-elle.

— J’en suis sûr, Loly ! Nous sommes les meilleurs chasseurs !

— Tu as peut-être raison. Espérons-le !, soupira Loly. Et elle ferma les yeux le restant du trajet.

L’avion s’arrêta. Loly ouvrit les yeux. Les enfants, assis près de Kendrick, étaient déjà tout excités. Ils s’impatientaient. Nolan se leva. Laura-Lyne fit de même. Kendrick était devant, tenant la main des enfants, puis Nolan le suivit. Loly soupira à l’intérieur de l’avion, juste avant de descendre les marches. Puis lorsque son pied se posa à terre, une énergie très puissante envahit la ville. Elle seule pouvait l’avoir ressentie, ainsi que tous ceux qui n’étaient pas humains.

Au même moment au club du « Délice de la nuit » (un endroit où tous les vampires, et même certains humains, se retrouvent pour apprécier le sang de jeunes filles consentantes et s’adonner à certains plaisirs charnels en leur compagnie) Damon se délectait dans les bras de deux de ses filles lorsqu’il ressentit une onde de choc parcourir son corps qui le propulsa contre un mur de sa chambre. Celui-ci se fendit sous l’impact. Puis il s’agenouilla à terre, haletant. Il avait mal. L’une des filles s’approcha de lui.

— Maître ? Est-ce que ça va ?

Il leva les yeux sur elle, le visage déformé, sa voix se fit menaçante.

— Sortez ! Allez-vous-en ! Tout de suite !, ordonna-t-il.

Les deux jeunes filles ne se firent pas prier et sortirent à moitié nues de la chambre. Damon se tenait la poitrine et ragea.

— Mon amour, tu es revenue ! Je te trouverai !

Damon est un maître-vampire redoutable, mais il ne l’était pas autrefois. Il a acquis ce pouvoir en tuant Gédéon il y a trois ans. Il se releva tant bien que mal et attendit que la douleur disparaisse.

Quelques kilomètres plus loin, le château d’Ash était silencieux en ce jour d’automne. Les feuilles changeaient de couleur sur les arbres, ce qui rendait le jardin encore plus beau. Ash se tenait debout devant la fenêtre lorsqu’une énergie traversa son corps. Ce qui le fit basculer et tomber à terre, près du canapé. Tous ses muscles se contractèrent sous la douleur. Une douleur intense et vive. Comme si on lui enfonçait un pieu dans le cœur. Il n’arrivait plus à respirer. Si l’on considérait qu’un vampire peut respirer ! Il posa son bras sur le tissu blanc du canapé et il essaya de se relever, mais ses jambes ne suivaient pas. Il se contenta de fermer les yeux et de soupirer doucement.

— Pourquoi es-tu revenue, ma princesse ?

Mais il n’y eut pas de réponse. Il s’assit sur le canapé et attendit que l’énergie se déploie.

Loly ressentit une secousse parcourir son corps. Ce qui la fit chavirer. Nolan dut la tenir pour qu’elle ne tombe pas. Il lui susurra à l’oreille :

— Ça va ? Tu n’as pas l’air bien ?

— Ca va allez Nolan, merci. Il me faut juste un moment pour pouvoir me reprendre.

— OK ! Et il la serra contre lui.

La chaleur du corps du jeune homme réchauffa celui de Laura-Lyne. C’est vrai qu’elle n’avait eu aucun contact avec un homme depuis trois ans. Elle se redressa et sourit à son ami.

— Ça va mieux, Nolan. Maintenant ils savent que je suis ici !

Le jeune homme ne dit rien et suivit la jeune fille qui rejoignit son père et ses enfants près du tapis roulant où ils devaient récupérer leurs valises. Ils sortirent de l’aéroport et Kendrick héla un taxi. Ils montèrent à l’intérieur le temps que le chauffeur range les valises dans le coffre. Loly regarda Nolan.

— Au fait ? Sais-tu parler français ?

— J’ai appris. Ça ne devrait pas être si difficile ! Et si je n’y arrive pas, tu m’aideras !

— Bien sûr Nolan ! On ne sait jamais, si tu prononces une phrase incorrectement, cela pourrait très mal se passer !, ironisa-t-elle. Et Loly rit à la moue que fit le jeune homme.

Elle ne s’inquiétait en aucun cas pour ses enfants, ils apprendraient très vite ! Kendrick demanda au chauffeur de les emmener dans le quatorzième. Loly fit un bond dans la voiture. Oh ! Non ! Si près des catacombes ! Mais tant qu’elle ne les fera pas entrer, ils ne pourront pas franchir le seuil de la porte. Le taxi se gara devant une grande maison ancienne avec un portail vert et du lierre le recouvrant. Quelqu’un les attendait près du portail. Une femme policière. Kendrick alla à sa rencontre.

— Bonjour, je suis Kendrick Van Helsing.

— Bonjour. Le commissaire Carpentier m’a envoyé ici pour vous remettre les clés de la maison. Il vous attendra demain matin au commissariat.

— Très bien. Merci. Et la jeune femme s’en alla.

Emji et Hélia sortirent comme des furies du taxi et retrouvèrent leur grand-père près du portail. Celui-ci l’ouvrit. Les enfants se précipitèrent dans le jardin. Nolan porta les valises jusqu’à la porte d’entrée. Le taxi repartit. Kendrick ouvrit la porte de la maison. Un grand séjour se présenta à lui, très spacieux. Une cuisine américaine moderne. Il monta au premier étage et regarda les quatre chambres. Parfait ! Puis la salle de bain qui se trouvait sur le palier.

Il se rendit au deuxième étage. Une grande pièce avec salle d’eau qui servirait de salle d’entraînement pour sa fille et Nolan ! Le sous-sol était réaménagé en studio indépendant. Nolan le voudrait certainement. Dans le jardin se trouvaient une buanderie et un parking pour deux voitures. Le commissaire Carpentier avait tout prévu ! Même les voitures les attendaient, une 308 coupée cabriolet, gris métallisé et une 4007 noir obsibien. Loly choisit sa chambre et y déposa sa valise. Ensuite, elle déposa celles des enfants dans la chambre qui se trouvait à côté d’elle. Son père prit la plus éloignée et comme prévu, Nolan choisit le studio indépendant. La maison était déjà meublée et le commissaire avait bon goût, enfin, sa femme, car c’est elle qui avait tout arrangé. Il y avait même des jouets neufs pour les enfants ! Elle avait eu le temps de choisir les rideaux. Par contre, il fallait faire les courses et Kendrick se proposa. Il voulait essayer la 308 ! Laura-Lyne fit prendre le bain aux enfants et elle les laissa s’amuser dans leur chambre le temps que Kendrick revienne. Elle descendit les escaliers du sous-sol et frappa à la porte. Nolan lui dit d’entrer. La pièce devait faire quarante mètres carrés, mais ça convenait au jeune homme. Il y avait une toute petite cuisine, un lit, une table carrée avec deux chaises, un clic-clac et une télévision. Les murs étaient peints en blanc ce qui permettait à la lumière de s’y refléter pour pouvoir donner de la clarté à la pièce. Des rideaux bleu-ciel couvraient la fenêtre. Loly sourit au jeune homme.

— Tu es bien installé ? demanda-t-elle.

— Trop bien, merci ! Un peu d’indépendance, ça me fera du bien.

— Oui, je suis venue te dire que si tu veux prendre une douche, tu le peux. Les enfants ont pris leur bain !

— Comment se sentent-ils ?

— Bien.

— Ils ne ressentent pas le…

— Non.

Nolan s’approcha d’elle.

— Et toi ?

— Ça ira !, soupira Loly.

Elle sortit en fermant la porte. Nolan ne la croyait pas, évidemment ! Il prit sa serviette et ses affaires de toilette et monta dans la salle de bain. Lorsqu’il sortit de la douche, il se rendit compte qu’il avait oublié de prendre des vêtements de rechange. En fait, chez lui, il allait dans sa chambre, la serviette autour de lui.

— Tant pis ! se dit-il.

Il ouvrit la porte de la salle de bain et lorsqu’il se retourna, il fut nez à nez avec Loly. Il repositionna convenablement la serviette autour de lui et bégaya :

— Dé… désolé ! J’ai… oublié mes affaires !

Le visage du jeune homme était juste près du sien. Loly sentit son odeur. Elle posa ses yeux sur le torse de Nolan. Il n’était pas blanc et imberbe. Il était musclé, mat et il avait du duvet. La voix de Nolan la fit revenir à elle.

— Loly ? Ça va ?

— Euh… oui ! Ne te promène pas comme ça devant les enfants s’il te plait !

— Pas de souci ! La prochaine fois, je prendrai mes affaires avec moi !

— Bon, euh… papa est revenu des courses et il prépare le souper. Nous t’attendons !

— Très bien ! J’arrive dès que je suis prêt ! Et elle le regarda descendre les marches en courant.

Qu’avait-elle ressenti en voyant le torse nu de Nolan ? Peut-être que c’est ce qui arrive lorsqu’on s’abstient de relation physique depuis trois ans. Jusque-là, tout se passait bien entre eux. Mais il ne l’avait jamais prise dans ses bras comme il l’avait fait à l’aéroport et elle ne l’avait jamais vu à moitié nu !

— Pff… Je dois sortir cette image de ma tête, se dit-elle.

Loly descendit rejoindre son père à la cuisine. Nolan arriva peu après. Il s’installa à table. Hélia et Emji dévorèrent leur repas, comme d’habitude. Loly débarrassa ensuite la table et alla se doucher. Une bonne nuit de sommeil lui fera du bien ! Comme toujours, Nolan raconta une histoire aux enfants et dès qu’il eut fini, Loly leur donna son sang. Le jeune homme l’attendait devant sa porte de chambre. Que voulait-il ? Il regarda Loly d’un air grave.

— Tu vas faire ça longtemps ?

— Tu sais qu’ils en ont besoin. Je te l’ai déjà expliqué !

— Et quand ils seront grands, ils en voudront plus. Tu y as pensé ?

— Oui. Mais jamais ils ne me feront du mal.

— Je sais, mais je n’aime pas ça !, gronda Nolan.

Il lui prit les poignets. Elle sourit.

— Ça cicatrise déjà, tu vois bien !, affirma-t-elle. (Elle ôta ses poignets des mains de Nolan) va te coucher à présent ! À demain ! Et elle l’embrassa sur la joue.

Il était toujours là, à la regarder d’un air songeur. Elle referma la porte. Elle enfila sa nuisette et se glissa dans son lit. Demain, il faudra de nouveau inscrire les enfants dans une école ! Ou après-demain, elle verra bien ! Elle s’endormit. Loly entendit une voix dans sa tête. « Mon amour. Où es-tu ? » Elle se retourna dans son lit. « Réponds-moi ! Je t’en pris ! » Mais Loly n’avait pas envie de répondre. Elle prit son oreiller et le posa sur ses oreilles, comme si cela allait changer quelque chose ! « Tu fais la sourde d’oreille ? Très bien. De toute façon, je te trouverai ! » Elle ouvrit les yeux et lança son oreiller contre le mur.

— Laisse-moi tranquille, Damon !, hurla-t-elle. Et elle se rallongea dans son lit.

Elle n’avait pas envie d’ouvrir son esprit. Elle le bloquait depuis trois ans et était devenue une experte en la matière.

Le réveil sonna. Il était huit heures du matin. Loly ouvrit les yeux. Ses enfants n’étaient pas venus la rejoindre, c’était bizarre. Elle se leva précipitamment et descendit les escaliers en nuisette. Ils étaient là, assis à table en compagnie de Nolan. Le jeune homme contempla Loly avec des yeux de merlans frits lorsqu’elle arriva dans la cuisine. Ses enfants se précipitèrent dans ses bras en hurlant.

— Bonjour maman !

Elle les embrassa.

— Vous n’êtes pas venus me réveiller ce matin ?

Hélia lui posa sa petite main sur son visage.

— Non. Nous sommes allés réveiller tonton !

L’intéressé bâilla.

— Oui. Et je n’ai pas l’habitude de me lever de si bonne heure.

Loly lui sourit.

— Il faudra que tu t’y habitues ! Et elle s’approcha de la cafetière.

Nolan avait toujours les yeux posés sur elle. Elle prit sa tasse et s’assit. Elle fronça les sourcils.

— Quoi ? demanda-t-elle.

— Et toi, évite de te promener en nuisette devant moi !

Loly toussa.

— Désolé ! L’habitude ! Mais je te promets de faire un effort.

— Moi aussi ! renchérit Nolan.

Puis Loly beurra une tartine de pain. Ses oreilles se mirent à bourdonner : « Tu es fâché ? C’est toi qui es partie, je te signale. » Elle mordit dans sa tartine. «Bon sang ! J’ai besoin de toi, mon amour ! » Elle posa ses mains sur ses oreilles. Nolan la regarda.

— Qu’est-ce qui se passe ?

— Il y en a déjà un qui veut entrer dans ma tête.

— Mais tu bloques tes pensées, hein ?

— Oui. Et cela le met en rogne !

Elle sourit à l’idée de faire enrager Damon, elle adorait ça avant. Et encore maintenant ! Dès qu’ils eurent fini, Loly débarrassa la table.

Kendrick était arrivé au commissariat vers huit heures. Le commissaire Carpentier l’invita à prendre place sur un fauteuil dans son bureau et lui proposa une tasse de café. Il accepta volontiers. Ensuite, le commissaire sortit des documents et des photos qu’il plaça sur la table. Kendrick les regarda. Carpentier commença son histoire.

— Tout allait parfaitement bien après votre départ. Bon, quelques meurtres, bien sûr, mais seulement provenant d’humains. Il y a un mois, nous avons retrouvé des corps d’hommes ainsi que de femmes, plus ou moins jeunes. Ils avaient les membres déchiquetés et la peau lacérée. Les photos que tu vois le montrent bien. Nous avons cru que c’étaient encore des vampires, mais…

— C’est l’œuvre des loups-garous !

Le commissaire écarquilla les yeux.

— Des loups-garous ?

— Oui. C’est pour cela que les vampires se tiennent tranquilles en ce moment. Ils ont peur. As-tu déjà retrouvé des corps de vampire ?

— Euh… non.

— C’est logique, ils s’évaporent.

— Nous avons quelquefois retrouvé des vêtements près de certains corps, mais nous pensions qu’ils appartenaient aux victimes.

— Je vois. Je peux emporter les dossiers ? Je voudrais les étudier chez moi.

— Bien sûr, Kendrick. Je suis content que ta fille ait accepté de venir.

Kendrick se leva et se dirigea vers la porte. Le commissaire lui lança :

— Et comment vont tes petits-enfants ?

— Ils sont très… remuants. Mais ils sont adorables.

Kendrick sortit du bureau avec les documents sous le bras. Des loups-garous ! Eh oui, on en trouve de plus en plus. Contrairement aux vampires, ils sont difficiles à détecter, étant donné qu’ils sont humains.

Quelle belle journée d’automne humide et froide, se dit Damon perché sur son arbre. Il attendait là depuis un moment, persuadé que cette fois, c’était la bonne maison. Son odeur était là. Une ancienne maison en pierre avec un jardin. Non loin des catacombes. Serait-ce fait exprès ? Non. Le commissaire avait dû trouver une maison très vite, il n’avait pas pensé aux conséquences. Très bien, elle ne voulait pas lui parler, mais lui, il voulait la voir. Une porte-fenêtre s’ouvrit. Une furie à deux pattes en sortit. Un petit humain, du moins en apparence, puis une silhouette qu’il reconnut en un instant. Elle était toujours aussi belle.

— Emji ! N’oublie pas ton… et puis zut, se dit-elle, il n’attrapera pas froid ! Ils ne sont jamais malades ! Et elle rentra dans la maison. Damon regarda attentivement le petit être qui se trouvait à présent sous l’arbre sur lequel il était perché, si haut que personne ne pouvait le voir. Un enfant. Un petit garçon. Il avait des cheveux noirs et la peau blanche avec de petites joues roses. Il entendait le sang couler dans les veines de ce petit garçon. L’enfant était de dos. Il se laissa tomber à terre derrière lui sans faire de bruit. Il s’approcha doucement, l’enfant se retourna et posa ses yeux verts dans ceux de Damon. Les mêmes yeux que son amour. Le petit garçon ne bougeait pas. Il n’était même pas effrayé. Damon mit un doigt sur sa bouche et susurra :

— Chut… Je ne te veux pas de mal. Je veux simplement que tu t’approches de moi !

Contrairement à ce dont Damon s’attendait, l’enfant lui sauta dans les bras. Le vampire entendit le sang de l’enfant courir sous sa peau. Il l’attira. Mais au moment où il voulut mordre le cou du petit garçon, l’odeur de celui-ci lui monta dans les narines. L’odeur de Loly, mélangé à la sienne. Alors, Damon comprit soudain qu’il tenait pour la première fois son fils dans les bras. Il regarda le petit garçon.

— Ouvre ta bouche !

L’enfant fit ce qu’il lui demanda et Damon passa son doigt sur les dents du petit garçon. Il sentit les canines. Il lui prit les mains et les regarda, puis toucha le visage de l’enfant. Une peau si douce et si blanche. D’une beauté incroyable. Damon se redressa en tenant la main du petit garçon.

— Comment t’appelles-tu ?

— Emji.

Damon aurait voulu en savoir plus, mais il se ravisa et regagna l’arbre très vite dans lequel il se trouvait auparavant, car une autre furie à la tête blonde arriva près de son fils.

— Emji ? Qu’est-ce que tu fais ? demanda Hélia.

Le petit garçon regardait l’arbre.

— Rien ! J’ai vu un bel oiseau !

L’autre enfant, une petite fille aux cheveux bouclés dorés regarda à son tour l’arbre. Damon vit ses grands yeux bleus. Il sourit. Elle ressemblait à son père. Emji prit la main de sa sœur.

— Vient, Hélia ! On va jouer ! Et les enfants s’éloignèrent de l’arbre.

Il ne fallait pas qu’il s’éternise ici ! Mais au moment où Damon voulut partir, il aperçut un jeune homme sortir avec Loly sur la terrasse. Il tendit l’oreille. Nolan s’assit sur une chaise du jardin et regarda les enfants.

— Quand comptes-tu leur présenter ?

— Le plus tard possible, Nolan.

— Mais s’ils te trouvent, ils les trouveront ! Et tu ne pourras pas leur cacher éternellement, Loly.

— Je sais.

— Plus tu attends et plus ce sera difficile pour toi. Et ils doivent voir leurs pères. Tu sais très bien pourquoi. À ce sujet, ton père et moi sommes d’accord !

— De toute façon, mon père est toujours d’accord avec toi !, ronchonna Loly.

Nolan se pencha et prit la main de Loly. Ce qui mit Damon en rogne. Il grogna. Il le fut plus encore lorsqu’il entendit son fils crier :

— Viens jouer avec nous, tonton ! Et Damon s’en alla, furieux. Loly regarda le jeune homme rouler par terre en compagnie des enfants. Ils riaient tous les trois. Elle les laissa et entra dans la maison. Son père rentra enfin. Nolan le suivit avec les enfants. Emji et Hélia se précipitèrent devant la télévision. Ils s’assirent par terre, sur le tapis, les yeux rivés sur l’écran. Kendrick posa les documents sur la table de la cuisine et s’installa. Laura-Lyne et Nolan en firent autant. Kendrick sortit les photos.

— Regardez ! Et dites-moi ce que vous en pensez !

Loly contempla les photos. Nolan plissa le nez. Loly se raidit sur sa chaise.

— Ce ne sont pas des vampires qui ont fait ça !, affirma-t-elle.

Nolan prit une photo dans ses mains.

— Comment peux-tu dire ça ?

— Le corps est démembré.

— Les vampires aussi le font, constata Nolan.

— Oui, mais… tu vois là ! (Elle montra du doigt un endroit précis de la photo) La flaque de sang au sol, un vampire aurait bu la moitié ou même tout le sang de sa victime. Et le corps a des marques de griffes.

— Alors, tu penses à quoi ?

— Des loups-garous !

— OK ! Là, cela va être dur à les dénicher. Ils sont humains. Comment peut-on procéder ?

Kendrick soupira.

— J’y ai réfléchi sur le chemin, dit-il. Et je ne vois qu’un seul moyen.

Loly fit la moue.

— Non, papa ! Ne me demande pas ça !

— Tu sais que c’est la seule solution.

Nolan les interrompit.

— On peut m’expliquer ?

— Seul un maître-vampire peut les sentir, soupira Loly.

Nolan croisa ses mains sur la table et les regarda.

— Oh ! Je vois ! Et il ne dit plus rien.

Loly prit une profonde inspiration et se leva.

— Laisse-moi un peu de temps papa, s’il te plait ?

— J’aimerais qu’il y ait un autre moyen Loly, mais tu sais que c’est la seule solution. Et le temps presse !

— Je vais y réfléchir ! Et elle s’en alla dans sa chambre.

Elle resta allongée sur son lit à contempler le plafond. Demain, elle y penserait demain. Sa nuit fut secouée. Elle repensa au passé. Aux baisers des deux vampires sur sa peau, aux morsures de ceux-ci, et un souvenir en particulier ne la quittait plus. Celui de sa première fois, son viol. Depuis, elle en avait tué des vampires. Mais ce sera la première fois qu’elle se mesurera aux loups-garous. Il ne faut surtout pas se faire mordre ! Elle se leva et alla jusqu’à la cuisine. Elle prit un verre d’eau et le but. Elle entendit du bruit dans le jardin. Elle regarda par la porte-fenêtre. Nolan était assis sur une chaise du salon de jardin. Loly ouvrit la fenêtre et chuchota :

— Qu’est-ce que tu fais là ?

Il la regarda, ses yeux noisette pleins d’éclairs.

— Je n’arrive pas à dormir.

— Moi non plus !

— Alors, assieds-toi ! Et Loly prit place sur la deuxième chaise du salon.

Nolan sirotait un verre de jus de fruit. Il était pieds nus. Il portait une veste chaude au-dessus de son sweat-shirt et un pantalon de toile beige. Loly se demanda s’il dormait avec ça. Quelle idée ? Qu’est-ce que ça peut bien lui faire ! Nolan soupira.

— C’est la première fois que tu vas chasser des loups-garous ?

— Oui.

— Et comment doit-on s’y prendre ?

— Je ne sais pas moi-même. Papa va faire des recherches à la bibliothèque et sur internet !

— Oh !

Loly frissonna. Elle n’avait rien pris et était en nuisette. Nolan ne lui avait pas encore fait la remarque. Il ôta sa veste et la mit sur les épaules de la jeune fille. Elle lui sourit.

— Merci.

— On devrait rentrer ! Tu vas être malade ! Et il lui posa sa main sur l’épaule.

Loly se leva aussi et ils entrèrent dans la cuisine. Nolan posa son verre dans le lavabo. Laura-Lyne voulut lui rendre sa veste.

— Non ! Garde-la sur tes épaules jusqu’à ce que tu atteignes ta chambre. Tu me la rendras demain !

— Merci ! Bonne nuit !

— Bonne nuit !

Loly monta les escaliers. Nolan la regarda. Elle était si belle ! Il ne lui avait rien dit pour sa nuisette, car il aimait la voir ainsi. Il ressentait des fourmillements à chaque fois qu’il la voyait et son cœur battait la chamade. Il avait les mains moites. C’est sûr, il était amoureux d’elle ! Mais pas Loly. Cela faisait deux ans qu’il s’en était rendu compte. Au début de leur rencontre, il sortait avec beaucoup de filles et Loly s’occupait de ses enfants. Il était là lorsqu’ils étaient venus au monde. Au commencement, cela ne lui faisait rien, puis au fur et à mesure qu’il s’en occupait il avait appris à aimer ces enfants pas comme les autres. Et Loly pouvait se reposer et s’occuper d’elle. C’est à ce moment-là que Nolan était tombé sous son charme, lorsqu’elle s’était reprise en main et qu’elle lui apprenait les techniques de combat. Il était tout le temps collé à elle ! Et aujourd’hui, il devait partager la même maison !

CHAPITRE III

Rencontre

Damon attendait sur l’arbre. Le même arbre que la veille. Il regarda la peluche qu’il tenait dans les mains.

— Espérons qu’il aime les chiens en peluche !, se demanda-t-il.

Il observa la maison. Ils étaient à l’intérieur.

— Sortira-t-il ? s’interrogea-t-il.

C’est un enfant, il est obligé de sortir ! Un bruit venant de derrière lui le distrait. Pas d’oiseau ! Qui pouvait bien partager cet arbre avec lui ? Un chat ? Non. Ce n’était pas l’odeur d’un minet. On aurait dit plutôt l’odeur d’un… d’un vampire. Il la reconnut pour l’avoir senti sur Loly des millions de fois. Damon grogna.

— Ash ? Que me vaut cet honneur ? Ça fait si longtemps que je ne t’ai pas vu !

L’autre vampire sortit de l’ombre du feuillage.

— Je ne viens pas pour toi, Damon !

Ash s’approcha de lui. Damon ironisa.

— Toi non plus tu ne peux pas lui parler en pensée ?

— Je n’ai pas encore essayé. Mais si elle les bloque avec toi, alors cela sera pareil pour moi.

— Je te préviens Ash, cette fois je ne te ferai pas de cadeau et ce sera chacun pour soi ! Tu sais combien je la désire toujours. Et…elle a quelque chose qui m’appartient.

Damon regarda la peluche en disant cela. Puis les deux vampires entendirent la porte-fenêtre s’ouvrir et deux furies sortirent de la maison. Ils coururent dans le jardin aussi vite que leur vitesse pouvait les porter. Ils riaient. Puis ils stoppèrent près de la balançoire. Damon souffla à Ash :

— Je te présente Hélia, ta progéniture !

Ash ne bougea plus. Il regarda cette petite fille si belle, si joyeuse. Son teint blanc avec ses petites joues roses, ses cheveux blond doré, ses grands yeux bleus. Il sentit l’odeur de cette enfant venir jusqu’à lui.