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Trois petites nouvelles fantastiques qui vous transporteront dans mon univers et vous feront chavirer dans le frisson, l'émotion et l'horreur...
Das E-Book Triade de nouvelles fantastiques wird angeboten von Books on Demand und wurde mit folgenden Begriffen kategorisiert:
nouvelles, Chris Rose, Fantastique, triade, shadow ripsa
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Seitenzahl: 139
Veröffentlichungsjahr: 2015
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L’exécutrice des âmes damnées tome 1, 2, 3, 4, 5 aux éditions Books on Demand La prophétie des contrées aux éditions Books on Demand La contrée du gouffre aux éditions Books on Demand Royaumes : le dragon de fer aux édition Books on Demand Image de couverture : Ripsa
L’île des révélations
À fleur de peau
Le manoir perdu
Louna regardait la mer qui s’étendait devant elle, assise sur le sable. Le bateau qui l’avait amenée la veille au matin sur l’île était déjà sûrement amarré au port de Brest. Son père et elle avaient vécu depuis sa petite enfance à Paris. Elle ne connaissait rien d’autre que la tour Eiffel et Mont Martre. Ils avaient quitté leur appartement de cent mètres carrés rue de Lafayette dans le neuvième arrondissement pour cette maison de pêcheur qui se trouvait sur ce bout de terre éloignée. Son père, excellent vétérinaire réputé, avait décidé de vendre son cabinet sur Paris et revenir sur l’île où il avait rencontré sa femme. Elle était enterrée dans le cimetière de pêcheur qui se situait derrière l’église de l’île.
Le soleil se couchait derrière la mer. Le ciel avait une couleur orangée et les mouettes ramassaient à l’aide de leur bec, les petits crustacés qui se faufilaient entre les rochers. Louna avait dix-huit ans. Elle avait fêté son anniversaire le mois dernier en compagnie de ses amis parisiens qui lui manquaient beaucoup. Mathéo, le garçon dont elle était tombée amoureuse, lui téléphonait tous les soirs.
Mais jusqu’à quand ? Un jour, il se lassera de ne plus la voir !
Louna soupira et se leva, il était temps de rentrer !
Elle marcha pieds nus, tenant ses chaussures dans sa main sur le sable humide jusqu’à sa nouvelle maison. C’était une bâtisse en bois blanc, donnant sur la mer, rehaussée sur pilotis pour que la marée n’inonde pas la maison. Ainsi, lorsque vous vous retrouvez sur la terrasse, vous pouvez voir le soleil se coucher et se lever sur l’eau salée.
La jeune fille monta les marches et posa sa main sur la poignée de la porte d’entrée. Elle l’ouvrit. La télévision était allumée. Son père était allongé sur le canapé. Il dormait, fatigué de sa dure journée. Louna éteignit l’écran plat et prit la couverture qui se trouvait sur le bras du divan. Elle recouvrit son père pour qu’il n’ait pas froid durant la nuit puis monta l’escalier qui menait à l’étage et entra dans la salle de bain. Elle ôta ses vêtements et se doucha. Louna alla jusqu’à sa chambre avec la serviette autour de son corps et mit sa nuisette. La jeune fille ouvrit ses draps et s’allongea dans son lit. Elle ferma les yeux. Le sommeil ne venait pas. Elle n’avait pas fermé ses volets. La clarté de la lune illuminait sa chambre. Louna se leva de son lit et se dirigea vers sa fenêtre. Elle l’ouvrit et attrapa du bout des doigts, le bas des volets en bois. Puis, avant de les fermer, Louna baissa ses yeux vers la plage. Un chien ou plutôt un loup, vu son pelage, se tenait assis devant sa maison. Il la regardait. Louna, intriguée, attendit un moment. Que faisait le loup sur cette île ?
Elle vit l’animal se lever. Celui-ci boitait. Alors, elle sortit de sa chambre et descendit l’escalier doucement. Elle ne voulait pas réveiller son père. Elle ouvrit la porte et sortit de la maison. L’air était frais. Elle n’avait rien sur ses épaules. Le loup était toujours là. Lorsqu’elle avança vers lui, celui-ci fit un pas en arrière en levant sa patte avant droite. Louna souffla doucement dans sa direction :
— Eh ! N’aie pas peur. Je vais t’aider !
Le loup blanc s’assit sur le sable. Ses yeux verts regardaient Louna avec méfiance. Pourtant, il ne grognait pas. Il était calme. Ses poils n’étaient pas hérissés. Louna s’agenouilla et tendit sa main vers sa patte. Le loup la laissa faire. La jeune fille prit la patte de l’animal dans ses mains et la contempla dans tous les sens. Elle vit une épine de pin enfoncée entre ses coussinets. Elle sourit.
— Oh ! Je vois. Ce n’est rien. Tu vas juste avoir un peu mal lorsque je vais tirer sur l’épine.
Elle prit l’aiguille entre ses doigts et tira. Le loup émit un grognement, sans agressivité. Louna lui massa ensuite les coussinets comme le faisait son père avec les chiens qu’il soignait. Le loup se sentit bien. Louna se redressa. Elle frissonna à cause de la brise faisant voler ses longs cheveux châtains. Le loup posa sa patte avant au sol. Il lécha le dessus et leva son museau vers la jeune fille. Le regard émeraude de l’animal et l’océan du bleu des yeux de la jeune fille se croisèrent. Ils restèrent un long moment ainsi, à se regarder. Puis le loup tourna le dos à la jeune fille. Louna se frictionna les bras, elle commençait à être gelée. L’été touchait à sa fin et la température baissait. Surtout en bord de mer ! Elle rentra et se coucha. Elle s’endormit dès qu’elle ferma les yeux.
Ce matin-là, Louna se réveilla doucement encore fatiguée de la veille. Elle s’était endormie très tard. Ne trouvant pas le sommeil, elle s’était levée au milieu de la nuit, regardant encore une fois dans son large sac pour voir si aucun cahier ne manquait pour sa première journée de cours.
La petite ville côtière vivait exclusivement de la pêche et des importations de marchandises. Son centre-ville comptait une supérette, deux magasins de vêtements et un de chaussures. Un cabinet vétérinaire (qui appartenait à son père désormais), une librairie, un garage, une boulangerie, la mairie, un snack-bar, une église et son cimetière. Mais bizarrement, aucun cabinet médical ainsi que de pharmacie. C’est à croire que les gens ne sont jamais malades ici et aucun commissariat de police non plus ! Le maire avait deux agents à ses côtés qui faisaient régner l’ordre. Mais, à la grande déception de Louna, on y trouvait une petite faculté accolée à un lycée. Sans cela, elle aurait pu continuer ses études à Paris.
En face de ce bâtiment, se trouvaient aussi un collège, une école maternelle et primaire. En fait, tous les habitants de cette ville ne sortaient jamais de l’île. Tout était conçu pour qu’ils y restent et y vivent paisiblement. L’île n’est pas si petite que cela paraît !
Pourtant, si on regarde la carte de France, celle-ci est représentée par une toute petite tache. Louna avait cherché durant des jours à la bibliothèque et sur internet des renseignements sur cette île avant de venir s’établir ici avec son père. Elle n’avait rien trouvé, mis à part des légendes !
Louna se leva de son lit et descendit dans la cuisine prendre son petit déjeuner. Son père était assis, buvant son café. Il avait tout préparé, comme à son habitude. Elle adorait son père. Il ne s’était jamais remarié. Il avait eu bien des aventures, mais rien de concluant. Il voulait éviter à sa fille de vivre avec une femme qui ne serait pas une bonne mère. Alors, Louna se contentait des mamans de ses amis. Pourtant un jour, elle partirait et son père ne pourra pas vivre seul, il lui faudra quelqu’un ! C’est peut-être parce qu’il savait que sa fille pourrait continuer ses études ici qu’il a accepté la place de vétérinaire. Il leva les yeux sur elle et lui sourit.
— Nous partons dans une heure ! Je te dépose devant la fac avant d’aller au cabinet.
Pour seule réponse, Louna lui fit un signe positif de la tête. Dès qu’elle eut fini de déjeuner, elle monta dans sa chambre pour s’habiller. Elle choisit des dessous noirs en dentelle, un jean à taille basse avec une ceinture, un tee-shirt saillant avec des demi-manches , gris bleuté avec une tête de loup dessinée sur le dessus. Elle alla ensuite dans la salle de bain pour se brosser les dents, se coiffer et se maquiller légèrement. Au bout d’une demi-heure, elle fut prête. Elle descendit les marches, passa sa veste courte en cuir marron et enfila ses bottes montantes noires. Elle passa la bandoulière de son sac sur son épaule. Son père la suivit dehors et ferma la porte de la maison à clé. Ils montèrent dans la DS4 grise métallisée et le père de Louna se dirigea vers la ville. Il lui fallut un quart d’heure pour arriver devant la faculté. C’était un bâtiment blanc aux vitres immenses. L’immeuble en était rempli ! Il était entouré d’une grille en fer forgé et d’une immense allée jonchant une colonie d’arbres. De la pelouse avait été semée sur les côtés de l’allée et des bancs, ainsi que des tables, étaient installés pour le confort des étudiants. Des massifs de fleurs dessinaient des formes géométriques à quelques endroits du sol. Le confort d’une université moderne.
Louna embrassa son père sur la joue et sortit de la voiture. L’île n’ayant pas de transport en commun, celuici lui demanda de le rejoindre au cabinet qui se trouvait à cinq cents mètres pour pouvoir rentrer à la maison ensemble. La jeune fille franchit le portail du bâtiment et longea doucement l’allée. Les étudiants, qui se trouvaient dans l’allée et sur la pelouse, ne faisaient pas attention à elle. Des motos arrivaient et se garaient sous un porche en bois à côté des vélos. Louna regardait les étudiants sans trop les juger et faire de commentaires. Pourtant, elle sentait que quelque chose n’allait pas chez eux !
Une moto rouge métallisée et chromée stoppa près des autres deux roues. Louna était fascinée. Cette moto était vraiment magnifique ! Sur les côtés était peinte une tête de loup blanche qui se mariait parfaitement avec la peinture de l’engin. Elle regarda ensuite le conducteur ôter son casque. Il portait un blouson de cuir noir, un jean et des bottes noires en cuir avec des boucles argentées. Ses cheveux blonds, qui ondulaient par endroits, lui descendaient jusque dans sa nuque. Louna eut le souffle coupé. Tant de beauté dans un seul être !
Une voix à côté d’elle la fit revenir à la réalité.
— Coucou, c’est Sacha. Magnifique, n’est-ce pas ?
Louna tourna son visage vers la jeune fille qui se trouvait à côté d’elle. Elle avait des cheveux courts bruns et ses grands yeux noisette regardaient le jeune homme avec délice. Louna soupira doucement.
— Oui.
La jeune fille lui sourit joyeusement et détacha son regard de Sacha pour le poser sur Louna.
— Je m’appelle Laurène ! Tu as sûrement un prénom ?
— Oui. Louna.
— Très jolie ! Dans quelle section es-tu inscrite ?
— Mode et stylisme.
La jeune fille brune s’extasia.
— Moi aussi ! Quelle chance ! Tu sais, il n’y a pas beaucoup de facs qui le proposent. Ici, on est bien avantagé. En plus, j’adore la mode et on ne doit pas être beaucoup d’inscrits. Seulement dix, je crois. Ce sera plus facile pour nous !
Louna haussa les épaules.
— Si tu le dis !
Laurène la prit par le bras.
— Tu vas voir, je connais tout le monde ici. C’est normal, vu que je suis sur l’île depuis mon enfance. Je serais ta meilleure amie si tu veux et nous nous amuserons bien !, souffla-t-elle.
Louna haussa les sourcils.
— Parce que vous arrivez à vous amuser sur cette
île ?
— Mais oui ! Tu verras !
Puis Laurène emmena Louna à son cours de stylisme. Sacha avait entendu les deux jeunes filles. Il les avait contemplées le temps qu’elles discutent. Louna étant revenue sur l’île, sa meute était au complet à présent. Mais pour cela, il va falloir qu’elle sache qui elle est ! Et en fin de compte, il ne pouvait pas mieux tomber, la jeune fille était magnifique !
Il entra à son tour dans le bâtiment, son casque à la main et se dirigea vers son cours de biologie.
Les jours suivants, Laurène montrait à sa nouvelle amie tous les endroits soi-disant cools de la ville.
Elle lui parlait des jours de fête sur l’île, des soirées organisées sur la plage par les jeunes de l’île, en ajoutant que tu devais être invité par une personne pour venir.
Un jour, alors qu’elles déjeunaient toutes les deux au self de l’université, Laurène apprit quelque chose d’important à Louna. C’était un midi ordinaire, Louna était là depuis plusieurs semaines et elle se rendait compte que chacun des étudiants appartenait à un clan. Ceux-ci étaient toujours avec le même groupe, ils ne se mélangeaient pas, ils restaient à l’écart et même lorsqu’ils sortaient en ville, c’était toujours entre mêmes amis. Elle décida de finir son dessert avant de lancer à Laurène :
— J’ai remarqué que les jeunes de cette île sortaient toujours en groupe uni. Même à la fac, les groupes restent ensemble et se retrouvent à la sortie des cours.
Laurène posa son verre sur son plateau. Elle grimaça. Il était temps d’apprendre à Louna les règles de cette île.
— Bien sûr, tu as remarqué. C’est un… comment te dire… une sorte de tradition. J’ai toujours connu ça ! En fait, dès que tu arrives à la fac, tu dois choisir un clan. Toi seul peux décider, personne ne t’y obligera.
Puis Laurène montra d’un signe de tête la table derrière eux en soufflant doucement :
— Vois-tu la table de dix derrière toi ? Louna fit un signe positif de la tête... Et bien, c’est le clan des Panthera… Louna se tourna... et à côté, le clan des Félis. Vient ensuite le clan des Lynx et Acinomyx, sur ta droite, celui des Félidés, après leur table, le clan des Cervidés, derrière ceux-ci, le clan des Accipitridés et Falconidés, sur notre gauche, la table des Ursidés et pour finir, mon clan à moi est celui des Canidés.
Louna la regarda en haussant les sourcils d’un air étonné.
— Vous prenez des noms de famille d’animaux ? lança-t-elle.
— C’est mieux que des noms de clan à coucher dehors, non ?
— Oui. Mais… pourquoi les familles d’animaux et non les noms des espèces ?
Laurène rit.
— Sinon, il y aurait trop de clans, bien sûr !
Louna regarda chaque table une à une. Lorsqu’elle se tourna, un jeune homme aux cheveux bruns et au regard sombre lui sourit amèrement. Elle avait déjà entendu parler de lui. Romaric Mac Edouard. Sa famille était originaire d’Angleterre. Il paraît que c’est un jeune homme arrogant et prétentieux. Elle ne savait pas, elle n’avait jamais eu l’occasion de lui parler. Puis ses yeux se posèrent sur Sacha qui se trouvait à quelques mètres d’elle sur la même table. Il était assis à côté d’une ravissante fille brune. Celui-ci se leva et prit son plateau dans ses mains, les autres en firent autant. Lorsqu’il passa près des deux jeunes filles, il se pencha vers Laurène et lui souffla à l’oreille tout en regardant Louna dans les yeux :
— Notre clan organise une soirée sur la plage ce soir, Laurène. Amène ton amie avec toi !
Laurène en fut ravie. Elle le remercia et le regarda partir. Louna n’oubliera jamais le sourire que lui avait adressé le jeune homme. Il resterait ancré dans sa mémoire. Les deux jeunes filles se levèrent à leur tour et posèrent leur plateau sur le tapis roulant. Elles se dirigèrent ensuite vers leur prochain cours. Louna n’écoutait pas le professeur et regardait par la baie vitrée. Elle avait hâte d’être à ce soir, car enfin elle allait pouvoir s’amuser.
Il était vingt heures trente lorsque Laurène sonna à la porte de son amie. Celle-ci était déjà prête et comme les maisons se trouvaient en bord de plage, elles n’avaient pas besoin de prendre de voiture. Leurs jambes suffiraient. La soirée se déroulait derrière les dunes, éloignées des habitations et proches de la seule forêt qui entourait l’île. Le cœur de Louna battait la chamade à chaque enjambée qu’elle faisait jusqu’aux dunes. Elle portait une jolie robe courte à fleurs rouge et beige, un legging beige à dentelle et sa veste courte en cuir marron. Elle était pieds nus et portait ses chaussures à la main. C’était plus facile de marcher sur le sable ainsi ! Même si celui-ci était un peu froid. Elle entendit Laurène lui souffler :
— Nous y sommes !
La musique résonnait dans les oreilles de Louna. Elle aperçut un feu de camp sur le sable. De jeunes gens dansaient déjà et certains avaient commencé à boire. Laurène l’avait prévenu qu’il y aurait de l’alcool, mais si elle n’en voulait pas, elle n’était pas obligée de boire. Il y avait aussi des jus de fruits.