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Dans
L’exil de mon père - Coup d’État du 28 mai 2001 en Centrafrique, l’auteur nous livre à cœur ouvert un récit sur un évènement tragique : l’exil forcé de son père, un haut cadre de la fonction publique de son pays. Avec émotion, il relate les faits ayant entouré cette période de sa vie à travers les yeux d’un enfant de 11 ans, âge qu’il avait à cette époque. Entre fuite, abandon et douleur, accrochez-vous bien, vous risquez quelques larmes.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Franz Dany Yango - Sindo considère la littérature comme une cure à tous ses maux. Avec
L’exil de mon père - Coup d’État du 28 mai 2001 en Centrafrique, il retrace une de ses expériences.
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Seitenzahl: 51
Veröffentlichungsjahr: 2022
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Franz Dany Yango - Sindo
L’exil de mon père
Coup d’État du 28 mai 2001 en Centrafrique
Roman
© Lys Bleu Éditions – Franz Dany Yango - Sindo
ISBN : 979-10-377-5800-2
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Je dédie ce livre à mon père, mais aussi à ma mère, cette femme forte qui s’est battue comme une lionne pour subvenir à nos besoins, quand papa était parti en exil.
À la mémoire de ma mère, Yvonne, mon frère Grâce-à-Dieu, ma cousine Géneviève
À ma femme Jeunerose,
À mes enfants Bradley et Dania
À mes frères et sœurs Yango-Sindo
À mes nièces et neveux Yango-Sindo
Je rends un vibrant hommage à toutes les personnes qui ont perdu un proche lors de ce coup d’État du 28 mai 2001 en Centrafrique. Mon souhait est que cet ouvrage puisse véhiculer un message de paix, de fraternité et d’amour au peuple centrafricain, afin de ne plus retomber dans les erreurs du passé.
Liste des abréviations
RFI : Radio France Internationale
FACA : Force Armée Centrafricaine
GP : Garde Présidentielle
CPI : Collège Préparatoire International
GPS : Global Positioning System
INTEFP : Institut National du Travail de l’Emploi et de la Formation Professionnelle
ENAM : École Nationale de la Magistrature
FATEB : Faculté Théologique Évangélique de Bangui
OIT : Organisation Internationale du travail
RDC : République Démocratique du Congo
RDC : Rassemblement Démocratique centrafricain
TVCA : Télévision centrafricaine
SG : Secrétaire Général
BAD : Banque Africaine pour le Développement
RCA : République centrafricaine
Dans la nuit du 27 au 28 mai 2001, on entendait le crépitement des armes lourdes de très loin, sans savoir d’où ça provenait.
Le matin du 28 mai, c’était la fête des Mères. Je me suis réveillé un peu tôt, vers 6 h 30, dans le but d’aller frapper à la porte des parents pour souhaiter une très bonne fête des Mères à maman, comme chaque année.
Maman m’a ouvert la porte et je lui ai remis une feuille remplie de poèmes. Elle était très contente. Elle m’a serré dans ses bras en me faisant un gros câlin et en me disant :
« Danitou ! C’est comme ça qu’elle m’appelait, maman est très fière de toi, merci beaucoup, mon bébé ».
J’étais très content d’entendre ça, surtout venant de maman qui est tout pour moi, ça m’a fait chaud au cœur.
Papa est sorti en dehors de la concession ; pour se renseigner sur la situation politique du pays, parce que les coups de fusil persistaient, les balles perdues semaient la terreur de plus en plus et tout le monde dans le quartier était inquiet.
Papa était avec les autres tontons de notre secteur, ils étaient tous réunis avec leurs petits postes radio collés à l’oreille en train d’écouter la Radio France Internationale (RFI), afin d’avoir des informations fiables sur l’actualité politique du pays en temps réel, parce qu’il y’avait trop de rumeurs qui circulaient. C’est là qu’on apprit qu’il s’agissait d’une tentative de coup d’État contre le Président Ange-Félix Patassé et que l’auteur principal était le Général d’armée André Kolingba (Grand K), ancien président centrafricain de 1981 à 1993.
Quand maman a appris la nouvelle, elle a eu peur, parce qu’elle ne supporte pas les coups de canon et, entre temps, il y avait eu un échange de tirs manifeste entre la Force Armée Centrafricaine (FACA) qui était du côté du Général Kolingba et La Garde Présidentielle (GP), qui était du côté du Président Patassé.
Comme on a une ferme familiale qui se situe sur la route de M’baïki à trente-trois kilomètres de Bangui, papa a dit à maman d’arranger quelques bagages rapidement, pour qu’elle parte avec les enfants (nous), pendant que lui reste à la maison avec Ramus (mon grand frère) pour voir si la situation se calme.
Il nous a promis que, si la situation s’apaisait, il irait nous chercher pour revenir à la maison et dans le cas où ça se dégénérait, c’est lui qui nous rejoindrait.
Vers 9 h 30 environ, tout le monde s’apprêtait à prendre la route. On était sept, il y avait maman, Aphrodite (ma grande sœur), Grâce-à-Dieu (mon grand frère), Noëlla (ma belle-sœur), sa fille, Brenda (ma nièce), qui est la fille de mon grand frère Romaric, qui résidait déjà bien avant en France au moment où les événements se déroulaient.
Ma nièce avait deux ans à cette époque. Chez nous, l’enfant de ton frère est ton enfant, c’est ce qu’on nous a appris et cela fait partie de notre éducation. Brenda, c’est ma fille, elle m’appelle toujours « papa Dany ». J’ai dit ma nièce pour mieux présenter les personnages et les liens que je tisse avec chacun d’entre eux. Ensuite, on retrouve Géneviève (ma cousine), son père est mon oncle, le petit frère de maman, Delmas (cousin), le petit frère de Geneviève et moi, j’avais 11 ans, j’étais en classe de CM2, en pleine préparation du concours d’entrée en 6e, au Collège Préparatoire International (CPI).
Papa ne pouvait pas nous déposer en véhicule, pour des raisons d’insécurité. Les grandes routes étaient désertes, il n’y avait aucun transport en commun (taxis, bus) et toutes les frontières étaient fermées, y compris la barrière de PK9, qui se situe à Bimbo. Bangui était en état de détresse, ce jour a été décrété « ville morte ».
Avant notre départ, chacun de nous avait au moins un bagage à main, une valise ou un sac à dos et c’était mon cas.