L'Odyssée d'Hector - Caroline Giovannaï - E-Book

L'Odyssée d'Hector E-Book

Caroline Giovannaï

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Beschreibung

Hector est un jeune homme commun et ordinaire qu’on ne remarque pas vraiment.
Mais un jour, sa vie bascule de manière incroyable…
Ce roman, écrit à la première personne, qui oscille entre fausse autobiographie et roman fantastique va vous entraîner dans une expérience de lecture formidable dans laquelle vous serez obligé de prendre part…
Un voyage initiatique qui vous entraînera au cœur de la psychologie humaine : une lecture dont vous ressortirez transformés.

A PROPOS DE L'AUTEUR

Caroline Giovannaï est née à Marseille en 1983 et y vit toujours. Après des études de droit, elle crée en 2018 une librairie conceptuelle et originale sur Marseille.
Passionnée par la littérature ainsi que par la peinture et le cinéma, elle se sert de ses passions pour créer des personnages ordinaires aux prises avec des aventures extraordinaires.
L’Odyssée d’Hector est son premier roman édité.

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Caroline Giovannaï

L’Odyssée d’Hector

Roman

© Lys Bleu Éditions – Caroline Giovannaï

ISBN : 979-10-377-0224-1

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

« Est-ce que quelque chose comme la fêlure fatale, cette faille sombre et révélatrice qui traverse le milieu d’une vie, existe hors de la littérature ? Je croyais que non. Maintenant, je pense que oui. Et je crois que voici la mienne : une avidité morbide du pittoresque à tout prix. »

Donna Tartt, Le maître des illusions.

« Comme le mythe de Midas à l’envers, tout ce que je touche ou que je regarde, que je lis ou que je me rappelle se transforme en poussière »

Jean Hegland, Dans la forêt.

Préface

La vie est composée de rencontres. Certaines passent inaperçues, d’autres nous marquent plus. Celle avec Caroline fait partie de ces dernières. En tant que grande lectrice, j’ai appris avec joie, l’année dernière, l’ouverture d’une nouvelle librairie non loin de chez moi. Ce sont des lieux magiques, nous offrant mille façons de nous divertir, de nous instruire.

Lorsque j’ai poussé la porte d’Au fin Limier, j’ai ainsi fait la connaissance de Caroline. Une libraire chaleureuse qui donne envie de revenir. Une libraire au grand cœur, prête à nous accueillir avec le sourire.

Nous avons échangé à maintes reprises (je suis revenue plusieurs fois). Notre passion commune pour les livres nous a conduites, toutes les deux, à l’écriture.

J’ai alors découvert l’histoire de « L’Odyssée d’Hector » avant qu’elle ne soit publiée ; Caroline me l’avait transmise par mail pour que j’en prenne connaissance avant d’envoyer le manuscrit aux éditeurs.

Une fois téléchargé, il s’est lu très rapidement, les pages ont filé sans que je m’en rende compte.

Hector nous livre le témoignage de sa vie qui, si elle commence banalement, se trouve bouleversée par un phénomène étrange, unique.

Je n’oserais en écrire trop, de peur de vous dévoiler l’intrigue. Je préfère vous dire que des valeurs chères à Caroline, telles que l’amour et l’amitié, y ont un rôle prépondérant. Que deviendrions-nous, sans elles ?

De même, le lecteur peut percevoir l’importance du donner par rapport au recevoir. Quel acte nous enrichit le plus ?

« L’Odyssée d’Hector » est à lire comme une fable des temps modernes.

Je vous en souhaite une bonne lecture.

Florence GINDRE

Chapitre 1

Ce que je vais vous raconter est incroyable.

Et pourtant c’est la stricte vérité.

Je vous jure que je n’ai rien inventé.

Mais ça n’en reste pas moins irréaliste.

Si quelqu’un m’avait raconté la même histoire, je ne l’aurais pas cru non plus.

Je me serais dit que le conteur était fou, bon pour l’asile ou tout simplement mythomane… à moins que ce ne soit une quête de reconnaissance ?

Ce n’est pourtant pas mon cas…

De toute façon, j’ai l’impression qu’il est trop tard…

Je vous vois en train de froncer les sourcils et d’essayer de comprendre.

Ne cherchez pas à interpréter quoi que ce soit maintenant, vous saurez tout au fil de ce manuscrit.

D’ailleurs, ne vous laissez pas abuser par la classification de cette histoire.

Je me doute bien que l’éditeur a dû écrire « roman » sur la première page de mon livre et que vous l’avez certainement trouvé dans cette catégorie sur les rayonnages…

Je me doute aussi que c’est la raison pour laquelle il a atterri dans vos mains.

Vous avez dû voir ce livre avec sa couverture étrange et son titre énigmatique et vous dire en lisant le résumé au dos « il a l’air sympa ce petit roman pour passer l’été au bord de la plage. »

Vous l’avez sûrement acheté dans un supermarché lors de vos courses hebdomadaires ou peut-être dans une Fnac ou un Cultura… les grands maîtres de la lecture l’ont, quant à eux, certainement trouvé dans une librairie de quartier ou emprunté à la bibliothèque municipale (n’oubliez pas de le ramener !).

Cela n’a que peu d’importance en réalité, car vous tous, vous vous êtes fait avoir !

Si, si je vous assure, vous avez été trompé, car ce n’est pas un roman, c’est une histoire vraie, un témoignage…

Je ne sais pas pourquoi mon éditeur l’a classé dans la catégorie « roman » (vous pouvez toujours vous plaindre en lui adressant une lettre bien sentie, les coordonnées de celui-ci se trouvent au début du livre.)

Sans doute un roman un peu fantastique fait-il plus vendre que l’autobiographie d’un pauvre type que personne ne connaît ?

Ou plus vraisemblablement, je suppose que lui non plus n’a pas cru à la véracité de ces écrits. Peu importe.

L’important c’est que ces quelques pages soient lues par le plus grand nombre de personnes et si cela doit passer par un entête mensonger, alors peu importe !

Ce n’est certainement pas la première fois que l’on vous ment pour vous vendre quelque chose !

Oh par pitié, ne me dites pas que vous êtes plus malins que ça, que la publicité mensongère vous vous y laissez pas prendre et qu’on ne vous a jamais fait prendre des vessies pour des lanternes (je n’aime pas cette expression, je la trouve grotesque et je ne la comprends pas vraiment, mais j’ai souvent remarqué que la plupart des livres contenaient des expressions imagées et que ça faisait sérieux alors je fais pareil…)

Allez, avouez, vous possédez certainement dans votre frigidaire le yaourt qui soi-disant fait maigrir, l’aspirateur qui aspire même la poussière qui n’existe pas encore ou bien le mascara qui allonge tellement vos cils que vous ne pouvez plus parler à vos amis de face sans risquer de leur griffer le visage ?

C’est ça la société de consommation et c’est la même chose pour les livres…

Alors c’est normal que ce soit le même jeu pour le mien !

Car oui ce que je vais vous raconter maintenant c’est mon histoire.

Vraie de vraie !

Levez la main droite et dites, je le jure !

Je lève la main droite (enfin, je crois) et je le jure.

Cela a commencé il y a quelques mois, presque une année…

Enfin, disons que cela m’arrive encore en ce moment, mais afin que vous puissiez tout comprendre, je suis obligé de remonter plus loin, presque au début de ma vie.

Pas à ma naissance non plus, il ne faut pas exagérer, mon enfance devrait suffire !

 

 

 

 

 

Chapitre 2

 

 

 

Je m’appelle Hector et j’ai 32 ans aujourd’hui.

Je suis né vers la fin des années 70 et croyez-moi, s’appeler Hector quand on est issu de cette génération, ce n’est pas de tout repos !

Il n’y avait ni chanteur ni acteur qui se prénommait ainsi à cette époque (remarquez, aujourd’hui non plus !)

Tous mes camarades de classe m’avaient surnommé Hector le Castor, car pour couronner le tout, j’avais les dents en avant… et bien entendu, aucun d’entre eux ne savait l’écrire correctement.

Ça oscillait entre « Equetore », « Ectaure », ou « Ector » pour les meilleurs.

Je dois avouer pour leur défense que cela m’a pris également pas mal de temps afin de parvenir à l’écrire sans aucune faute.

Un jour (à cette époque-là, j’étais en CM1), la maîtresse a surpris les autres élèves qui se moquaient de mon prénom comme à l’accoutumée et pour me remonter le moral, elle m’a expliqué qu’il existait deux très vieux livres qui s’appelaient « L’Iliade » et « L’Odyssée » et qu’un des héros de l’histoire, un très grand guerrier, se prénommait Hector.

J’étais fou de joie : un héros et un guerrier par-dessus le marché, qui portait le même prénom que moi ! Je l’imaginais puissant et courageux avec son éclatante armure couleur d’ambre, debout sur son navire malmené par des eaux torrentielles, dans quelques coins du globe reculés et sauvages, son abondante chevelure flottant au vent et tenant par la main la plus éblouissante femme du royaume.

Je décidais de l’acheter sans plus attendre.

Je pensais avoir du mal à me le procurer, car la maîtresse m’avait dit qu’il était très vieux, mais je le trouvais sans peine dans la librairie du quartier.

Il avait l’air d’être assez connu, car lorsque j’ai demandé au libraire dans quel endroit il se trouvait, il m’a indiqué le bon rayon sans même hésiter.

Je me souviens d’avoir couru comme un désaxé sur le chemin du retour afin de pouvoir le lire le plus rapidement possible.

Mon cœur battait la chamade au préambule de sa lecture.

Mais dès la première page, mon excitation retombait aussi vite qu’elle était venue : je ne comprenais rien du tout. Ce n’était que des phrases super longues, collées les unes aux autres et chantées en plus !

Un instant, j’ai cru que je m’étais trompé et que j’avais acheté la partition du livre, que peut-être il y avait eu une adaptation en comédie musicale ou un truc dans le genre et qu’il devait certainement exister le livre normal, avec des phrases ordinaires : sujet-verbe complément avec des majuscules, des points, on va à la ligne et on ouvre les guillemets (comme la maîtresse nous le rabâchait).

Je retournais donc à la librairie et tentais d’expliquer mon problème au vendeur.

Il éclatait de rire en me disant qu’effectivement Homère était un peu difficile d’accès pour un enfant de CM1, puis il m’a demandé si c’était le nouveau programme de cette année.

Je lui ai répondu que non, que c’était pour moi, en dehors de l’école.

Il me répondit que « Remarque, ça ne m’aurait pas étonné parce que les programmes scolaires c’était devenu du grand n’importe quoi, que c’était la faute de ce gouvernement d’imbéciles qui rendait les gens et les enfants bêtes et qu’on courait droit à la catastrophe ! »

J’acquiesçais sans trop savoir à quoi je donnais raison, mais le type avait l’air de s’emporter et quand on s’emporte ben moi, j’acquiesce, c’est comme ça je n’aime pas les conflits.

En même temps, j’étais d’accord avec lui sur un point : c’était vraiment un livre trop compliqué et puis c’était quand même un peu bizarre de faire une comédie musicale sur des guerriers assoiffés de sang.

Finalement, le type me montrait un autre livre, beaucoup plus court.

Il m’expliquait que c’était exactement la même histoire, mais résumée de manière à être comprise par tous et même par les enfants.

Comme je le feuilletais, je vis qu’il disait la vérité : il y avait des sujets-verbes compléments et je comprenais parfaitement les phrases.

Je le remerciais, payais, et repartais aussi rapidement que mes jambes me le permettaient.

Je me souviens m’être enfermé à double tour dans ma chambre afin de lire sans être dérangé cette histoire de guerrier qui portait le même prénom que moi.

Mais je fus horriblement déçu.

D’abord, Hector n’était le vrai héros du livre.

Le vrai héros c’était un gars avec un prénom encore plus ridicule que le mien, Achille.

Et en plus, ce connard d’Achille, il tue Hector !

Et pas à la manière douce, ah ça non ! Au lieu de ça, il l’humilie en tirant son corps avec sa charrette pendant dix jours dans toutes les rues de la ville pour que chaque habitant voie bien son cadavre se déchiqueter sur les cailloux des rues.

J’étais écœuré.