La France authentique - Jean Lassalle - E-Book

La France authentique E-Book

Jean Lassalle

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Beschreibung

Homme engagé, Jean Lassalle veut porter la parole des Français au cœur de nos institutions, maintenir les services publics de proximité, encourager les initiatives locales et rebâtir un État fort de sa devise républicaine : « Liberté, Égalité, Fraternité ». Né dans une famille de bergers des Pyrénées-­Atlantiques, Jean Lassalle a été maire de son village natal pendant ­quarante ans et conseiller général. Député depuis 2002, il a marqué l'histoire de la Ve République :
• En entonnant ''Se Canto'', l'hymne des ­Pyrénées, en 2003 en plein Hémicycle, pour demander le maintien d'un poste de gendarmerie.
• En faisant 39 jours de grève de la faim en 2006. Il perd 32 kilos, mais Toyal et ses 150 employés demeurent dans la vallée d'Aspe.
• En marchant à la rencontre des Français (6 000 km) en 2013 et en lançant ''Les Cahiers de l'Espoir'', pour témoigner de leurs doléances et propositions.
• En arborant un gilet jaune à l'Assemblée nationale en 2018 et en provoquant une suspension de séance. En octobre 2016, il crée le mouvement ''Résistons !'' 


– Candidat à l'élection présidentielle pour la deuxième fois, Jean Lassalle a une expérience et une connaissance intimes de nos institutions. Ce n'est pas un « hors-sol ». – ''La France authentique'' exprime sa vision pour la France et pour le monde, assortie de 120 propositions concrètes.




À PROPOS DE L'AUTEUR


Jean Lassalle est né en 1955, à Lourdios-Ichère, dans les Basses-Pyrénées. Technicien agricole, il devient maire de son village natal, Lourdios-Ichère, à l'âge de 21 ans. En 1982, il devient conseiller général des Pyrénées-Atlantiques. Proche de François Bayrou, il participe à sa campagne présidentielle en 2007. En 2010, il adhère au mouvement démocrate Modem. En 2016, il quitte le Modem et fonde son nouveau mouvement "Résistons !", avant de présenter à l'élection présidentielle de 2017. En 2019, il mène la tête de liste "Résistons !" aux élections européennes. 

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Couverture

Page de titre

Si vous pensez que l’aventure est dangereuse,

essayez la routine… Elle est mortelle !

Paulo Coelho

Françaises, Français, Mes Chers Compatriotes,

JE PORTE dans mon cœur chacun d’entre vous.

Vous, gens des plaines, des montagnes et des bords de mer,

Vous, citadins ou provinciaux,

Vous qui partez en vacances à la neige,

Vous qui n’avez pas de quoi faire un plein d’essence,

Vous : artistes, entrepreneurs, patrons, artisans, salariés, cadres, fonctionnaires, ouvriers et paysans, actifs ou retraités,

Vous, descendants de Vercingétorix, Vous, arrivés de la veille,

Vous, intrépides ou désespérés, solidaires ou solitaires,

Vous tous : Vous êtes la France.

Ce pays à la flamme sans nulle autre pareille. Patrie des Droits de l’Homme, éprise de justice et capable de résistances, de révolutions.

Cette France bichonnée depuis des siècles par la main de l’Homme qui ressemble, jusque dans ses plus petits recoins, à un jardin à la Le Nôtre.

Je ne peux pas laisser le désespoir s’y enraciner.

Je veux être utile. La réflexion que j’ai mûrie peut sembler « de rupture » ; elle est en réalité un retour à nos fondamentaux. Opposons lucidité et bon sens à nos vies devenues kafkaïennes.

On me demande pourquoi je ne prends pas ma retraite, pourquoi je ne retourne pas dans mon village, pourquoi je m’échine à monter à Paris chaque semaine et à me présenter devant vous aujourd’hui.

Parce que je ne supporte pas de voir ce beau pays, que j’ai connu au temps de sa grandeur, s’avilir, se laisser vendre, céder à des instincts mercantiles et se mettre en danger. Je ne supporte pas de nous voir désunis et apeurés.

Il m’arrive d’imaginer que je ferme les paupières, au soir de ma vie. De mon lit de mort, j’entends ma femme parler dans la pièce voisine. La voix noyée de larmes, elle annonce à ma fille qu’un de nos fils a laissé sa vie sur une barricade, lors d’une manifestation qui a mal tourné…

La France peut en arriver là. De dépit, elle pourrait s’immoler dans une rage fratricide.

Je ne le supporterais pas.

À rebours de ceux qui martèlent des petites phrases assassines destinées à vous rabaisser et à vous culpabiliser : « Non… », « Attention… », « Il ne faut pas… », je veux vous laisser vivre, créer, penser, oser ! Je veux ouvrir portes et fenêtres. Pour que le grand air emplisse vos poumons. Que vos cœurs battent la chamade. Et que l’esprit français revive !

Je veux que vos mains se joignent pour former une grande chaîne. Vous devrez être capables de descendre par millions dans la rue pour défendre les décisions que nous prendrons contre les financiers qui asservissent le monde. N’oublions jamais que nos querelles de clocher renforcent la puissance de ces gens-là.

Nous sommes une grande Nation. Une étincelle, et vous abattrez toutes les digues. Personne, jamais plus, ne doit nous museler.

Berger, puis patron d’une petite entreprise, j’ai été élu maire à vingt et un ans. Dans ma quatrième mandature de député, je suis un des plus anciens élus de l’Assemblée nationale. Cela me procure une expérience et une connaissance intimes de nos institutions.

J’ai foulé chaque parcelle de notre pays. J’en ai pris le pouls. Et je l’aime plus que jamais.

Certaines personnalités de la classe politico-médiatique ont beau jeu de railler quelques traits de mon caractère. Elles ne supportent pas que je ne sois pas un technocrate hors-sol. Mon indépendance les inquiète. Je ne suis l’obligé de personne.

J’aime profondément ma famille. J’aime les gens. J’aime la vie. J’aime la France. Je vous aime, passionnément. Je suis fait du même bois que vous. Je suis du pays des Villon, des Rabelais, des Guitry, des Desproges, des Coluche et tant d’autres, connus ou non, si pleins de verve et de talent. Mais quel accueil leur réserverait-on aujourd’hui ? Nos soi-disant élites n’invitent-elles pas la France à trop de bien-pensance, à un puritanisme puéril qui ne fut jamais de rigueur chez nous ?

Au lieu de celles et ceux qui hurlent et injurient, consacrés par les sondeurs d’opinion et les éditorialistes, je crois que la France réclame des figures plus authentiques. Pour venir à bout de la concentration financière et combler le vide sidéral de l’espace public, pour se réunir et se réenchanter, pour tutoyer à nouveau le Sublime, la France a besoin d’un homme de parole. Un homme fidèle et bienveillant, large d’épaules et de cœur.

Rebâtir l’État : symbole et outil

LA CIVILISATION est une vieille bâtisse, fragile et solide à la fois. Il convient de l’entretenir, afin qu’elle continue de remplir sa mission protectrice.

Il fallut des milliers d’années à l’Homme pour polir ses mœurs et se doter d’un État de droit. Athènes, Rome et la France furent des modèles en la matière. La souveraineté populaire et la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen conférèrent à la France une vocation universaliste qui inspira les pays du monde entier.

Cette alchimie est aujourd’hui malmenée.

Peuple fracturé. État déficient. Gouvernants irresponsables.

Les murs se fissurent. Il pleut dans les chambres.

Mondialisation, spéculation, globalisation : les appétits d’une poignée de multinationales ont ruiné le contrat social. Il faut à ces grands prédateurs des êtres disséminés, déracinés et éperdus, plus faciles à contrôler.

On parle parfois de dictature financière. Il s’agit plutôt d’un « totalitarisme mou », qui s’est installé insidieusement au cours des trente dernières années. Impossible de le cerner. Il n’a pas de visage, pas d’armée, pas d’oriflammes, pas de voix nasillardes « larsenisantes » à nos frontières. Il s’insinue pourtant chaque jour un peu plus dans nos vies. Il en détruit l’essence jusqu’à la lie. Nous sommes vaincus. En état d’occupation.

Ainsi, la finance toute-puissante qui vous emploie est aussi celle qui vous nourrit, vous loge, vous distrait, vous informe, vous gave de biens de consommations inutiles et vous appâte devant les écrans. Elle a infiltré l’État pour s’en rendre maîtresse. Or l’État était justement la seule digue capable de barrer la route à la sauvagerie, de protéger le peuple.

Rebâtissons-le.

Les Français réclament plus d’équité et de justice. Ils veulent donner du sens à leur vie, un idéal vers lequel tendre. C’est ce qu’a révélé la crise des Gilets Jaunes, cet élan révolutionnaire, trait de génie d’un peuple à nul autre pareil.

De manière quasi prémonitoire, j’avais prévu cette crise d’idéal. La Marche qui m’a amené à la rencontre des Français, en 2013, m’a permis de sentir leurs aspirations et leurs craintes. J’avais alors alerté les pouvoirs publics en disant : « Il est minuit moins dix ». Une façon de clamer l’urgence. Le peuple demandait à être entendu.

Aujourd’hui, les douze coups de minuit ont sonné.

Après avoir ployé pendant des décennies, le peuple de France s’est rebiffé. Avec du recul, j’observe l’incroyable énergie qui s’est déployée à partir de novembre 2018. Cette faculté du peuple éreinté à se réunir a d’ailleurs recueilli l’assentiment d’une large majorité de l’opinion publique. Les Gilets Jaunes ont ravivé le charme du vivre ensemble. Sur les ronds-points, ils ont refait le monde, devisant et fraternisant. La jeunesse a révélé son caractère éternel, sa quête de passé et d’avenir. Des grands-pères ont rencontré les petits-fils qui leur manquaient. Des mères célibataires et des ouvriers ont tenu le siège autour de braseros de fortune. Tous disaient leur rupture avec notre monde. Ce réveil populaire et fraternel renouait avec ce qu’il y a de grand dans notre histoire. Réduire cet élan au prix du gazole était volontairement simpliste. Les familles que j’ai fréquentées, samedi après samedi, sur les ronds-points ou en croisade sur les Champs-Élysées se préoccupaient d’abord et avant tout de l’avenir de leurs enfants, pour lesquels elles souffraient de ne pouvoir offrir un sort plus enviable que le leur. Fin du monde versus fins de mois.

Ministère éventré, flamme du Soldat inconnu outragée : la colère grondait aux pieds de nos symboles comme aux portes de nos institutions. Le mouvement a pris une ampleur telle que, l’espace de quelques jours, la peur a changé de camp. Les tenants du nouveau Système, et surtout leurs vassaux, ont craint de voir leur tête au bout d’une pique. À bas le pouvoir dérégulé ! Fin de la gabegie.

Et puis c’est allé trop loin. J’ai vu venir des cohortes d’hommes en noir. Qui étaient-ils ? Comment se mêlaient-ils si facilement aux cortèges ? J’en ai vu se déguiser soudain, tantôt en policiers, tantôt en manifestants, pour déclencher des bagarres de rue. J’ai demandé la mise en place d’une enquête parlementaire à ce sujet. En vain…

Comme on pouvait s’y attendre, l’absence d’écoute a monté les leaders du mouvement les uns contre les autres. On les a taxés de boulangisme. Et les Gilets Jaunes ont été discrédités. Le soir où le président de la République devait rendre compte des doléances d’émanation populaire et y répondre : Notre-Dame brûla. La page était tournée.

Il sera du devoir du prochain président de la République de porter une attention particulière à la France des oubliés. Car, cette France périphérique et laborieuse, celle qui compte ses sous et se couche tôt, celle qui sait que la vie sera longue et pénible, a exprimé sa volonté de participer au débat public, de vivre et d’agir, pour ne plus rester sur le bord du chemin. Les privilégiés ne pourront plus jamais faire comme s’ils ne savaient pas…

Cette formidable leçon d’humanité que fut le mouvement des Gilets Jaunes ne doit pas diviser les Français. Au contraire. Il faut les réunir derrière un destin commun. À défaut, la rancœur sédimentera et la fronde grandira. Quand on ne peut plus battre les cartes, on renverse la table.

Cloîtré de force à cause du covid, le peuple semble encore plus fracturé, presque irréconciliable.

Cette épidémie est évidemment le fait majeur du dernier quinquennat. Elle a mis au jour la capacité du Système à annihiler l’individu. Sous couvert de principe de précaution et de risque zéro, on a mis le pays à l’arrêt. On a appris à se bâillonner. On a adoubé cette doctrine maléfique : « Séparez-vous les uns des autres ». Ne plus enterrer ses morts, ne plus marier ses enfants, ne plus visiter ses parents malades, c’était la fin de l’Homme. Le coup fatal porté à la civilisation.

La phobocratie, ce gouvernement par la peur, reposait sur des mécanismes de mauvaise conscience et de culpabilisation. Aussi étrange que cela puisse paraître, le peuple, épuisé et terrorisé, s’est laissé faire, comme mû par une soumission volontaire.

À l’Assemblée nationale, j’ai fait partie de ceux qui ont voté contre les lois liberticides : Pass sanitaire et Pass vaccinal.

Ces mesures contradictoires ont exaspéré et divisé les Français. Sans la confiance du peuple, la politique sanitaire était vouée à l’échec. Ce traitement différencié entre Français vaccinés et Français non vaccinés est inacceptable. Il divise notre pays sans résoudre les problèmes de fond auxquels nous devons faire face.

Les deux années écoulées ont rendu plus criant encore l’abandon de nos services de santé. Selon une étude de la DREES (Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques), 27 000 lits d’hôpitaux ont été supprimés depuis 2013. Pire, on a continué d’en fermer pendant l’épidémie (9 % de lits fermés en septembre 2019 contre 19 % en septembre 2021).

Pour corriger ce laxisme, je propose de lancer un plan Marshall de la Santé.