La justice des morts - Tome 1 - Martial Alexandre Bossis - E-Book

La justice des morts - Tome 1 E-Book

Martial Alexandre Bossis

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Beschreibung

"La justice des Morts" explore la thématique de la mort dans toute sa splendeur, même si cela peut sembler déplacé. Cet ouvrage aborde le sujet avec respect, à travers différentes époques et décors variés, notamment le Mexique, le Congo, l’Allemagne, l’Italie, la France et le Japon.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Martial Alexandre Bossis a toujours aimé l’odeur qui se dégage quand on ouvre un livre. L’écriture est pour lui une thérapie que son épouse lui avait suggérée pour partager son vécu. Elle lui permet de lutter contre la maladie sans jamais baisser les bras.


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Martial Alexandre Bossis

La justice des Morts

Livre I

Roman

© Lys Bleu Éditions – Martial Alexandre Bossis

ISBN : 979-10-422-1088-5

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Comme à mon habitude, j’aime bien surprendre là où l’on m’attend le moins. Mais, c’est surtout que je n’ai pas trouvé mon style de prédilection à proprement parler.

Voilà qu’après avoir écrit ma véritable histoire pour mon 1er livre, Les mémoires de l’arc-en-ciel puis après avoir écrit celle d’un chevalier aux multiples origines pour mon 2e livre, Les aventures rocambolesques de messire Guilbaud de la Fourche.

Voici l’histoire, où devrais-je dire les histoires, en rapport avec la mort, à différentes époques, dans différents pays. Pour mon 3e et 4e livre, La justice des morts livre I & livre II.

Je vous souhaite une excellente lecture dans les noirceurs de la mort, avec son lot de surprises.

Ces histoires sont imaginaires, les personnages et les évènements qui y figurent sont purement fictifs. Cependant, certains faits ajoutés sont eux bien réels.

Ils ont essayé de nous enterrer. Ils ne savaient pas que nous étions des graines.

Le mort et l’absent ne sont plus des personnes.

Proverbe Mexicain

Première Histoire

Amérique Latine

Mexique 1947

Véra Cruz

Dimanche 26 octobre 1947, en ce tout début d’après-midi, Mariana-Dolorès Alejandra ainsi que sa mère Carmen Alejandra rentraient toutes les deux à vélos de Vera Cruz vers Manlio Fabio Altamirano. Cette très charmante municipalité qui s’appelait auparavant « La Purga ». Ce nom est lié au chemin de fer qui arrivait à cet endroit précis pour y effectuer le remplissage de l’eau du réservoir de la locomotive.

En même temps, ils effectuaient le soulagement de la pression des vapeurs d’eau de la chaudière, une action appelée « purge ». C’est bien pour cette raison que l’arrêt forcé du train s’appelait ainsi. Leur village était situé entre Ciudad de Veracruz ou en français, Ville de Vera Cruz et Soledad de Doblado qui est une ville de l’État mexicain de Veracruz de Ignacio de la Llave à environ 100 km au sud-est de Xalapa, qui se trouve à l’intérieur des terres, et à 300 km au sud-est de Mexico.

Elles y habitaient en compagnie de Sergio, le fils de cette dernière et le dernier des trois frères encore vivant de Mariana-Dolorès. Elle était en plus la seule fille de cette famille, dont l’amour et le dévouement pour les Requins Rouges, ne lui laissait tout juste le dimanche, pour vaquer aux préparatifs de la fête des morts qui arrivait à grands pas.

Cela dit en passant, les Requins Rouges est le nom donné à leur équipe de football, et dont les deux frères jumeaux aînés de Sergio et de Mariana-Dolorès, avaient été tous deux joueurs de cette très grande équipe de Deportivo Veracruz.

Pour en revenir, à celle-ci qui comme je vous disais, arrivait très vite, parce que ce dimanche 2 novembre, sera bien la fête des morts, surtout celle de ses deux frères jumeaux. C’est pour cela d’ailleurs qu’elle était partie avec sa mère pour y acheter toutes sortes d’objets relatifs à la mort.

Telles que des bougies de toutes tailles, des crânes en sucre et colorés en rouge et noir, ainsi que des papel picador, qui en français veut tout simplement dire « papier découpé ». Parce que celui-ci est un ornement généralement rectangulaire coloré et ajouré de trous qui représente un dessin, parfois même un texte accompagné de motifs ornementaux géométriques.

Le papel picador s’utilise en guirlande suspendue à une ficelle et il est utilisé traditionnellement ici au Mexique pour pouvoir décorer les autels dédiés aux défunts pendant la fête des Morts.

Tout commença d’ailleurs par une belle journée ensoleillée et agréable avec une température moyenne de 25°. Celles-ci pédalaient tranquillement sur le retour de Vera Cruz, à la hauteur de carretera Peñuela Santa Rita.

Alors que Mariana-Dolorès était derrière, laissant ainsi sa mère Carmen ouvrir la marche, qui elle-même avait bien entre trois et quatre cents mètres d’avance sur sa fille. Hé oui car même à 58 ans, elle en avait encore dans les mollets.

Quand soudain une voiture, roulant à très vive allure, déboula d’où on ne sait où, elle évita de justesse Carmen. Celle-ci alla s’encastrer dans un talus d’herbes hautes longeant la route qui menait à José Cardel, leur prochaine ville étape, avant qu’elles n’arrivent chez elles.

Mais cette voiture qui semblait fuir quelqu’un ou quelque chose percuta de pleine face cette très jolie jeune femme de 26 printemps, celle-ci valdingua à plusieurs dizaines de mètres de son choc initial. Quelques véhicules s’arrêtèrent sur le bas-côté de la route, tandis que d’autres ralentissaient au passage et redémarraient en trombes, tout comme avait fait le véhicule qui la percuta.

Celui-ci prit la fuite, avec ses trois occupants à son bord et sans même avoir pris le temps de s’arrêter.

Si senior, Je l’ai ai bien vu, leur dit alors Andres Ortega, qui demeurait l’un des seuls conducteurs âgés, qui semblait de toute évidence, bien avoir tout vu, du moins de cet accident celui-ci fut assez spectaculaire, il faut bien le dire tout en s’adressant au chef de la police rurale Emiliano Velázquez et son adjoint le brigadier Arturo Estrada.

C’était même une Desoto de luxe de couleur vert pâle, senior Velázquez, reprit-il : très bien, Je vous remercie beaucoup Andres ! lui répondit le chef de la police, tout en faisant un clin d’œil à Arturo Estrada.

Parce qu’Emiliano Velázquez connaissait très bien la plupart des automobilistes qui fréquentaient assidûment ce tronçon de route, pour les avoir tous arrêtés au moins une fois dans leur vie, soit pour état d’ivresse ou lors d’un banal contrôle de routine. Cette route séparait à peine la vaste ville de Vera Cruz de Manlio Fabio Altamirano.

Là où effectivement il y vivait depuis 26 ans, avec son adorable femme Verónica, et même que celle-ci était toujours resplendissante, et ce malgré leurs trois adorables enfants qu’ils avaient eus sur le tard. Hé ! Oui, car avoir des triplés à 47 ans était le risque à courir pour Veronica, mais depuis quatre ans elle s’en sortait seule et malgré la douleur, je dirais même plutôt bien.

Emiliano était même très grand, avec son mètre quatre-vingt-dix, comparé à la plupart des Mexicanos, si grand qu’il en avait du mal à se baisser pour pouvoir entrer dans sa voiture. Oui, car, ce clin d’œil qu’il avait fait à son condisciple, Arturo Estrada, qui avait pourtant été recalé à son examen pour devenir chef, était pour lui dire qu’Andres Ortega était quelquefois un beau parleur.

Mais qui grâce à Emiliano, son ami d’enfance, lui Arturo Estrada avait ainsi pu être accepté au sein de la police, comme brigadier.

Une véritable complicité unissait ces deux hommes depuis plus de cinquante ans. Ils ne s’étaient pour ainsi dire jamais quittés, puisque dès leur plus tendre enfance, ils avaient eu la même nourrice, qu’ils appelaient « magtiz ».

Magdalena Ortiz, cette très vieille femme qui d’ailleurs venait bien de souffler ses 98 bougies. En ce début de mois d’octobre, le 2 pour être plus précis sur cette grande date, qui était aussi la date de mariage d’Arturo Estrada avec Félicita Sanchez, il y a vingt-quatre de cela.

Mais, quand ils s’approchèrent du corps de Mariana-Dolorès, qui gisait à même le bitume, face contre terre et les membres avant entièrement disloqués. Cette dernière semblait bien ne plus respirer du tout. Cela était dû à cette chute qu’elle venait de faire, quand la voiture, cette Desoto de luxe apparemment de couleur vert pâle était entrée en collision volontairement ou involontairement avec le vélo que cette très jolie femme conduisait et ce dont lui, ce chef de la police rurale mexicaine, Emiliano Velasquez, il devra quand même y mettre tout son professionnalisme et bien plus encore.

Et, surtout tout son temps pour essayer de sortir au clair cette sale histoire, car croyez-moi, cela ne sera pas chose facile, aussi bien pour ces deux policiers, que pour sa mère Carmen et son jeune frère Sergio Alejandra.

Mais quand l’ambulance arriva sur le lieu de l’accident, tout ce qui paraissait tout à fait normal jusqu’ici se mit à changer radicalement, surtout pour Mariana-Dolorès Alejandra.

Parce qu’au moment même où les deux ambulanciers s’apprêtaient à soulever le corps totalement inerte de cette jeune femme, l’un deux se mit soudain à pousser un cri d’effroi et comme son cri fut très perçant, celui-ci alerta aussitôt Emiliano Velasquez et Arturo Estrada.

Ces deux-là avaient appelé les secours immédiatement après être arrivés sur le lieu de l’accident, alerté par une voiture de patrouille qui roulait dans le sens opposé, en voyant que cette jeune femme, dont l’identité ne leur était pas inconnue, ne donnait plus aucun signe de vie.

Voilà qu’ils étaient tous deux repartis interroger les badauds qui s’étaient arrêtés sur le bas-côté de la route.

Ces deux derniers accoururent, laissant ceux-là comme de vieilles chaussettes : excusez-moi du peu, mais dans l’immédiate absolue, je n’ai pas trouvé mieux comme expression, pour vous signaler qu’ils les avaient pour ainsi dire tous bien abandonnés.

Parce que cet ambulancier, qui laissa échapper ce cri strident, à vous en faire fondre littéralement les tympans, devint tout pâle soudainement. Là, il contempla sans dire un mot de plus le corps de Mariana-Dolorès qui à première vue ne bougeant plus du tout, elle était comme morte. Et tout comme le second ambulancier, qui répétait en continu : quelle tristesse, j’vous jure quelle tristesse, puis il regarda les deux policiers qui avait couru aussi vite que lorsqu’ils jouaient avec l’équipe nationale du Mexique, en coupe du monde de football en Uruguay.

Ou lors du match qui les opposa à l’équipe de France le 13 juillet 1930. Et, qui malgré le but de Juan Carreño1, ils perdirent 4-1 au premier tour. Mais étant donné que cela n’est plus à l’ordre du jour, continuons si vous le voulez bien.

Le premier ambulancier regarda alors dans la direction des deux policiers et dit : j’ai cru apercevoir un cil bouger, tandis que le second répétait : mourir si jeune et si jolie, oh ! Non quelle tristesse. Quand tout à coup, celle-ci ouvrit les yeux l’un après l’autre comme si elle sortait d’un songe. Oui, c’est bien ça, un songe ou un rêve, ce qui d’ailleurs veut bien dire la même chose.

Et puis, sans dire un mot, Mariana-Dolorès se releva d’un bond, tout en agitant ses membres supérieurs : Crick crack, tel fut le son qu’ils entendirent tous ensemble. Ils furent tous les quatre véritablement surpris de voir cette très belle femme se relever si brusquement, si soudainement même. Mais ce qui les choqua le plus était qu’elle soit surtout bien vivante. Même si cette exceptionnelle jeune femme, oh ! oui, car Mariana-Dolorès Alejandra était bien différente de toutes les autres femmes qui habitaient ici. Et, pas seulement pour son regard qui pouvait virer du marron clair au vert pâle pour finir en un magnifique bleu azur, comme ça, rien qu’en changeant son humeur.

Elle qui semblait pourtant réellement morte il n’y a même un petit peu moins de quarante-cinq minutes, juste avant que cette ambulance, avec à son bord, ces deux ambulanciers. Qu’était Enrique Passadenas au volant et son collègue Rodrigue villa en tant que passager, ne puissent se rendre auprès de cette sublime créature. Celle-ci avait exceptionnellement dû grandir entourée de garçons, qui étaient des grands fans et joueurs de l’équipe de football du club sportif des requins rouges de Vera Cruz.

Sauf que cette fois, cette dernière était bien vivante comme vous et moi, oui, mais vivante dans une autre dimension que la nôtre. Puisqu’elle semblait même aussi étonnée que ces deux-là, qui depuis le cri qu’avait poussé Enrique Passadenas, ces deux-là ne l’avaient pas quitté du regard.

Étonnée, oui ! Car du fait qu’elle-même se sentait toujours bien vivante, alors que vu le choc, non pas émotionnel, mais plutôt frontal qu’elle venait de subir, celui-ci aurait dû la laisser pour morte. Cependant, il faut bien le dire, comme le chef de la police Emiliano Vélasquez et surtout lui, le brigadier Arturo Estrada.

Qui était resté en contact avec tous les anciens membres du staff technique des requins rouges. Ils leur avaient fait part du décès de Mariana-Dolorès Alejandra, sans toutefois leur dire qu’elle venait par je n’sais quel miracle, reprendre goût à la vie.

C’est ce que l’un des anciens kinésithérapeutes de ce club de footballeurs professionnels avait remarqué, bien plus tôt en ce début de soirée. Lorsqu’il avait bien croisé le chemin de trois jeunes joueurs de l’équipe réserve qui se vantaient d’avoir vu un ovni, et que cet engin, qui semblait être à leur poursuite, venait, semble-t-il, du ciel.

Mais Santiago Duarte, cet ancien médecin de 60 ans d’origine uruguayenne, qui exerça en tant que kiné depuis 24 ans, jusqu’à sa retraite en 1945, au sein de ce club de football. N’était pas dupe, non plus. Oh que non ! Du reste, il leur dit : écoutez-moi jeunes hommes, allez donc raconter vos salades à tous ceux qui voudront bien vous croire, mais pas à moi.

Ceux-ci l’écoutèrent si bien, qu’ils n’osèrent pas parler, ni même l’interrompre : car de plus, moi-même, je n’ai absolument pas cru un seul instant à ce qu’il venait brusquement de se passer ce fameux mardi 8 juillet de cette année à Roswell, leur dit-il à nouveau.

Ils restèrent un moment subjugués, par les connaissances que pouvait avoir ce vieux monsieur, qui leur expliqua tout un tas de choses sur les ovnis, les étoiles ainsi que sur les planètes : oui bon d’accord, 60 ans ce n’est pas encore tout à fait vieux, me direz-vous.

Effectivement, vu sous cet angle, vous n’auriez probablement pas tort, car moi-même qui en ai 61, je ne me sens pas vieux du tout. En revanche, vous devriez savoir que 76 ans en arrière, dès cinquante ans, on faisait vieux. Voilà, c’est bon pour vous ? puis-je continuer ? Par avance merci…

Mais, pour en revenir à cette femme qui sentit clairement que quelque chose venait de se passer, sans qu’elle ne s’en aperçoive, et qu’elle ne le comprenne. Du moins sur le moment, parce que quelques minutes après que Mariana-Dolorès se soit relevé, elle contempla son vélo qui n’en était plus un, de même, que tout son corps qui à première vue était redevenu quasiment normal.

Tout ça sous les regards ébahis de Rodrigue et d’Enrique, ces deux ambulanciers et bien sûr des deux policiers, Arturo et Emiliano.

Qui ce dernier leur dit : surtout messieurs, que tout ceci pour lequel vous deux, venez d’être les premiers témoins, doit rester strictement confidentiel. Même vos proches ne doivent, sous aucun prétexte, être avertis de ce qui semble être un don du ciel. Puis pour être sûr qu’ils avaient tous deux biens saisis ce qu’il leur raconta, Emiliano rajouta : je vous promets que dès que nous aurons tiré toute cette histoire au clair, vous en serez les premiers avertis. Ils acquiescèrent tous les deux d’un signe de la tête.

Elle, qui ne comprenait toujours pas pourquoi ses vêtements étaient tachés de son sang, alors qu’il n’y avait rien, pas même une égratignure sous ceux-ci. C’est alors que celle-ci s’approcha de celui qui lui paraissait être le plus à même de comprendre dans quel état elle se trouvait. Arturo Estrada fut surpris et gêné de voir Mariana-Dolorès, cette très belle femme au regard bleu azur.

Qui laissa même entrevoir une partie du haut de sa cuisse gauche, sans même vraiment y prêter attention. Car tout cela était principalement dû à sa chute contre le bitume qui lui avait déchiré une bonne partie du côté gauche de sa très belle robe blanche brodée de fleurs rouge et bleu.

Elle se tourna subitement vers lui, et lui adressa la parole : s’il vous plaît Arturo, vous qui êtes un fidèle de dieu, dites-moi ce qu’il m’arrive, aidez-moi je vous en supplie, lui dit-elle tout affolée, ce qui semblait bien être un appel au secours. Arturo ne réagit pas tout de suite à ce pourquoi est-ce qu’elle vint vers lui, si soudainement, pour lui demander son aide.

Ce n’est qu’après un court moment de réflexion, qu’il la prit dans ses bras et qu’il lui dit à l’oreille : je vous promets de tout vous expliquer, mais pas maintenant et surtout pas ici, il y a bien trop de monde. Et, je ne pense pas qu’il comprendrait bien, de ce que moi je sais, à propos de votre état, et puis, tout ce que vous vous ne savez pas. Ce qui laissa perplexe son chef, Emiliano Vélasquez, il hésita même un instant s’il devait les interrompre, ou bien les laisser : personnellement, je ne sais plus trop quoi penser, leur dit-il :

Arturo, dis-moi sans ambages, y a-t-il un rapport avec ce qu’a vécu ta pauvre mère ! Il y a maintenant quatre ans.

Celui-ci lui répondit d’un oui discret de la tête, parce qu’il ne voulait pas défrayer la chronique. En un mot, il ne souhaitait pas que sa propre mère ne fasse l’objet de discussions néfastes et d’irrespect envers elle, venant exclusivement d’Enrique et de Rodrigue, et souvent en des termes négatifs.

Emiliano Velasquez s’excusa explicitement car il se rendit soudain compte de sa bourde, mais ce duo d’ambulanciers qui lui aussi paraissait bien à l’ouest. C’est comme ça d’ailleurs qu’ils décidèrent de rentrer pour y déposer leur ambulance au dépôt, et sans corps à déposer à la morgue.

Puisque Mariana-Dolores était certes toujours vivante, enfin jusqu’à ce qu’elle commençât à voir des êtres qui eux étaient bien morts. Mais, sans en parler à quiconque, je veux dire tous ceux qui étaient réels et présents auprès d’elle.

Si bien qu’elle leur parla sans équivoque, exactement comme si l’on pouvait s’adresser à n’importe qui, avec le plus de naturel possible. Oh oui ! Mais celle-ci semblait même tracassée par, je ne saurais vous l’expliquer.

Arturo Estrada attendit que l’ambulance soit bien repartie pour s’adresser de nouveau à son chef : chef, il nous faut protéger cette jeune femme, parce que contrairement à ma mère qui était en quelque sorte revenue à la vie pour un court instant. Cette fille-là, est à première vue totalement différente, car je l’ai même surprise en train de parler avec les morts.

Emiliano lui répondit : Mais, si j’ai bien souvenir, Sandra-Gabriela, euh oui, pardon, ta mère, eh bien, elle aussi, était également en communication avec des morts, n’est-ce pas ? Arturo lui rétorqua : oui peut-être, mais sûrement pas avec le même naturel, la même désinvolture que cette dernière. Pauvre maman, que dieu ait son âme. Amen, dirent-ils ensemble.

Ces deux-là s’approchèrent silencieusement de cette jeune et très jolie femme qui quand elle se retourna, son regard n’était plus le même qu’auparavant, non ! puisqu’il avait viré au marron clair, mais cela ne changea rien à sa beauté naturelle.

Celle-ci s’arrêta de suite, ce qui les surprit tous les deux, mais également Mariana-Dolorès, car elle paraissait même être en proie avec ses démons. Surpris, oui parce qu’elle avait bien cette capacité de pouvoir sortir de sa transe, quand elle le jugeait opportun.

Ils la regardèrent quelques instants, puis Arturo Estrada fit alors un premier pas, celui-ci fut même hésitant, en avançant doucement vers elle, puis un deuxième pas, et enfin un troisième.

Comme un enfant qui éprouvait de la crainte de prendre une gifle, sans en comprendre le pourquoi. Il lui dit : señorita Alejandra, il faut que je vous dise que tout ce vous vous vivez actuellement.

Car ma chère et regrettée mère l’a vécu aussi, il y a quatre ans en arrière. Enfin, je veux dire qu’elle aussi était pour ainsi dire revenue à la vie, mais pas dans les mêmes conditions que les vôtres. C’est à ce moment-là qu’Emiliano Velasquez vint les interrompre, non pas qu’il ne souhaitait nullement entendre ce qu’ils avaient à se raconter. Mais c’est plutôt qu’il se faisait tard et que l’on y voyait plus grand-chose dehors.

Il leur proposa de les ramener chacun chez eux : oui, car je suppose que votre maman voudrait également pouvoir rentrer chez elle et vous serrez très fort dans ses bras. Lui dit-il tout en regardant du coin de l’œil, Carmen la mère de celle-ci, qui attendait bien sagement dans le véhicule du chef Velasquez.

Oh oui pardon, je l’avais complètement oublié, ma pauvre mère, répondit-elle un peu gênée : ce n’est rien, lui dit alors Arturo : elle vous comprend parfaitement, vous savez ! surtout depuis que je lui ai tout expliqué, et même que cela prendra pas mal de temps, lui ai-je dit. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle vous attendait bien tranquillement et en silence.

Mariana-Dolorès se dirigea vers sa mère en courant, et après une très longue étreinte, celles-ci remontèrent dans la jeep Willys Overland qu’Emiliano Velasquez conduisait depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Vendredi 31 octobre 1947, soit cinq jours après cet accident qui coûta officiellement la vie de Mariana-Dolorès Alejandra. Le kinésithérapeute Santiago Duarte allait faire une déposition auprès des autorités locales à Vera Cruz.

En effet, à la suite de ce qu’il avait entendu le lendemain de ce fait divers, au sein du club de football. Car ce jour-là, tous les anciens étaient présents pour en discuter, et qu’ils lui donnèrent tous raison d’aller dénoncer ces trois jeunes footballeurs qui jouaient dans le club « les requins rouges » où ils étaient tous les trois pourtant bien promus à une très belle carrière professionnelle.

Sauf qu’il n’atteindra jamais l’arrêt de l’autocar, qui devait l’emmener de Boca del Rio, d’où il habitait avec sa femme, pour le déposer à quelques pas du poste de police à Vera Cruz. Parce qu’une voiture le faucha juste devant sa petite maison, avant de repartir en trombe vers on ne sait quelle destination.

Celui-ci succombera quelques minutes après que les tout premiers secours arrivèrent, lors de son transfert en ambulance qui était une nouvelle fois conduite par : tenez,j’vous l’donne en mille, et oui c’étaient bien Enrique Passadenas, ainsi que son collègue Rodrigue villa.