La Lanterne magique : poèmes pour enfants - Maurice Carême - E-Book

La Lanterne magique : poèmes pour enfants E-Book

Maurice Carême

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Beschreibung

La lanterne magique de Maurice Carême, recueil de poésies publié en 1947, regroupe quelques-uns des poèmes pour enfants les plus connus de l’auteur qui, en tant qu’instituteur, passa toute sa vie à leur apprendre à lire et à compter et, en tant que poète, n’eut de cesse de les divertir : « Le cerisier », « Pour ma mère », « Le givre », « Les oiseaux perdus », « Ce qui est comique », « Il était un roi »... On retrouve dans La lanterne magique la fluidité du style de Maurice Carême, la recherche de la simplicité et de la musicalité de la langue. Le poète, s’il s’adresse aux enfants, invite aussi les adultes à conserver précieusement « la petite clef » qui ouvre en eux le « domaine enchanté » de leur âme d’enfant… 

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Seitenzahl: 40

Veröffentlichungsjahr: 2013

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LE GIVRE

Mon Dieu ! comme ils sont beaux

Les tremblants animaux

Que le givre a fait naître

La nuit sur ma fenêtre !

Ils broutent des fougères

Dans un bois plein d'étoiles,

Et l'on voit la lumière

A travers leurs corps pâles.

Il y a un chevreuil

Qui me connaît déjà ;

Il soulève pour moi

Son front d'entre les feuilles

Et, quand il me regarde,

Ses grands yeux sont si doux

Que je sens mon coeur battre

Et trembler mes genoux.

Laissez-moi, ô décembre !

Ce chevreuil merveilleux.

Je resterai sans feu

Dans ma petite chambre.

LE PETIT SOLDAT

Donc, ce vaillant

Petit soldat

Crie : Halte-là !

On ne pass' pas.

— Je suis la reine,

Dit une voix,

Que l'on me mène

Auprès du roi.

— Dame la reine,

J'en suis navré,

Le roi lui-même

Ne peut passer.

S'il arrivait,

Je crierais : « Sire,

Pouvez-vous dire

Le mot secret ? »

— C'est chocolat,

Lui dit la reine,

Et en voilà,

Fourré de crème.

— Oh ! en ce cas,

Passez, ô reine,

Le roi lui-même

Me comprendra.

Il est vaillant

Dans les combats,

Mais plus gourmand

Encor que moi.

BERCE-LA, TA POUPEE

Berce-la, ta poupée,

Serre-la dans tes bras.

Plus tard, tu apprendras

Qu'elle riait aux fées.

Garde-la, ta poupée.

Tout ce que tu auras,

Plus tard, ne vaudra pas

Sa robe chiffonnée.

Chéris-la, ta poupée.

Plus tard, tu pleureras

Le matin triste et froid

Où tu l'auras donnée.

Serre-la dans tes bras,

Car, plus tard, tes journées,

Sans livres, sans poupée,

Ne riront plus aux fées.

LE BROUILLARD

Le brouillard a tout mis

Dans son sac de coton ;

Le brouillard a tout pris

Autour de ma maison.

Plus de fleurs au jardin,

Plus d'arbres dans l'allée ;

La serre du voisin

Semble s'être envolée.

Et je ne sais vraiment

Où peut s'être posé

Le moineau que j'entends

Si tristement crier.

BONTE

Il faut plus d'une pomme

Pour remplir un panier.

Il faut plus d'un pommier

Pour que chante un verger.

Mais il ne faut qu'un homme

Pour qu'un peu de bonté

Luise comme une pomme

Que l'on va partager.

PLAINTE D'HIVER

Entends-tu cette plainte

Renaître avec la bise

Qui se traîne, indécise,

Sur la campagne éteinte ?

On dirait un enfant

Egaré sur la terre

Qui cherche dans l'hiver

Un foyer accueillant.

Et c'est lui, j'en suis sûr,

Qui, vêtu de brouillard,

Vient coller sa figure

A nos carreaux,  le soir.

LE JEU DE CARTES

Quel étrange jeu de cartes !

Les rois n'aiment pas les reines,

Les valets veulent combattre,

Et les dix n'ont pas de veine.

Les piques, plus pacifiques,

Se comprennent assez bien ;

Ils adorent la musique

Et vivent en bohémiens.

Les trèfles sont si distraits

Qu'ils tombent sur les carreaux.

Quand un cinq rencontre un sept,

Ils se traitent de nigauds.

Quel étrange jeu de cartes !

Le diable même en a peur

Car il s'est brûlé la patte

En retournant l'as de coeur.

JE DANSE

Je danse dans la nuit,

Je danse dans le vent.

Mes douces mains qui plient

Tiennent légèrement

Ma robe d'organdi.

Ma robe, souplement

Pirouette et s'éploie

Tandis qu'autour de moi,

Dans la nuit, dans le vent,

Les astres pirouettent

Dans leur robe d'argent.

LE CHAT PERDU

Un chat perdu rôdait

Aux portes des maisons.

Une vieille cousait,

Assise à son balcon.

« O vieille ! dit le chat,

Je vis de peu de chose :

Deux pétales de rose

Comblent mon estomac. »

« En ce cas, dit la vieille,

Entrez, pauvre matou ;

Dormez dans ma corbeille,

Faites comme chez vous. »

Mais allez croire un chat !

Dès qu'il fut chez la vieille,

Il lui mangea jusqu'à

L'ouate de ses oreilles.

L'ECUREUIL ET LA FEUILLE

Un écureuil, sur la bruyère,

Se lave avec de la lumière.

Une feuille morte descend,

Doucement portée par le vent.

Et le vent balance la feuille

Juste au-dessus de l'écureuil ;

Le vent attend, pour la poser

Légèrement sur la bruyère,

Que l'écureuil soit remonté

Sur le chêne de la clairière

Où il aime à se balancer

Comme une feuille de lumière.

LES CLOCHES

Il est des cloches dans la lune.

Elles se mettent à sonner

Quand un chien meurt au clair de lune,

Un pauvre chien abandonné.

Il est des cloches dans la lune.

Mon petit chien les connaît bien.

Il les écoute au clair de lune

Avec son petit coeur de chien.

Il est des cloches dans la lune

Et leur son est si argentin

Que seul un chien, au clair de lune,

Peut entendre de si loin.

MES POISSONS

Que voient-ils, mes poissons,

Avec leurs gros yeux ronds ?

On dirait que, pour lire,

Ils ont mis des lorgnons.