La Légende Final Fantasy VII - Nicolas Courcier - E-Book

La Légende Final Fantasy VII E-Book

Nicolas Courcier

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Beschreibung

Quel joueur ne s’est pas essayé à Final Fantasy VII ?

Ce titre, sorti en 1997, est aujourd’hui le porte-étendard de toute une génération et le jeu qui a propulsé la PlayStation de Sony sur le devant de la scène. Pour fêter les quinze ans de ce jeu de rôle mythique, Third Editions se propose de replonger dans son univers incroyable. Cet ouvrage, façonné avec soin, revient sur l’ensemble des titres qui ont contribué à forger la mythologie de  Final Fantasy VII et décrypte leur contenu à travers des réflexions et des analyses originales.

Un ouvrage incontournable pour (re)découvrir l'univers de la série mythique Final Fantasy !

À PROPOS DES AUTEURS

Passionnés depuis l’enfance par la presse papier, Nicolas Courcier et Mehdi El Kanafi n’ont pas tardé à lancer leur premier magazine, Console Syndrome, au cours de l’année 2004. Après cinq numéros à la distribution limitée à la région toulousaine, ils décident de créer une maison d’édition du même nom. Un an plus tard, la petite entreprise sera rachetée par Pix’n Love, éditeur leader sur le marché des ouvrages consacrés au médium du jeu vidéo. Au cours de ces quatre années dans le monde de l’édition, Nicolas et Mehdi auront édité plus de vingt ouvrages consacrés à des séries phares, dont ils auront eux-mêmes rédigé un grand nombre : Zelda. Chroniques d’une saga légendaire, Resident Evil. Des zombies et des hommes et La Légende Final Fantasy VII et IX. Depuis 2015, ils poursuivent leur démarche éditoriale articulée autour de l’analyse des grandes sagas du jeu vidéo au sein de la nouvelle maison d’édition qu’ils ont cofondée : Third.

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Seitenzahl: 486

Veröffentlichungsjahr: 2017

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La Légende Final Fantasy VII de Nicolas Courcier et Mehdi El Kanafi est édité par Third Éditions 32 rue d’Alsace-Lorraine, 31000 TOULOUSE [email protected] www.thirdeditions.com

Nous suivre : @ThirdEditions - Facebook.com/ThirdEditions

Tous droits réservés. Toute reproduction ou transmission, même partielle, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans l’autorisation écrite du détenteur des droits.

Une copie ou reproduction par quelque procédé que ce soit constitue une contrefaçon passible de peines prévues par la loi n° 57-298 du 11 mars 1957 sur la protection des droits d’auteur.

Le logo Third est une marque déposée par Third Éditions, enregistré en France et dans les autres pays.

Édition :Nicolas Courcier et Mehdi El Kanafi

Textes : Nicolas Courcier, Mehdi El Kanafi Chapitre III « Les secrets de Final Fantasy VII » : Léonard Neveu Paragraphe « La musique dans Final Fantasy VII » : Damien Mecheri Paragraphe : « La symbolique d’Advent Children » : Selami Boudjerda

Relecture : Thomas Savary Mise en pages : Julie Gantois Couvertures : Johann Blais Montage des couvertures : Frédéric Tomé

Cet ouvrage à visée didactique est un hommage rendu par Third Éditions à la grande série de jeux vidéo Compilation of Final Fantasy VII.

Les auteurs se proposent de retracer un pan de l’histoire du jeu vidéo Final Fantasy VII dans ce recueil unique, qui décrypte les inspirations, le contexte et le contenu de ce volet à travers des réflexions et des analyses originales.

Final Fantasy est une marque déposée de SQUARE ENIX CO., LTD. Tous droits réservés. Les visuels de couverture sont inspirés d’une œuvre de Tetsuya Nomura : character designer de Final Fantasy VII.

Édition française, copyright 2016, Third Éditions.

Tous droits réservés.

ISBN : 979-10-94723-24-1

Dépôt légal : janvier 2016 Imprimé dans l’Union européenne par Meilleures Impressions.

Pour Carolyn mortier

PRÉFACE

Final Fantasy VII est un jeu qui a marqué son époque. Symbolique à tant de niveaux qu’il en devient, au choix, énervant ou fascinant. Car oui, qu’on l’aime ou pas, il faut tout de même lui concéder plusieurs petites révolutions du monde ludonumérique, que ce soit en France ou dans le reste du monde. Son annonce, tout d’abord, qui a ébranlé tous les acquis du milieu en deux points. Pour la première fois, Final Fantasy quittait le giron de Nintendo pour se rendre sur une console Sony, l’outsider de l’époque. Ayant la chance d’avoir été journaliste dans les jeux vidéo déjà à l’époque, c’était un peu la baffe galactique ! Seconde petite révolution, les toutes premières photos du jeu n’étaient ni dans Famitsu ni dans aucun autre magazine japonais, mais sur le nouveau site Internet de l’éditeur. En 1996, le Web était tout jeune, quasi inexistant, et pour moi et mes collègues, devoir aller chercher des photos sur Internet était quelque chose d’inédit, que nous n’avions jamais eu à faire. Une console Sony, des photos sur Internet ? Square fait n’importe quoi !

Aujourd’hui, à l’ère du multiplateforme et des réseaux sociaux, cela peut prêter à sourire, mais à l’époque c’était complètement fou ! Ces petits timbres-poste téléchargés laborieusement avec le modem 33 k de cette époque où il fallait une nuit pour récupérer un MP3, ils étaient magiques ! Enfin, pas au début, car, pour être franc, il est vrai qu’on se demandait où Square pouvait bien aller avec cette espèce de plagiat d’Alone in the Dark et son héros punk, habitués que nous étions à des petits sprites tout mignons.

Et puis les infos ont continué à tomber, les anecdotes aussi. Square qui se fait épingler par la CIA parce qu’ils ont acheté tellement d’ordinateurs puissants pour calculer leurs graphismes qu’ils sont soupçonnés de vouloir tirer des missiles ! Un épisode dont se vanteront plus tard les développeurs pour appuyer la somme de travail accompli, et qui sera partagé par les fans assoiffés sur les salles de discussion du 3615 Joypad. Quoi, vous vous attendiez à des forums en 1997 ? Et pourquoi pas des voitures volantes ?

Mais, à l’époque, cette histoire de CIA nous faisait rêver, jusqu’aux premières bandes-annonces. Et, enfin, le jeu était là. Trois CD remplis d’une aventure narrée de manière révolutionnaire, entrecoupée de vidéos « cinématiques » bien loin des dessins animés hérités de la PC Engine qui continuaient à officier dans des titres comme le Far East of Eden sur Saturn. Beau, long et riche, FF VII a en outre été un ambassadeur de poids pour les RPG japonais. Alors que ce genre n’était guère représenté chez nous que par quelques timides traductions anglaises des Phantasy Star sur Megadrive, le fan de J-RPG se devait d’avoir un bon dico de japonais s’il voulait profiter d’aventures régulières ! Or, là, FF VII débarquait en France en crevant l’écran. Distribué par Sony, le jeu multiplie les pubs télé — trompeuses — mettant en avant la qualité des scènes cinématiques en images de synthèse. À tel point que le jeu fut certes un carton, mais que beaucoup de clients mécontents le rapportèrent au magasin, parce qu’ils avaient imaginé acheter un film interactif et non un RPG. FF VII est aussi un ambassadeur de choix pour la « culture manga », avec ses personnages dans l’air du temps, sa narration qui n’avait rien à envier à des œuvres d’animation japonaise. Il faut dire qu’il est tombé au bon moment : il n’y a plus de dessins animés japonais jugés trop violents à la télévision, et l’explosion des comics au cinéma est encore loin.

FF VII distribué en grande pompe par Sony ouvre la porte à tous les autres grands jeux de l’éditeur : FF Tactics, FF VIII, FF IX, Romancing SaGa. Aujourd’hui, Square a fusionné avec Enix, son rival de toujours, et possède un bureau à Paris. Les goodies à prix d’or (souvent made in China) n’existent plus, et une boutique officielle propose désormais les mêmes produits qu’au Japon ; les nouveaux titres sortent chez nous entièrement traduits et avec un petit trimestre d’écart seulement. Impensable il y a vingt ans, où, je m’en souviens encore, les RPG console étaient considérés comme des ovnis ou des curiosités. Les robots aux cheveux bleus et les femmes-chats étaient bien loin des standards imposés par les Ultima et autres Bard’s Tale de l’époque.

En cela, FF VII a aussi énormément contribué à l’ouverture vers une autre direction artistique du RPG, qu’il soit nippon ou occidental, prouvant que la fantasy, qu’elle soit dark, steam, punk, peut être classe. Aujourd’hui, la mode est de se moquer ouvertement de Final Fantasy VII et de son imagerie : héros torturé, grosse épée, héroïne cruche. Pourtant, si à l’heure de Skyrim et autres Dragon Age il est autant moqué, c’est surtout parce qu’il a marqué. Les adultes qui le dénigrent aujourd’hui sont les ados qui l’ont porté aux nues. Et tandis que beaucoup rêvent d’un remake ou d’un portage sur une console HD, FF VII reçoit avec ce livre un hommage appuyé, et mérité. Car on peut ne pas aimer, détester, dénigrer ou minimiser les qualités du jeu, mais on ne peut que difficilement nier tout ce qu’il a apporté au monde du jeu vidéo japonais. Et si vous en doutez encore, vous pouvez toujours reprendre ce pavé depuis le début, new game + style.

GREGOIRE HELLOT

Journaliste free-lance spécialisé dans le jeu vidéo, Grégoire Hellot a commencé sa carrière dans le domaine voilà plus de vingt ans dans le magazine Joypad. Pionnier dans le traitement des jeux japonais, il a contribué à sa manière à l’adhésion du public français à ces titres si particuliers. Aujourd’hui collaborateur au site Gamekult, il est également directeur des éditions Kurokawa créées en 2005 par l’éditeur Univers Poche. Grégoire est également connu comme le Silver Mousquetaire de la série télé France Five.

AVANT-PROPOS

LE 31 JANVIER 2017, le jeu Final Fantasy VII soufflera pour la vingtième fois ses bougies d’anniversaire. Tous les joueurs qui ont eu la chance de s’essayer à ce jeu de rôle en 1997 gardent un souvenir ému, intact et immuable de cette aventure passionnante. Après tant d’années, le jeu bénéficie toujours d’une renommée légendaire, et chaque évocation de Cloud, Séphiroth ou Jénova déchaîne l’hystérie, ravive les passions. Car Final Fantasy VII a bouleversé le monde vidéoludique occidental, en lui faisant adopter un genre roi au pays du Soleil levant : le jeu de rôle japonais.

Pour célébrer l’un des RPG les plus marquants de l’histoire du jeu vidéo, Third Éditions a décidé de publier un livre hommage : un ouvrage de cœur, mais aussi une vraie analyse des jeux gravitant autour du RPG de légende. En effet, ne sera pas ici traité le seul cas de Final Fantasy VII, mais bien l’ensemble des productions de la Compilation of Final Fantasy VII, d’Advent Children à Before Crisis, en passant par Crisis Core et Dirge of Cerberus, sans oublier Last Order.

Pour bien commencer ce voyage et rafraîchir vos souvenirs, nous avons choisi de vous livrer en premier lieu l’ensemble du scénario de l’univers Final Fantasy VII. Pour la première fois, l’intégralité de l’intrigue vous sera contée en détail de façon chronologique : des origines de la Planète au réveil de Génésis dans l’épilogue caché de Dirge of Cerberus. L’histoire bien assimilée, vous aurez par la suite l’occasion de plonger dans les coulisses de la création des jeux de la compilation. Des personnalités impliquées aux décisions inattendues qui bouleversèrent l’élaboration de ces titres, l’ensemble du développement et un grand nombre d’anecdotes vous seront dévoilés. Puis sera fait un décryptage complet de chaque titre afin de poser les jalons de nombreuses réflexions.

Si vous tenez ce livre entre les mains, c’est que Final Fantasy VII éveille en vous un minimum d’émotions. De la nostalgie, de la joie, de l’émerveillement... La liste pourrait ainsi se dérouler sur plusieurs pages, tout comme les louanges qui pourraient être tressées à ce jeu. Si nous aussi sommes des amoureux de ce RPG mythique, nous avons pris garde à ne pas nous perdre dans un étalage sans fin de superlatifs. Notre ambition était de vous dire non pas à quel point Final Fantasy VII est exceptionnel, mais bien pourquoi il l’est.

NICOLAS COURCIER ET MEHDI EL KANAFI

Passionnés depuis l’enfance par la presse papier, Nicolas Courcier et Mehdi El Kanafi n’ont pas tardé à lancer leur premier magazine, Console Syndrome, au cours de l’année 2004. Après cinq numéros à la distribution limitée à la région toulousaine, ils décident de créer une maison d’édition du même nom. Un an plus tard, la petite entreprise sera rachetée par Pix’n Love, éditeur leader sur le marché des ouvrages consacrés au médium du jeu vidéo. Au cours de ces quatre années dans le monde de l’édition, Nicolas et Mehdi auront édité plus de vingt ouvrages consacrés à des séries phares, dont ils auront eux-mêmes rédigé un grand nombre : Zelda. Chroniques d’une saga légendaire, Resident Evil. Des zombies et des hommes et La Légende Final Fantasy VII et IX. Depuis 2015, ils poursuivent leur démarche éditoriale articulée autour de l’analyse des grandes sagas du jeu vidéo au sein de la nouvelle maison d’édition qu’ils ont cofondée : Third.

CHAPITRE PREMIER — UNIVERS

AU COMMENCEMENT

Bien avant l’apparition de la moindre étincelle de vie. Bien avant l’hégémonie des hommes. Bien avant que ses sols fussent foulés par quiconque... Elle était là : la Planète. Avec le temps se développèrent des formes de vie primitives. La Planète était si hospitalière qu’une infinité d’espèces et de végétaux trouvèrent place en son sein accueillant. Elle devint le cœur d’un écosystème immuable, parfaitement autorégulé. La somme de toute cette vie forma un courant, une énergie spirituelle primordiale, vitale pour la Planète, dont les entrailles abondent désormais d’un flux chargé de cette force : la Rivière de la vie. Lorsque s’éteint un être vivant, il retourne à la Planète et son énergie spirituelle rejoint alors le cours de la Rivière de la vie. L’âme du défunt — sa force vitale — accède aux abîmes de la Planète pour s’unir à celles des êtres disparus avant lui. Ainsi se lient et se fondent les énergies spirituelles de tout homme, plante et animal ayant vécu pour contribuer à la renaissance d’autres êtres vivants. Si la Planète peut être considérée elle aussi comme un organisme vivant, elle possède du reste un système immunitaire, un moyen d’autodéfense comparable à celui des humains. En cas de blessure, afin de se préserver, elle fait converger autour de sa plaie un maximum d’énergie spirituelle pour guérir : en d’autres termes, elle cicatrise. De la même façon que la Rivière de la vie constitue en quelque sorte le système circulatoire de la Planète, l’énergie spirituelle qui la parcourt en est le sang.

LES CETRAS

Le peuple des Cetras fut la première civilisation à occuper la Planète. Venu des confins de l’univers, ce peuple nomade avait trouvé en la Planète sa Terre promise, un lieu parfait correspondant à leur idée du bonheur suprême : un paradis. Néanmoins, cette idée de Terre promise relevant en définitive de l’appréciation individuelle, elle ne pouvait être la même pour tous. Aussi tous les Cetras ne demeurèrent-ils pas sur la Planète, certains n’y ayant pas trouvé la plénitude à laquelle ils aspiraient. Ceux qui restèrent y élurent au contraire définitivement domicile.

Le peuple des Cetras possédait des pouvoirs extraordinaires, leur permettant notamment de communiquer avec la Planète. Ainsi cette dernière put-elle leur confier la mission de veiller à sa préservation et à son développement. Pour cela, les Cetras ne durent cesser de voyager de lieu en lieu pour cultiver la terre, planter arbres et fleurs, mais aussi élever des animaux. De la sorte, la Planète se voyait perpétuellement nourrie d’énergie spirituelle. La Planète et les Cetras vivaient en symbiose, chacun tirant profit des ressources et des forces de l’autre. Cependant, certains Cetras finirent par ne plus supporter ce périple continuel. Ceux-là décidèrent de stopper leurs migrations perpétuelles pour s’installer et vivre de manière sédentaire. Avec le temps, cette branche des Cetras perdit le don de communiquer avec la Planète. C’est de cette peuplade distincte que descendent les êtres humains.

LA CALAMITÉ DES CIEUX

Si certains Cetras choisirent donc de s’installer dans des maisons sans plus considérer les besoins de la Planète, d’autres poursuivirent leur dur labeur en veillant à la conservation d’un parfait équilibre. Ces Cetras nomades n’en menaient pas moins une existence harmonieuse, jusqu’au jour où s’écrasa un gros objet tombé du ciel. Les Cetras entendirent aussitôt le cri de la Planète, un cri de douleur. Ils ne tardèrent pas à découvrir la blessure infligée par l’objet venu du ciel, un cratère gigantesque situé à l’extrême nord du globe. Des milliers de Cetras se rassemblèrent alors pour tenter de soigner au mieux la Planète. S’installant en nombre autour du cratère, ils entreprirent de rassembler la force de toutes choses dans le but d’alimenter la Planète en énergie spirituelle. Celle-ci pourtant les persuada de quitter les lieux. Alors même que les Cetras se préparaient à abandonner la terre qu’ils aimaient et avaient cultivée avec respect, quelque chose apparut, une étrange créature se présenta à eux. Ce que les Cetras nommeraient plus tard « la Calamité des cieux » avait le pouvoir de modifier son aspect et sa voix afin de revêtir n’importe quelle apparence : elle se fit passer pour l’un des leurs, si bien que les Cetras lui accordèrent leur confiance. La chose s’était donc approchée sous des abords amicaux, les trompant pour profiter d’eux. Elle leur transmit un virus, à l’origine d’un mal inconnu qui fit perdre leur esprit aux Cetras infectés, les transformant en véritables monstres. Le virus commença à se propager en infectant les Cetras de par le monde. La Planète en vint à la conclusion qu’elle devait détruire la Calamité des cieux : tant que cette menace perdurerait, elle ne parviendrait en effet jamais à soigner ses blessures.

C’est pour se protéger de ce nouveau danger qu’elle créa les Armes : des créatures gigantesques et surpuissantes avec pour seul objectif de détruire toute forme de vie en vue de générer de l’énergie spirituelle. De toutes ces Armes, Oméga était la plus puissante, conçue comme la mesure de la dernière chance : s’il s’avérait qu’un jour la Planète sentît approcher dangereusement sa fin, alors elle réveillerait Oméga au dernier moment pour concentrer dans cette Arme, en un seul point, l’ensemble de l’énergie spirituelle de la Rivière de la vie. Oméga pourrait ensuite s’envoler chargé de cette puissance et faire voyager à travers l’espace l’ensemble de la Rivière de la vie dans le but de lui permettre de perdurer ailleurs. Pour entreprendre ce grand voyage, Oméga aurait besoin du secours de Chaos, son coursier, dont la mission serait de l’aider à rassembler l’énergie spirituelle. Ainsi délestée de son enveloppe terrestre, la Planète parviendrait à survivre grâce à Oméga, qui assurerait la circulation de son âme.

Malgré les atteintes provoquées par la Calamité des cieux, la Planète n’eut pas cette fois à recourir aux Armes. Quelques Cetras ayant réchappé au virus sortirent vainqueurs de leur combat contre la créature, qu’ils parvinrent à enfermer au centre du cratère où elle avait été découverte. Les Armes furent mises en sommeil par la Planète, dans le cratère nord : même si la Calamité des cieux avait été neutralisée, il était certain qu’elle parviendrait un jour à briser ses chaînes.

LA SHINRA

Des millénaires se sont écoulés, les humains n’entretiennent plus de rapports avec la Planète ; l’existence même de leurs ancêtres, ceux qu’ils nomment maintenant les Anciens, leur paraît depuis longtemps bien mystérieuse. Pourtant, avec le temps, ils avaient appris à utiliser la magie par d’autres moyens : en usant de sphères issues de la condensation de l’énergie spirituelle. Nommées matérias, ces sphères avaient permis aux plus sages des hommes de renouer contact avec leurs ancêtres, dont le savoir continuait à circuler dans la Rivière de la vie.

La société humaine évolua et vit se développer une économie de marché autour de laquelle tout le reste finit par graviter. Ainsi une corporation gigantesque était-elle parvenue à régir le monde : la Shinra Electric Power Company. Plus communément appelé Shinra, ce consortium avait d’abord prospéré grâce au développement d’industries lourdes telles que l’armement et la production de véhicules. Elle s’était ensuite tournée plus spécifiquement vers la recherche et l’exploitation de nouvelles énergies. La Shinra fit alors une découverte qui bouleversa la perception de l’environnement : les plus éminents scientifiques de la société constatèrent que la Planète sécrétait dans ses sols une substance au potentiel énergétique à ce jour inégalé. Ils ne le savaient pas à l’époque, mais cette substance renfermait en fait l’énergie spirituelle de la Planète. Aussitôt, les chercheurs travaillèrent à exploiter cette nouvelle matière dans le but d’utiliser cette énergie au quotidien ; cette substance fut baptisée Mako.

Les besoins énergétiques de la Shinra ne tardèrent pas à devenir gigantesques : il fallait alimenter les foyers en énergie et permettre le développement d’industries variées. Afin d’extraire l’énergie spirituelle de manière encore plus efficace, la Shinra mit en branle la construction d’immenses réacteurs chargés de pomper en quantité phénoménale l’énergie contenue dans le Mako, puis de la rendre disponible. Un premier réacteur Mako fut construit sur le mont Nibel, sans que cela s’avérât suffisant. Il fallait extraire toujours plus. La Shinra érigea alors la ville de Midgar, véritable mégalopole organisée autour de huit réacteurs découpant la ville en autant de secteurs, disposés en un cercle ayant pour centre la tour Shinra, siège de la compagnie. Midgar devint rapidement la capitale du monde. La ville fut divisée en deux parties. En bas, dans les taudis, vivaient les couches défavorisées de la population. Ces quartiers pauvres n’avaient pas même accès à la lumière du jour : des plaques monumentales leur cachaient le ciel, qui servaient de support à la partie haute de la ville, réservée aux élites. La toute puissante Shinra tenait sous son joug l’ensemble du globe grâce à son énergie Mako, qui alimentait l’ensemble des foyers de la Planète en électricité, en chauffage et en carburant.

Des voix s’élevèrent néanmoins pour dénoncer les pratiques de la Shinra, qui épuisait littéralement les ressources vitales de la Planète. Ces rébellions furent marginales ; malgré les protestations, le reste de la population se complaisait trop dans son confort pour envisager de le remettre ainsi en cause. Non contente d’être devenue la première puissance économique et politique mondiale, la Shinra finit par s’immiscer dans tous les domaines d’activité jusqu’à les contrôler sournoisement : politique ; aménagement du territoire ; armée... Son champ d’action s’était étendu au point que le président de la Shinra avait dû créer plusieurs services au sein de sa société, placés chacun sous l’autorité d’un directeur. En bon despote qu’il était, le président Shinra ne manqua pas de nommer son fils à l’un de ces postes-clés. De ces nouveaux pôles d’activité émergèrent quantité de projets, du militaire au scientifique, tous plus démesurés les uns que les autres. Fut notamment mis en place le service d’Investigation et des Affaires générales, censé veiller sur la sécurité de la compagnie et des habitants de Midgar. Il fut placé sous le contrôle des Turks, une milice secrète capable d’enquêter sur des affaires confidentielles comme de mener à bien des investigations totalement illégales (assassinats, enlèvements, etc.), exécutant sans sourciller les ordres émanant directement du président en personne.

LE PROJET JÉNOVA

Le professeur Gast est un brillant chercheur de la compagnie — ce sont ses recherches qui ont mené à la découverte de l’énergie Mako. Il s’intéresse beaucoup à cette dernière, à son origine, se montrant pour cette raison très attentif aux mythes des Anciens. Il consacre ainsi un temps considérable à écouter les théories et légendes des aînés, à Canyon Cosmo, là où d’autres chercheurs se penchent sur l’étude de la Planète. Canyon Cosmo est un haut lieu de la science. Un observatoire y a d’ailleurs été installé pour entreprendre des recherches approfondies sur la naissance de l’univers. C’est du reste le professeur Gast qui finance le laboratoire de l’un des scientifiques présents sur place, un certain Bugenhagen. Beaucoup décriraient Bugenhagen comme un sage, un vieil érudit qui semble en savoir beaucoup sur la Planète — ou en tout cas qui en sait plus que quiconque. Gast pourtant ne limite pas son champ d’investigation à la ville de Canyon Cosmo. Il a entrepris des recherches dans le cratère nord, à l’endroit même où s’était écrasée la Calamité des cieux des milliers d’années auparavant. C’est là que le scientifique va faire une étrange découverte : prisonnier d’une gangue de glace, un organisme mystérieux semble y avoir été enterré à une époque très reculée. Miraculeusement conservé par le froid, le corps étrange est conduit à Midgar pour y être étudié. De retour à la métropole, Gast procède aux premières analyses, et elles sont édifiantes : le savant n’avait jamais eu connaissance d’un organisme doté d’une pareille constitution. Immédiatement, il suppose que ce corps est celui d’un Ancien et il baptise sa découverte Jénova.

Au sein des pontes de la Shinra, on pense que Jénova pourrait être un indice confirmant l’existence de la Terre promise, ce lieu de félicité évoqué dans les légendes des Anciens. Gast se voit chargé de poursuivre ses études sur le spécimen, mais hors de Midgar. Le laboratoire du professeur est ainsi transféré dans les sous-sols d’un manoir appartenant à la société, situé dans la ville de Nibelheim. Pour seconder le scientifique, deux assistants lui sont affectés : le professeur Hojo et Lucrécia Crescent. Tous deux sont particulièrement brillants et appartiennent au service de la Recherche de la Shinra.

Avant d’être affectée à Nibelheim aux côtés de Hojo et de Gast, Lucrécia avait travaillé à une thèse consacrée à l’Arme Oméga et à Chaos. Elle avait présenté à la Shinra le fruit de ses recherches, mais son travail s’était vu rejeté et Lucrécia était alors devenue la risée de ses confrères, refusant de croire ces « fables » au sujet d’une Arme créée par la Planète. Elle s’était pourtant trouvé un allié en la personne d’un autre scientifique, Grimoire Valentine. Ce dernier avait pris au sérieux la théorie de Lucrécia, les écrits des Anciens paraissant unanimes à ce propos. Grimoire la conduisit un jour au sein d’une grotte dont tout laissait à penser qu’elle serait le lieu d’éveil de Chaos. L’endroit était par ailleurs une source naturelle de matérias ; Grimoire et Lucrécia décidèrent d’y procéder à un prélèvement, qui cristallisa une fois à la surface. De retour dans son laboratoire, Lucrécia entama des expériences sur la mystérieuse substance qu’elle avait rapportée, mais au cours de l’une d’elles Grimoire fut mortellement blessé.

Affectée bien des années après aux côtés de Gast à Nibelheim, Lucrécia a la surprise de découvrir la jeune recrue des Turks chargée par la Shinra d’assurer la sécurité du personnel du laboratoire : il s’agit de Vincent Valentine, le fils de Grimoire. Cachant au jeune homme la vérité sur la mort de son père, elle se réfugie dans ses recherches. Si le projet Jénova se poursuit, il n’a pas de finalité bien définie. Au mieux, tous espèrent qu’il permettra de découvrir un semblant de piste susceptible de mener la Shinra vers la Terre promise. Le président de la compagnie imagine déjà celle-ci comme un lieu fabuleux incroyablement riche en Mako, qui pourrait lui assurer une production énergétique illimitée. Alors que le professeur Gast suit un protocole rigoureux dans l’étude du spécimen, Hojo commence de son côté à envisager de nouvelles expériences. Sans en référer à son supérieur, il va effectuer divers essais à partir de l’organisme. Hojo extrait des cellules de Jénova pour les inoculer à des êtres humains. Les sujets ainsi génétiquement modifiés paraissent développer des aptitudes physiques supérieures à celles des humains ordinaires. Aucun de ces nouveaux surhommes ne survit cependant aux expérimentations. Découvrant les horribles agissements perpétrés par Hojo, le professeur Gast, indigné, se retire du projet Jénova.

Hojo devient alors seul maître des opérations. Lucrécia, pour sa part, ne fait que suivre les divagations de celui qui est désormais son supérieur. Au fil des jours, elle se rapprochera petit à petit de Vincent, le Turk chargé de leur protection. Des liens d’amitié vont bientôt s’établir entre eux ; Vincent ne tarde plus à avouer son amour à Lucrécia. Malheureusement, ces sentiments ne sont pas réciproques : plus que jamais accablée par le poids de la culpabilité qu’elle éprouve du fait de la mort de Grimoire, la scientifique va repousser le jeune Turk pour se réfugier dans les bras de Hojo, à qui elle donnera bientôt un enfant. Vincent décide de ne pas s’opposer à cette union, préférant voir Lucrécia heureuse. Enceinte, la jeune femme va poursuivre ses propres recherches sur l’étrange matéria Chaos qu’elle avait découverte avec Grimoire.

Au sein de la division scientifique de la Shinra, les expérimentations sur sujets humains ont pris une importance croissante. Hojo nourrit une véritable obsession pour ses recherches, sa fascination se muant peu à peu en folie. Il projette désormais d’injecter des cellules de Jénova dans le fœtus de sa propre compagne. Si Vincent pouvait encore accepter la liaison entre Hojo et Lucrécia, il ne peut admettre un tel acte de barbarie. Tentant de s’y opposer, il est abattu sans sommation par Hojo. Sans scrupules, ce dernier soumet ensuite le corps de Vincent à des expériences au cours desquelles un bras gauche artificiel lui sera greffé. Parallèlement aux essais de Hojo, Lucrécia, effondrée par la perte de son ami, entreprend de redonner vie au Turk. Elle va pour ce faire recourir à la matéria Chaos — qu’elle s’était promis de ne plus utiliser, après la mort de Grimoire. L’expérience est un succès : la fusion avec Chaos fonctionne, ironie du sort, grâce aux expériences de Hojo, qui ont contribué à fortifier le corps du Turk. Vincent possède à présent une matéria enfouie au fond de lui. Cette « protomatéria », comme la baptise Lucrécia, lui permet de contrôler sa transformation en Chaos. Hojo ne tardera pas à découvrir le pot aux roses, comprenant alors que les légendes autour d’Oméga disaient la vérité — une information qu’il conservera précieusement et laissera mûrir dans son esprit dérangé.

À son réveil, Vincent découvre avec effroi ce qu’il est advenu de son corps. Transformé en une sorte de mort-vivant, il ne peut accepter sa nouvelle condition. Pensant avoir reçu là sa punition pour n’avoir pas su mettre un terme aux projets fous de Hojo et Lucrécia, il décide de s’enfermer dans un cercueil au sous-sol du manoir et d’y reposer à jamais.

Quelque temps après, Hojo, complètement ravagé par la folie, a le plaisir d’assister à la naissance de son fils, qu’il prénomme Séphiroth. Séparée de son enfant et folle de chagrin, Lucrécia disparaît mystérieusement, sans que personne sache ce qu’il est advenu d’elle. Mais la naissance de Séphiroth ne suffit pas au bonheur de Hojo. Souhaitant conduire ses recherches toujours plus loin, il est prêt à tout sacrifier et en vient à s’injecter lui-même des cellules de Jénova.

Les premiers tests effectués sur Séphiroth se révèlent extrêmement encourageants. L’enfant deviendra à coup sûr l’être le plus puissant de la Planète. Hojo ambitionne d’élargir son champ d’action en étendant les applications du projet Jénova à toute l’armée de la Shinra. En inoculant des cellules de Jénova à l’ensemble des miliciens, la société disposera d’une armée invincible. Ainsi voit le jour la division du SOLDIER : chaque aspirant reçoit un traitement à base d’énergie Mako. Après quoi un membre du SOLDIER peut facilement être identifié comme tel, du fait de la couleur de ses yeux, teintés d’un bleu unique dû à la forte exposition au Mako. Le SOLDIER fera rapidement la réputation de l’armée de la Shinra, à la fois redouté par ses ennemis et admiré par d’autres.

LE PROJET GILLIAN

Pendant qu’à Nibelheim Hojo travaillait au projet Jénova, un autre éminent scientifique de la Shinra, le docteur Hollander, se consacrait de son côté au projet G : une branche parallèle des travaux menés sur Jénova, au sein du laboratoire secret du village de Banora. Hollander est animé par une forte rancune envers son confrère. Il a en effet toujours perdu la bataille dans la lutte de pouvoir qui l’opposait à son rival au sein de la direction de la division scientifique, ce qui lui coûta son poste. En dépit de cette animosité envers Hojo, Hollander partage avec ce dernier quelques traits particuliers, comme son goût impitoyable pour les expériences sur les êtres humains et la fierté qu’il éprouve à créer des monstruosités. À l’instar de Hojo, Hollander s’était évertué à implanter dans un fœtus humain des cellules de celle que les deux scientifiques pensent être un Ancien, dans l’espoir de doter l’enfant à naître de capacités singulières. Son sujet principal était une femme nommée Gillian Hewley. Tout comme Lucrécia, Gillian avait reçu des cellules de Jénova alors qu’elle était enceinte. De cette expérience naquit Angeal, un enfant parfaitement imprégné des gènes de la Calamité des cieux. Hollander considéra cet essai comme une création parfaite, sa création — contrairement à Génésis, enfant issu d’une autre expérimentation, tenue pour un échec.

LA NAISSANCE D’AERITH

Écœuré par les agissements de Hojo, le professeur Gast s’est exilé loin de la Shinra et des expérimentations de son ancien collègue. Peu après sa désertion, il a fait la connaissance d’une femme séduisante, Ifalna, qui se trouve être la dernière descendante encore en vie des Cetras nomades. Ils n’ont pas tardé à tomber amoureux l’un de l’autre, et c’est à la faveur des liens les unissant qu’Ifalna a révélé au professeur la vérité sur ses origines, en même temps que l’histoire des Anciens ainsi que l’arrivée de la Calamité des cieux. Gast comprend alors son erreur : non seulement Jénova n’est pas une Cetra, mais elle a bien au contraire contribué à l’extinction de ce peuple. Si la Shinra poursuit ses expériences basées sur Jénova, la compagnie court à sa perte.

Afin de cacher à la Shinra l’existence de sa compagne, Gast décide de se réfugier dans le village Glaçon, non loin du cratère nord. Se croyant ainsi en sécurité, le professeur poursuit ses recherches sur la Planète et les Cetras. De l’amour de Gast et d’Ifalna va naître une petite fille, Aerith. Le bonheur de cette nouvelle famille sera malheureusement de courte durée. Ayant fini par découvrir la cachette de Gast, Hojo surgit un jour dans la maison en compagnie de sa garde rapprochée. Comprenant vite les origines des deux personnes que Gast cherche à protéger, il enlève Ifalna et sa fille — depuis qu’il en a appris l’existence, Hojo traque en effet sans relâche les derniers descendants des Cetras dans le but de les soumettre à ses folles expériences. Alors que Gast tente de s’interposer, il est abattu froidement par un soldat. Sous les yeux de sa femme et de sa fille s’éteint le professeur Gast. Avant de partir, Hojo fait également main basse sur les documents de son ancien confrère.

LA GUERRE DU WUTAÏ

La domination de la Shinra sur l’ensemble du monde est totale. Politique, économie, armée : aucun secteur n’échappe désormais à la suprématie de cette entreprise. Seul et tant bien que mal, pourtant, à l’Extrême-Occident, le continent du Wutaï tente de contester cette domination. Depuis la capitale du même nom, le chef du Wutaï, Godo Kisaragi, s’oppose farouchement aux directives de la Shinra et à l’utilisation de l’énergie Mako. Pour les habitants du Wutaï, cette exploitation effrénée de l’énergie de la Planète est illégitime et se pose en contradiction avec les valeurs de leurs ancêtres ninjas. Ainsi Godo refuse-t-il l’usage des armes à feu, des véhicules motorisés ou de toute autre machine alimentée par l’énergie Mako. La Shinra a bien tenté d’imposer par la force ses commandements, mais toutes les tentatives se sont soldées par des échecs. Excédé par ces irréductibles rebelles, le président Shinra déclare alors officiellement la guerre au continent. Afin de grossir les rangs de ses soldats, la Shinra mène une campagne de propagande massive sans précédent. De partout accourent de jeunes recrues pour s’engager dans l’armée. Nombre de ces débutants, la plupart issus de Midgar, sont envoyés au front afin de protéger l’honneur et surtout les intérêts de la Shinra, cette société qui pourtant les asservit.

C’est durant cette sombre période que de nombreuses femmes vont perdre leurs maris ou leurs fils. L’une d’entre elles a pour nom Elmyra Gainsborough. Désespérée depuis que son conjoint l’a quittée pour prendre part à la bataille qui se joue au Wutaï, elle guette avec impatience le train censé ramener son mari du front. Il n’en descendra pas, ni de celui-là ni d’aucun autre. Elmyra n’en garde pas moins espoir et revient souvent sur le quai de la gare de Midgar. Jamais plus pourtant son mari ne foulera les trottoirs du Secteur Cinq.

Un jour, alors qu’elle attend comme d’habitude le train sur le quai, Elmyra aperçoit, parmi les passagers qui viennent de descendre, une jeune femme manifestement très affaiblie, accompagnée d’une petite fille. Elle accourt pour leur proposer son aide. L’inconnue lui déclare se nommer Ifalna et que son enfant répond au prénom d’Aerith. Toutes deux sont parvenues à s’échapper d’un laboratoire de la Shinra où elles subissaient des expériences menées par le professeur Hojo. Ifalna sait que ses minutes sont comptées : elle supplie Elmyra de conduire sa fille en lieu sûr et de veiller sur elle, prenant soin de lui préciser que cette dernière est « spéciale ».

Depuis qu’Aerith égaie les jours d’Elmyra, l’attente de son mari paraît moins longue à la jeune femme. Aerith se révèle une enfant merveilleuse et pleine de vie. Débordante d’énergie, elle passe le plus clair de son temps à faire pousser des fleurs dans l’église du Secteur Cinq de Midgar — un vrai miracle, d’ailleurs, que sa mère adoptive ne parvient pas à expliquer. C’est ce genre de prodige qui finit par mettre la puce à l’oreille d’Elmyra. Semaine après semaine, elle observe chez Aerith d’étranges aptitudes, comme un don qui la rendrait extrêmement sensible à son environnement et toujours à l’écoute de celui-ci. Un jour, Elmyra voit débarquer chez elle un groupe d’agents mandaté par la Shinra : les Turks sont à la recherche d’Aerith. Si cette milice a tenté d’enlever la fillette à plusieurs reprises, cette dernière a toujours su leur échapper. Elmyra finit par questionner sa fille sur l’intérêt tout particulier que semble lui porter l’entreprise la plus puissante au monde. Aerith lui avoue alors qu’elle est une Cetra et détient le pouvoir de communiquer avec la Planète. Elle lui déclare ensuite que la Planète lui a révélé que le mari d’Elmyra était mort à la guerre. Profondément blessée par ces paroles, Elmyra réprimande l’enfant ; mais, quelques jours plus tard, elle reçoit une lettre confirmant les propos d’Aerith. Elmyra saisit alors l’ampleur du rôle que sa fille adoptive sera amenée à jouer.

LA PROMESSE

Nibelheim est une petite bourgade de montagne au pied du mont Nibel, qui cache en son sein un réacteur Mako. Y vivaient deux enfants amenés à connaître un destin hors du commun : Cloud Strife et Tifa Lockhart. Voisins, ils ne se connaissaient pourtant pas vraiment. Si Tifa était une fille populaire, constamment entourée de garçons, Cloud, lui, était plus effacé. Jamais les enfants du quartier ne l’invitaient à se joindre à eux, et il se sentait exclu. Évidemment, il se posait des questions : se pouvait-il qu’il fût différent des autres ? À force de ruminations, Cloud prit une décision : s’il devenait plus fort, peut-être pourrait-il attirer l’attention de Tifa...

Un jour, venant d’apprendre la mort de sa mère, Tifa sortit de sa maison en pleurs. Effondrée, elle décida pour s’isoler de franchir le mont Nibel. Cloud l’avait vue partir et il entreprit de la suivre pour la réconforter. Certes, déjà il en était épris, mais surtout il savait ce que celle-ci ressentait, ayant quant à lui perdu son père peu de temps auparavant. Tifa continuait sa course vers les montagnes, quand elle fit un faux pas et chuta du haut d’une falaise. Cloud se précipita pour la sauver... mais trop tard, et tomba avec elle. Plus tard, les habitants du village accusèrent Cloud d’avoir entraîné Tifa dans cet endroit si dangereux. La petite fille mit sept jours à sortir du coma. Cloud s’en voulait à lui-même, furieux contre sa faiblesse ! Ce fut à cette période qu’il entendit parler pour la première fois d’un membre du SOLDIER à la force exceptionnelle : Séphiroth. Cloud songeait que, s’il avait eu les aptitudes de ce soldat fabuleux, il aurait pu sauver son amie. Séphiroth devint ainsi le nouveau modèle de Cloud ; malgré ses neuf ans, il avait alors décidé de son avenir : il intégrerait lui aussi le SOLDIER. Après sa sortie du coma, Tifa commença à fréquenter Cloud, n’hésitant pas à le bousculer pour le sortir de sa solitude. Son regard sur le garçon changea progressivement, et, de simple voisin, Cloud finit par devenir un véritable ami. Les années passèrent.

Pour rejoindre le SOLDIER, Cloud avait dû attendre d’atteindre quatorze ans. Le jour de l’anniversaire tant attendu est maintenant arrivé, il sait que l’épreuve la plus difficile va être d’annoncer à Tifa son départ de Nibelheim. Il a dans ce but donné rendez-vous à son amie, tard le soir, près du puits de la place centrale du village. La jeune fille est persuadée que Cloud va enfin lui ouvrir son cœur et lui avouer ses sentiments — elle-même étant tombée amoureuse du garçon, tout en se gardant bien de le lui révéler. Le soir venu, elle revêt sa plus belle robe avant de se rendre sur le lieu du rendez-vous. Cloud s’y tient déjà, l’air grave. La voix tremblante, il parvient à annoncer à Tifa son départ pour Midgar afin d’entreprendre une carrière militaire dans le SOLDIER, l’élite de la garde armée de la Shinra. Ébranlée, Tifa le questionne sur les raisons qui l’ont poussé à faire ce choix. Le garçon n’a pas de réponse toute prête, il souhaite simplement prouver au monde sa force et sa valeur, lui qui a constamment été jugé et montré du doigt par les habitants de Nibelheim. Cloud tient néanmoins à rassurer son amie, lui promettant d’être toujours là pour la protéger. Tifa est anéantie par cette révélation, mais elle sait que Cloud tiendra parole : si un jour un danger survient, il reviendra pour s’assurer qu’elle se trouve en sécurité. Cette maigre consolation la persuade de rester à Nibelheim jusqu’à ce que Cloud ait terminé ses classes. Une fois qu’il aura été incorporé dans le SOLDIER, pense-t-elle, tous deux pourront enfin vivre leur amour sereinement.

DES MEMBRES DU SOLDIER PLEINS D’AVENIR

Si la guerre du Wutaï se poursuit et que le continent résiste, rien ne semble pouvoir mettre un terme à l’écrasante domination de la Shinra sur le reste du monde. À cette époque, Séphiroth est un jeune homme brillant appartenant à l’élite du SOLDIER (la fameuse première classe) alors qu’il n’a encore qu’une vingtaine d’années. Ses capacités au combat — littéralement surhumaines, en raison des expériences menées par Hojo — lui ont valu une place de choix au sein de l’armée. Un autre combattant du SOLDIER a lui aussi fait ses preuves au sein de la deuxième classe. Son nom est Zack Fair. Jeune, fougueux et plein d’enthousiasme, Zack est placé sous le commandement d’Angeal Hewley, lui aussi fruit d’une expérimentation scientifique (menée par le docteur Hollander) et aujourd’hui l’un des éléments du SOLDIER les plus dignes et les plus valeureux. Zack s’entraîne beaucoup et, même s’il doit souvent compter sur Angeal pour canaliser son énergie, il attend sa prochaine affectation avec impatience. Son rêve est évidemment d’intégrer la première classe, comme Séphiroth et Angeal, mais, plus que tout, il veut devenir un héros.

Au quartier général, le temps passe, tranquillement, et Zack s’impatiente. Un jour pourtant voit annoncée officiellement la désertion de Génésis Rhapsodos, jusqu’alors l’un des éléments les plus estimés du SOLDIER. Ce dernier aurait pris la fuite avec quelques deuxièmes et troisièmes classes. Et alors que la confusion est totale, personne ne connaît réellement les intentions du déserteur. Génésis est le fils d’une riche famille ; il avait rejoint le SOLDIER très jeune, en même temps qu’Angeal, son ami d’enfance, et tous deux s’étaient rapidement fait remarquer pour leurs aptitudes exceptionnelles au combat. Ils n’avaient pas tardé à se lier d’amitié avec Séphiroth, et les trois soldats étaient rapidement devenus les combattants de la Shinra les plus célèbres et les plus respectés.

UNE RÉBELLION ÉMERGENTE

Avec le temps, la domination de la Shinra sur le monde s’est faite de plus en plus étouffante. Non seulement la société est depuis le début seule habilitée à extraire et à fournir le Mako, devenu l’unique source d’énergie ayant cours, mais, comme si cela ne suffisait pas, télé, radio et presse — en fait l’ensemble des médias — sont à présent sous son contrôle, inondant la population mondiale de messages de propagande en tout genre. Enfin, le dernier obstacle sur la route de la Shinra semble sur le point de céder. Après une lutte de plus de dix ans, le dénouement de la guerre du Wutaï approche. Godo Kisaragi ne parvient plus à contenir les attaques de la Shinra... mais, alors que s’apprête à tomber ce dernier rempart contre la domination totale de la compagnie sur le monde, de nouvelles voix discordantes commencent à se faire entendre. L’exploitation sans vergogne des ressources de la Planète par la société ainsi que sa politique totalitaire ne lui valent pas que des adulateurs. Contre le resserrement constant de cette étreinte, une organisation a commencé à se structurer : les quelques rebelles à s’être d’abord rassemblés vont finir par lever une véritable armée. Baptisé Avalanche, ce mouvement est mené par une femme forte au caractère bien trempé : Elfé. Ses capacités prodigieuses au combat lui ont permis de gagner le respect de l’ensemble de ses troupes, qui l’ont propulsée au commandement d’Avalanche après le décès de son fondateur. Aux côtés d’Elfé, on trouve Shears et Fuhito. Si le premier n’est pas aussi puissant que sa supérieure, il ne le cède qu’à elle seule au combat, au sein d’Avalanche. Aussi est-ce à lui qu’échoient les missions les plus musclées. Il joue en quelque sorte le rôle de bras droit d’Elfé. Fuhito, quant à lui, est le cerveau du groupe. Scientifique des plus brillants, il n’a pas d’égal en ce qui concerne la stratégie militaire. Cœur du mouvement Avalanche, le trio formé par Elfé, Shears et Fuhito ne ménage pas sa peine en vue de renverser la domination de la Shinra. Toutes les méthodes sont jugées bonnes à cette fin : Avalanche est un groupe extrémiste ignorant les concessions, violent même, ne reculant pas devant les sacrifices qu’il estime nécessaires à l’atteinte de son objectif. De fait, cette organisation est déclarée hors-la-loi et considérée comme un groupe terroriste. Heureusement pour Avalanche, un mystérieux mécène va lui permettre d’assurer sa pérennité.

LE NOUVEL ENNEMI PUBLIC

L’organisation Avalanche ne tarde pas à entrer en guerre frontalement contre la Shinra, allant jusqu’à faire trembler les fondations de Midgar lors d’un attentat. Le conseil de la compagnie prend aussitôt des mesures drastiques pour lutter contre cette nouvelle menace. Directeur du service d’Investigation et donc chef des Turks, Veld se voit intimer l’ordre de déployer ses hommes pour enquêter sur les commanditaires de l’acte terroriste. Pour trouver les responsables de l’explosion, il sollicite alors Reno, Turk à la fois fougueux et désinvolte, mais aux méthodes efficaces.

Si, au travers des nombreuses actions entreprises, Avalanche réussit à affaiblir un tant soit peu l’autorité du géant de l’énergie mondiale, Elfé juge que sa cause ne progresse pas assez vite. En secret, elle met au point une opération complexe ayant pour but de prendre le contrôle du gigantesque canon de la ville militaire de Junon, dans l’intention de le diriger vers Midgar. Pour l’occasion, Avalanche rassemble ses meilleurs éléments, dont la majeure partie appartient au Raven, une unité d’élite formée par Fuhito afin de rivaliser avec le SOLDIER. De son côté, Reno se rend lui aussi à Junon afin de protéger le président Shinra, en visite officielle. Au cours de son enquête, le Turk apprend qu’Avalanche projette d’entrer en scène à l’occasion de la venue du président. Deux autres Turks rejoignent alors Reno pour lui prêter main-forte, Tseng et Rude. Comme prévu, le président arrive à Junon pour inspection de la ville. La confrontation entre les Turks et Avalanche est inévitable. Bien qu’Elfé sache alors l’opération de piratage compromise, elle refuse d’en rester là. Excédée, elle se jette sur ses adversaires avant de se voir stopper par Séphiroth, le célèbre combattant du SOLDIER envoyé par Rufus pour protéger son père. Un combat de haute volée va alors opposer les meilleurs soldats des deux camps. Après quelques échanges de coups, Elfé décide de se retirer. Pour la Shinra, le drame est évité, mais le groupe Avalanche est à présent considéré comme l’ennemi public numéro un.

LA CONTRE-OFFENSIVE D’AVALANCHE

Avalanche progresse, les coups portés à la Shinra sont lourds de conséquences. Pourtant, au sortir de son combat contre Séphiroth, Elfé est restée abasourdie par la puissance du soldat aux cheveux d’argent. Elle ordonne alors à ses hommes de récupérer les données du SOLDIER afin qu’elle puisse les faire étudier par Fuhito, l’éminence grise de l’organisation. Comme toujours, c’est le mystérieux bienfaiteur et mécène du groupe qui va fournir les informations nécessaires à l’avancée de l’enquête. Les indications communiquées révèlent qu’un certain docteur Rayleigh, membre de la division scientifique de la Shinra, se trouve à Midgar avec par-devers lui des données de haute importance. Afin d’assurer la sécurité du docteur, les Turks ont été mandatés pour une mission d’escorte. Avalanche décide d’envoyer l’escouade d’élite du Raven intercepter les documents. Sur place, les soldats de la Shinra et les Turks de Veld peinent à repousser les offensives redoutables d’Avalanche. Alors que les Raven ont pris le dessus, le jeune soldat Cloud Strife s’interpose pour prendre la défense du docteur Rayleigh. Bien que la recrue paraisse gauche avec les armes à feu, elle se révèle nettement plus habile une épée à la main et parvient à repousser ses assaillants. Grâce à Cloud, Rayleigh aura eu la vie sauve, mais Avalanche est tout de même parvenu à voler les données. Une fois déchiffrées, ces informations apprennent à Elfé que le projet SOLDIER a pour origine le professeur Hojo.

Les motivations profondes de Fuhito n’ont cessé de l’éloigner chaque jour un peu plus de ses frères d’armes : ne l’intéresse plus désormais que de pousser toujours plus loin ses recherches et expériences sur les Raven. Il prend alors les devants en déclarant indispensable la capture du scientifique. Convaincue par le tacticien et avide d’en apprendre davantage sur Séphiroth, Elfé programme l’enlèvement de Hojo.

AVALANCHE EN DÉROUTE

Le président Shinra et son fils voient d’un fort mauvais œil les échecs répétés des Turks. Rufus prend même un malin plaisir à accabler la milice en les accusant d’abriter un espion en son sein : comment Avalanche aurait-il pu sinon anticiper les actions des Turks ? Pourtant, la chance va tourner. La milice semble avoir enfin localisé le quartier général d’Avalanche ! Veld et le président Shinra décident conjointement de frapper fort : il faut au plus vite déstabiliser les terroristes, avant qu’ils ne préparent une riposte. Séphiroth ayant déjà été affecté à une autre mission, c’est le jeune Zack qui est choisi pour assurer la sécurité du convoi en route pour le quartier général des terroristes. Comprenant que la situation est perdue pour Avalanche, Fuhito décide de piéger le quartier général, espérant au passage tuer un grand nombre de soldats de la Shinra. Zack réussit à s’enfuir, mais les pertes sont élevées.

STATU QUO

De retour à Midgar, le bilan est lourd, tant du côté des Turks que de celui du SOLDIER. Le président Shinra enrage. De son côté, Rufus, après avoir ouvertement soupçonné la présence d’une taupe au sein des Turks, va profiter de cette instabilité pour relever Veld de ses fonctions à la tête de la milice. Se voyant ainsi congédié, Veld désigne Tseng pour lui succéder. Rufus ne voit cependant pas les choses de cet œil et place Heidegger à la direction du bureau d’investigation. Si ce remaniement de personnel fait les affaires du vice-président de la Shinra, il n’améliore en rien les résultats des Turks, qui enchaînent les échecs. C’est finalement au cours même de l’une de leurs missions à Junon que le président va réintégrer Veld pour qu’il sauve les Turks des mercenaires d’Avalanche, quand Heidegger ne pensait qu’à envoyer des miliciens lourdement armés.

Après cette débâcle, le président commence à prendre au sérieux les suppositions de son fils quant à la présence d’un traître à la solde d’Avalanche au sein même de la Shinra. Un message anonyme vient confirmer ses soupçons : non seulement un indic serait bien en place, mais il s’agirait même d’une personnalité très influente de la firme. Le président incrimine immédiatement Hojo, l’estimant prêt à tout pour assouvir ses désirs de grandeur et mener à bien ses expériences étranges. Il apparaît pourtant bientôt que le scientifique est innocent : lors d’une attaque-surprise, il est enlevé par Avalanche.

Dans l’hélicoptère qui transporte Hojo, Fuhito entame une conversation des plus surprenantes avec son prisonnier. Contre toute attente, le scientifique d’Avalanche lui propose une alliance. Pour convaincre Hojo, Fuhito avance des arguments étonnants qui vont susciter la curiosité du savant de la Shinra : selon lui, Elfé serait « différente » ; elle posséderait des dons spéciaux qui la démarqueraient des autres. Afin d’en avoir le cœur net, Fuhito projette de trahir Avalanche et de se livrer à des expériences sur sa chef pour confirmer ses suppositions. Ces perspectives font saliver un Hojo tout près d’accepter la proposition de Fuhito. C’est à ce moment que Séphiroth intervient pour « sauver » le scientifique contre son gré.

L’ESPION DÉMASQUÉ

Stupéfait et intrigué par son éviction des Turks, Veld avait commencé à mener une enquête officieuse afin de retrouver la trace de ce mystérieux traître dissimulé dans ses rangs. Il avait tout de suite compris qu’il ne pouvait s’agir de Hojo. Son instinct le poussait à regarder plus haut au sein de la direction de la Shinra. Au fil des indices, Veld finit par découvrir que la fameuse taupe n’est autre que le vice-président Rufus. Ce dernier n’a cessé d’alimenter Avalanche en informations, en armes et en argent dans le but de renverser son père pour prendre sa place. Pourtant, se sachant étroitement surveillé par le vice-président, Veld ne peut rendre l’information publique.

LE VRAI VISAGE DE FUHITO

Même si le pire a pu être évité, la situation d’Avalanche se dégrade. Après la destruction de son quartier général, l’organisation s’éparpille en effet de plus en plus. Pour commencer, Elfé voit sa santé se dégrader, avec l’apparition d’étranges symptômes : le moral de ses troupes s’en trouve bien sûr directement affecté. Par ailleurs, Fuhito ne cesse de prendre ses distances par rapport au groupe. Après avoir tenté de rallier Hojo, il s’intéresse maintenant à une enfant nommée Aerith : elle serait selon certaines informations la dernière représentante des Cetras. Tentant de l’approcher au prétexte de vouloir localiser la Terre promise pour que celle-ci puisse être maintenue hors de portée de la Shinra, il se heurte vite à l’intelligence de la fillette, qui ne se laisse pas manipuler.

Sentant le vent tourner, Fuhito se dévoile : s’il s’est associé avec Elfé, c’est parce qu’il sait que cette dernière possède une matéria extraordinaire cachée à l’intérieur même de son corps. Très tôt séparée de son père, elle avait été, enfant, l’objet d’expérimentations de la part de Hojo, qui avait celé dans son corps la matéria Zirconiade, capable d’invoquer la terrible créature du même nom, dont la puissance suffirait à réduire la Planète en cendres. Fuhito fait une fois encore montre de son machiavélisme par sa capacité à anticiper et à planifier rigoureusement ses agissements. Source de la force sans limites d’Elfé, Zirconiade est également à l’origine des problèmes de santé qui la rongent depuis que la matéria a été fragmentée. Si elle s’est ainsi retrouvée scindée en plusieurs morceaux, c’était afin de contenir son pouvoir. Depuis, la matéria ne cesse de puiser l’énergie de son porteur. Fuhito souhaite extraire Zirconiade pour « sauver » la Planète, quitte à détruire au passage l’humanité. Devant ce danger sans précédent, Avalanche et les Turks décident d’unir leurs forces pour contrer le scientifique, qui montre avoir désormais totalement perdu la raison. Cette coopération surprenante sera facilitée par les révélations de Veld, qui a fini par comprendre qu’Elfé n’était autre que sa propre fille Félicia, disparue des années plus tôt. Veld se rend à Canyon Cosmo dans l’intention de questionner Bugenhagen à propos de la matéria Zirconiade.

Accompagné de son gardien félin, un certain Nanaki, Bugenhagen apprend à son invité l’existence de quatre matérias capables une fois rassemblées d’invoquer Zirconiade, mais de façon incomplète. Elfé serait ainsi épargnée, et il serait possible de combattre le monstre, du fait de son statut « imparfait ».

D’ÉTRANGES DISPARITIONS

Pendant ce temps, au quartier général de la Shinra, Angeal confie à son élève Zack une nouvelle mission : une enquête sur les récentes désertions. Si la disparition de Génésis n’a été rendue officielle que depuis peu, elle remonte en réalité à sa dernière affectation au Wutaï. Pour tirer les choses au clair, Zack est donc envoyé sur place sous le commandement d’Angeal. Les deux hommes arrivent au Wutaï au moment où la guerre s’apprête à connaître sa conclusion. C’est là que Zack rencontre pour la première fois Séphiroth, ce combattant mythique qu’il admire tant. Alors que le groupe vient de découvrir deux cadavres sur le chemin, Séphiroth fait remarquer qu’ils possèdent chacun le même visage que Génésis. Il semblerait que le matériel de clonage récemment dérobé à la Shinra ait été utilisé : il apparaît évident aux trois hommes que Génésis peut dès à présent transférer ses capacités à des membres du SOLDIER, et même à des monstres. Peu après cette découverte, Séphiroth constate la disparition d’Angeal et n’hésite pas à la reporter également comme une désertion ! Une fois Séphiroth et Zack rentrés à Midgar, un avis de disparition concernant Angeal est placardé.

NOTE

Lors de la mission au Wutaï, une jeune fille va s’opposer à Zack : une jeune ninja prénommée Yuffie, déterminée à protéger sa patrie au péril de sa vie. Elle gesticule énormément et pense que par sa seule motivation elle pourra restaurer la gloire de son État.

EN ROUTE POUR BANORA

Voilà un mois que Zack, avec Séphiroth, est revenu du Wutaï, et toujours aucun signe de vie de son mentor Angeal. La situation attriste fortement le jeune homme, en même temps qu’elle le laisse circonspect. Tout le service connaît les liens fraternels unissant Angeal et Zack. C’est la raison pour laquelle ce dernier est envoyé à Banora, le village natal de Génésis et de son instructeur, afin de découvrir des indices qui permettraient de comprendre la disparition des deux hommes. Séphiroth s’était précédemment vu confier cette tâche avant de la décliner, en raison de son lien d’amitié avec les deux déserteurs. Sans nul doute ne souhaitait-il pas devoir affronter les personnes qui lui étaient les plus proches. À Banora, Zack doit à nouveau faire face à des clones de Génésis. Poursuivant son enquête, il apprend de la mère d’Angeal que Génésis est récemment retourné avec une armée de soldats dans son village natal. Il en a alors tué les habitants, y compris ses propres parents. Toujours selon elle, Angeal était alors présent, même s’il n’a pas pris part au massacre. Zack reçoit bientôt un ordre d’évacuation d’urgence : la Shinra s’apprête à bombarder le village afin de détruire toute trace des actions de ses soldats renégats. Zack arrive trop tard et ne peut empêcher la mère d’Angeal de se faire tuer. Devant les braises ardentes des maisons calcinées se tiennent Angeal et Génésis. Le premier reste impassible, malgré la situation, et s’en va sans dire un mot. Génésis, lui, déploie une aile noire dans son dos. Il dit être un monstre, puis s’envole.

LA CONFRONTATION

La fin de la guerre du Wutaï marque aussi le début de la distribution et du développement du Mako dans tout le continent. Séphiroth a largement contribué à mettre un terme à ce conflit et la Shinra s’empresse d’ériger son soldat en héros. Zack, de son côté, malgré sa promotion au rang de première classe du SOLDIER, n’est pas apaisé. Il ignore toujours où se trouve Angeal, officiellement déclaré mort par la Shinra, ainsi que Génésis. La compagnie décide de déployer les Turks pour éliminer les deux fuyards. Zack et Séphiroth sont également mandatés pour escorter le convoi. Ayant commencé à accorder sa confiance au jeune soldat, Séphiroth révèle à Zack que c’est le professeur Hollander qui est à l’origine du vol de la technologie de réplication. N’ayant pas réussi à prendre la tête de la division scientifique, il s’est allié à Génésis pour se venger de la Shinra.

Avant même le départ du convoi chargé de traquer les déserteurs, l’alarme des locaux de la Shinra retentit : des clones de Génésis ont pris d’assaut le bâtiment. Zack réussit à nettoyer le secteur avec l’aide de Cissnei, une jeune Turk au caractère affirmé. Il constate que certains adversaires possèdent le faciès d’Angeal. La technologie de réplication lui a donc également été appliquée. Séphiroth intervient : il a découvert où se cache le laboratoire de Hollander. Il compte bien retrouver Génésis et Angeal avant les Turks pour ensuite prétendre les avoir tués. Rendus au laboratoire, Zack et Séphiroth découvrent les cuves servant à abriter les répliques, ainsi que des documents concernant le projet G, la « dégénérescence » et les Anciens. En parcourant ces rapports, Zack comprend l’origine de la haine nourrie par Génésis et Hollander envers la Shinra. Il découvre que Génésis est le résultat d’une expérience ratée du chercheur : en raison de cet échec, son corps se dégrade et donne naissance à des répliques. Hollander était le seul à pouvoir stopper le processus. Le scientifique a promis de remédier à cette anomalie et ensemble ils ont commencé à planifier une révolte d’ampleur contre la Shinra. Ce que Zack toutefois ne comprend toujours pas, c’est pourquoi Angeal les a suivis. Pour se venger lui aussi ? Mais de quoi ?