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La Magie du Désert représente bien plus que ma simple participation au Marathon des Sables 2017. Bien qu'une grande partie du livre soit consacrée à mon séjour dans le désert, à ma préparation et à mon équipement, ce livre est aussi profondément personnel. J'ai fait de mon mieux pour aller au bout de ma passion pour la course à pied et pour la vie. J'espère que le lecteur trouvera divertissant epour celle t inspirant de me suivre depuis ma rencontre avec le mur lors de mon premier marathon jusqu'à l'arrivée de la course de près de 250 kilomètres dans le Sahara marocain. C'est un livre sur le don de la vie, avec ses déceptions et ses moments de désespoir, mais aussi ses triomphes et ses moments sublimes. Je crois que lorsque les rêves se referment, d'autres rêves s'ouvrent, et qu'en se fixant des objectifs et en faisant preuve de discipline, chacun d'entre nous peut modifier son équilibre et arriver là où il le souhaite. Ce qui a commencé comme un livre sur le Marathon des Sables est devenu l'histoire de ma vie.
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Seitenzahl: 174
Veröffentlichungsjahr: 2023
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« J’ai été fasciné par la minutie avec laquelle Marcel a planifié et mené à bien son projet dans le désert. Il a porté une attention particulière à chaque petit détail de son équipement et a préparé au mieux son corps afin de pouvoir résister à la chaleur intense et continue. Il s’est transformé en fennec et a réussi à transmettre son esprit positif et à le faire rayonner. Chapeau, Marcel. »
Aeneas Appius, multiple champion du monde, d’Europe, et de Suisse de duathlon
« Une histoire puissante sur la poursuite de vos rêves, sur l’élargissement de vos croyances, sur ce qui est possible et sur l’acceptation de votre douleur lorsque la course devient difficile. L’histoire de Marcel montre que le succès est avant tout une question de force mentale, de dévouement et de résilience. Il ne s’agit pas tant de battre les autres que de faire ressortir la meilleure version de soi-même. »
Karsten Drath, coach exécutif, speaker, auteur, et cycliste autour du monde
« Le souvenir que je garde du Marathon des Sables est celui d’une épreuve intense. Faire face au désert et à son environnement peut vous conduire à des moments et des situations extrêmes. La Magie du Désert est un ouvrage indispensable et un compagnon pour tous ceux qui pensent s’engager dans cette éprouvante aventure. »
Sir Ranulph Fiennes, explorateur, auteur et poète
Je dédie ce livre à mon épouse, Monika.
Sans son soutien, je n’aurais pas pu
réaliser mes rêves.
« La vie est trop courte pour perdre du temps avec des ambitions de second ordre. Visez les plus grandes, même si cela implique un taux d’échec plus élevé. » Cette célèbre citation est de Sir Ranulph Fiennes, connu comme le dernier explorateur vivant au monde. J’ai eu le plaisir de rencontrer Ranulph en 2011 lors d’une réunion mondiale des associés de notre entreprise, où il a tenu une présentation mémorable et inspirante intitulée « Au-delà des limites ». Comme j’étais chargé d’organiser la réunion, j’ai eu la chance d’avoir quelques échanges avec lui. Avec le recul, je me rends compte que ce fut un moment crucial qui m’a préparé à quelque chose de plus grand. Le Marathon des Sables ? Bien que je n’y aie pas pensé à l’époque, je suis sûr que les anecdotes de Ranulph sur son séjour dans le désert m’ont influencé. Il est intéressant de noter que nous avons également partagé certaines de nos expériences en matière de course à pied, puisque lui et moi avions tous deux terminé l’Ultra Trail du Mont-Blanc et le Swissalpine Marathon.
Quand j’étais sur la ligne de départ dans le désert marocain, écrire un livre sur mon aventure n’était même pas encore une idée. Celle-ci s’est développée dans les mois qui ont suivi mon retour en Suisse, lorsque j’ai été encouragé par certains de mes collègues qui écoutaient les histoires que je leur racontais à ce sujet.
En août 2017, j’ai rencontré Scott Solano pour la première fois à Francfort, et il est devenu en quelque sorte un mentor pour ce livre. Bien que le premier chapitre ait pu prendre plus de temps que prévu initialement, il était clair pour moi dès le début que la qualité était plus importante que le respect d’un calendrier donné. À ce stade, il fallait trouver le bon ton et le bon rythme à ce livre et lui trouver un cadre.
À certains moments, l’écriture a été un véritable voyage émotionnel pour moi, lorsque, par exemple, j’ai essayé de décrire certains moments cruciaux auxquels j’ai été confronté dans le passé. Au cours du processus d’écriture, j’ai réfléchi à certaines choses et à certains moments de ma vie que je semblais même me cacher à moi-même, les reléguant à un arrière-plan qu’ils ne méritaient pas. Ça a été un exercice incroyablement intense auquel je suis heureux de m’être prêté.
La Magie du Désert est le résultat d’un voyage de deux ans que j’ai beaucoup apprécié. Pendant cette période, j’ai énormément appris sur moi-même, et certaines parties du livre me surprennent quand je m’en souviens. Le cerveau humain oublie vite, et l’écriture est un excellent moyen de se forcer à examiner des aspects essentiels et intimes de sa vie.
Je vous souhaite une bonne lecture et j’espère que vous apprécierez ce livre. Tout commentaire à son propos est le bienvenu, et je me ferai un plaisir de répondre personnellement à tous les courriers à l’adresse [email protected].
Je dois commencer par remercier ma merveilleuse épouse, Monika. C’est elle qui m’a encouragé à m’engager dans l’aventure du Sahara, et son soutien moral a été tout simplement incroyable dans toutes les phases du projet de ce livre. Elle en a notamment lu les premières versions et m’a donné des conseils sur la couverture et la conception. Elle a joué un rôle aussi important que moi dans la réalisation de cet ouvrage.
Après un certain temps de réflexion autour de ma folle idée de courir le Marathon des Sables, j’ai obtenu le soutien entier de mes filles, Manuela et Simone. Elles ont toutes deux été des compagnes indispensables.
Écrire un livre est plus difficile que je ne le pensais et plus gratifiant que je n’aurais jamais pu imaginer. Tout cela n’aurait pas été possible sans l’aide et le soutien de mon mentor Scott Solano. Il m’a beaucoup appris sur la narration, et a apporté une considérable valeur ajoutée à ce livre.
Je voudrais également remercier tous ceux qui se sont mis à ma disposition en tant que sparring-partner lors des discussions sur le livre, et j’espère ne pas avoir trop abusé de leur précieux temps. Ceux dont je parle se reconnaîtront.
Enfin, un grand merci à tous ceux qui m’ont aidé à me préparer au mieux à l’inconnu : Aeneas, Anke, Birgit, Brigitte, Marco, Markus, mon coach Timon, et tous ceux qui n’ont pas été mentionnés spécifiquement.
Première Étape – Au-delà de l’Imagination
M. Hammermann ou le marteau
La valeur d’une personne
Première Étape – Vers le Bivouac
La Naissance d’une Idée
Deuxième Étape – Comme une ficelle perlée
Préparation et Matériel
Troisième Étape – Le Cri des Berbères
L’Arrivée au Maroc
Quatrième Étape – Tous ces pas devant moi
Ultramarathon
Quatrième Étape – À la tombée de la Nuit
L’Expérience du Bivouac
Cinquième Étape – La Route vers L’Enfer
Notes sur la Course
Sixième Étape – Courir pour une bonne cause
Épilogue
Moments en Images
Liste de Matériel
Liste des Aliments
Marathons et Autres
Je me coule.
Une rivière dans le désert.
Mon corps se déplace sur le sol. Les muscles qui ondulent rythment les battements de mon cœur et mon souffle. Je glisse à travers les dunes et le seul son audible est celui de ma respiration et de mes chaussures qui frappent le sable. J’ai laissé le temps derrière moi.
La chaleur du matin a fait perler la transpiration sur ma peau, mon corps est comme une machine bien huilée. Je suis à 10 kilomètres du premier jour du 32e Marathon des Sables. Les doutes et les craintes que j’ai pu avoir sur la course se sont envolés.
Je coule dans le désert, presque euphorique, submergé par la nature. Il y a une ligne de petites dunes de chaque côté de moi, et des dunes majestueuses et imposantes à ma gauche. Le ciel est vaste et l’horizon ouvert n’a plus de secret pour moi.
C’est un plaisir, et ce plaisir va se poursuivre pendant six jours. En compagnie de près de 1 200 autres participants, je tente la traversée sur 237 km du désert du Sahara, au sud-est du Maroc. Le Marathon des Sables est l’une des courses les plus éprouvantes au monde, et je sais que beaucoup considèrent ce que je fais comme de la folie. Mais tout ce que je ressens en ce moment, c’est de la joie, une joie qui pourrait ressembler à l’extase que doivent ressentir les derviches tourneurs ou les congrégations dont les mains levées et agitées crient des louanges. Je pourrais faire quelques tours moi aussi, mais à la joie que je ressens s’ajoute une autre sensation : la soif.
Je consulte ma montre et constate qu’il y a bien 15 min que j’ai avalé ma dernière gorgée d’eau. La beauté de l’instant m’avait saisi. Je surveille attentivement ma consommation d’eau pour m’assurer de boire quelques gorgées tous les quarts d’heure. J’ai commencé la course avec 1,5 l d’eau réparti entre les deux bouteilles attachées aux bretelles avant de mon sac à dos, avec une paille dans chacune d’elles pour faciliter la prise. Selon l’étape, je vais chercher une ou deux bouteilles PET de 1,5 l à chaque point de contrôle pendant la course. J’utilise la première bouteille pour remplir les gourdes de la bandoulière et je fixe la seconde sur le dessus de mon sac à dos. J’avale deux tablettes de sel avec la première gorgée d’une bouteille PET ouverte. Elles me procurent les électrolytes dont j’ai besoin pour maintenir mon corps en état de marche. C’est le matin et il fait relativement frais, à peine 20 degrés Celsius, bien que je perde encore de l’eau et du sel en transpirant. Mais ce n’est rien comparé à ce que je perdrai lorsque le soleil transformera le désert en une fournaise, faisant grimper la température à plus de 40 degrés Celsius, et me fera perdre toute mon humidité en quelques minutes seulement. Je boirai alors de l’eau toutes les 5 min.
Si vous n’êtes pas un habitué des ultramarathons, vous pensez probablement que les gens qui les courent sont fous, et d’une certaine manière, je suis d’accord, nous le sommes. Les gens me demandent souvent pourquoi je fais cela, pourquoi je pousse mon corps et mon esprit jusqu’à leur point de rupture. Habituellement je leur donne cette simple réponse : « Parce que je le peux ».
Et bien sûr, je cours aussi pour bien d’autres raisons.
Sur la ligne de départ aujourd’hui, il y avait des gens du monde entier et de tous les horizons. Des scientifiques, des ingénieurs, des médecins, des mères, des gens qui cherchaient leur voie. Certains portaient des costumes, un homme jouait du ukulélé et chantait, et il semblait qu’il allait continuer à jouer du ukulélé et à chanter tout au long de la course. Oui, beaucoup d’entre nous sont peut-être un peu fous, mais quelque chose nous unit : nous sommes tous des coureurs qui veulent dépasser l’impossible.
Nous nous sommes tous beaucoup préparés pour cette course, et peut-être que je romance ou que je projette sur les autres coureurs ce que je considère comme l’une de mes plus grandes forces - et la course à pied m’a aidée à l’atteindre - à savoir l’équilibre. J’ai senti sur la ligne de départ que nous avions tous un certain équilibre, et que si nous ne l’avions pas, nous ne serions pas en train de courir cette course, et encore moins de la terminer.
L’histoire que je raconte alors que vous courez avec moi dans le désert ne concerne pas tant la course en elle-même, mais plutôt que ce qu’elle m’a apporté et ce qu’elle m’a fait découvrir sur moi et sur la vie. Il s’agit en grande partie de savoir où le martèlement de mes pieds m’a conduit dans mes réflexions et comment j’ai adapté ce que la course à pied m’a enseigné.
Je ne suis pas un coureur qui se bat pour des championnats, alors ne vous attendez pas à des récits de mes duels avec les meilleurs ultrarunners du monde. J’ai grandi à Bâle, en Suisse, et pas au Copper Canyon, dans le nord du Mexique, avec les Tarahumaras. J’ai couru deux marathons de moins de 3 h - un exploit que de nombreuses personnes en bonne santé pourraient probablement réaliser avec l’entraînement et la discipline appropriés, et si elles commencent assez jeunes… et ont un peu de chance. Bien que le temps soit important pour moi qui m’étais fixé l’objectif de descendre en dessous des 3 h, la plus grande course pour moi n’est pas chronométrée, elle est celle que je fais avec moi-même. Il m’a fallu de nombreuses années pour m’en rendre compte. Parmi les leçons que j’ai tirées de la course à pied sur de longues distances, je retiens que les phases difficiles peuvent être surmontées, que les difficultés et la douleur sont formateurs et que l’on en sort grandi et renforcé, du moins je l’espère.
Je bois quelques gorgées d’eau tandis que mes pieds se fraient un chemin sur un oued, un lit de rivière asséché composé de sable et de rochers tassés. J’avais entendu dire que courir sur ces lits de rivière asséchés pouvait être brutal, que l’on pouvait avoir l’impression que le sable et les pierres faisaient s’échapper l’énergie de nos mollets, mais ici, aux alentours du kilomètre 10, tout va bien.
Les petites dunes de chaque côté sont merveilleusement sculptées, et les dunes imposantes sur la gauche sont si magnifiques qu’il m’est presque difficile d’accepter qu’elles sont là et qu’elles ne sont pas le fruit de mon imagination. Je ne serais pas surpris de voir T. E. Lawrence au sommet de l’une de ces dunes, scrutant le désert avec son appareil photo. C’est un cadre magique, il règne une certaine douceur dans ce paysage rude.
On dit que l’on peut parfois entendre les dunes chanter. Le vent qui souffle sur les dunes forme des surplombs de sable qui, lorsqu’ils s’effondrent, déclenchent une avalanche de grains de sable. Il est étonnant de constater que les grains de sable chantent à des fréquences différentes selon les régions. Alors que les dunes marocaines chantent aux alentours du sol dièse (deux octaves en dessous du do moyen), les sables omanais peuvent couvrir des fréquences entre le fa dièse et le ré. Je n’ai pas encore entendu les dunes chanter, mais j’espère que cela m’arrivera avant la fin de la course.
L’eau et le sel vont me sauver aujourd’hui, et je ferais mieux de ne pas trop me laisser distraire par la beauté qui m’entoure et par cette séductrice qu’on appelle mère Nature. Même si le premier jour a lieu la course « d’introduction », un parcours relativement court de 30,3 km, il y a toujours quelques malheureux qui doivent déjà abandonner. Je parierais qu’au moins une personne qui n’a pas bu assez d’eau aujourd’hui ne courra pas demain.
Je ne me souviens pas y avoir pensé quand, au kilomètre 10 de ce premier jour, j’étais fasciné par les dunes. Mais c’est le bon endroit pour prétendre l’avoir fait et pour parler de quelque chose auquel j’ai beaucoup pensé au cours de plusieurs de mes courses. Bien qu’étant un exécutif dans une grande société de conseil, l’argent n’a jamais été une motivation pour moi et je ne juge jamais une personne selon ce qui se trouve dans son porte-monnaie.
Quelle est la valeur d’une personne ?
Comme tous les grands enseignants, la course à pied semble avoir une patience illimitée. Elle est toujours là, à vous attendre, que vous le vouliez ou non, et certains matins, lorsque le lit est chaud et que les Sirènes vous appellent depuis le pays du sommeil, vous souhaiteriez peut-être qu’on vous impose Socrate et sa dialectique plutôt que d’avoir à vous lever.
Ma passion pour la course de distance a commencé en 1998, après qu’un de mes amis, Tobias Scheuring, m’a raconté l’expérience incroyable qu’il avait vécue en courant un marathon. Jusqu’alors, j’avais participé à quelques courses, quelques 10 km et semi-marathons, mais la course à pied était plus un moyen de rester en forme qu’une passion ou qu’un mode de vie. J’étais plus intéressé par le cyclisme à l’époque, mais ce sport n’avait pas d’emprise sur moi et n’était pas près de m’apporter ce que la course à pied m’a apporté.
En écoutant Tobias parler du marathon – et comme premier marathon il avait choisi celui de Lausanne - j’ai eu envie de tenter l’expérience. Bien que Lausanne ne soit pas renommée pour son marathon, contrairement à Boston, New York, Londres et Berlin, c’est sans aucun doute l’un des plus beaux au monde. Il débute dans la ville de Lausanne et longe le lac Léman ainsi que les terrasses de Lavaux, inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Courir dans un tel cadre, comme l’a décrit Tobias, avec des centaines de coureurs qui se fondent dans la ville, dans un paysage magnifique et avec une arrivée au Musée olympique, m’a donné envie de faire également mon premier marathon à Lausanne. Mais plus encore que le cadre, ce qui a suscité mon envie, ce sont les propos de Tobias au sujet des défis physiques et mentaux que représentait la course sur une telle distance.
J’avais couru quelques semi-marathons, mais je n’avais jamais « frappé le mur du marathon » parce que je n’avais jamais couru assez loin. Après avoir écouté Tobias raconter ce qu’il ressentait lorsqu’il atteignait le mur et la lutte qu’il menait pour le franchir, j’ai su que je devais faire l’expérience du marteau qui vous frappe le corps. J’ai toujours aimé les défis, la transition entre le moment où le corps brûle tous ses glucides et celui où il utilise principalement la graisse corporelle comme carburant. Aussi fou que cela puisse paraître, c’était quelque chose que je devais expérimenter. Me lancer des défis a toujours été ce qui m’a permis de continuer à avancer, et cela s’applique également à ma vie professionnelle.
Je n’ai pas tout de suite commencé à me lever tôt pour aller courir, car ce n’est pas ma façon de faire. En bien ou en mal - et je dirais plutôt en bien, car j’aime faire les choses ainsi - j’ai d’abord fait des recherches sur les marathons, j’ai préparé un plan d’entraînement et je me suis fixé un objectif, celui de terminer le marathon en 3 h et 30 min. En repensant à cette époque, je constate à quel point le monde a changé au cours des deux dernières décennies. Je ne faisais pas de recherches sur internet, mais je feuilletais des magazines et des livres à la recherche des meilleures informations sur la manière de se préparer à un marathon. Le livre que j’ai trouvé, écrit par Thomas Steffens et Martin Grüning, venait tout juste d’être publié par Runner’s World. Il comprenait un plan systématique pour réussir à courir un marathon à différents temps cibles, et c’était l’approche parfaite pour moi. Lorsque j’ai un objectif, j’établis toujours un plan pour l’atteindre et je m’y tiens. Je dirais que c’est l’une de mes forces.
Mon épouse Monika et moi-même considérions le marathon comme un objectif audacieux, mais pas comme quelque chose qui se transformerait en la passion qu’il est aujourd’hui, ou qui me pousserait un jour à parcourir des distances encore plus longues. Le plan prévoyait quatre séances d’entraînement par semaine, avec des courses longues le week-end toutes les deux semaines. Nos filles, Manuela et Simone, étaient encore petites et, avec l’aide de Monika, j’ai pu consacrer du temps à ces courses tout en continuant à remplir mes obligations et mes devoirs professionnels.
À mesure que le jour du marathon approchait, je sentais mon taux d’adrénaline monter. J’étais parfois nerveux et, de temps en temps, une voix dans ma tête me demandait ce que je faisais. Mais j’étais surtout enthousiaste, et l’entraînement s’était bien déroulé. Je n’avais manqué que quelques séances d’entraînement tout au plus et j’étais persuadé que j’allais me rendre maître du marathon.
Tobias serait avec moi pour le premier. Nous avons pris le train de Bâle à Lausanne la veille de la course et nous nous sommes installés dans un hôtel au bord du lac à Lausanne Ouchy. Après avoir récupéré nos dossards, nous avons laissé nos propres bouteilles de boisson pour qu’elles soient distribuées le long du parcours, comme on peut le faire lors de certains marathons. J’ai pu ainsi consommer la boisson sportive qui me convenait. Cela peut paraître insignifiant, mais quand on additionne les petites choses, comme de la menue monnaie, on peut s’offrir autre chose, et dans le cas présent, je m’offrais un stimulant psychologique. Et peut-être que je me servirais de ce stimulant au moment où j’en aurais le plus besoin.
Nous avions décidé de ne pas manger des tonnes de pâtes à la pasta party, mais plutôt de dîner dans un restaurant confortable de la vieille ville. Certains coureurs pourraient froncer les sourcils, mais nous avons bien sûr levé nos verres de bon vin rouge et trinqué à une course réussie. Un verre de vin rouge aide à mieux dormir. On dit aussi que l’avant-dernière nuit avant une course est la plus essentielle, mais j’avais quand même bien dormi dans mon propre lit, à côté de ma femme.
Le corps doit bénéficier d’au moins 3 h pour être opérationnel avant le départ d’une course. J’avais donc mis mon réveil à 6 heures et avais également demandé à ma femme de m’appeler