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Mon livre est un témoignage sur ce que je vis depuis maintenant 10 ans. Il parle de mon parcours contre la possession, la magie noire, que certaines personnes font contre moi.
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Seitenzahl: 71
Veröffentlichungsjahr: 2024
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Dieu donne à ses plus braves soldats les plus durs combats.
Par une belle journée que je crois comme les autres, je suis chez moi et je me sens bien. Soudain, alors que je m’y attends le moins, mon souffle devient court, je me crispe, je me tords. Incapable de respirer, je tombe. On appelle les pompiers. J’étouffe. Heureusement, ils arrivent vite.
— Crise d’angoisse ! disent-ils.
Ils le croient. Et je le crois aussi. Comme j’ai longtemps pensé souffrir de phobies scolaires.
En réalité, ils se trompent, loin d’imaginer la réalité.
Moi-même, je n’aurais jamais imaginé une explication différente. Si l’on m’avait dit la vérité à l’époque, je ne l’aurais pas acceptée, elle est trop étrange.
Les médecins, les psychologues, les psychiatres, tous sont d’accord avec ce diagnostic. Mais ils ne savent pas tout. Ou peut-être ne veulent-ils pas savoir.
Qui voudrait savoir qu’un signe de croix tracé derrière moi m’a fait me retourner contre mon père avec une voix qui n’était pas la mienne ? Qu’en entendant une prière j’ai bondi de ma chaise, les yeux révulsés ? Qu’un rituel d’exorcisme m’a fait hurler des prénoms de personnes disparues ?
Plusieurs témoins m’ont vue et peuvent l’attester.
Car la vérité, la voici : on m’a ensorcelée, je suis possédée.
Certains pensent peut-être que c’est excitant de vivre des crises comme on en voit dans le film L’exorciste de Coppola, ou qu’elles rendent ma vie palpitante. Ils se trompent. Je ne sais jamais quand la possession va se déclarer, quand je vais tomber et me mettre à me contorsionner, à hurler.
Ça survient n’importe quand, même dans les moments où je me sens le mieux, avec ma famille, mon petit ami, ou quand je m’amuse. Tout va bien et soudain, c’est parti pour des minutes ou des heures de souffrance.
Quelqu’un est là, en moi, et fait bouger mon corps contre mon gré. Mes bras se tordent, mes jambes fouettent l’air, je hurle et ma bouche prononce des mots que je n’ai pas choisis.
Le pire ? Je vois tout, je suis consciente de tout, je me regarde agir, j’assiste en spectatrice, mais je ne peux rien faire.
Mais je refuse d’être une marionnette. Jamais je ne me laisserai faire.
Chapitre I
Chapitre II
EXTRAITS DE MA LETTRE
Chapitre III
Chapitre IV
Chapitre V
Chapitre VI
Chapitre VII
Chapitre VIII
Chapitre IX
Chapitre X
Chapitre XI
Chapitre XII
Chapitre XIII
Chapitre XIV
Chapitre XV
Chapitre XVI
Chapitre XVII
Personne ne devrait subir ce que j’ai subi et vis encore aujourd’hui. Pour commencer, ça n’aurait jamais dû se produire. Je n’étais qu’une enfant innocente, je n’avais rien fait à personne et mes parents, très aimants, avaient désiré profondément ma venue au monde.
Ils avaient eu du mal à m’avoir, d’ailleurs, était-ce déjà un signe ? Je n’en saurai jamais rien.
Quoi qu’il en soit, mon début dans la vie s’est déroulé sous des auspices incertains. Au départ, je n’étais pas seule. Lors de la première échographie, deux cœurs battent dans le ventre de ma mère. À la deuxième, il n’en reste plus qu’un. Que s’est-il passé ? Encore un mystère.
Mars 1998 arrive, le jour de ma naissance. La tension de ma mère chute de manière inquiétante, le cordon ombilical est enroulé autour de mon cou, on doit l’emmener au bloc opératoire en urgence. Tant de stress et de panique ! Pourtant, je sors très vite et tout va mieux.
Mes grands-parents sont ravis : du côté de mon père, je suis fêtée comme la première petite-fille, du côté de ma mère, je suis la deuxième, mais aussi choyée.
Ma vie commence bien, semble-t-il. Je suis un nourrisson adorable et facile, je fais tout de suite mes nuits, j’apprends tout ce qu’apprennent les bébés. On dirait que le pire est passé. Quelle erreur !
Tout change après mes deux ans. D’un seul coup, je dors mal et pleure, l’anxiété me tient et je deviens difficile à vivre. La situation se complique. Quand ils me placent chez une nourrice, tout se déroule pourtant bien avec les deux autres enfants. Leurs parents habitent le même village que nous.
Nous pourrions nous croire sortis de cette mauvaise passe. Les ennuis recommencent quand je rentre à l’école. Impossible de me déposer à la garderie sans que je pousse des cris et m’accroche en pleurs à mon père ou ma mère qui m’emmène.
— Je ne veux pas !
Mes colères sont homériques.
Pourtant, dès le départ de mes parents, je redeviens calme. Mais la répétition quotidienne de ces moments nous épuise tous.
À la rentrée, je change d’école : elle se trouve à cinq cents mètres de chez moi. J’y retrouve Flavien, un voisin, et ne me sens pas dépaysé. J’apprends avec facilité, comme un autre élève, Martin. Nous progressons tellement vite tous les deux que nos maîtresses doivent nous donner des exercices supplémentaires.
Tout va pour le mieux. Pourtant, un incident étrange se produit.
J’ai environ cinq ans quand je me lève un matin pour aller voir mon père.
— Papa, mon lit bouge la nuit.
Mon père réagit aussitôt. Nous avons toujours été très croyants dans la famille et mon grand-père et mon père voient régulièrement un magnétiseur pour contrôler les influences négatives subies depuis le démarrage de sa société. Mon père pense à un acte isolé et ne s’inquiète pas. Il décide donc d’aller consulter ce magnétiseur et lui parle de mon lit pour nettoyer ces mauvais éléments. Il était loin de se douter de la vérité, mais pour le moment mes nuits sont calmes.
Nous partons souvent au ski en février ou en mars, hors des vacances scolaires. Quand mes parents demandent si cela poserait un problème que je manque une semaine de cours, les professeurs n’y voient jamais d’inconvénient.
— Manon ? Aucun souci, elle est toujours très en avance.
Pourtant, ces séjours ne sont pas de tout repos. Les problèmes s’enchaînent : une année la grippe, une autre la varicelle, une autre fois une entorse des cervicales chez ma mère, ou même une difficulté de transport avec seize heures de trajet au lieu de huit ! Ce qui devrait être de bons moments vire toujours mal.
Jusqu’à cette année de CM1 où mes parents avaient décidé de ne pas partir, car nous gardions un yorkshire malade à la maison. L’un des frères de ma mère propose pourtant à mon père de l’emmener avec lui. Il accepte avec joie. Aussitôt, je profite de l’occasion :
— Il vous reste une place, j’aimerais bien venir aussi ?
Mon oncle donne son accord et nous voilà partis ! Arrivée le samedi 15 mars, je monte sur les pistes le dimanche. Au bout d’une heure, je descends en chasse-neige sur la poudreuse vers le télésiège et… patatras ! Double fracture du tibia et du péroné. Direction l’hôpital pour une opération urgente. Adieu la semaine de ski ! Il m’a fallu réapprendre à marcher et utiliser des béquilles jusqu’en juin. C’était en 2008, j’avais dix ans.
Cette chute n’arrive pas au bon moment. De retour à l’école et à la maison, je vais avec mon plâtre au baptême de la fille d’un oncle de mon père le 23. Mais je ne sais pas tout : mon grand-père maternel est très malade. Le soir même de la cérémonie, on me demande de rester avec mes grands-parents paternels. Mes parents rendent visite à mon autre grand-père.
Le lendemain, je sens bien que quelque chose cloche, mais on ne me dit rien.
— Je vais voir papy, dit ma mère en sortant.
Avec douceur, mon père s’approche de moi. Je suis dans mon lit, un peu grognon de ne pas pouvoir me lever.
— Qu’est-ce que ça te ferait si papy mourait ?
— Ça ne me ferait rien parce que c’est un con.
Avant, je l’adorais. Tous les mercredis j’allais chez eux et je passais de très bons moments. Mais ces derniers mois, il était devenu alcoolique et je ne voulais plus le voir. La déception l’emportait sur l’affection.
— Papy est mort, dit-il.
Et je pleure.
Si je n’ai pas assisté à la mise en bière mais seulement à l’enterrement, ce n’est pas à cause de ma fracture. Mes parents préfèrent que je garde une belle image de lui. Ils me trouvent trop jeune pour vivre cette épreuve. Pourtant, j’aurais voulu y être. Même aujourd’hui, quinze ans après, je sens encore en moi le pincement du regret.