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Hope, 17 ans, aspire à une romance sincère et libre, éloignée des carcans sociaux et des illusions qu’elle refuse d’embrasser. Déterminée à préserver ses idéaux, elle se détourne des alphas, ces figures charismatiques et dominantes qui règnent en maîtres sur son entourage, incarnant pour elle le danger et la futilité. Mais le destin, imprévisible et implacable, la propulse soudain dans l’orbite de l’un d’eux. Cette rencontre aussi troublante qu’inattendue ébranle ses convictions les plus profondes et l’expose à des sentiments qu’elle n’osait nommer. Entre la fidélité à ses principes et l’appel d’un bouleversement intérieur, Hope devra choisir. Succombera-t-elle aux forces du changement ou parviendra-t-elle à s’en affranchir ?
À PROPOS DE L'AUTRICE
Angélique Reyt découvre, à l’adolescence, la lecture comme une véritable révélation, un éveil qui la conduit naturellement vers l’écriture. Animée par le désir de transmettre les univers et les leçons précieuses que les ouvrages lui ont dévoilés, elle consacre désormais son talent à la littérature. Profondément convaincue du pouvoir transformateur des mots, elle les place au cœur de ses créations et de son quotidien, insufflant à ses proches un goût prononcé pour l’imaginaire et la richesse évocatrice du langage.
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Seitenzahl: 288
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Angélique Reyt
La marque de l’alpha
Roman
© Lys Bleu Éditions – Angélique Reyt
ISBN : 979-10-422-5377-6
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À mon père
Je suis Hope, une jeune femme de 17 ans avec des aspirations romantiques peu conventionnelles. Contrairement à mes amies qui rêvent de rencontrer un alpha, j’ai toujours souhaité partager ma vie avec quelqu’un d’ordinaire, un homme comme moi.
L’idée qu’un alpha puisse séparer une fille de sa famille me bouleverse profondément. Cette pensée me brise le cœur et alimente mon aversion envers les alphas. C’est pourquoi j’évite soigneusement l’école lorsqu’un alpha y vient en quête de son âme sœur.
Cependant, récemment, j’ai commis une erreur. Malgré ma détermination à les éviter, je me suis retrouvée à l’école un jour où un ALPHA était présent.
Le bruit strident de mon réveil me tire brutalement du sommeil. Je grogne et tends la main pour l’éteindre, mes doigts tâtonnant maladroitement sur ma table de nuit. Enfin, le silence revient. Je cligne des yeux, m’habituant peu à peu à la lumière du matin qui filtre à travers mes rideaux bleu pâle.
Je reste allongée un moment, fixant le plafond de ma chambre. Les ombres des branches de l’arbre devant ma fenêtre y dessinent des motifs fascinants. Avec un soupir, je me force à sortir de mon lit douillet.
Dans la salle de bain, je commence ma routine matinale. L’eau fraîche sur mon visage achève de me réveiller complètement. Je brosse mes dents, observant mon reflet dans le miroir au-dessus du lavabo. Mes yeux s’attardent sur chaque détail de mon visage : la petite cicatrice sur mon menton, la courbe de mes sourcils que je n’ai jamais pris la peine de modifier.
— Allez, Hope, me dis-je à voix basse, c’est juste une journée de plus.
De retour dans ma chambre, je choisis un jean bleu classique et un t-shirt blanc basique. Par-dessus, j’enfile ma veste en cuir noir préférée. Ces vêtements sont comme une armure pour moi, me permettant de me fondre dans la masse, de passer inaperçue.
Après avoir dompté mes cheveux en une queue de cheval haute, je n’applique qu’un peu de mascara et une touche de gloss. Rien de plus. J’aime mon visage tel qu’il est, avec ses imperfections et ses particularités.
Alors que je termine de me préparer, j’entends la voix de ma mère qui m’appelle d’en bas :
— Hope, le petit-déjeuner est prêt !
— J’arrive, maman ! Je réponds, attrapant mon sac à dos avant de descendre les escaliers.
L’odeur des pancakes envahit mes narines dès que j’entre dans la cuisine. Ma mère, Anna, est devant la cuisinière, retournant une crêpe dans la poêle avec une dextérité qui m’a toujours impressionnée.
— Bonjour, ma chérie, dit-elle en se tournant vers moi avec un sourire chaleureux. Bien dormi ?
Je hoche la tête, m’installant à table.
— Ça va. Ces pancakes sentent délicieusement bon.
Ma mère pose une assiette devant moi, garnie de pancakes dorés et croustillants. Je les arrose généreusement de sirop d’érable, savourant le contraste entre le sucré du sirop et le salé du beurre qui fond lentement sur la pile de crêpes.
— Tu as des projets pour aujourd’hui ? demande ma mère en s’asseyant en face de moi avec sa propre assiette.
Je marque une pause, ma fourchette à mi-chemin de ma bouche. Des rumeurs circulent depuis quelques jours sur l’arrivée possible d’un alpha au lycée. Mon estomac se noue à cette pensée, mais je décide de ne pas en parler à ma mère.
— Rien de spécial, je réponds finalement, avalant ma bouchée. Juste une journée normale au lycée.
Ma mère me regarde un moment, et je peux sentir qu’elle sait que je ne lui dis pas tout. Mais elle ne pousse pas plus loin, et je lui en suis reconnaissante.
Après avoir fini de manger, j’aide ma mère à débarrasser la table. Alors que je m’apprête à partir, elle me prend dans ses bras pour une étreinte rapide, mais chaleureuse.
— Passe une bonne journée, ma chérie, dit-elle en me relâchant. Et n’oublie pas, tu es extraordinaire juste comme tu es.
Ces mots me réchauffent le cœur, comme toujours. Je lui souris, reconnaissante, avant de sortir de la maison.
Sur le chemin du lycée, je laisse mon regard errer sur les maisons familières de mon quartier. Mme Johnson, notre voisine âgée, arrose ses rosiers. Elle me fait un signe de la main quand elle me voit passer, et je lui réponds avec un sourire. Plus loin, M. Ramirez sort ses poubelles, son petit chien Paco trottinant joyeusement autour de lui.
Alors que j’approche du lycée, je sens un changement dans l’atmosphère. Il y a une agitation inhabituelle parmi les élèves qui se dirigent vers l’entrée. Mon cœur se serre. Je sais ce que cela signifie, même si je voudrais l’ignorer.
— Hope ! Hope !
Je me retourne au son de cette voix familière. C’est Lily, ma meilleure amie, qui court vers moi, ses cheveux blonds volant derrière elle.
— Tu ne devineras jamais ! s’exclame-t-elle, reprenant son souffle. Un alpha arrive aujourd’hui au lycée ! On dit qu’il est à la recherche de son âme sœur !
Je sens mon estomac se nouer. Voilà donc la confirmation de mes craintes. J’essaie de garder un visage neutre, mais je sais que Lily peut lire en moi comme dans un livre ouvert.
— Vraiment ? dis-je, m’efforçant de paraître intéressée plutôt qu’anxieuse.
— Oui ! Apparemment, il est absolument magnifique, mais aussi impitoyable et dangereux. Imagine s’il me choisissait !
Lily sautille presque sur place, ses yeux rêveurs fixés sur un point imaginaire. Je force un sourire, cherchant mes mots.
— Ce serait… quelque chose, dis-je finalement, incapable de partager son enthousiasme.
La matinée passe dans un brouillard d’inquiétude. Je suis à peine consciente de ce qui se passe autour de moi, répondant mécaniquement aux questions des professeurs, prenant des notes sans vraiment les comprendre.
C’est pendant le cours de littérature que mon monde s’écroule complètement. M. Harris, notre professeur principal, s’approche de mon bureau. Je lève les yeux vers lui, remarquant son expression sérieuse.
— Hope, dit-il à voix basse, se penchant pour que les autres élèves ne puissent pas entendre. Je sais que tu as tendance à… t’absenter lors de certains événements. Mais cette fois-ci, ta présence sera obligatoire quand l’alpha viendra. C’est un ordre de la direction.
Je sens le sang quitter mon visage. Mon cœur bat si fort que je suis sûre que toute la classe peut l’entendre. Je fixe M. Harris, cherchant dans ses yeux une trace de plaisanterie, mais il n’y en a aucune. Il est sérieux.
— Je… je comprends, je murmure, ma voix à peine audible.
M. Harris hoche la tête, satisfait, et retourne à son bureau. Je baisse les yeux sur mon cahier, les mots se brouillant devant moi. Comment vais-je faire face à cette situation que j’ai si désespérément essayé d’éviter ?
Le reste de la journée passe comme dans un rêve. Même Lily finit par remarquer que quelque chose ne va pas.
— Hope, ça va ? me demande-t-elle alors que nous nous dirigeons vers notre dernier cours de la journée. Tu as l’air… ailleurs.
Je force un sourire, essayant de la rassurer.
— Ça va, je suis juste un peu fatiguée. Je n’ai pas très bien dormi la nuit dernière.
Lily me regarde d’un air sceptique, mais n’insiste pas.
Quand la cloche sonne enfin, annonçant la fin des cours, je ressens un mélange de soulagement et d’appréhension. Sur le chemin du retour, je marche lentement, prenant mon temps. Je ne suis pas pressée de rentrer à la maison et de faire face aux questions de ma mère.
Quand j’arrive enfin à la maison, le soleil commence à décliner, projetant des ombres orangées sur les murs de notre petit salon. L’odeur familière de la cuisine de maman flotte dans l’air.
— Hope ? C’est toi ? La voix de ma mère résonne depuis la cuisine.
— Oui, maman, je réponds, essayant de garder un ton normal malgré le tourbillon d’émotions qui me submerge.
Je me dirige vers la cuisine. Ma mère est là, remuant quelque chose dans une grande casserole. Elle se retourne quand j’entre, son visage s’illuminant d’un sourire chaleureux qui se fane légèrement quand elle voit mon expression.
— Tout va bien, ma chérie ? demande-t-elle, ses yeux scrutant mon visage avec inquiétude.
Je veux lui dire que oui, que tout va bien, que ce n’est qu’une journée ordinaire. Mais les mots restent coincés dans ma gorge. Au lieu de cela, je me jette dans ses bras, enfouissant mon visage dans son épaule comme je le faisais quand j’étais petite.
— Oh, Hope, murmure-t-elle. Qu’est-ce qui se passe ?
Je prends une profonde inspiration, son odeur familière m’apportant un peu de réconfort.
— Un alpha vient au lycée demain, je murmure finalement, ma voix à peine audible.
Je sens ma mère se raidir légèrement à ces mots, mais elle ne desserre pas son étreinte. Au contraire, elle me serre un peu plus fort.
— Je vois, dit-elle doucement. Et tu as peur.
Ce n’est pas une question, mais une constatation. Je hoche la tête contre son épaule, incapable de formuler des mots. Nous restons ainsi pendant un long moment, le seul bruit dans la cuisine étant le bouillonnement doux de la casserole sur le feu.
Finalement, ma mère s’écarte légèrement, prenant mon visage entre ses mains. Ses yeux, si semblables aux miens, me regardent avec une intensité qui me coupe le souffle.
— Écoute-moi bien, Hope, dit-elle, sa voix douce, mais ferme. Tu es forte. Plus forte que tu ne le crois. Quoi qu’il arrive demain, rappelle-toi qui tu es. Tu es ma fille, et tu es extraordinaire.
Ses mots me réchauffent de l’intérieur, comme un rayon de soleil perçant à travers les nuages. Je sens les larmes me monter aux yeux, mais pour la première fois de la journée, ce ne sont pas des larmes de peur ou d’angoisse.
— Et si… et si l’alpha me choisit ? Je demande, donnant enfin voix à ma plus grande crainte.
Ma mère sourit doucement.
— Alors ce sera son choix. Mais n’oublie jamais que tu as aussi le tien. Personne, pas même un alpha, ne peut te forcer à être quelqu’un que tu n’es pas.
Je hoche la tête, ses paroles s’ancrant profondément en moi.
— Maintenant, dit-elle, essuyant doucement une larme qui a coulé sur ma joue, que dirais-tu de m’aider à finir le dîner ? J’ai fait ton plat préféré.
Je souris, reconnaissante pour ce retour à la normalité.
— Du poulet rôti au romarin ?
— Exactement, répond-elle avec un clin d’œil. Allez, viens m’aider à éplucher les pommes de terre.
Nous passons la soirée à cuisiner ensemble, parlant de tout et de rien. Ma mère ne mentionne plus l’alpha, mais je peux sentir son soutien silencieux dans chacun de ses gestes, dans chacun de ses sourires.
Après le dîner, je monte dans ma chambre, prétextant avoir des devoirs à faire. En réalité, j’ai juste besoin d’un moment seule pour digérer tout ce qui s’est passé aujourd’hui, pour me préparer à ce qui m’attend demain.
Assise sur mon lit, je regarde par la fenêtre. La nuit est tombée, et les étoiles commencent à apparaître dans le ciel. Je pense à toutes ces histoires que j’ai entendues sur les alphas, sur leur force surhumaine, leur beauté éblouissante, leur capacité à commander le respect et l’obéissance.
Mais je pense aussi aux paroles de ma mère. À sa conviction que je suis forte, que j’ai le choix. Et pour la première fois, je me demande si peut-être, juste peut-être, j’ai eu tort d’avoir si peur.
Je ne sais pas ce que demain apportera. Je ne sais pas si je serai assez forte pour faire face à un alpha. Mais je sais une chose : je suis Hope, fille d’Anna, et je suis extraordinaire juste comme je suis.
Avec cette pensée, je me glisse sous mes couvertures. Demain sera un autre jour, avec ses propres défis et ses propres opportunités. Et quoi qu’il arrive, je l’affronterai la tête haute.
Alors que je ferme les yeux, je murmure une prière silencieuse :
— S’il vous plaît, faites que tout se passe bien demain.
Et avec ça, je me laisse glisser dans un sommeil agité, rempli de rêves d’yeux dorés et de destins changeants.
L’aube se lève sur cette ville pathétique, baignant les rues d’une lumière pâle et froide. Je me tiens devant la fenêtre de ma chambre d’hôtel, mon regard balayant le paysage urbain qui s’étend devant moi. Un rictus méprisable se dessine sur mes lèvres. Encore une ville insignifiante, encore des masses de faibles à soumettre.
— Pathétique, je murmure, mon souffle embuant légèrement la vitre.
Je me détourne de la fenêtre d’un mouvement brusque. Je m’habille méticuleusement, choisissant un costume noir sur mesure qui souligne ma stature athlétique. Chaque geste est précis, calculé. Il n’y a pas de place pour l’erreur dans mon monde.
Un coup sec à la porte interrompt mes pensées.
— Entrez, j’ordonne d’une voix ferme, mais pas hostile.
Mes deux bêtas, Alex et Marcus, pénètrent dans la chambre, leurs têtes légèrement inclinées en signe de respect. Ils sont loyaux et efficaces, je dois le reconnaître.
— La voiture est prête, Alpha, annonce Alex, le plus grand des deux.
Je hoche la tête, satisfait de leur ponctualité.
— Excellent travail. Allons-y.
Le trajet vers le lycée se déroule dans un silence confortable. Je regarde par la vitre teintée, observant les gens qui vaquent à leurs occupations matinales. Des fourmis, inconscientes de la présence d’un prédateur parmi elles.
— Que savons-nous de ce lycée ? Je demande, brisant le silence.
Marcus, assis sur le siège passager, se retourne légèrement.
— C’est un établissement ordinaire, Alpha. Environ 800 élèves, principalement issus de familles de classe moyenne. Rien de particulièrement remarquable.
— Je vois. Y a-t-il au moins une perspective intéressante ?
Alex intervient :
— Nous avons passé en revue les dossiers des élèves. Il y a quelques candidates potentielles pour le rôle de compagne, mais rien d’exceptionnel à première vue.
Je laisse échapper un soupir de frustration. Chaque ville, chaque lycée, c’est la même histoire. Des masses de jeunes filles insignifiantes, toutes désespérées d’attirer mon attention, aucune digne de mon rang.
— Peut-être que cette fois sera différente, Alpha, suggère Marcus avec prudence.
Je considère ses paroles un moment avant de répondre.
— Peut-être, Marcus. Mais l’expérience m’a appris à ne pas trop espérer. Elles sont généralement toutes les mêmes. Faibles. Prévisibles. Indignes.
Le reste du trajet se déroule dans un silence réfléchi. Mes bêtas respectent mon besoin de concentration, et j’apprécie leur discrétion.
Lorsque la voiture s’arrête enfin devant le lycée, je prends un moment pour observer la scène par la vitre. Une foule d’élèves s’est rassemblée, l’excitation palpable même à cette distance. Je peux sentir leur nervosité, leur anticipation. Cela m’agace, mais je comprends leur réaction.
— Rappelez-vous, je dis à mes bêtas avant de sortir, nous ne sommes pas ici pour faire des amis. Nous sommes ici pour trouver ma compagne et affirmer notre domination. Mais restez vigilants, on ne sait jamais ce qui peut arriver.
Alex et Marcus acquiescent, leurs yeux brillant de détermination. Ils connaissent leur rôle et je sais que je peux compter sur eux.
Je sors de la voiture d’un mouvement fluide, mon aura de pouvoir et de danger immédiatement perceptible. Un silence de mort tombe sur la foule. Je peux sentir tous les regards sur moi, un mélange de peur et de désir qui alimente mon ego. C’est comme ça que ça devrait toujours être. Moi au sommet, eux à mes pieds.
Mais soudain, quelque chose d’inattendu se produit. Une sensation étrange m’envahit, comme une vague de chaleur qui se répand dans tout mon corps. C’est subtil au début, presque imperceptible, mais elle grandit rapidement en intensité. Je m’immobilise, tous mes sens en alerte.
— Alpha ? murmure Alex, remarquant mon changement soudain d’attitude.
Je lève une main pour le faire taire, concentré sur cette nouvelle sensation. C’est comme si un fil invisible me tirait, m’appelait. Mon cœur bat plus vite, mon sang pulse dans mes veines avec une vigueur renouvelée. Je comprends immédiatement ce que cela signifie : mon âme sœur est ici, quelque part dans cette foule.
J’avance, mes bêtas me suivant de près, mais cette fois-ci, ce n’est plus une simple démonstration de pouvoir. Mes yeux scrutent frénétiquement la foule, cherchant la source de cette attraction irrésistible. La sensation s’intensifie à chaque pas, me guidant comme un fil à travers le labyrinthe d’étudiants.
Les gens s’écartent sur mon passage, mais je les remarque à peine. Mon regard balaie la foule, passant d’un visage à l’autre sans s’arrêter. Je vois la peur, l’admiration, le désir dans leurs yeux, mais rien de tout cela n’a d’importance. Je cherche quelque chose de plus, quelque chose qui résonnera avec cette étrange sensation qui m’habite.
Soudain, mon regard se fige. Au fond de la foule, à moitié cachée derrière un groupe d’élèves, se tient une fille différente des autres. Dès que mes yeux se posent sur elle, la sensation explose en moi comme un feu d’artifice. C’est elle. Je le sais avec une certitude absolue.
Elle ne me regarde pas avec adoration ou peur comme les autres, mais avec une sorte de défiance mêlée de curiosité. Ses yeux verts semblent me transpercer, comme si elle pouvait voir au-delà de mon masque de froideur et d’autorité.
Je fends la foule, ignorant les gémissements de déception des autres filles. Mes yeux ne quittent pas cette intrigante créature qui semble vouloir disparaître dans le sol. Plus elle recule, plus je suis déterminé à l’atteindre. Chaque pas que je fais vers elle intensifie la connexion que je ressens, comme si nos âmes cherchaient désespérément à se rejoindre.
Enfin, je me dresse devant elle. Elle lève les yeux vers moi, un mélange de peur et de détermination dans son regard. Je peux sentir son cœur battre la chamade, voir la pulsation rapide à la base de son cou. Elle est terrifiée, mais elle ne fléchit pas. Et je peux sentir qu’elle ressent la même chose que moi, cette attraction inexplicable et irrésistible.
Je tends la main, saisissant son menton entre mes doigts. Elle tressaille à mon contact, mais ne recule pas. Au moment où ma peau touche la sienne, c’est comme si une décharge électrique parcourait mon corps. Tous mes doutes s’envolent. Cette fille est mon destin.
— Comment t’appelles-tu ? Je demande de ma voix d’alpha avec mélange de curiosité et d’autorité, mais aussi d’une émotion que je n’ai jamais ressentie auparavant.
Elle hésite un instant, puis répond d’une voix à peine audible :
— Hope.
Hope. Un nom qui semble porter en lui toutes les promesses du monde. Je me penche vers elle, mon visage à quelques centimètres du sien. Je peux sentir son souffle chaud sur ma peau, voir la dilatation de ses pupilles. Elle est effrayée, mais il y a autre chose. Une étincelle de reconnaissance, comme si elle aussi comprenait ce qui se passe entre nous.
— Eh bien, Hope, je murmure, ma voix assez basse pour que seule, elle puisse m’entendre, j’espère que tu es prête pour le reste de ta vie, car à partir de maintenant, tu es mienne.
Mon cœur s’arrête net lorsque ses yeux croisent les miens. Le monde autour de moi semble disparaître, réduit à un bourdonnement lointain. Il est là, l’alpha dont tout le monde parlait, et il me regarde. Moi. Pourquoi moi ?
Je sens une étrange sensation monter en moi, comme un courant électrique qui parcourt mon corps. C’est à la fois terrifiant et… autre chose. Quelque chose que je ne peux pas nommer, que je ne veux pas nommer.
Il fend la foule, ses yeux ne me quittant pas une seconde. Je veux fuir, disparaître, mais mes jambes refusent de bouger. Il est devant moi maintenant, sa présence écrasante. Je lève les yeux vers lui, incapable de détourner le regard malgré ma peur.
Sa main saisit mon menton, et je ne peux réprimer un frisson. Son toucher envoie des ondes de chaleur à travers tout mon corps.
— Comment t’appelles-tu ? demande-t-il, sa voix grave et autoritaire.
Je déglutis difficilement avant de répondre :
— Hope.
Il se penche vers moi, son visage si proche que je peux sentir son souffle sur ma peau.
— Eh bien, Hope, murmure-t-il, j’espère que tu es prête pour le reste de ta vie, car à partir de maintenant, tu es mienne.
Ces mots agissent comme un déclencheur. La peur qui m’avait paralysée se transforme soudain en une adrénaline pure. Sans réfléchir, je me dégage brusquement de sa prise et je cours.
Je me faufile entre les élèves stupéfaits, poussant et bousculant sans ménagement. Derrière moi, j’entends des exclamations de surprise, mais je ne me retourne pas. Je ne peux pas. Si je le fais, je sais que je serai perdue.
J’entre dans le bâtiment principal du lycée, mon cœur battant à tout rompre. Où aller ? Je prends à gauche, puis à droite, montant des escaliers au hasard. Je ne sais pas où je vais, je sais juste que je dois m’éloigner le plus possible de lui.
Les couloirs sont presque vides, la plupart des élèves étant encore dehors pour voir l’alpha. L’ironie de la situation ne m’échappe pas. Moi qui voulais éviter cette rencontre à tout prix, me voilà au cœur de la tempête.
Je tourne encore un coin et me retrouve dans un cul-de-sac. Paniquée, je regarde autour de moi. Il y a une porte sur ma gauche. Sans hésiter, je l’ouvre et me glisse à l’intérieur. C’est un placard à fournitures. L’odeur de produits de nettoyage m’assaille, mais je m’en moque. Je ferme la porte derrière moi et me recroqueville dans un coin, essayant de calmer ma respiration.
Les secondes s’étirent en minutes. J’entends des pas dans le couloir, des voix. Je retiens mon souffle, priant pour qu’ils passent leur chemin. Mais les pas se rapprochent. Mon cœur bat si fort que je suis sûre qu’ils peuvent l’entendre.
La porte s’ouvre brusquement, laissant entrer la lumière du couloir. Et là, remplissant l’embrasure de la porte, se tient l’alpha. Ses yeux brillent d’une lueur prédatrice qui me glace le sang.
— Tu croyais vraiment pouvoir m’échapper ? dit-il, sa voix un mélange d’amusement et de menace.
Je me redresse lentement, mon dos pressé contre le mur. Je lève le menton, essayant de paraître plus brave que je ne le suis.
— Je ne vous appartiens pas, je dis, ma voix tremblante malgré mes efforts. Vous ne pouvez pas juste décider que je suis… vôtre.
Il fait un pas dans le placard, réduisant encore l’espace entre nous.
— Oh, mais si, je le peux. Tu es mon âme sœur, Hope. Tu l’as senti aussi, n’est-ce pas ? Cette connexion entre nous ?
Je secoue la tête, refusant d’admettre la vérité de ses paroles.
— Ça ne change rien. Je ne vous connais pas. Je ne veux pas partir avec vous.
Il rit, un son qui me fait frissonner.
— Tu penses avoir le choix ? dit-il, son ton soudain dur. Laisse-moi t’expliquer quelque chose, petite Hope. Quand un alpha trouve son âme sœur, c’est fini. Il n’y a pas de discussion, pas de négociation. Tu es mienne, que tu le veuilles ou non.
Ses mots me frappent comme des coups. Je sens les larmes monter, mais je refuse de les laisser couler. Je ne lui donnerai pas cette satisfaction.
— Et si je refuse ? Je demande, ma voix à peine plus qu’un murmure.
Son sourire s’élargit, mais n’atteint pas ses yeux.
— Alors je prendrai ta famille. Tes amis. Tout ce qui t’est cher. Un par un, jusqu’à ce que tu comprennes que ta place est à mes côtés.
La menace dans sa voix est claire. Je sens mon monde s’écrouler autour de moi. Comment puis-je lutter contre ça ? Comment puis-je protéger ceux que j’aime ?
— Vous… vous ne pouvez pas faire ça, je balbutie, sachant déjà que mes protestations sont vaines.
— Je suis un alpha, Hope. Je peux faire ce que je veux. Maintenant, sois une bonne fille et viens avec moi. Ne rends pas les choses plus difficiles qu’elles ne doivent l’être.
Il tend la main vers moi. Je la regarde, paralysée par la peur et le désespoir. Puis, lentement, comme si mon corps ne m’appartenait plus, je place ma main dans la sienne.
Son sourire devient triomphant alors qu’il m’attire hors du placard. Ses deux bêtas nous attendent dans le couloir, leurs visages impassibles.
— Allons-y, ordonne-t-il.
Nous traversons le lycée, mon cerveau tournant à plein régime pour trouver une échappatoire, mais je sais au fond de moi que c’est inutile. Les élèves nous regardent passer, leurs yeux écarquillés de surprise et d’envie. Si seulement ils savaient.
Quand nous sortons du bâtiment, je vois Lily. Ses yeux s’écarquillent quand elle me voit avec l’alpha. Je veux lui crier de m’aider, mais les mots restent coincés dans ma gorge. Et puis, que pourrait-elle faire contre un alpha ?
Nous nous dirigeons vers une voiture noire aux vitres teintées. L’un des bêtas ouvre la porte arrière et l’alpha me fait monter. Il s’installe à côté de moi, sa présence emplissant l’espace confiné.
Alors que la voiture démarre, je regarde par la fenêtre, voyant mon ancienne vie s’éloigner. Les larmes que j’avais retenues commencent à couler silencieusement sur mes joues.
— Ne t’inquiète pas, Hope, dit l’alpha, sa voix neutre. Tu finiras par comprendre que c’est pour le mieux.
Je ne réponds pas. Je ne peux pas. Tout ce que je peux faire, c’est regarder le paysage défiler, me demandant ce que l’avenir me réserve maintenant que ma vie a basculé en l’espace d’un instant. Je pense à ma mère, à la promesse que je lui ai faite ce matin de rentrer directement après les cours. Une promesse que je ne pourrai pas tenir. Et je me demande si je la reverrai un jour.
Je m’installe à côté de Hope dans la voiture, conscient de l’espace qu’elle maintient entre nous. L’attirance du lien d’âme sœur est indéniable, mais je la repousse, fidèle à ma promesse de ne plus jamais aimer. Hope, quant à elle, se presse contre la portière, comme si elle cherchait à mettre le plus de distance possible entre nous.
Son parfum emplit l’espace confiné. Je l’ignore délibérément, tout comme j’ignore son évidente répulsion à mon égard. Les émotions sont une faiblesse que je ne peux pas me permettre.
Alors que la voiture démarre, je la vois regarder par la fenêtre, des larmes coulant sur ses joues. Je ne ressens rien. Pas de compassion, pas de culpabilité. Juste une légère irritation face à cette démonstration de faiblesse.
— Ne t’inquiète pas, Hope, je dis, ma voix neutre. Tu finiras par comprendre que c’est pour le mieux.
Elle ne répond pas, se recroquevillant davantage sur elle-même. Je laisse passer quelques minutes avant de parler à nouveau.
— Où habites-tu, Hope ?
Elle sursaute, ses yeux verts se tournant vers moi avec méfiance.
— Pourquoi voulez-vous savoir ça ? demande-t-elle, sa voix à peine audible.
Je retiens un soupir d’impatience.
— Tu as besoin de prendre quelques affaires. Et tu diras au revoir à ta mère.
La panique traverse son visage. Je reste impassible.
— Je… je ne peux pas simplement partir comme ça, balbutie-t-elle. Ma mère… elle ne comprendra pas.
— Elle comprendra, je réponds sèchement. Les lois concernant les alphas et leurs âmes sœurs sont claires. Ta mère n’a pas son mot à dire.
Hope secoue la tête, les yeux pleins de larmes.
— S’il vous plaît, supplie-t-elle. Ne pouvez-vous pas… ne pouvons-nous pas trouver un autre arrangement ? Je pourrais rester chez moi et…
— Non, je l’interromps fermement. Ta place est avec moi maintenant, Hope. Avec la meute. C’est non négociable.
Je vois la défaite dans ses yeux. Je ne ressens rien. Ni satisfaction ni culpabilité. C’est ainsi que les choses doivent être.
— 42 Maple Street, murmure-t-elle finalement.
Je hoche la tête et donne l’adresse à Alex. Le reste du trajet se fait dans un silence que j’apprécie. Je peux sentir l’attirance physique entre nous, mais je la repousse. Les sentiments n’ont pas leur place dans ma vie.
Arrivés devant sa maison, je fais un geste pour poser une main sur son bras, mais elle recule vivement, évitant mon toucher.
— Je viens avec toi, je dis, ignorant sa réaction. Ne t’inquiète pas, je laisserai ta mère dire au revoir.
Nous sortons de la voiture. Hope s’éloigne immédiatement de moi, créant une distance physique évidente. Elle hésite avant de sonner, mais je reste impassible. Ses émotions ne me concernent pas.
La porte s’ouvre sur une femme d’âge moyen. Ses yeux s’écarquillent en nous voyant.
— Hope ? Que se passe-t-il ? Qui est-ce ?
— Maman, dit Hope, tremblante, se précipitant dans les bras de sa mère. C’est… c’est l’alpha.
Je fixe la mère de Hope du regard, la faisant reculer.
— Madame, je dis d’une voix froide. Je suis Ezra, l’alpha de la meute du Nord. Votre fille est mon âme sœur. Nous sommes venus pour qu’elle prenne ses affaires et vous dise au revoir.
La mère de Hope secoue la tête, les larmes aux yeux, serrant sa fille contre elle.
— Non, vous ne pouvez pas… Elle n’est qu’une enfant !
— Maman, s’il te plaît, murmure Hope. Ne rends pas les choses plus difficiles.
Je suis légèrement surpris par ses paroles, mais je ne le montre pas.
— Vous avez une heure, je dis, faisant un pas en arrière. Je serai dans la voiture.
Je retourne à la voiture, ignorant les pleurs et les supplications venant de la maison. Ce n’est pas mon problème. L’heure passe, et finalement, Hope sort avec une valise. Ses yeux sont rouges, mais je n’en tiens pas compte.
Elle monte dans la voiture sans un mot, reprenant sa position initiale, aussi loin de moi que possible. Je fais signe à Alex de démarrer.
— Elle s’en remettra, je dis à Hope, ma voix dénuée d’émotion.
Le trajet jusqu’au territoire de la meute est long et silencieux. Je ne fais aucun effort pour engager la conversation ou pour réduire la distance physique que Hope maintient obstinément. L’attirance physique est toujours là, mais je la repousse constamment. Je ne laisserai pas ce lien d’âme sœur me faire oublier ma promesse.
Lorsque nous arrivons enfin, le soleil se couche. Notre territoire s’étend sur des centaines d’hectares de forêt dense, avec au centre un regroupement de maisons formant le cœur de la meute. Ma villa, plus grande et plus imposante que les autres, se dresse au bout d’une allée bordée d’arbres.
— Bienvenue dans ta nouvelle demeure, Hope, je dis, ma voix ne trahissant aucune émotion.
Elle me regarde, un éclair de défi dans les yeux.
— Ce n’est pas ma demeure, dit-elle doucement. Pas encore.
Je hoche la tête, indifférent à son défi.
— Pas encore, je concède. Mais ça le sera.
La voiture s’arrête devant ma villa. Des membres de la meute sont rassemblés dans la cour, curieux de voir la nouvelle venue. Je sors et fais un geste pour aider Hope, mais elle ignore ma main tendue, sortant seule de la voiture. Je sens l’attraction, mais je l’ignore résolument, tout comme j’ignore son rejet évident.
Nous montons les marches menant à l’entrée de la villa, Hope maintenant une distance d’au moins un mètre entre nous. Je sens tous les regards sur nous, mais ça ne me fait rien.
— Meute du Nord, je déclare d’une voix forte, voici Hope, mon âme sœur et votre future Luna.
Un murmure parcourt la foule rassemblée dans la cour. Certains membres de la meute s’approchent, curieux, mais restent à une distance respectueuse. Je me tourne vers Hope, mon visage ne trahissant aucune émotion.
— Prête à entrer dans ta nouvelle maison ?
Elle prend une profonde inspiration avant de répondre, croisant ses bras comme pour se protéger :
— Ai-je vraiment le choix ?
— Non, pas vraiment, je réponds froidement. Mais c’est ainsi.
Sur ces mots, je fais un geste pour guider Hope à l’intérieur de la villa, sans la toucher. L’intérieur est spacieux et moderne, avec de grandes fenêtres donnant sur la forêt environnante. C’est un espace conçu pour impressionner et intimider, reflétant mon statut d’alpha.
— Ta chambre sera à l’étage, je l’informe. Alex va t’y conduire. Nous discuterons des règles de la meute demain matin.
Hope hoche la tête silencieusement, suivant Alex qui prend sa valise et la guide vers l’escalier. Je la regarde partir, sentant l’attraction du lien d’âme sœur plus forte que jamais, mais je la repousse. Je me suis promis de ne plus jamais aimer, et je tiendrai cette promesse. Peu importe ce que le destin a décidé pour nous, peu importe le rejet évident de Hope. C’est ainsi que les choses doivent être.
Je me tourne vers Marcus, qui attend mes ordres.
— Assure-toi que tout le monde comprenne que Hope ne doit pas être dérangée ce soir. Demain, nous commencerons son intégration dans la meute.
Marcus acquiesce et part exécuter mes ordres. Je reste seul dans le hall d’entrée, contemplant les changements que l’arrivée de Hope va apporter à ma vie et à celle de la meute. Malgré mon détachement émotionnel, je ne peux m’empêcher de reconnaître que rien ne sera plus pareil désormais.