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"L'écriture d'Alice Machado est habitée par la volonté incessante d'accéder à l'humain, comme si elle voulait réveiller la part de sublime qui existe en chacun de nous..." José Saramago, Prix Nobel de Littérature. "Je songe à cette autre éternité, à l'écriture sur les vagues, celles qui peuvent transporter le poids de la nostalgie, sur leur corps aquatique." Alice Machado
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Seitenzahl: 38
Veröffentlichungsjahr: 2022
Pour contacter l’auteur
www.alicemachado.com
Illustration de couverture
Marguerite Gérard,
L'élève intéressante
Conception graphique
Gilles Arira
www.gilarira.com
« Apprendre la durée exacte du temps. Savoir comment le temps, parfois, se précipite puis sa lente retombée inutile et qu'il faut néanmoins endurer, c'est aussi ça, sans doute, apprendre l'intelligence. »
Marguerite Duras
Les aurores boréales
Encerclée dans un Temps à l’envers
L’eau a une histoire que je ne connais pas
Dans le silence si particulier de Cala Mayor
Allons retrouver Salus
Lève-toi être des souterrains !
Rentrer dans l’Heure Athonite
À la recherche des fleurs d’Artémis
Étrangère, dans la cartographie de noms
Non !...
Je songe à toi Hypnos
Un ciel de Gréco
Les mimosas étaient en fleur
Mon Double, la Solitude
Le ciel est jaune, les étoiles sont bleues !
L’usure du Temps
J’ai bu ton soleil à Délos
Pourquoi les fleurs font-elles trembler le paysage ?
Je veux habiter la beauté des choses
Le soleil s’est drapé d’une toile rouge...
Surtout plus de Pivoines
À l’aube des mûres sauvages
Boire avec amour l’élixir du fleuve Léthé
Je songe à cette autre éternité
Quelques mots de Kiev
Si loin de la frontière…
C’était hier, je crois, à Rotterdam
Les Violettes étaient rouges
BIOGRAPHIE
DU MÊME AUTEUR
Minuit vient de sonner
aux quadrants de l’univers.
Le ciel est profond,
les étoiles dansent la sarabande
sous la musique de Händel,
semblables à une quête en devenir.
Je reste là, je t’attends,
comme à l’intérieur du livre des heures,
en plein désert aride, seulement habitée
par la mélancolie des dieux.
Et je crie :
« Solitude, ma patrie, ma soeur, mon amour ! »
Pourquoi suis-je encore dans ce lieu incertain,
vide de toute vie perceptible ?
Pourquoi t’ai-je suivi dans mon songe ?
Je suis pourtant sûre que tu m’as appelée.
Tu as crié si fort mon prénom
que je t’ai entendu, et comme aimantée
j’ai couru vers toi.
Où donc es-tu ?
Dans la profondeur de la nuit
glacée, comme un soleil mourant
avant même l’aurore ?…
Soudain, dans le lointain,
j’aperçois une ombre
comme tissée dans l’irréel.
Il me semble reconnaître
le bruit de tes pas et ressentir ton souffle,
qui vient réchauffer l’étendue de l’hiver.
Oui, c’est bien toi qui m’avais appelé
dans mon rêve.
Je te reconnais si bien.
Je descends de toi…
Tu portes dans tes mains pures
toutes les aurores boréales,
même celles que nous que n’avons pas pu
vivre ensemble, celles que nous avons recréées
tant de fois avant ton départ dans notre île,
aux lilas et aux citrons dorés,
loin d’ici, égarés dans un autre désert,
plus doux, encore plus mystérieux.
Maintenant tu es là.
Tu me tends avec une tendresse infinie
toutes les aurores boréales
qui peuplaient notre esprit.
Tu m’es revenu, revêtu de lumière,
ravivant le soleil, la lune orangée
et même les étoiles.
Tu transcendes la nuit, tu tranquillises
les profondeurs de la mer,
et je me retrouve en toi,
entière comme autrefois,
et plus jamais de solitude, plus jamais la peur,
plus jamais froid dans les déserts dépeuplés
de lilas.
Nous resterons là,
enlacés dans un idéal sublimé,
sur notre ile aux citronniers or lilas.
Et au-dessous de nous viendront danser
toutes les aurores boréales,
celles qui allumeront le ciel,
à l’heure du crépuscule,
l’instant magique, cette heure bleue
qui fascine les paysages enneigés,
dans l’extase de les voir s’auréoler,
se draper d’une toile bleu métallique,
rose orangé ou encore lilas doré,
semblable à l’aurore sacrée et sempiternelle
de notre immortalité…
C’était il y a des jours,
des siècles ou bien une éternité.
Ma mémoire, je crois, a naufragé,
portée par les vents d’antan,
happée par les parfums ardents
de Colombo, ce voyageur infatigable,
dans les visions d’un songe,
à l’apogée de ses découvertes,
la tête couronnée d’or fin,
majestueuse, victorieuse,
dans les temples sacrés,
noyée dans la fumée d’encens,
le temps d’un songe en Orient.
Dans l’élixir de son île de Ceylan
où nous étions arrivés à l’envers du Temps,
la lune était peinte d’un azur persan,
l’air était chaud et languissant,
couleur ocre vermeil,
un soir d’été embrassant la chair tendre
de l’océan indien...
Le ciel, en transe,
transperçait le front de Colombo,
avec des couronnes tressées de feuilles
de thé vert argentées,
imbibées d’un liquide exquis,
et juste le temps d’une métamorphose
le passé avait ressuscité là,
comblé de joie, en plein coeur de l’Orient,