La passion d’une vie - Gabrielle Mazovie - E-Book

La passion d’une vie E-Book

Gabrielle Mazovie

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Beschreibung

"La passion d’une vie" explore avec intensité l’attachement profond de Gabrielle Mazovie aux chevaux, révélant comment cet amour a métamorphosé son existence. Ce récit met en lumière l’émergence d’opportunités inattendues, bouleversant à la fois sa vie personnelle et son parcours professionnel. Une aventure saisissante, empreinte d’émotions vibrantes, qui illustre la puissance transformatrice et libératrice d’un lien exceptionnel. Une invitation à plonger dans une histoire où chaque page célèbre la force d’une passion qui redessine un chemin de vie.

À PROPOS DE L'AUTRICE

Gabrielle Mazovie, passionnée par les chevaux, a tiré de cette relation unique des leçons de patience, d’empathie et de compréhension qu’elle applique aussi bien aux animaux qu’aux humains. Elle partage avec sensibilité cette expérience de vie d’une rare intensité, témoignant de l’impact transformateur de ce lien original.

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Seitenzahl: 169

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Gabrielle Mazovie

La passion d’une vie

Témoignage

© Lys Bleu Éditions – Gabrielle Mazovie

ISBN : 979-10-422-5679-1

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L. 122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivante du Code de la propriété intellectuelle.

« Observer,Écouter, Respecter, Demander » sont les maîtres mots pour qu’il te donne le meilleur de lui-même.

Quelques paroles de Maîtres

qui me sont chères

Votre cheval vous ressemble comme votre reflet dans le miroir.

John Lyons

On ne peut prétendre maîtriser un cheval tant qu’on ne se maîtrise pas soi-même.

Pat Parelli

Vous vous efforcerez de causer avec le cheval et de vous en faire écouter.

Baucher

Faites du cheval un compagnon et non un esclave, vous verrez quel ami extraordinaire il est.

Nino Oliveira

Apprenez à écouter ce que votre cheval vous murmure à votre oreille.

Elisabeth de Corbigny

Le respect du cheval, c’est la fondation de la liberté.

Alexis Gruss

Être heureux à cheval, c’est entre ciel et terre, à une hauteur qui n’existe pas.

Jérôme Garcin

Il n’y a pas de secrets aussi intimes que ceux d’un cavalier et de son cheval.

Robert S. Surtees

Préface

Les questions à vous poser avant d’acheter cet ouvrage :

a) Les chevaux font-ils partie de votre vie ?

Oui Non

b) Les considérez-vous au même titre qu’un être humain ?

Oui Non

c) Avez-vous un profond respect pour cet animal magnifique ?

Oui Non

Si vous avez une majorité de « oui », vous êtes en mesure de comprendre ce livre, sinon, il faudra apprendre à aimer les chevaux pour ce qu’ils sont véritablement…

Car le contenu de ce livre retrace la relation particulière qu’à Gabrielle, tout au long de son existence (ou du moins jusqu’à ses 44 ans), avec les chevaux. Une petite fille passionnée par cet animal si impressionnant par sa beauté, son charisme, son physique et son intelligence, qui va réussir à créer ce lien avec lui, avec eux, au fil des années.

Cette petite fille qui deviendra une femme dont l’expérience avec les chevaux lui servira chaque jour, tant dans sa vie personnelle que dans sa vie professionnelle, et qui construira son existence en fonction d’eux. Ils font tous partie de sa vie :

Poamor

, hongre anglo-arabe, cheval d’obstacles ;

Gina

, jument palomino de randonnée ;

Espigada

, jument espagnole dressée « doma vaquera » ;

Atila,

jeune hongre espagnol taillé pour les spectacles ;

Et tous les chevaux qui arriveront dans les années à venir…

L’approche du Cheval

Gabrielle voit le jour le 30 mai 1972. Elle est née d’une passion entre deux jeunes gens : Stéphane, stylé à la « Claude François », svelte et sportif, brun, distingué aux yeux marron, le teint mat ; elle, Suzie, belle comme le jour, le corps élancé, une démarche féline, les cheveux châtain clair tombant sur sa chute de reins, les traits fins, le nez droit, les yeux vert amande, et ce sourire qui ne la quitte jamais.

Alors enceinte de Gabrielle, sa mère réalise son rêve en ouvrant son propre salon de coiffure, après avoir travaillé dur depuis sa 16e année. Remplie de courage et débordante d’idées, elle se lance dans son projet, aux côtés de son mari Stéphane qui l’accompagne dans la réalisation ; ils achètent un ancien fonds de commerce, laissent les 4 murs porteurs et reconstruisent la totalité avec l’aide de son parrain, le frère de son père.

Son père, Stéphane, enfant d’immigrés polonais arrivés en France juste avant la guerre, dernier d’une fratrie de 4 enfants, a appris la vie à la force de ses mains. Se retrouvant sans père à l’âge de 9 ans, il fait, comme ses frère et sœur, vivre sa famille grâce à l’élevage de ses volailles. Il travaille très tôt et ne compte que sur lui-même. Petit jeune moderne de l’époque, il entre dans une grande entreprise française comme électricien, et réussit à économiser pour se payer une Ford Capri, véhicule stylé des années 70, coupé sport, avec des sièges en ski, qui rendait malade la petite Gabrielle dès que la chaleur venait les caresser…

Ces deux-là forment un couple magnifique, que l’on envie de par leur complicité, leur beauté et leur Amour, car oui, malgré les aléas de la vie et de parents particulièrement envahissants qui, comme dans beaucoup de couples, gâchent leur bien-être et génèrent bien des déconvenues, ils s’aiment et se sont aimés durant 40 ans. Cette image du couple restera gravée dans l’esprit de Gabrielle toute sa vie ; c’est le modèle dont rêvent tous les couples, et ce, jusqu’à la fin…

Son parrain, un homme adorable, vieux garçon vivant avec sa mère, passe son temps à manœuvrer une grue sur les chantiers du coin. Homme jovial, souriant, un visage rond, avec sa casquette à carreaux vissée sur le crâne (ben oui, ça cache une calvitie assez avancée), qui gâtait Gabrielle de câlins et de chewing-gums à la fraise ; à chaque fois qu’elle en mange un, elle retombe en enfance. Il aime la bonne bouffe, boire un coup, et rigoler en famille. Il décédera à l’âge de 45 ans, sa mère le retrouvera dans son lit un matin d’été, frappé par une congestion cérébrale. Cette perte sera un drame familial, le premier d’une grande série…

Gabrielle et ses parents construisent donc leur petit nid douillet, sa mère Suzie se faisant sa clientèle assez facilement, elle parlerait à un chien avec un chapeau, pour vous dire à quel point elle a cette faculté d’engager une conversation et de fidéliser ses clientes.

Comme tout commerce, Suzie a peu de temps libre, entre le salon, le ménage du lundi, les courses de la semaine, la comptabilité, la gestion des stocks, son temps est précieux et les jours sont trop courts ; mais pour autant, Gabrielle vadrouille dans le salon de coiffure, et elle aide sa maman à ranger les bigoudis, ramasser les cheveux au sol, pas besoin de jouets, il y en a plein dans le salon ! régulièrement, les mercredis, elle passe l’après-midi au jardin avec son père à quelques kilomètres de là, où il s’occupe du potager. Elle adore aller avec lui ramasser les mauvaises herbes, il lui apprend comment jardiner malgré ses 4 ans. Parfois, il arrive à Gabrielle de s’endormir dans la poussette au grand air, que de souvenirs !

Et puis, il y a les poules et les lapins à s’occuper chez Mammé, qui a élevé Suzie, lorsqu’elle était enfant, sa grand-mère maternelle, si vous préférez. Autant vous dire que Gabrielle et ses parents vivent au quotidien avec des animaux (on a oublié de nommer la chienne, Sarah, un chien saucisse). C’est tellement important de développer cette complicité entre un enfant et un animal, ce genre de relation fait grandir et développe l’apprentissage du respect, l’acceptation de l’autre, la patience.

La vie suit son cours, les années passent, sa première sœur arrive. Elle qui voulait être fille unique, c’est raté…

Chaque été, elle part chez sa tante et son oncle dans le Sud, près de la Camargue, où ils y vivent depuis des années ; ils ont trois filles. Les retrouver chaque été est un vrai plaisir, tant pour les enfants que pour les parents. Ils passent d’excellents moments, remplis de joie et de bonheur en famille, de rire aux larmes !

Vient le jour où sa cousine Charlotte, la plus âgée, travaille l’été chez une de ses copines qui tient un Mas avec des chevaux de randonnée. Lorsque l’on se rend aux Saintes Maries de la Mer, Gabrielle scrute les routes tout le long du trajet, pour en apercevoir.

Charlotte propose à Gabrielle, alors âgée de 7 ans, de l’emmener en promenade à cheval, ainsi que Stéphane, dans les marais. Ils acceptent tous les deux. Suzie n’y va pas, elle craint les chevaux.

Arrivés sur place, on leur présente trois chevaux camarguais, très typés : blanc, 1,53 m au garrot, les crins blancs, d’aspect très calme ; Une selle camarguaise sur le dos, qui fait office de fauteuil (le troussequin étant particulièrement relevé dans le dos), et les voilà partis à l’aventure. Ah oui, un détail important : ni Gabrielle ni son père ne savaient monter à cheval…

Gabrielle est impressionnée par cet animal, impressionnant mais magnifique… elle est excitée de pouvoir monter dessus, mais a une boule au ventre : « j’espère qu’il sera gentil… » Après ¾ d’heure de pas dans l’eau des marais, Charlotte leur propose de passer à la vitesse supérieure : les voilà partis en un quart de seconde au galop ! ça va vite, ils se tiennent à la selle car ils se tapent les fesses, mais finalement, après quelques mètres, ils trouvent tous les deux la bonne position. Que de galops parcourus sur des kilomètres ce jour-là ! Gabrielle, le sourire aux lèvres, est aux anges ! quel bonheur d’être à cheval, sous le soleil, au cœur de la Camargue, foulant les marais au petit galop ! jamais elle n’aurait imaginé trouver un plaisir aussi intense ! mais Gabi a les mollets et les cuisses qui tirent… Mais ils s’en sortent plutôt bien malgré des courbatures qui disparaîtront d’ici quelques jours.

De retour chez leur tante, le père de Gabrielle se plaint de son arrière-train, appelle Suzie et lui demande de regarder ; il baisse son pantalon et elle constate des cloques naissantes, dues au frottement de la selle. Gabrielle, sa maman et toute la famille ont un fou rire en voyant les fesses abîmées de Stéphane !

Cette chevauchée sera le premier contact véritable de Gabrielle avec un cheval, quel bonheur de découvrir l’équitation dans ces conditions !

C’est là que l’histoire d’amour de Gabrielle commence véritablement avec les chevaux.

Quelques années plus tard, ses parents décident de déménager. Sa mère vend son commerce et sa deuxième sœur arrive. Ils emménagent dans la région dunkerquoise.

Suzie ne travaillant plus, consacre la totalité de son temps à les élever et à s’occuper des trois filles. Gabrielle découvre le poney club près de sa maison, où elle passe tous ses mercredis. Elle nettoie les box et en échange, elle peut monter les poneys.

Le temps passe, les années aussi, les filles grandissent et leur mère, très douée de ses mains, s’inscrit dans un centre social où elle fait des créations en cuir, en soie, en bois, en peinture. Tout ce qu’elle touche se transforme en or.

Suzie, toujours très ouverte au dialogue, se fait connaître. Elle apprend que l’animateur de l’atelier bois se rend une fois par semaine au club équestre à quelques kilomètres. Gabrielle veut s’y inscrire. Suzie, connaissant la passion de sa fille pour les chevaux, accepte sans hésiter. Elle sait à quel point cette relation est importante pour son équilibre. Après avoir monté plusieurs chevaux différents, on confie à Gabrielle un cheval prénommé Poamor. Anglo-arabe, 1,72 m au garrot, de couleur baie, c’est un cheval d’obstacle particulièrement nerveux et caractériel.

À plusieurs reprises, le cheval montre les fesses lorsque l’on tente de rentrer dans son box, baisse les oreilles, d’un air de dire « si tu approches, je te latte » ! Gabrielle appréhende énormément, elle découvre le comportement des chevaux, elle ne les connaît pas encore suffisamment pour réussir à s’imposer. Au fur et à mesure des semaines passantes, à force de patience et de calme, Poamor reprend confiance en l’homme. Il est toujours méfiant, mais il se laisse approcher par cette jeune fille qui l’aime déjà au fond d’elle… il le sent, il sait qu’elle ne lui fera aucun mal.

***

Les animaux ressentent énormément les choses. Lorsque les chevaux sont en troupeau en liberté, ils se jugent en un quart de seconde et leurs jugements sont fondés et fiables ; ils savent qui est le dominant, qui est sympa ou caractériel, qui va aimer jouer ou pas du tout.

***

Après plusieurs séances où Gabrielle apprend à monter à cheval sur Poamor (pas forcément évident pour commencer), elle parvient à s’en faire un allié et leurs rencontres hebdomadaires se font de plus en plus sereinement.

Un été, ne partant pas chez ses cousines, Gabrielle décide d’aller faire la moisson chez sa grand-mère maternelle : un mois de moisson à 14 ans, ça occupe les vacances d’été ! Voilà Gabrielle partie avec sa valise, pour conduire le tracteur qui ramène le blé et celui qui rentre les ballots de paille. Quel boulot difficile sous la chaleur et dans la poussière, mais beaucoup de souvenirs avec ses copines qui la faisaient avec elle !

Et puis, il y a ce double poney qui entre dans sa vie ; un matin, sa grand-mère dit à Gabrielle que l’ambulancier du village a fait l’acquisition d’un double poney, pas très joli d’ailleurs, mais que sa fille ne monte pas et qui est enfermé dans un grand hangar à longueur de journée. La grand-mère propose à sa petite fille d’aller voir l’ambulancier afin qu’elle puisse s’occuper de ce poney le temps qu’elle reste là ; il accepte. Et dès l’après-midi, Gabrielle enfile son pantalon de cheval, ses baskets et part chercher le poney. Arrivé sur place, son propriétaire n’a pas de selle ! qu’à cela ne tienne, Gabrielle décide de monter à crue du hangar jusqu’à chez la mamie. Quand on a 14 ans, on ne voit pas le danger. Elle passe dans des chemins, puis sur les trottoirs, puis sur la route et arrive calmement dans la cour. Son papy a des moutons et une grande pâture, le poney en profitera lui aussi. Après l’avoir laissé en liberté tout en restant avec lui, Gabrielle décide de lui apprendre le jeu, sauf que le poney n’est pas du même avis, il veut juste brouter son herbe en paix. Gabrielle qui volte et virevolte autour de lui, l’animal s’agace mais elle ne s’en aperçoit pas… tout à coup, le poney opère un demi-tour et lui lance une ruade dont elle fera les frais : un coup de pied dans la cuisse et un gros hématome en récompense ! plus de peur que de mal. C’est une leçon qu’elle retiendra…

Pour autant, Gabrielle continue de promener le poney plusieurs fois dans la semaine ; elle imagine que ce poney est à elle et à elle seule, qu’elle s’en occupe chaque jour, avec amour et patience… Mais le temps de rentrer à la maison est venu ; la rentrée scolaire pointe son nez, il faut préparer ses affaires…

L’été suivant, Gabrielle souhaite passer ses vacances avec des chevaux. Son père l’inscrit dans un séjour, qui comprend une dizaine d’adolescents. Le circuit s’organise sur 15 jours, chacun son cheval, 3 encadrants diplômés, 1 roulotte qui suit avec les effets personnels, les tentes, la cuisinière et tout ce qu’il faut pour leur préparer de bons repas. Circuit qui relie Béziers à Carcassonne par les Crêtes. Cela promet de belles expériences…

Entre-temps, Gabrielle monte régulièrement Poamor depuis maintenant deux ans. Elle s’y attache… Le propriétaire parle de le vendre. Et si Suzie et Stéphane lui offraient ?

Gabrielle a un peu de mal à se lier aux autres ados, pas évident quand on n’a pas eu beaucoup d’amis auparavant. Finalement, à la gare, elle sympathise avec une jeune fille avec qui elle a un certain nombre de points communs, entre autres sa passion des chevaux.

Dès leur arrivée sur place, les présentations cheval/ado sont faites ; celui de Gabrielle s’appelle Black, un beau cheval noir, un peu âgé mais sympa. Le courant passe tout de suite entre eux. Mais elle fait attention à ne pas s’attacher car au fond d’elle-même, elle sait qu’elle va s’en occuper comme si c’était le sien : chaque jour, elle le brossera, le nourrira, le douchera, le câlinera. La fin du séjour risque d’être difficile…

Gabrielle est aux anges : elle monte à cheval de 9 h du matin à 17 h le soir, en faisant une petite pause le midi. Parfois, au gré des découvertes, un lac se présente sur le chemin : les cavaliers dessellent leurs chevaux pour remonter à crue et se baigner avec leur monture. Le bonheur pour Gabrielle est celui-là, rien de plus, rien de moins, si ce n’est profiter de ce cheval qui lui donne tout.

Le séjour se passe à merveille, malgré une petite angine, qui l’obligera à rester (de force par les animateurs) dans la roulotte durant une journée, son cheval sera tenu par un autre cavalier durant le trajet. Mais dès le lendemain et comme par magie, Gabrielle n’était plus malade !

Durant ce périple, Gabrielle tisse des liens forts avec Valérie, l’une des monitrices, qui comprend la passion qui lie Gabrielle aux chevaux : Valérie lui confie, lorsque la fin du séjour arrive, que le futur cheval de Gabrielle sera très heureux avec elle, qu’elle saura lui apporter tout ce dont il aura besoin.

Gabrielle reprend le train, la tête remplie de rêves. Elle pense à Poamor ; si ses parents décidaient de lui acheter, ce serait merveilleux… en attendant, elle écrit des poèmes à son futur cheval, commence à imaginer comment elle s’en occupera, ce à quoi il faudra penser pour qu’il soit bien : les doses d’alimentation, la fréquence du maréchal ferrant, les vaccins, les vermifuges, le risque de coliques, les points faibles des chevaux, la fréquence du travail… Et elle note tout cela dans un petit carnet, au fil de ses idées.

Elle a appris à monter en club, mais elle n’apprécie pas de tourner en rond dans une carrière ou un manège, ce n’est pas épanouissant pour le cheval, et encore moins pour le cavalier. Ce dont elle rêve, c’est de chevaucher un cheval dans de grandes étendues d’herbe ou de sable, les cheveux dans le vent. Certes, ça fait « cliché » mais c’est de ça qu’elle a besoin pour se sentir épanouie et libre avec son animal.

L’été de ses 16 ans, ses parents décident enfin de prendre un peu de vacances, de laisser les travaux de la maison de côté et de souffler. Gabrielle est ravie car ils partent de nouveau en Camargue ! Quelle joie dans la tête de Gabrielle ! elle n’en attendait pas moins !

Les voici donc partis dans le Sud, toujours chez sa tante et son oncle. Cette année, sa cousine travaille toujours dans le mas avec les chevaux de randonnée, mais elle a fait la connaissance d’une artiste réputée dans le monde des corridas : Marie Sara, torero à cheval. Gabrielle est subjuguée lorsque sa cousine lui propose de l’emmener voir ces chevaux qui valent des millions d’euros. Elle en meurt d’envie mais est particulièrement impressionnée que sa cousine connaisse des personnes de ce milieu.

Arrivée sur place, Charlotte présente Gabrielle à Marie. Gabrielle est très timide de nature mais là, elle se mettrait dans un trou de souris. Marie Sara est un personnage à part entière, humble, très à l’écoute. Gabrielle échange quelques mots avec elle. Elles parlent des chevaux, évidemment, mais surtout des chevaux de corridas et de ce que l’on attend d’eux.

Marie lui explique la complexité du dressage dans cette discipline, il faut que le cheval réagisse au doigt et à l’œil car lorsque le taureau est en face dans l’arène, aucune erreur n’est permise sinon le cheval se fait embrocher (désolée pour l’expression). Elle lui explique que pour planter les banderas dans le taureau, elle attache les rênes de son cheval à sa ceinture par un petit crochet, et dirige son cheval uniquement avec les jambes et la voix. Gabrielle boit ses paroles et en reste hébétée.

Marie fait une proposition à Gabi : « Gabrielle, ta cousine est une amie à moi que j’apprécie particulièrement. Elle m’a expliqué la passion que tu portais à ces animaux et pour te faire plaisir, je vais te prêter mon plus beau cheval de corrida, un cheval espagnol prénommé Garrocha. Tu vas le monter en carrière, faire quelques tours. Par contre, je te fais confiance : tu ne dois ni lui tirer dans la bouche ni le talonner brutalement. Je serai là, ne t’inquiète pas. »

Gabrielle a le cœur qui bat la chamade, elle n’y croit pas, elle, petite cavalière débutante, monter un cheval de corrida qui vaut des millions… ce n’est pas croyable, elle est dans un rêve !