La résilience en souvenirs - Ramatoulaye Souaré - E-Book

La résilience en souvenirs E-Book

Ramatoulaye Souaré

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Beschreibung

"La résilience en souvenirs" retrace une enfance traversée par la maladie chronique, sublimée par l’amour inconditionnel d’une mère, le soutien bienveillant d’une tante et l’élan solidaire d’une communauté. Entre douleurs et éclats de bonheur, ce témoignage dévoile comment les épreuves ont forgé le sentiment d’appartenance et la force intérieure de la narratrice. Chaque mot célèbre la force de la résilience et l’invincible espoir qui illumine les chemins les plus éprouvants.

À PROPOS DE L'AUTRICE 

Puisant dans son propre parcours, Ramatoulaye Souaré considère la littérature comme un puissant levier de résilience et de transmission. À travers une écriture sincère et profondément engagée, elle explore avec intensité les thèmes de la souffrance, du dépassement de soi et de la solidarité. Elle porte une volonté inébranlable de donner la parole aux épreuves et aux victoires humaines.

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Seitenzahl: 63

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Ramatoulaye Souaré

La résilience en souvenirs

© Lys Bleu Éditions – Ramatoulaye Souaré

ISBN : 979-10-422-6539-7

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Prologue

Je suis une jeune femme africaine, Bénino-Guinéenne, et mon enfance a trouvé ses racines en Guinée. Cette histoire, je la partage non seulement pour me libérer d’un poids, mais aussi pour tendre la main à celles et ceux qui, comme moi, ont navigué à travers des tempêtes.

Dans notre modeste maison, où les rires de mon frère et de mes sœurs résonnaient entre les murs, nous avions toujours eu de quoi manger et un toit pour nous abriter. Cette stabilité, bien que fragile, était notre refuge. Pourtant, derrière cette façade de sécurité, mon enfance se déroulait comme une toile tissée de tumultes et de traumatismes. Les cris, les larmes et les silences pesants ont laissé des traces indélébiles sur ma vie. Ces épreuves, bien que douloureuses, m’ont sculptée, me révélant une force insoupçonnée, une résilience que je n’aurais jamais crue possible.

À travers ces pages, j’espère démontrer qu’il est possible de s’en sortir, de transformer la douleur en puissance et de découvrir la lumière même dans les ombres les plus profondes. Mon parcours est un témoignage de la force humaine, une promesse que l’espoir peut toujours renaître, même des cendres les plus noires.

Chapitre 1

Les débuts d’une vie

Je suis originaire d’un pays qui se situe en Afrique de l’Ouest, non loin du Sénégal et du Mali, qui se nomme la Guinée, et plus précisément, à Conakry.

Je suis née en 2000 à Conakry, fruit de l’union de mes parents, Charlotte et mon père. Mon arrivée au monde et les premières années de ma vie ont été marquées par une tempête d’émotions, touchant non seulement ma mère, mais aussi ma tante Tatou et ma grande sœur Mame. Née avec un léger retard de croissance, je me suis rapidement sentie en décalage avec les autres enfants. Mes fragilités physiques, exacerbées par des maladies telles que le rhumatisme et une scoliose. Les jours se suivaient et se ressemblaient, rythmés par les douleurs de mon corps, ces déformations qui semblaient se loger dans mes os, s’infiltrer dans mes articulations comme un poison lent. Chaque geste simple devenait un défi : enfiler une veste, saisir un livre, même m’asseoir sans souffrir était un acte qu’il fallait accomplir avec une attention excessive. Les hôpitaux étaient devenus mon second foyer, leur froideur me collant à la peau, leurs murs blanchâtres, leurs odeurs antiseptiques, des compagnons constants. J’étais entourée de médecins et d’infirmières qui, malgré leur bienveillance, ne parvenaient pas à effacer l’implacable souffrance. Mes amis, eux, semblaient mener des vies parallèles, libres de courir, de jouer, de rire sans penser aux heures d’attente dans les salles d’urgence. Je devenais de plus en plus silencieuse, comme si chaque mot demandait trop d’effort, trop d’énergie que je n’avais plus. La solitude, d’abord pesante dans sa fragilité, s’immisça dans la maladie comme un vide oppressant. Mais avec le temps, elle se transforma, se modela, trouvant peu à peu une forme insoupçonnée. Ce qui avait d’abord été un gouffre froid et silencieux commença à offrir quelque chose de plus subtil, presque réconfortant, comme une présence silencieuse et distante qui, sans comprendre comment ni pourquoi, semblait rassurer. C’était dans cet isolement que je trouvais une forme de paix, loin des regards, loin des attentes. Et entre deux visites à la clinique, je comptais les jours, marquant mentalement chaque passage du temps, chaque étape d’une épreuve dont je ne savais plus quand elle finirait. Les piqûres hebdomadaires étaient devenues une lourde certitude, une douleur que j’anticipais, et pourtant, c’était l’angoisse de les affronter qui me pesait le plus. Ce n’était pas seulement la souffrance de l’aiguille, mais la peur, omniprésente, que tout cela ne mène nulle part, que tout cela ne serve à rien. Mais dans ce silence, à l’écart du monde, je pouvais au moins réduire l’intensité de mes pensées et essayer de me préparer à chaque nouveau tour de souffrance.

Ma tante Tatou m’accompagnait toujours, fidèle, silencieuse, comme si elle portait une partie de ma douleur. À chaque rendez-vous, je savais que j’allais devoir affronter la piqûre, la douleur intense qui se répandait dans mes membres, un supplice qui me marquait toute la semaine. Mais ce jour-là, quelque chose avait changé. Ce n’était pas un rendez-vous comme les autres.

Le médecin, après un long examen, parlait de ma scoliose, de cette courbure qui se faisait de plus en plus dangereuse, menaçant de bloquer ma croissance. Il nous annonçait que mes injections, jusqu’alors efficaces pour assouplir mes articulations et calmer la douleur, ne suffiraient plus. Il avait prononcé les mots que je redoutais : « Votre croissance va se ralentir, voire s’arrêter. » L’annonce avait été un coup de poignard dans le cœur. Toutes ces années passées à courir d’un hôpital à l’autre, tous ces efforts pour endurer les douleurs des traitements semblaient soudainement vains. J’avais l’impression que tout s’écroulait autour de moi. Les murs de l’hôpital, l’odeur de désinfectant, la fatigue qui m’envahissait chaque jour – tout cela avait pris un sens cruel, inutile. Et au milieu de ce tourbillon de douleur et de résignation, il y avait cette question qui revenait sans cesse : pourquoi ne pouvais-je pas vivre comme les autres enfants, profiter de mon enfance sans être constamment rattrapée par la maladie ?

Mais au fond de moi, une lumière persistait. Ma mère, avec son amour inébranlable, n’avait jamais cessé de se battre. Chaque nuit, elle veillait sur moi, jonglant entre ses longues heures de travail et mes rendez-vous médicaux. Elle le faisait sans jamais se laisser abattre, sans jamais se laisser submerger par la fatigue, malgré l’absence pesante de mon père. Elle était mon roc, ma source de force. Sa détermination, sa tendresse faisaient briller une lueur d’espoir dans l’obscurité de ma vie. Et même dans les moments de doute, de tristesse profonde, il y avait cette certitude : je n’étais pas seule. Il y avait des mains tendues, des sourires qui m’aidaient à avancer, à me relever. Mes proches, mes amis, ma famille… tous ces êtres qui, par leur simple présence, me donnaient la force de continuer à lutter, à espérer.