La table d'Émeraude ou La lumière astrale - Stanislas de Guaita - E-Book

La table d'Émeraude ou La lumière astrale E-Book

Stanislas de Guaita

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Beschreibung

Plongez au coeur des mystères de l'hermétisme et de l'alchimie avec "La table d'Émeraude ou La lumière astrale", ce court traité ésotérique de référence signé Stanislas de Guaita, figure emblématique de l'occultisme français. Dans cet ouvrage érudit et captivant, le Marquis de Guaita dévoile les secrets de la légendaire Table d'émeraude, ce texte fondateur attribué à Hermès Trismégiste qui condense en quelques formules cryptiques toute la sagesse hermétique. Au fil des pages, Guaita décrypte le sens caché de ces maximes sibyllines, révélant leur portée philosophique et leur dimension initiatique. Il explore les correspondances subtiles entre le microcosme et le macrocosme, la quête alchimique de la Pierre philosophale, les vertus des plantes et des métaux, ou encore les pouvoirs de la Lumière astrale, cette force occulte qui baigne l'univers. Mais plus qu'un simple commentaire érudit, ce livre est un véritable traité d'alchimie spirituelle. Sous la plume inspirée de Guaita, l'hermétisme se révèle comme un chemin de transformation intérieure, une voie royale pour transmuter le plomb de l'âme en or pur. Chaque page vibre de cette quête passionnée de connaissance et d'élévation. Nourri de la prodigieuse érudition ésotérique de Guaita, ponctué de références aux grands maîtres de l'hermétisme comme Paracelse ou Éliphas Lévi, cet ouvrage est un trésor pour tout chercheur de vérité. Qu'il soit passionné d'alchimie, féru de symbolisme ou en quête de sagesse millénaire, le lecteur trouvera dans ces pages de quoi nourrir sa réflexion et son âme. Avec "La table d'Émeraude", Stanislas de Guaita nous offre bien plus qu'un traité savant : c'est une invitation à marcher sur les pas des grands initiés, à percer les arcanes de l'univers et de notre propre psyché. Un classique intemporel de l'ésotérisme à découvrir absolument !

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Seitenzahl: 67

Veröffentlichungsjahr: 2024

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Sommaire

LA TABLE D’ÉMERAUDE

Ouvrez le Livre de Thoth au huitième feuillet (1). Thémis qui, trônant entre deux colonnes, tient ferme en sa droite le glaive et les balances dans sa main gauche, vous révélera l’arcane de l’universel équilibre.

Les deux plateaux qui se font contrepoids symboliseront pour vous :

1o — Dans le monde divin, les nuptiales harmonies de la Sagesse et de l’Intelligence (2) ;

2o — Dans le monde psychique, l’union salutaire et féconde de la Miséricorde et de la Justice ;

3o — Enfin, dans le monde hylique (3) ou astral (substratum du monde matériel), ces deux plateaux seront pour vous l’emblème des deux Puissances mâle et femelle génératrices du Cosmos, lui-même androgyne ; c’est à savoir d’Hereb et d’Iônah (4), principes des deux forces centripète et centrifuge, qui se manifestent : la première par le Temps, créateur et dévorateur des formes transitoires ; l’autre, par l’Étendue éthérée. L’Étendue est Rhéa, (épouse de cet implacable Kronos, dont le rôle est d’évertuer sans trêve la substance plastique qui est en elle, de l’élaborer et de la condenser en d’éphémères modes de matière diversement spécifiée, vivante et protéenne à l’infini).

Ce que de pareilles notions peuvent offrir d’étrange et d’énigmatique à l’esprit, sera tiré au clair par la suite.

Quant au glaive qui charge la main droite de Thémis, il symbolise la Puissance et ses moyens d’action, à tous les degrés et dans tous les Mondes. — Pour nous en tenir au plan astral, qui nous occupe ici, ce glaive est celui du collectif Kéroubîm, image de l’Éther instrumental et potentiel, qui détermine et maintient l’équilibre cosmique.

Ce mystérieux agent compte ses noms par centaines. — C’est, au dire des Kabbalistes, le serpent fluidique d’Asiah. — Les vieux platoniciens y voyaient l’âme physique du monde, qui tient enclose la semence de tous les êtres, et les Gnostiques Valentiniens le personnifiaient en Démiurge, « l’ouvrier inconscient des mondes d’en bas ». — Au gré des hermétiques, c’est, suivant le point de vue, la Quintessence des éléments, l’Azoth des Sages, ou encore le Feu Secret, vivant et philosophal. — C’est, pour les magiciens, l’Intermédiaire des deux natures ; c’est le Médiateur convertible, indifférent au Bien comme au Mal, et qu’une volonté ferme peut plier à l’un comme à l’autre. — C’est le Diable enfin, si l’on veut ; c’est-à-dire la Force substantielle que les sorciers mettent en œuvre pour leurs maléfices.

Puissance inconsciente par elle-même, mais propre à réfléchir toutes les pensées ; Puissance impersonnelle, mais susceptible de revêtir toutes les personnalités ; Puissance envahissante et dominatrice, que l’adepte peut néanmoins pénétrer, contraindre et subjuguer, — et ce, dans une mesure plus stupéfiante encore que ne l’imaginait le populaire superstitieux au beau temps des Lancre et des Michaelis : c’est, en un mot, la LUMIÈRE ASTRALE, ou Médiateur plastique universel (5).

Ce chapitre fera connaître au Lecteur averti la nature déconcertante et les modes d’activité de cet agent effectif de l’équilibre de ce mysticum robur que les scélérats de la Goëtie ont personnifié monstrueux à leur propre image, avec les stigmates distinctifs de l’animalité, vers laquelle eux-mêmes régressent. Si bien que le poète Piron a pu, pour leur plus grande joie, crayonner, en huit vers drolatiques, le portrait du Diable d’enfer, — sans le flatter, il est vrai ; mais sans qu’il ait droit aussi de récuser la ressemblance :

Il a la peau d’un rôt qui brûle,

Le front cornu,

Le nez fait comme une virgule,

Le pied crochu,

Le fuseau dont filoit Hercule

Noir et tordu,

Et, pour comble de ridicule,

La queue au cu.

C’est un axiome, en Magie, que tout verbe crée ce qu’il affirme. Or donc, à force d’évoquer le discourtois personnage, les imbéciles ou les coquins qui l’imaginaient sous cet aspect traditionnel, mais peu hiératique (5), type fixé depuis des siècles par le consensus de leurs semblables, — ont, petit à petit, réalisé leur rêve en astral.

Ajoutons que chaque fois qu’un nouveau goëtien fait appel à la hideuse Image, l’évoquant avec toute l’énergie créatrice de la foi et le cri des mauvaises passions à leur paroxysme ; non seulement l’Image lui apparaît, mais encore il ajoute à l’esquisse fluidique un nouveau trait de vigueur et précise l’existence du monstre, en le nourrissant de sa propre substance hyperphysique.

Ceci n’est point un paradoxe, comme on le pourrait croire ; c’est une vérité qui sera mieux sentie plus loin, quand nous aurons fait connaître la nature équivoque, inqualifiable, de certains spectres sans consistance ontologique, sortes de compromis entre le néant qu’ils manifestent et l’être qu’ils blasphèment. L’occultisme les nomme des Larves.

Mais trêve d’anticipations d’un pareil genre. Nous n’avons point affaire, pour l’heure, au Satan fantastique et burlesque, ambigu, malingre et falot, vain reflet imprimé par les imaginations malades sur le miroir psychique de notre planète. Fi du simulacre blême qui se rétracte devant un souffle d’air, se dissout au moindre effort de la volonté humaine, et qu’un éclair d’intelligence foudroie !… Non, ce croquemitaine n’est qu’une Larve, entre combien d’autres (6) ! Le démon positif et formidable nous réclame, celui-là qui sert d’enveloppe à Nahàsh et de substratum à la matière ; l’universel Atlas qui soutient les mondes en équilibre ; le dispensateur de la vie et de la mort physiques ; le Démiurge aux mille noms, dont quelques-uns nous sont déjà connus : c’est le Feu panthomorphe ; c’est l’âme plastique et imaginative du monde ; c’est le dragon de l’Astral.

Le dragon de l’Astral est le symbole absolu de la lumière du même nom, envisagée dans son double mouvement cosmique et dans la synthèse de ses opérations.

Or, si nous avons laissé pressentir jusqu’ici la nature et le rôle de ce grand agent, ce que nous en avons dit ne doit guère s’éclairer d’un jour précis et satisfaisant qu’en faveur des fidèles de nos précédents ouvrages, ou des chercheurs déjà sur la voie, ou des érudits en mysticisme.

Pour entrer au cœur du sujet, abordons d’emblée la Table d’émeraude, cette page révélatrice que le monde antique nous a léguée. — L’équilibre universel et son agent y sont magistralement décrits.

Ne déchiffre pas qui veut ce vieux texte des Mystères égyptiens. Très propre à dérouter les profanes, son laconisme étrange et premier ravit le chercheur studieux des causes, en proposant à sa persévérante sagacité plus de sens profonds que de vocables. Il les découvre tour à tour. Ainsi les successives énigmes se dépouillent de leur dernier voile, comme les déesses rivales de beauté, devant le royal pasteur du mont Ida.

En interprétant dans son entier l’inscription de la Table d’Émeraude, nous tenons simplement parole. Mais ici, traduire ne suffirait point il importe de commenter. On trouvera, dans le texte même, tels mots d’éclaircissement, — intercalés entre parenthèses, comme il sied aux fins de prévenir toute confusion. Puis, à la suite du texte, quelques développements plus étendus permettront au Lecteur d’en mieux scruter l’ésotérisme médullaire.

1 Huitième clef du Tarot : la Justice.

2 Le français n’étant pas une langue sacrée, la plupart des mots de cet idiome sont arbitrairement dévolus aux genres masculin ou féminin ; or le hasard et l’intuition vague ne peuvent toujours tomber juste. Il ne faut donc pas trop s’étonner qu’il soit question des noces de la Sagesse et de l’Intelligence, et plus bas, de l’union féconde de la Miséricorde et de la Justice. Ce sont là termes kabbalistiques. Or, dans la classification des ternaires séphirothiques polarisés, que nous visons en ce passage, Hochmah, (la Sagesse) est marquée du signe mâle et positif, comme aussi Hesed (la Miséricorde) ; — et ce, par opposition à Binah (l’Intelligence) et à Geburah (la Rigueur, la Justice), qui sont marquées du signe féminin et négatif. (Voir n’importe quel traité de Kabbale).

3 Ésotériquement, Hylé veut pas dire matière brute, sens très restreint qui lui est vulgairement dévolu. — Hylé des philosophes grecs, et des rabbins initiés, signifie : substance en fermentation, matière subtile en travail. (Consulter Fabre d’Olivet, La Lang. hébr. rest., II, 77 ; — Drach : l’Harmonie entre l’Église et la Synagogue, I. 564 — et l’Hist. du Manichéisme de Beausobre, II, 268).

4 Pour rester fidèle à la terminologie des Kabbalistes zoharites (en suspendant la balance séphirothique dans le troisième monde au clou de Yésod