La Terre et les Morts - Maurice Barrès - E-Book

La Terre et les Morts E-Book

Maurice Barrès

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Beschreibung

Dans les deux textes qui composent cette édition, Maurice Barrès, figure de proue du nationalisme français, souligne l'étroite relation entre le sentiment national et le devoir de mémoire. Dans Les Traits Éternels de la France, discours prononcé à Londres en 1916, il évoque ainsi à travers des témoignages poignants le souvenir de nos soldats morts pour la patrie qui, animés par une puissance supérieure et un patriotisme exemplaire, trouvèrent naturel de payer de leur vie la victoire. La Terre et les Morts nous parle également des racines nécessaires à la construction de l'identité nationale, de cette loi importante de la production humaine selon laquelle "pour permettre à la conscience d’un pays tel que la France de se dégager, il faut raciner les individus dans la terre et dans les morts."

Extrait :

« Malheur à toi ! génération qui n’a pas su garder la gloire ni le territoire ! »

"La terre nous donne une discipline, et nous sommes les prolongements des ancêtres. Voilà sur quelle réalité nous devons nous fonder. Que serait donc un homme à ses propres yeux, s’il ne représentait que soi-même ? Quand chacun de nous tourne la tête sur son épaule, il voit une suite indéfinie de mystères, dont les âges les plus récents s’appellent la France. Nous sommes le produit d’une collectivité qui parle en nous. Que l’influence des ancêtres soit permanente, et les fils seront énergiques et droits, la nation une.
Trop souvent, la clameur bruyante des partis étouffe cette expérience d’outre-tombe que nous transmet notre sol. Si la « Patrie Française » voulait disposer les esprits à entendre ces voix lointaines, si elle préparait quelques mesures propres à faciliter ce grave enseignement national par la terre et par les morts, quel service elle rendrait à notre connaissance de nous-même ! Elle raffermirait nos destinées."

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La Terre et les Morts

Suivi de « Les Traits Éternels de la France »

Maurice Barrès

FV Éditions

Table des matières

LA TERRE ET LES MORTS

Avant-propos

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

LES TRAITS ÉTERNELS DE LA FRANCE

Avant-propos

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

LA TERRE ET LES MORTS

Sur quelles réalités fonder

la conscience française

MONSIEUR ET CHER COMPATRIOTE,

Nous avons l’honneur de vous adresser la troisième Conférence de la Ligue de « la Patrie Française »1 et de vous demander votre précieux concours pour cette œuvre patriotique.

Veuillez agréer, Monsieur et cher Compatriote, nos biens cordiales salutations.

POUR LE COMITÉ :

Le Secrétaire Général,

Louis DAUSSET.

1Voici les grandes lignes du discours que Maurice Barrès aurait prononcé le vendredi 10 mars 1899 si les événements n’avaient décidé le comité de La Patrie française à suspendre ses manifestations.

Messieurs.

D’après l’article 3 de vos Statuts, la « Patrie Française » a pour objet :

De maintenir et de fortifier l’amour de la Patrie et le respect de l’armée nationale ;D’éclairer l’opinion sur les grands intérêts du pays ;De surveiller et de combattre les ingérences et les propagandes de l’étranger.

Que valons-nous pour tenter cette tâche ?

Vous n’oublierez pas, Messieurs, votre principe qui doit marquer toute votre destinée : nous sommes des gens de toutes classes, convoqués par une élite d’historiens, de savants, d’artistes et de grands lettrés, dans un sentiment d’utilité générale, pour aviser aux nécessités de la Patrie.

Nous n’avons pas un programme commun, mais toute une bonne volonté ardente. Nous ne portons pas une marque officielle ; mais dans un moment où toutes les autorités fléchissent, nous faisons voir parmi nous les hommes de France les plus capables d’exprimer d’une façon claire et émouvante, avec des cœurs désintéressés, les sentiments nationaux.

D’ici peu, dans chaque rue des grandes villes, dans le plus modeste village, nous aurons un correspondant prédisposé à bien accueillir notre pensée.

Enfin, nous savons que nul de vous ne laissera l’œuvre languir faute de ressources.

La Ligue est un magnifique instrument. Comment pourrons-nous en user pour fortifier la France ?

Il y a des précédents.

En 1806, dans les dures années qui suivirent Iéna et la paix de Tilsitt, la Prusse étant terrassée, ce qu’elle avait de forces s’unit et se posa la question de vie ou de mort : « Par quels moyens pourrions-nous relever l’État ? » Ces moyens, un homme, Stein, les fournit, en s’inspirant de la réalité, c’est-à-dire des précédents historiques prussiens et des circonstances. Mais il n’aurait rien pu faire sans les poètes, sans les littérateurs, sans les critiques, sans les philosophes, sans les éducateurs, qui, sans avoir de visées politiques, exercent une action directe sur l’esprit public. Il fallait d’abord que ces gens-là substituassent dans le cerveau allemand l’idée de Patrie à l’idée d’humanité, et d’une façon plus générale, sans entrer dans les détails, disons qu’ils créèrent un état d’âme social où les nouvelles institutions nécessaires au salut public purent prendre racine.

Eh bien ! Messieurs, dans notre Ligue, ce n’est pas la besogne administrative et gouvernementale d’un Stein que nous pouvons entreprendre, mais il nous appartient de créer l’état d’esprit national sans lequel le meilleur homme d’État demeurera impuissant.

Les conditions où se trouvait la Prusse et celles qui nous commandent aujourd’hui diffèrent absolument, cependant comme la Prusse alors, c’est par la compréhension des causes de notre affaiblissement, que nous devons commencer notre cure.

Vous le savez bien, que cette affaire Dreyfus est le signal tragique d’un état général ! Si une écorchure apparaît et si elle ne se guérit pas, le médecin suppose le diabète. Sous l’accident, il cherche l’état profond. Après cette affaire, si l’on agit point sur le corps du pays, nous verrons d’autres abcès de la même qualité, comme auparavant nous avons subi les scandales Wilson et les scandales de Panama.

Que seraient de telles affaires dans un pays sain ? Des incidents un peu exceptionnels qui recevraient rapidement leur solution normale (très probablement une vigoureuse opération chirurgicale).

Hélas ! la France ignore son état, ses besoins généraux et son but. Ainsi tout est divisé et tiraillé entre des volontés particulières et des imaginations individuelles. Voilà le mal. Nous sommes émiettés. Nous n’avons pas une connaissance commune de notre but, de nos ressources, de notre centre.

Heureuses ces nations où tous les mouvements sont liés, où les efforts des honnêtes gens s’accordent comme si un plan avait été combiné par un cerveau supérieur, où les choses essentielles ne sont pas remises à chaque instant en discussion, où les hommes de valeur, après qu’ils se sont agités de leur mieux dans la collectivité, n’ont pas cette tristesse de sentir qu’ils l’ont ébranlée ou qu’ils ont travaillé dans le vide, mais constatent, avant de mourir, qu’ils ont eu une action directe sur la marche de leur pays et que quelque chose d’eux-mêmes se prolongera dans la conscience nationale !