La vie intérieure, pas à pas… - François- Eugène WERNERT - E-Book

La vie intérieure, pas à pas… E-Book

François-Eugene Wernert

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Beschreibung

Cet ouvrage fait suite au Vade-mecum de la vie spirituelle chrétienne, chemin faisant, paru également aux éditions Publishroom Factory en 2022. Riche de 120 courts textes, répartis en 15 chapitres, ce livre se présente comme une boîte à idées pour l’homme contemporain si désireux d’entrer dans le vaste monde de l’intériorité. Toutes les suggestions ne sont pas spécifiquement marquées par l’esprit du christianisme ; elles permettent de moduler les propositions en fonction des attentes des chercheurs de vie intérieure. L’opuscule donne cependant une place importante au riche patrimoine spirituel chrétien qui peut représenter une vraie opportunité pour les commençants à croire ou les recommençants à croire. La tonalité générale de ce livre élève le regard, l’auteur défendant depuis toujours, dans l’ensemble de ses 18 publications, une vision anthropologique (anthropos : l’humain) positive.


À PROPOS DE L'AUTEUR


François-Eugène WERNERT, né en 1960, est l’auteur en 1991 d’une thèse en théologie catholique sur la Vie liturgique et mouvement liturgique en Alsace de 1900 à nos jours, parue aux Editions Ercal à Strasbourg en 1992. Il est Maître de Conférences en théologie pratique-théologie pastorale, habilité à diriger des recherches, à la Faculté de théologie catholique de l’Université de Strasbourg. Depuis novembre 2021 il est en détachement de l’Université comme prêtre dans la communauté de paroisses du Piémont du Hohenbourg en centre Alsace (Obernai et alentours).
Il lui tient à cœur de corréler théories et pratiques, notamment dans le domaine de la théologie pastorale et de la pastorale liturgique et sacramentelle.
Titulaire également d’un Diplôme d’études approfondies de musicologie (Université de Strasbourg en 1987) il lui importe de mettre en résonance les dimensions cultuelles.
Dans ses écrits il conjugue sa ligne de créativité en alternant des ouvrages de réflexions fondamentales avec des ouvrages de spiritualité.

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François-Eugène WERNERT

La vie intérieure, pas à pas…

En fraternel remerciement à Richard HOLTERBACH, prêtre du Pradoau Père Paul-Dominique MARCOVITS, o.p.

Du même auteur

Vade-mecum de vie spirituelle chrétienne, chemin faisant, Publishroom Factory, Orthez, 2022

Traces brûlantes dans la rumeur du monde, Editions Libre Label, Vannes, 2021

Etre et devenir adulte - Comment mieux aller vers ses potentialités ?, Editions L’Harmattan, Paris,2021

Gammes humaines aux multiples sonorités, Editions Vérone, Paris, 2021

Vers de nouveaux métiers d’Eglise, Editions Libre Label, Vannes, 2020

Essai sur la vie spirituelle : fondements et perspectives avec une approche interdisciplinaire, Editions Libre Label, Vannes,2020

Souffles pour les voiles de la vie, Editions Libre Label, Vannes,2019

Pépites de bonheur, Editions Libre Label, Vannes,2019

Traversées au fil des jours - 365 courtes pensées, Editions Libre Label, Bordeaux,2013

L’attente - Chemin faisant vers Noël, Editions du Signe, Strasbourg,2013

Ouverture(s), Editions du Signe, Strasbourg,2012

Le dimanche en déroute - les pratiques dominicales dans le catholicisme français au début du III ème millénaire, Editions Médiaspaul, Paris, 2010 (Prix européen du meilleur livre de théologie décerné par l’AETC, association européenne de théologie catholique, le 28 août 2011, à Vienne en Autriche)

Une Parole au quotidien, Editions du Signe, Strasbourg,2006

Vie liturgique et mouvement liturgique en Alsace de 1900 à nos jours, Editions de l’Ercal, Strasbourg,1992

En collaboration :

Célébrations dominicales de la Parole, Editions du Signe, Strasbourg,2010

Une Parole au quotidien, Editions du signe, Strasbourg, 2007

Pour vivre ensemble l’eucharistie, Editions de l’Atelier, Paris,2002

Prélude

L’idée de ce nouveau livre m’est venue en relisant mon dernier opuscule Vade-mecum de vie spirituelle chrétienne, chemin faisant, publié aux Editions Publishroom Factory, et notamment le dernier chapitre 14 : « Vie spirituelle, suggestions pratiques ». Cette dernière partie a été le point de départ de la présente réflexion.

Qu’est-ce qui a guidé la rédaction ?

1.Une vision large du sujet. La terminologie du titre de l’ouvrage est déjà significative. Le terme de vie intérieure appelle une compréhension ouverte du contenu ; il s’agit d’un substantif inclusif. Effectivement le domaine de la vie intérieure est vaste. Il y a une réelle plasticité dans et avec ce concept. La vie intérieure n’est pas synonyme de prière même si la prière chrétienne peut y occuper une place importante.

Aujourd’hui, me semble-t-il, beaucoup de femmes et d’hommes sont à la recherche d’intériorité qui peut être synonyme d’unité, de cohérence, de bien-être. Le contenu n’est pas toujours au premier plan ; importe beaucoup la forme, l’environnement, l’ambiance… La présente investigation honore ces attentes.

2.Le lecteur pourra se rendre compte : ce livre est traversé par une vision anthropologique (de anthropos : l’humain) positive que l’on retrouve dans l’ensemble de mes publications (18 livres à ce jour). Dieu a créé l’homme et la femme à son image, à sa ressemblance. La vie intérieure doit en porter les traces et doit élever le regard et élargir la fraternité.

3.Etant donné ma posture de théologien catholique et de prêtre diocésain (depuis 1987 pour le diocèse de Strasbourg), j’appelle en présence les items relatifs à mon cadre de référence. La vie intérieure pourra être marquée par la recherche de la prière chrétienne. Cette dernière, si elle est le fruit de la Bible et de la Tradition, est aussi à inventer pour l’aujourd’hui des Hommes et de Dieu. Les pages de ce livre montrent que la vie intérieure n’est pas simple répétition mais aussi invention.

4.L’enseignement de l’andragogie, psychopédagogie des adultes, m’a sans cesse rappelé que nous sommes invités à devenir sujet de notre parcours. Le corpus de textes proposés est une invitation à la créativité pour une maturation humaine et une maturation croyante en mouvement, en développement. Le sujet, le « je », devient principal acteur de sa vie intérieure. Cela évite d’apprendre pour oublier !

5.Comme il n’y a pas qu’une seule manière d’approcher la Parole de Dieu en général et les évangiles en particulier, il n’y a pas non plus une seule approche pour entrevoir la vie intérieure. Concernant cette dernière, il est bon, même nécessaire, de varier les approches selon les moments de la journée, de l’année et des périodes de la vie. Varier est signe de créativité. Cela est indispensable si l’on ne veut pas tomber dans la monotonie, la routine. Même si la Tradition chrétienne nous a donné des chemins précieux pour entrer dans la vie intérieure, pour en vivre, il est en même temps utile de trouver par soi-même des approches pratiques complémentaires élargissant la palette des possibles.

Cet opuscule se veut donc être comme une boîte à outils dans laquelle le lecteur, le priant peut trouver des ressources. La liste des propositions n’est pas exhaustive. D’autres mises en œuvre sont certainement possibles. A chacun de laisser ouvertes les portes de la créativité.

6.Enfin, j’ai conscience que la liturgie occupe une place importante dans l’ouvrage. Cela est dû à ma formation initiale et à une partie importante de mes recherches. A une époque où reviennent fortement les sensibleries, il est plus qu’utile de rappeler, à la suite du mouvement de renouveau liturgique qui a marqué la réforme liturgique du dernier Concile Vatican II (1962-1965), que la liturgie est la principale prière de l’Eglise. A sa manière, elle régule la vie intérieure.

Chapitre1Saisir l’étymologie

Prier

Prier : d’abord preier (881), est issu du latin médiéval precare (VIe s.), réfection du latin classique precari, supplier un dieu, un homme, verbe déponent employé dans diverses constructions, au sens de « demander (que, qui, ne pas) » et employé à la première personne precor pour « je te prie, je vous en prie » ; precari a aussi le sens affaibli de « souhaiter ». Ce verbe est dérivé de prex, precis « demande, prière », avant la période classique, plus courant au pluriel preces. Ce dernier est un nom d’action radicale, de genre animé, féminin, ancien terme de vocabulaire juridique et religieux. Il appartient à une racine indoeuropéenne prek, « demander1 ».

Prière : nom féminin (vers 1138) d’abord preiere (1120) est issu du bas latin mérovingien precaria, « charte de supplication », « supplique » (658), substantivation de charta precaria où precaria est le féminin de l’adjectif classique precarius. Celui-ci, qui a donné précaire est dérivé de preces, pluriel usuel du singulier plus rare prex, precis « prière, supplication » dont il a pris la place.

Le mot est seulement gallo-roman et catalan (pregaria). Il a éliminé du langage courant oraison (du latin ecclésiastique)

Il est intéressant de noter le lien entre prière et précaire : emprunté au latin juridique precarius « obtenu par la prière », cette valeur, impliquant une intervention supérieure et donc l’absence de nécessité, aboutissant à « mal assuré, passager ». Le mot est dérivé de precari « prier, demander en priant ».

La prière est donc une situation avec du manque, avec de l’absence ; elle est attitude de confiance de celui qui reste relié à une puissance supérieure à laquelle il n’a pas, malgré les fragilités, cessé de s’adresser.

Spirituel

Saint Paul, l’apôtre des nations, utilise « spirituel » comme renvoi à la troisième personne de la Trinité, l’Esprit, spiritus, pneuma engrec.

En français, spirituel est réfection de spiritiel, espiritiel (fin Xe s.), puis spiritueil (fin XIIe s.), emprunté au latin impérial spiritualis ou spiritalis, propre à la respiration et en bas latin ecclésiastique « spirituel, immatériel », dérivé du latin classique spiritus, « esprit ».

Jusqu’au XVIe s., l’adjectif ne s’emploie que dans le domaine religieux et théologique. Il qualifie ce qui appartient à la nature immatérielle de l’âme, opposé à corporel et ce qui concerne l’âme en tant qu’émanationet reflet d’un principe supérieur. Ces deux valeurs se développent parallèlement.

L’adjectif s’est appliqué à une personne qui vit selon l’âme et l’esprit (XIIe s., espiritiel). L’adjectif prend aussi, dans la seconde moitié du XIIe s., une valeur morale humaine et opposé à mondain, qualifie ce qui est relatif à la conduite de l’âme, à la vie dévote (sperituel) ; mais en même temps acquiert le sens péjoratif de « faussement dévot ». De ces emplois viennent plusieurs expressions : vie spirituelle, vie surnaturelle de l’âme en Dieu (vers 1170), opposé à mort spirituelle, biens spirituels.

A l’époque classique, père spirituel signifie « directeur de conscience » et spécialement « confesseur » (1619) dit aussi médecin spirituel (XVIIe s.) et plus tard directeur spirituel (1875).

Sens spirituel désigne la signification du texte biblique à l’égard de l’homme (avant 1662) et communion spirituelle la prière par laquelle on s’unit par l’esprit à ceux qui communient matériellement (1694).

Spirituel comme nom (1564), a désigné celui qui s’adonne à la vie mystique, spécialement les franciscains mystiques des XIIIe et XIVe s. ; cette acception est notée rare dès 1787 dans ce sens où le mot était déjà adjectivé depuis1607.

L’adjectif s’applique aussi en philosophie, perdant progressivement ses valeurs religieuses, à ce qui est de nature immatérielle, en tant que catégorie ontologique (1564), puis signifie « détaché des choses terrestres », opposé à matériel, sensible.

A partir du XVIe s. apparaissent des valeurs qui se rattachent, sans référence théologique, à la philosophie de la nature. Dans le domaine psychologique, le mot qualifie, depuis l’époque classique ce qui est relatif à la faculté de penser (1549).

D’après une valeur spéciale de esprit, l’adjectif s’applique (1636) à une personne qui a de la vivacité, de la finesse dans ses réparties, de l’à-propos dans sa conversation.

Enfin, au XIXe s., les romantiques liés à l’illuminisme de Swedenborg2 réinvestissent le mot d’une valeur mystique ; dans ce cadre, l’Homme spirituel a désigné l’Homme initié aux vérités du monde invisible (1834).

La parapsychologie, par une série d’anglicisme (spirite), acquerra une désignation propre dans la vulgarisation de ce domaine.

La théologie spirituelle se distingue de spiritualité ; la théologie spirituelle est en position méta par rapport à la spiritualité. Beaucoup d’approches spirituelles contemporaines sont attentives à des techniques et des postures corporelles et des attentions émotives. La théologie spirituelle, sans faire fi de l’immanence, se doit aussi d’ouvrir à la transcendance. Elle appelle en présence une réflexion organisée et cohérente sur la manière dont peuvent entrer en corrélation les données de la Révélation avec les données anthropologiques.

Spiritualité

Spiritualité est un substantif moderne. Quoi qu’il en soit de ses applications de plus en plus larges dans la culture actuelle, la spiritualité a dans le christianisme son terreau natif et toujours productif. Elle désigne tout perfectionnement, dans l’Esprit-Saint, du disciple du Christ en tout ce qu’il est. Son domaine couvre ce que les apôtres développent à la fin de toutes leurs lettres dans leurs parénèses ou consolations. Dans cette ligne, la spiritualité culmine dans la charité selon l’hymne célèbre : « Si je n’ai pas la charité, je ne suis rien » (1 Co 13,3).

Saisie avec le Christ, sur le chemin vers le Père, la spiritualité est aussi maîtresse d’oraison, l’Esprit favorisant cette recherche d’accord entre la contemplation et l’action. La spiritualité chrétienne est toujours dans l’esprit du Christ, pascale, communautaire et missionnaire.

La spiritualité crée et accueille pédagogiquement, de siècle en siècle, de nouvelles propositions, des « écoles », bénédictine, franciscaine, carmélite, dominicaine, ignatienne, etc. ; C’est ainsi qu’au long des siècles le « spirituel » prend conscience de lui-même comme « spiritualité » ; Ne faisant qu’un avec l’existence chrétienne selon saint Paul, elle se développe avec saint Bernard (1090-1153) en théologie. La théologie spirituelle se devient force de propositions et en même temps, opposition à des formes déviantes, « spiritualisantes ».

C’est quoi la vie spirituelle chrétienne ?

Nos mots, nos expressions venant de la « tribu » des chrétiens semblent souvent étrangers à beaucoup de nos contemporains. Voilà qu’une personne me demande : « Pour les chrétiens, c’est quoi la vie spirituelle ? » Je pense alors à beaucoup de choses, et notamment à un passage des Constitutions de l’association des prêtres du Prado (N°45) : « Notre cœur et notre prière seront comme un creuset où l’Evangile et la vie des hommes, longuement médités, se rencontrent et s’éclairent mutuellement ».

La vie spirituelle est un lien profond avec le cœur de l’homme ; elle est cette capacité à donner sens, à relire et à relier les éléments de l’existence ; elle est antidote à la pensée qui dit : « la vérité absolue, c’est le visible, l’utile, le rentable ».

La vie spirituelle chrétienne est à la croisée de l’Evangile et de la vie des hommes. Souvent on a séparé les deux approches. Non, il n’y a pas d’un côté l’Evangile et de l’autre le monde ! Dieu a tant aimé le monde qu’il a envoyé son Fils, son unique. La foi chrétienne est incarnée. Quel bonheur de pouvoir comprendre, enrichir, éclairer la vie spirituelle au cœur du quotidien, au creuset de l’Evangile et de la vie des hommes. Plus nous sommes capables d’être des femmes et des hommes de ce temps, plus nous trouverons dans l’Evangile lumière etpaix.

La méditation nécessite de la durée ; cet aspect est difficile et exigeant, surtout dans une société où le temps semble être en accélération constante. Nous devrions nous aider à nous arrêter un peu, de temps à autre. Le drame de beaucoup est de ne plus jamais avoir de temps personnel pour souffler, respirer, méditer, se ressourcer, prier. Le jour où arrivent des crises, des turbulences, heureux sommes-nous si nous trouvons au fond de nous des forces pour les traverser, pour grandir, pour continuer… La vie spirituelle est en nous. Cultivons son jardin, il y a de belles récoltes en perspective !

Intérieur

Intérieur

Intérieur, francisation (1535) de interior (1406, adj.) est un emprunt au latin classique de interior « plus en dedans » et au figuré « plus personnel », « plus étroit », « qui n’est pas du domaine commun » et « à l’abri de ». Le pluriel interiora, comme substantif, a désigné les parties intérieures (d’une maison) et les parties internes du corps, spécialement les intestins.

L’adjectif est introduit dans le domaine religieux ; il qualifie ce qui est au-dedans de l’âme (1406) ; il est substantivé dans ce sens au XVIe s. (1549) ; de même l’Homme intérieur (1535), dans la Bible est considéré sous son aspect spirituel. Le concept d’homme intérieur est très cher à Paul (voir 2 Co 4,16).

L’adjectif, s’emploie ensuite concrètement, par opposition à l’extérieur, pour qualifier ce qui est au-dedans d’une maison (1530, interior), d’un objet, d’unpays.

Au XVIIe s., intérieur a signifié « qui vit dans l’intimité » de quelqu’un (1636) puis s’applique à ce qui concerne la vie psychologique.

Le substantif est sorti d’usage avant l’adjectif.

L’adjectif s’emploie aussi dans le domaine religieux dans voix intérieures (1690), « inspiration de Dieu », aujourd’hui avec un sens plus large (cf Les voix intérieures de Hugo), et dans voies intérieures (1701) « dispositions pour arriver à la perfection religieuse ».

Vers la fin du XVIIe s., le sémantisme se développe seulement à partir de la notion d’espace (1691, mer intérieure).

Intériorité

Intériorité, dérivé de la forme ancienne de interior (vers 1500) désigne comme le latin médiéval interiorias, le caractère de ce qui est intérieur, au propre et au figuré. Il est employé en psychologie depuis 1801).

Intérioriser est un terme de psychologie attesté en 1893 par Maurice Blondel3 et formé d’après extérioriser. Il a fourni intériorisation (1899).

Extérioriser, contrairement à intérioriser, relève d’une didactique en psychologie et est assez courant au sens de « exprimer, manifester » des sentiments, etc. et notamment au pronominal s’extérioriser (1878) ; en dérive extériorisation (1843) et extériorisable (1938, Paul Valéry4).

Méditer

Méditer

Méditer est emprunté (1330) au latin meditari fréquentatif de mederi, « donner des soins à », spécialisé dès l’origine dans la langue médicale au sens de « porter remède ». Il contient la racine med, attestée d’un bout à l’autre du domaine indoeuropéen et qui d’après Benveniste5 a le sens de « prendre avec autorité des mesures appropriées », d’où ses différentes valeurs dans les langues indoeuropéennes : « penser, réfléchir », avec l’idée d’une pensée qui règle, ordonne, « gouverner, régner », « mesurer », « juger » et aussi « soigner un malade », le médecin réglant, dominant la maladie.

L’ancien français atteste seulement méditer comme substantif verbal (le méditer) signifiant « action de réfléchir profondément » (chez Montaigne6, 1580), en particulier dans une acception religieuse (vers 1414).

Ce n’est que vers la fin du XVe s. que méditer est employé comme verbe, d’abord dans le sens de projeter, préparer quelque chose par une longue réflexion (1495).

Il prend son sens moderne de « soumettre à une longue réflexion » sous l’influence de méditation, surtout dans la construction transitive méditer un projet (1525), aujourd’hui sentie comme littéraire. En construction transitive indirecte, le verbe a également le sens de « préparer par une longue réflexion, projeter de », par exemple dans méditer de faire.

La méditation

Méditation est un emprunt (vers 1120) au dérivé latin meditatio, préparation d’un discours à écrire », « réflexion ». Très fréquent en ce dernier sens chez les auteurs chrétiens il a été repris en français au sens religieux de « contemplation », puis est passé dans l’usage laïc pour « action de réfléchir profondément » (1380).

Par métonymie il a donné son nom à un genre littéraire (1600), appliqué à Augustin7, illustré par Descartes8 et Bossuet9 au XVIIe s. et en poésie par Lamartine10 au XIXe s. Les Méditations