Vade-mecum de vie spirituelle chrétienne, chemin faisant - François-Eugene Wernert - E-Book

Vade-mecum de vie spirituelle chrétienne, chemin faisant E-Book

François-Eugene Wernert

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Beschreibung

La rédaction et la publication en mars 2020 aux Editions Libre Label à Vannes de l’Essai sur la vie spirituelle - fondements et perspectives avec une dimension interdisciplinaire ont aiguisé en moi le désir de poursuivre l’écriture dans ce champ sémantique.

Un vade-mecum est un guide, un outil pédagogique pratique facile à emporter et à consulter.

Ce vade-mecum est structuré en quatorze courts chapitres. Il ne prétend nullement faire un tour exhaustif de la vie spirituelle. Cette réflexion doit s’incarner et peut trouver des prolongements ; en effet, le lecteur est invité à développer sa vie spirituelle et sa maturation croyante de manière créative. Cet outil souhaite élargir le champ de ses possibles



À PROPOS DE L'AUTEUR

François-Eugène WERNERT, né en 1960, est l’auteur en 1991 d’une thèse en théologie catholique sur la Vie liturgique et mouvement liturgique en Alsace de 1900 à nos jours, parue aux Editions Ercal à Strasbourg en 1992. Il est Maître de Conférences en théologie pratique-théologie pastorale, habilité à diriger des recherches, à la Faculté de théologie catholique de l’Université de Strasbourg. Depuis septembre 2021 il est en détachement de l’Université comme prêtre dans la communauté du Piémont du Hohenbourg (Obernai et alentours).

Il lui tient à cœur de corréler théories et pratiques, notamment dans le domaine de la théologie pastorale et de la pastorale liturgique et sacramentelle.

Titulaire également d’un Diplôme d’études approfondies de musicologie (Université de Strasbourg en 1987) il lui importe de mettre en résonance les dimensions cultuelles et culturelles.

Dans ses écrits (17 ouvrages) il conjugue sa ligne de créativité en alternant des ouvrages de réflexions fondamentales avec des ouvrages de spiritualité.

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François-Eugène WERNERT

Vade-mecum de vie spirituelle chrétienne, chemin faisant

Du même auteur

Traces brûlantes dans la rumeur du monde, Editions Libre Label, Vannes, 2021

Etre et devenir adulte - Comment mieux aller vers ses potentialités ?, Editions L’Harmattan, Paris,2021

Vers de nouveaux métiers d’Eglise, Editions Libre Label, Vannes, 2020

Essai sur la vie spirituelle : fondements et perspectives avec une approche interdisciplinaire, Editions Libre Label, Vannes,2020

Gammes humaines aux multiples sonorités, Editions Vérone, Paris, 2019

Souffles pour les voiles de la vie, Editions Libre Label, Vannes,2019

Pépites de bonheur, Editions Libre Label, Vannes,2019

Traversées au fil des jours - 365 courtes pensées, Editions Libre Label, Bordeaux,2013

L’attente - Chemin faisant vers Noël, Editions du Signe, Strasbourg,2013

Ouverture(s), Editions du Signe, Strasbourg,2012

Le dimanche en déroute - les pratiques dominicales dans le catholicisme français au début du III ème millénaire, Editions Médiaspaul, Paris, 2010 (Prix européen du meilleur livre de théologie décerné par l’AETC, association européenne de théologie catholique, le 28 août 2011, à Vienne en Autriche)

Une Parole au quotidien, Editions du Signe, Strasbourg,2006

Vie liturgique et mouvement liturgique en Alsace de 1900 à nos jours, Editions de l’Ercal, Strasbourg,1992

En collaboration :

Célébrations dominicales de la Parole, Editions du Signe, Strasbourg,2010

Une Parole au quotidien, Editions du signe, Strasbourg, 2007

Pour vivre ensemble l’eucharistie, Editions de l’Atelier, Paris,2002

INTRODUCTION

La rédaction et la publication en mars 2020 de l’Essai sur la vie spirituelle-fondements et perspectives avec une approche interdisciplinaire*ontaiguisé en moi le désir de poursuivre l’écriture dans ce champ sémantique. Un vade-mecum est un guide, un outil pédagogique et pratique facile à emporter et à consulter. L’adjonction du terme « chemin faisant », nous le verrons, n’est pas un détail.

Le vade-mecum sera structuré en quatorze chapitres. Il ne prétend faire un tour exhaustif de la vie spirituelle. Ce travail doit s’incarner et peut ainsi trouver des prolongements ; en effet, le lecteur est invité à développer, seul et avec d’autres personnes, sa vie spirituelle de manière créative.

* Vannes, Editions Libre Label.

Chapitre 1 Les concepts

1.1 Vade-mecum

Vade-mecum est un nom masculin invariable ; il est la reprise (1465) d’une expression latine signifiant « viens (vade) avec (cum) moi (me) ; vade est l’impératif de vadere, va.

Le nom désigne d’abord ce qu’on porte ordinairement sur soi puis spécialement (1690) un livre que l’on aime et que l’on emporte avec soi. De là il désigne (1845) un livre qui contient les notions principales d’une science, d’un art.

1.2 Vie spirituelle

Le concept de vie spirituelle s’engendre avec une plasticité très importante et très surprenante. Le signifiant «vie spirituelle» appelle une multitude de signifiés et est en phase avec une pédagogie inclusive que je défends et mets en pratique dans mes recherches théologiques et mes pratiques pastorales.

La vie spirituelle est à la fois contenant et contenu ; l’enjeu de cette étude est de ne majorer ni l’un, ni l’autre ; la vie spirituelle fait appel à des fondements et est interrogée par des perspectives qui ne se contentent plus de discours dogmatiques répétés à l’infini.

Saint Paul, l’apôtre des nations, utilise «spirituel» comme renvoi à la troisième personne de la Trinité, l’Esprit, spiritus, pneuma engrec.

En français, spirituel** est réfection de spiritiel, espiritiel (fin Xe s.), puis spiritueil (fin XIIe s.), emprunté au latin impérial spiritualis ou spiritalis, propre à la respiration et en bas latin ecclésiastique «spirituel, immatériel», dérivé du latin classique spiritus, «esprit».

Jusqu’au XVIe s., l’adjectif ne s’emploie que dans le domaine religieux et théologique. Il qualifie ce qui appartient à la nature immatérielle de l’âme, opposé à corporel et ce qui concerne l’âme en tant qu’émanationet reflet d’un principe supérieur. Ces deux valeurs se développent parallèlement.

L’adjectif s’est appliqué à une personne qui vit selon l’âme et l’esprit (XIIe s., espiritiel). L’adjectif prend aussi, dans la seconde moitié du XIIe s., une valeur morale humaine et opposé à mondain, qualifie ce qui est relatif à la conduite de l’âme, à la vie dévote (sperituel) ; mais en même temps acquiert le sens péjoratif de «faussement dévot». De ces emplois viennent plusieurs expressions : vie spirituelle, vie surnaturelle de l’âme en Dieu (vers 1170), opposé à mort spirituelle.

A l’époque classique, père spirituel signifie «directeur de conscience» et spécialement «confesseur» (1619) dit aussi médecin spirituel (XVIIe s.) et plus tard directeur spirituel (1875).

Sens spirituel désigne la signification du texte biblique à l’égard de l’homme (avant 1662) et communion spirituelle la prière par laquelle on s’unit par l’esprit à ceux qui communient matériellement (1694).

Spirituel comme nom (1564), a désigné celui qui s’adonne à la vie mystique, spécialement les franciscains mystiques des XIIIe et XIVe s. ; cette acception est notée rare dès 1787 dans ce sens où le mot était déjà adjectivé depuis1607.

L’adjectif s’applique aussi en philosophie, perdant progressivement ses valeurs religieuses, à ce qui est de nature immatérielle, en tant que catégorie ontologique (1564), puis signifie «détaché des choses terrestres», opposé à matériel, sensible.

A partir du XVIe s. apparaissent des valeurs qui se rattachent, sans référence théologique, à la philosophie de la nature. Dans le domaine psychologique, le mot qualifie, depuis l’époque classique ce qui est relatif à la faculté de penser (1549).

D’après une valeur spéciale de esprit, l’adjectif s’applique (1636) à une personne qui a de la vivacité, de la finesse dans ses réparties, de l’à-propos dans sa conversation. Enfin, au XIXe s., les romantiques liés à l’illuminisme de Swedenborg*** réinvestissent le mot d’une valeur mystique ; dans ce cadre, l’Homme spirituel a désigné l’Homme initié aux vérités du monde invisible (1834).

La parapsychologie, par une série d’anglicismes (spirite), acquerra une désignation propre dans la vulgarisation de ce domaine.

1.3. Vie spirituelle chrétienne

C’est une qualité d’existence que beaucoup peuvent rechercher. Cette définition générale dit quelque chose de la mentalité contemporaine ; elle peut introduire de l’incertitude, des niveaux de compréhension et invite au discernement. Pour les chrétiens, cette qualité d’existence est marquée par la figure de proue, le Christ dans son chemin de sainteté (voir Vatican II, Constitution Lumen Gentium chapitre V). Une distinction s’impose cependant : si être dans l’Esprit est possible à tout être humain, vivre sous la conduite de l’Esprit est un appel spécifique entendu par le chrétien. Le Christ est un «apprenant» et un «obéissant» qui se laisse conduire par l’Esprit (cf He 6, 7-10)****.

1.4 Chemin faisant

A la demande du délégué épiscopal (diocèse de Strasbourg) pour les mouvements et associations de fidèles (DEMAF), Monsieur Luc Humbert, je suis intervenu au sujet de la vie spirituelle dans les mouvements d’Action catholique et les mouvements de spiritualité chrétienne. Le sujet s’avère riche.

A vrai dire, le cheminement, le mouvement, le chemin n’est-il pas la spiritualité fondatrice de tout le reste ? C’est chemin faisant que s’opère la vie spirituelle chrétienne. Cette dernière est antidote à la sédentarité, à l’immobilisme. La foi chrétienne plonge ses racines dans la figure emblématique d’Abraham qui a répondu à l’appel de Yahvé à quitter les siens et sa terre (Gn 12,1) pour fonder un grand peuple (Gn 12, 2). Abraham est titulaire de la première promesse (Gn 12,7).

Puis Moïse a fait sortir de l’esclavage les Israélites des mains des Egyptiens (Ex 14, 21-31) pour entrer en Terre promise. Moïse reçoit les dix paroles (Ex 20) lorsque Yahvé rappelle d’entrée de jeu « Je suis Yahvé qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte, de la maison de servitude » Ex 20,1). Le Peuple d’Israël est un peuple exodal appelé à passer de l’esclavage vers la liberté. C’est chemin faisant que les Israélites se forgent leur identité de Peuple d’Israël, Peuple de l’Alliance.

Ainsi dans la Bible le substantif chemin apparaît très souvent :

1. le chemin comme synonyme de route : 9 occurrences

2. divers chemins mentionnés : 7 occurrences

3. au bord du chemin : 4 occurrences

4. frayer un chemin : 4 occurrences

5. rebrousser chemin : 4 occurrences

6. obstruer un chemin : 2 occurrences

7. chemin de sabbat, étape : 2 occurrences

8. par 7 chemins : 2 occurrences

9. nature du chemin : raboteux, plane : 5 occurrences

10. Dieu guide sur le chemin : 9 occurrences

11. les chemins du Seigneur : 7 occurrences

12. droit chemin, bon chemin, chemin de vérité : 18 occurrences

13. chemin tortueux, mauvais, d’erreur : 13 occurrences

14. croisée des chemins, chemin de vie, de mort : 8 occurrences

15. chemin de sagesse, de paix : 12 occurrences

16. Jésus-Christ, le chemin : 1 occurrence

17. chemin de croix : 5 occurrences

Si la demande initiale de formation concernait la spiritualité des mouvements d’Action catholique, il est nécessaire d’entrevoir le mouvement, l’être en chemin comme la spiritualité originelle continuellement à poursuivre et à actualiser. Rien ne doit enfermer la foi, aucun discours, aucun dogme, aucune morale.

Voici les propos très suggestifs du Père Yves Raguin, Jésuite missionnaire parti en Chine en 1949, dans son ouvrage Chemins de la contemplation*****