Le chemin sacré - Henri Almiñana - E-Book

Le chemin sacré E-Book

Henri Almiñana

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Beschreibung

Cette autobiographie fascinante nous plonge dans l’exploration d’authentiques « êtres humains », à l’opposé de la société déclinante et matérialiste qui nous éloigne de notre véritable essence. Au cœur de cette quête personnelle, l’auteur dévoile son moi intime, levant ainsi le masque de sa réelle identité, une découverte primordiale. Chaque aventure, en réalité, équivaut à un voyage intérieur qui nous révèle davantage sur nous-mêmes, souvent de manière surprenante. Ce voyage initiatique abrite un trésor, notre propre diamant forgé sous la pression et les températures extrêmes de nos expériences multiples.


À PROPOS DE L'AUTEUR 

Henri Almiñana est passionné par les voyages, les récits d’aventures et les rencontres, en particulier avec les peuples autochtones. Au fil de ses nombreux voyages en Amazonie vénézuélienne, il a eu l’opportunité de vivre parmi des cultures indigènes authentiques, préservées malgré les défis de l’acculturation galopante. La décision d’écrire vint après une rencontre déterminante avec l’ethnologue français, Jacques Lizot.

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Henri Almiñana

Le chemin sacré

J’ai été au fin fond

de la forêt amazonienne…

et de moi-même

Roman

© Lys Bleu Éditions – Henri Almiñana

ISBN : 979-10-422-0626-0

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L. 122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivante du Code de la propriété intellectuelle.

— Cette rivière, elle prend sa source où ? demanda ma dulcinée d’un air ébahi.

— Ce n’est pas une rivière, c’est la mer.

— La mer ? C’est quoi ?

— La mer, et bien c’est là où arrivent toutes les rivières, c’est comme la mère, elle donne la vie et la vie revient à elle ensuite.

Les yeux écarquillés, la bouche entrouverte, elle n’arrivait pas à imaginer une telle quantité d’eau.

Le petit cours d’eau qui traversait son village natal de Don Ramon au sud de Puerto Ayacucho capitale de l’ancien T.F.A. (Territorio Fédéral Amazonas), nouvellement nommé Estado Amazonas de Venezuela depuis 1992 – le rio Raya, lui semblait tellement minuscule, et même le majestueux et turbulent Orinoco qui rugissait à travers ses rapides, les raudales de Atures là-bas un peu plus à l’Ouest, n’avait pas ce parfum d’infini.

Elle n’apercevait même pas une rive en face, et les vagues qui se suivaient telles des perles d’un immense collier, étaient bien plus hautes et impétueuses que les raudales du vieux fleuve.

Armée d’une curiosité infantile, M’hana se jeta à l’eau, non sans une pointe d’inquiétude.

Et si cette « mer » m’engloutissait ? À quelle rive, à quelle branche pourrais-je me retenir ? Et les terribles piranhas qui pullulent dans nos rivières ? Évidemment, je sais qu’en période de pluie, les eaux sont hautes, et le risque reste faible d’être attaqué par ses charognards fluviaux mais bon, je ne connais pas ceux de cette « mer », pensa-t-elle sûrement.

Et ce goût ! cette saveur âcre, salée plutôt ! c’est tellement étrange. Aucun animal, aucun être ne peut vivre ainsi, de cette eau salée !

Rejoignant M’hana dans les vagues, je lisais sur son visage tant de l’incertitude, que de la joie de se faire renverser par la houle. Telle une enfant innocente, elle découvrait courageusement l’océan, el mar caribe plus précisément.

Sa joie pure et entière me remplissait à mon tour d’une fierté double et équivoque ; fier d’elle, de son audace d’offrir ainsi son corps à un élément qu’elle venait à peine de découvrir. Fier de moi, d’avoir été celui qui l’a présenté à cette immensité aquatique. Finalement, heureux de l’avoir épousé quelques semaines plus tôt.

***

Nous étions en août 1998, sur la côte caribéenne au nord du Venezuela, sur des plages de rêve telles que peuvent nous les offrir ces petites localités de pêcheurs comme Tucacas ou Chichiriviche plus à l’ouest.

Ce périple, largement improvisé, comme le reste du voyage de Noces d’ailleurs, fut une erreur de ma part. Je pensais aller à Chichiriviche de la costa, à quelques dizaines de kilomètres à l’ouest de Caracas, et lorsque nous embarquâmes dans le bus qui annonçait Chichiriviche je pensais naïvement qu’il s’agissait de cette première destination.

Alors que nous étions bien installés, ma femme et moi, je me rendis compte en discutant avec une vénézuélienne – dans tous les voyages entrepris, il y avait toujours quelqu’un pour bavarder « Vous êtes libanais ? Arabe ? » « Non, non, je suis français, pourquoi ? »… – que nous allions vers un « autre » Chichiriviche, plus loin vers l’ouest, après le parque nacional Morrocoy.

Et bien soit ! Les plages étant paraît-il, bien plus somptueuses et propres, nous irions nous installer quelques jours dans ce pittoresque village de pêcheurs. Nous y trouverions bien une lancha1 qui nous débarquerait sur un de ces cayos2pour quelques bolos3.

Nous nous étions mariés le 16 juillet 1998 à la résidence El Padrino à Puerto Ayacucho, capitale de l’Estado Amazonas du Venezuela. Le Prefecto, qui est aussi el alcalde4de la ville, s’occupait des unions matrimoniales, et c’est autour de lui, de la famille de M’hana, des propriétaires de la residencia, Ofélia et Julio, de leurs enfants et de quelques amis locaux, que nous célébrâmes en toute simplicité, notre union sacrée.

Puis, comme nous devions nous rendre à l’ambassade de France à Caracas, dans le quartier chic de Las Mercedes pour enregistrer officiellement notre mariage, nous décidâmes sans préparation particulière, de voyager vers la côte caraïbe, ensuite de descendre vers le Sud-Est du Pays tout au long de la Gran Savana pour gravir le Tepuy Roraima à la triple frontière du Venezuela, du Guyana et du Brésil.

Et enfin, avant d’aller rejoindre des amis andins à Barquisimeto, nous irions à BoaVista au Brésil, sans oublier de visiter la fameuse petite bourgade de Santa Elena de Uairén où l’or se négocie à bas prix. J’aurais aimé pousser jusqu’à Manaus, mais nous manquions de temps pour cela. J’aurais l’occasion de revenir sur ce circuit.

***

Un an plus tôt…

Caracas – juillet 1997

— Bonjour, je souhaiterais m’entretenir avec le señorJorge. Est-il là ?

— Non, il est parti avec un groupe de touristes dans la région du Cerro Yavi. Il sera là dans quelques jours.

— Bon et bien, je rappellerai vendredi matin. Je devrais venir à PuertoAyacucho dans le week-end, pourriez-vous l’avertir, je vous prie !? Gracias señora.

— Entendu, señor

Je ne le savais pas encore, mais cette voix sera celle de ma future femme.

Fraîchement arrivé à Caracas, je tentais de joindre mon unique contact à PuertoAyacucho. Un guide qui s’était spécialisé dans les expéditions plutôt aventureuses dans l’Estado Bolivar. Ce gigantesque état englobe presque entièrement le massifguyanais, ceinturé par le mythique fleuve Orénoque. Il occupe une grande partie Sud-Est du pays, délimité à l’Est par le Guyana, au Sud par le Brésil et à l’Ouest, la Colombie.

Cela faisait une semaine déjà que j’étais descendu à l’hôtel Broadway au centre de la capitale vénézuélienne, dans le quartier de Chacaïto