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Me cacher, me détruire, me faner, me reconstruire… Prise dans les filets de l’anorexie, vivre était devenu important. J’avais deux choix, renaître ou me rependre. Je n’ai jamais cru aux troubles alimentaires jusqu’au jour où mon cœur commença à mourir à cause d'un jeûne de trois jours. Ma vie n’était qu’un jeu et je me disais : “Si je meurs, j’aurais au moins été maigre”.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Alessia Agiti souffre d’anorexie mentale depuis un an et demi. Écrire a été pour elle un moyen de libération et de prévention. Dans
Le jour où j’ai décidé de vivre, elle met en garde les parents et enfants qui ne croient pas aux troubles alimentaires.
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Seitenzahl: 44
Veröffentlichungsjahr: 2023
Alessia Agiti
Le jour où j’ai décidé de vivre
© Le Lys Bleu Éditions – Alessia Agiti
ISBN : 979-10-377-9163-4
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Introduction
Si je vous dis que je souffre d’anorexie mentale, me diriez-vous : « Arrête ta comédie et mange, les enfants en Afrique n’ont rien à manger et toi tu refuses d’ingérer ce qu’on t’achète » ?
L’anorexie mentale est une maladie psychiatrique atteignant généralement les jeunes de -25 ans, soit 60-70 % qui sont des adolescents. 5 à 10 % des personnes ayant un trouble alimentaire décident d’en finir. Et pourquoi ? Parce qu’on n’est pas capable de préserver les gens de la société qui nous entoure et qui définit une taille 34, nous obligeant à maigrir pour avoir un summer body. Non, les troubles alimentaires ne sont pas des caprices, personne ne m’a appris à compter chaque calorie que j’ingère, et non personne ne m’a demandé de purger ce que je mange après une crise de boulimie programmée hier à 21 h.
En vérité, peu de cas savent l’élément déclencheur de leur soi-disant problème, car oui on m’a fait dire pendant des mois que j’ai un problème avec la nourriture, moi je pense juste que j’ai quelque chose de malsain que je ne devrais pas avoir.
Je ne dirais pas qu’aujourd’hui je suis passée au-delà du « problème », mais du moins j’essaye de m’en sortir puisque je n’ai pas envie de revivre dans une clinique psychiatrique.
Car moi aussi JE MÉRITE DE VIVRE.
J’ai commencé ce livre le 11 novembre 2022, le jour où je me suis dit qu’il faut que je me sacrifie, que je sacrifie moi, mon histoire, malgré que ça fasse mal de raconter tout ce que j’ai pu vivre ou endurer, je n’avais pas envie de rester les mains croisées et laisser les autres tomber dans le même cercle vicieux où j’ai dû être pour réussir à devenir plus forte. Avec ça, j’ai sûrement gagné en maturité, mais j’en suis pas si fière, j’aurais préféré l’avoir autrement.
Tu mérites de vivre
Me cacher
En 2016, j’ai fait ma rentrée en 6e, jeune adulte sans soucis, les enfants n’ont pas de problème comme on a pu me répéter, on se force pas à payer le loyer, on a un toit, de quoi mettre sur la table, rien d’autre que demander.
Moi, c’était plutôt plus de famille, deux sœurs séparées chez les deux parents à ma rentrée au collège. Ce jour-là, mon monde d’enfant s’effondra, je pleurais ma famille.
J’ai toujours été l’enfant plus remplie, je mangeais bien à la cantine le midi, l’amie qui faisait rire les autres et à qui on demandait jamais comment elle allait parce que la fille drôle va et ira toujours à merveille. Je n’avais pas d’amoureux, puisque les garçons, même petits, ont leurs préférences qui sont les filles blondes aux yeux bleus, je le niais pas, mais j’étais qu’une enfant, mon physique ne comptait pas ce jour-là. Les années de collège défilaient et moi je commençais à combler le vide du manque sentimental en me réfugiant en ce qui comptait le plus pour moi, la nourriture. Pas de limites. Pas de stress. Juste quelques kilos qui me faisaient pas si peur.
- 13 ans : 65 kg ;
- 15 ans : 80 kg.
Ces 80 kg-là ne sont pas passés inaperçus, en particulier pour mon père. Je me souviens encore lors d’un rendez-vous chez l’anesthésiste pour une intervention chirurgicale.
« On va te peser, j’ai besoin de ton poids. »
Mon père n’était pas indifférent. À ce moment-là, je monte en priant à tout prix que le médecin ne dise pas à voix haute ces chiffres.
Après les fêtes du Nouvel An, tout le monde se met au régime, au sport, je n’ai jamais compris pourquoi, mais ce mois-là, c’était mon tour, première rencontre avec une nutritionniste. À mon père, je lui en voulais pas, il pensait bien faire sans connaître mes émotions.
- 5 ;
- 10 ;
- 15.
Sa balance disait négatif, mais apparemment, ce n’était que la sienne pas les autres, je ne pensais perdre en réalité aucun gramme, puisqu’à part les centaines d’euros en moins dans le compte bancaire, rien ne bougeait, mais je voyais cette joie que mon père avait quand il entendait que je perdais du poids.
Toutes ces paroles ont l’air si méchantes, mais je sais qu’il m’aimait et qu’il m’aime et qu’il voulait que mon bien, mais en silence, je me détruisais.
« C’est sûr, il a honte de toi. »
Je le pensais et certaines fois je le pense encore, même si on a pu me contredire, cette pensée ne se dissimule jamais et je ne saurais dire pourquoi.