Le maccarthysme ou la peur Rouge - Christel Lamboley - E-Book

Le maccarthysme ou la peur Rouge E-Book

Christel Lamboley

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Beschreibung

Découvrez enfin tout ce qu’il faut savoir sur le maccarthysme en moins d’une heure !

Le 9 février 1950, Joseph McCarthy annonce lors du Lincoln Day qu’il existe au sein même du Gouvernement américain des communistes qui influenceraient la politique du pays. Si l’on se méfiait déjà du communisme depuis de très longues années, l’information sème un vent de panique tel qu’on n’en a jamais vu. La peur rouge ou Red Scare atteint son apogée. Durant quatre ans, les États-Unis vivent au rythme angoissant des enquêtes, des arrestations et des condamnations qui touchent tous les secteurs, depuis le cinéma jusqu’aux plus hautes instances de l’État. C’est une véritable chasse aux sorcières qui est lancée par le sénateur McCarthy que rien n’arrêtera. 

Ce livre vous permettra d’en savoir plus sur :

   • Le contexte de l’époque
   • Les acteurs principaux
   • Le maccarthysme
   • Ses répercussions 

Le mot de l’éditeur : 
« Dans ce numéro de la collection 50MINUTES|Grands Événements, Christel Lamboley revient sur un épisode marquant de l’histoire américaine de l’après-guerre. Si la campagne est d’abord lancée contre les agents communistes infiltrés dans les hautes sphères du pouvoir américain, elle touche très vite tout ce qu’elle considère comme déviant, tant au niveau politique que social, culturel et même sexuel. » Stéphanie Dagrain

À PROPOS DE LA SÉRIE 50MINUTES | Grands Événements

La série « Grands Événements » de la collection « 50MINUTES » aborde plus de cinquante faits qui ont bouleversé notre histoire. Chaque livre a été pensé pour les lecteurs curieux qui veulent tout savoir sur un sujet précis, tout en allant à l’essentiel, et ce en moins d’une heure. Nos auteurs combinent les faits, les analyses et les nouvelles perspectives pour rendre accessibles des siècles d’histoire.

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LE MACCARTHYSME

Quand ? De 1950 à 1954.

Où ? Aux États-Unis.

Contexte ? La guerre froide (1947-1991).

Protagonistes principaux ?

Harry S. Truman, homme d’État américain (1884-1972).

Dwight David Eisenhower, général et homme d’État américain (1890-1969).

Joseph McCarthy, homme politique américain (1908-1957).

Répercussions ?

Plusieurs dizaines de milliers de révocations ou renvois, autant de démissions dans la fonction publique et dans le privé, et plusieurs centaines de personnes inscrites sur les listes noires de Hollywood.

Restriction de la liberté d’expression et des droits civiques.

Affaiblissement du syndicalisme et du mouvement ouvrier.

Persécution des militants pour les droits des Noirs.

Affaiblissement de la pensée critique et conformisme au sein des universités et dans les arts.

Point culminant de la peur rouge (Red Scare) qui s’empare des États-Unis dès les années vingt, le maccarthysme est un épisode marquant de l’histoire américaine de l’après-guerre. Si la chasse aux sorcières ne commence pas avec McCarthy – elle s’inscrit dans le contexte des débuts de la guerre froide –, le maccarthysme en constitue cependant l’incarnation et l’apogée. De 1950 à 1954, dans une atmosphère de paranoïa, d’hystérie et de crainte d’une infiltration communiste au sein même du Gouvernement américain, le sénateur républicain Joseph McCarthy instaure une politique anticommuniste à la source d’une véritable inquisition.

D’abord lancée pour débusquer les prétendus agents communistes infiltrés au sein du pouvoir fédéral, cette campagne inquisitoriale s’étend ensuite à tout ce qu’elle considère comme des subversions aussi bien politiques (communisme, socialisme, libéralisme) et sociales (syndicalisme, mouvements des droits civiques) que culturelles et même sexuelles (l’homosexualité). Le climat est à la suspicion et à la délation.

Avec un total de plusieurs millions d’enquêtes menées sur des citoyens ordinaires et dans l’administration fédérale, le maccarthysme a pour conséquences immédiates la restriction de la liberté d’expression politique et la limitation des droits civiques. Il aboutit à plusieurs milliers de démissions d’agents fédéraux ou de révocations et à un grand nombre de tragédies individuelles, marquant pour les États-Unis des années particulièrement sombres.

CONTEXTE

LES ANTÉCÉDENTS HISTORIQUES

Le maccarthysme n’est pas la première chasse aux sorcières que les États-Unis connaissent. La peur de la subversion, de la trahison et de la différence joue depuis longtemps un rôle important dans la culture politique américaine.

En 1692, un premier événement secoue l’Amérique : l’affaire des sorcières de Salem, qui éclate au Massachusetts. L’historienne Marie-France Toinet parle à ce propos d’un « modèle pré-maccarthyste » (La chasse aux sorcières. Le maccarthysme, 1947-1957, Bruxelles, Éditions Complexe, 1984, p. 12). L’atmosphère de l’époque était en effet sensiblement identique, et quiconque présentait des accointances avec une personne accusée de sorcellerie était elle-même jugée suspecte. Cette flambée d’intolérance, de xénophobie, de peur de l’autre peut être considérée comme l’un des premiers signes avant-coureurs du maccarthysme. Dès 1953, Arthur Miller (auteur dramatique américain, 1915-2005) établit d’ailleurs un parallèle entre les deux événements dans sa pièce The Crucible (Les Sorcières de Salem).

LES SORCIÈRES DE SALEM

Le procès des sorcières de Salem, qui se déroule de février à octobre 1692, est un épisode célèbre de l’histoire américaine. Dans un contexte d’insécurité (guerres indiennes), d’instabilité politique (le Massachusetts perd son gouverneur) et de difficultés économiques, l’autorité est entièrement entre les mains des chefs religieux qui imposent la rigidité du code puritain. En février, Tituba, une esclave indienne, est la première à être accusée de sorcellerie. Au service de la famille du révérend Samuel Parris (1653-1720), elle avait pour habitude de raconter des histoires de son île, de faire des tours de magie et de prédire l’avenir à la nièce et à la fille du révérend. Un jour, alors que les deux jeunes filles avaient invité leurs amies, certaines ont cru voir dans le tour de magie de Tituba des spectres, ce qui a provoqué chez nombre d’entre elles des crises de larmes et des convulsions. 150 autres accusations, dénonciations, emprisonnements et faits de torture s’ensuivent. 19 « sorcières » meurent sur le bûcher, une peine nécessaire, selon les puritains, afin de purifier et d’exorciser la société des ennemis du dehors.

D’autres événements au cours des siècles suivant entraînent des réactions tout aussi extrêmes et, dès 1798, sont votées les Alien and Sedition Acts (« lois sur les étrangers et la sédition »). Celles-ci permettent au président de déporter par décret « tout étranger dangereux pour la paix et la sécurité des États-Unis, ou dont on peut raisonnablement soupçonner qu’il est impliqué dans des machinations secrètes ou qui constituent une trahison contre le gouvernement des États-Unis » (Ibid., p. 13).

L’immigration suscite également des craintes. Les flots de nouveaux arrivants qui s’installent aux États-Unis pendant les XVIIIe et XIXe siècles inquiètent les protestants anglo-saxons qui craignent leur pauvreté et leur immoralité. À tel point que des émeutes raciales et religieuses finissent par éclater dans les villes de l’Est du pays, durant lesquelles les Irlandais, de fervents catholiques pour la plupart, sont particulièrement visés.

À la fin du XIXe siècle et au début du XXe, alors que de violentes grèves entraînent la répression des mouvements sociaux ouvriers, les responsables politiques affirment que la violence vient de l’étranger. Cette méfiance à l’égard des apports extérieurs touche également le domaine politique. Ainsi, le socialisme ne parvient pas à s’implanter aux États-Unis car il est perçu comme non américain.

THE RED SCARE

La première véritable psychose anticommuniste aux États-Unis, la peur rouge (the Red Scare), trouve son origine dans la révolution russe de 1917 et atteint son paroxysme en 1919-1920. Les révolutionnaires, les syndicalistes, les socialistes, les anarchistes et les communistes deviennent tous, sans exception, des menaces. L’affaire Sacco et Vanzetti en est une parfaite illustration. Parce que les accusés sont immigrés et anarchistes, ils sont forcément coupables des faits qui leur sont reprochés.

CONDAMNÉS À TORT

En 1920, Nicola Sacco (1891-1927) et Bartolomeo Vanzetti (1888-1927), des émigrés italiens et militants anarchistes, sont accusés d’avoir tué le caissier et le gardien d’une usine. Le procès qui s’ensuit est bâclé. Pour le tribunal, qu’ils soient réellement coupables ou non, ils représentent une menace parce qu’ils sont étrangers et, qui plus est, communistes. Bien qu’ils clament leur innocence, Sacco et Vanzetti sont condamnés à mort en 1921. Ils ne seront réhabilités que dans les années soixante-dix.

Cette première peur rouge possède déjà toutes les caractéristiques propres au maccarthysme : l’intolérance, la xénophobie, l’obsession de la subversion intérieure, la délation, la répression et la restriction des libertés. Le Red Scare des années 1919-1920 a pour conséquence la mise en place progressive de mécanismes de dépistage et de répression.