La Shoah, la solution finale à la question juive - Christel Lamboley - E-Book

La Shoah, la solution finale à la question juive E-Book

Christel Lamboley

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Beschreibung

Découvrez enfin tout ce qu’il faut savoir sur la Shoah en moins d’une heure ! 

Le 27 janvier 1945, le monde entier découvre avec horreur la réalité des camps de la mort. C’est qu’avec la libération d’Auschwitz, tout devient plus réel. Prévu de longue date, le massacre systématique et sans compromis de millions de Juifs avait pourtant été annoncé par certaines instances. Mais personne ne voulait y croire, tant cela paraissait irréel. Après tout, comment un homme, aidé de ses partisans, a-t-il pu mettre au point l’un des génocides les plus marquants de l’histoire ?

Ce livre vous permettra d’en savoir plus sur :
   • Le contexte qui a vu naître l’antisémitisme
   • Les protagonistes principaux
   • La Shoah
   • Ses répercussions 

Le mot de l’éditeur : 
« Dans ce numéro de la collection 50MINUTES|Grands Événements, Christel Lamboley nous présente l’un des épisodes les plus tragiques de l’histoire du XXe siècle. En remontant aux sources de l’antisémitisme, l’auteure nous dévoile des siècles de persécution juive. Longtemps passée sous silence, la Shoah se dévoile et sonne aujourd’hui comme une mise en garde pour l’humanité entière. » Stéphanie Dagrain

À PROPOS DE LA SÉRIE 50MINUTES | Grands Événements
La série « Grands Événements » de la collection « 50MINUTES » aborde plus de cinquante faits qui ont bouleversé notre histoire. Chaque livre a été pensé pour les lecteurs curieux qui veulent tout savoir sur un sujet précis, tout en allant à l’essentiel, et ce en moins d’une heure. Nos auteurs combinent les faits, les analyses et les nouvelles perspectives pour rendre accessibles des siècles d’histoire.

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LA SHOAH

Quand ? Entre 1941 et 1945.

Où ? En Allemagne et dans les pays soumis à son autorité.

Contexte ? Le IIIe Reich (1933-1945) et la Seconde Guerre mondiale (1939-1945).

Protagonistes principaux ?

Adolf Hitler, homme d’État allemand, proclamé Führer en 1934 (1889-1945).

Heinrich Himmler, haut dignitaire du IIIe Reich, chef de la SS, ministre de l’Intérieur et commandant en chef de l’armée de terre (1900-1945).

Reinhard Heydrich, général SS, directeur de l’Office central de la sécurité du Reich (RSHA) et protecteur adjoint de Bohême-Moravie (1904-1942).

Bilan ? Près de six millions de Juifs ont trouvé la mort durant la Shoah.

Répercussions ?

La destruction du cœur de la judaïcité en Europe de l’Est.

L’exil de milliers de réfugiés à la fin de la guerre, fuyant l’Europe de l’Est pour rejoindre la Palestine ou les États-Unis.

La création du concept de crime contre l’humanité par le Tribunal militaire international (TMI), chargé de juger les criminels de guerre nazis en 1946, ainsi que l’élaboration d’un droit international concernant ces violations des droits fondamentaux.

La mise en place, en Europe, de politiques mémorielles et de législations sanctionnant le racisme, l’antisémitisme et la négation des crimes contre l’humanité.

Épisode tragique de l’histoire européenne du XXe siècle, la Shoah désigne l’organisation de la persécution et de l’extermination systématique des Juifs d’Europe par les nazis, au pouvoir en Allemagne depuis 1933, et par leurs collaborateurs, durant la Seconde Guerre mondiale.

Profondément antisémites, les nazis considèrent la communauté allemande comme racialement pure et supérieure aux autres. Afin de conserver cette pureté, ils proposent à leurs adeptes de se débarrasser des éléments inférieurs qui la menacent. C’est ainsi que le régime national-socialiste entreprend, dès 1939, le massacre systématique et sans compromis de millions de Juifs, mais également de Slaves (Polonais et Russes), de Tsiganes, d’handicapés mentaux, de Témoins de Jéhovah, d’homosexuels et, enfin, de toutes personnes s’opposant au programme politique du Führer.

À l’issue de la guerre, le bilan des victimes juives de la Shoah est extrêmement lourd. On compte près de six millions de morts, soit plus d’un tiers de la population juive mondiale. Avec eux, c’est le cœur de la judaïcité qui disparaît du continent. L’horreur est telle que, durant les années qui suivent la guerre, tout est fait pour oublier ce qu’il s’est passé. Ce n’est qu’à partir des années soixante que la Shoah est redécouverte. Elle fait depuis lors l’objet de nombreuses études afin que plus jamais de tels événements n’aient lieu.

CONTEXTE

LA PERMANENCE DE L’ANTIJUDAÏSME EN EUROPE

S’il découle de l’idéologie raciste prônée par le IIIe Reich, le génocide juif s’inscrit dans un processus beaucoup plus ancien qui trouve ses racines dans le règne de Constantin (entre 270 et 288-337). En instaurant le christianisme comme religion officielle de l’Empire romain, celui-ci lance le début de la persécution des Juifs. Il faut toutefois attendre plusieurs centaines d’années et, plus précisément, la première croisade (1096-1099), pour que des violences graves soient perpétrées à leur encontre.

Au XIIe siècle, les Juifs sont considérés comme collectivement coupables, entre autres, de collusion avec le diable. Contraints de vivre dans des ghettos, ils se voient imposer par le quatrième concile du Latran (1215) le port d’un signe distinctif, la rouelle, une pièce de tissu ronde. L’hostilité du peuple à leur égard est telle qu’ils ne peuvent plus occuper que des professions jugées dégradantes à l’époque, comme le commerce, le prêt sur gage et l’usure. La situation est encore plus tendue en Allemagne où la tradition antijudaïque est alimentée par les propos du réformateur Martin Luther (1483-1546) qui déclare au XVIe siècle que le « Juif est une souillure dont il faut se purifier » (BENSOUSSAN (Georges), Histoire de la Shoah, Paris, PUF, 1996, p. 13). Peu à peu, les Juifs quittent l’Europe occidentale pour se rendre à l’est du continent.

À partir du XVIIIe siècle, les pensées des Lumières leur permettent de s’émanciper progressivement. Avec la Révolution française (1789) apparaît en effet l’idée que « les hommes naissent et demeurent égaux en droits » (art. premier de la Déclaration de l’homme et du citoyen). Cette notion est reconnue par les États allemands en 1848, et le IIe Reich permet l’affranchissement complet des Juifs en 1871. Cela entraîne l’accroissement des communautés juives, notamment en Allemagne, où elle passe de 260 000 personnes au début du XIXe siècle à 460 000 en 1871. En outre, les Juifs sont désormais autorisés à occuper des postes à responsabilité. Mais cette ascension a pour effet de renforcer chez certains le préjugé du Juif usurier et corrupteur, attiré par l’argent et lié aux banques, repris notamment par le philosophe allemand Karl Marx (1818-1883). C’est ainsi que naît l’antisémitisme qui pose le postulat d’une mainmise des Juifs sur le monde, et qui transforme le judaïsme en une race.

L’ANTISÉMITISME ET LE DARWINISME SOCIAL

Au XIXe siècle, la montée des nationalismes fait se renforcer le sentiment de méfiance envers les Juifs, qui sont tenus pour responsables de la décadence de la société. En Allemagne, cet état de fait est exacerbé par l’impérialisme et le pangermanisme, tous deux fondés sur une conception de la nation comme émanant de la race, du sang et du sol. La défaite d’Iéna (14 octobre 1806), à la suite de laquelle la Prusse s’est vue amputer de la moitié de son territoire, est un véritable traumatisme pour les Lumières allemandes. Elle a pour conséquence de fortifier le courant antilibéral et fait apparaître, au sein des élites, l’idée que le peuple allemand aurait une mission particulière à accomplir, celle de régénérer l’humanité.

Le mouvement völkisch, apparu sur le territoire allemand à la fin du XIXe siècle, prône la supériorité de la race aryenne face aux peuples considérés comme inférieurs, et contribue à la diffusion de l’antisémitisme. Celui-ci imprègne la société et joue un rôle de ciment national en même temps qu’il incarne le rejet de la modernité, de l’industrie et de l’urbanisation.

Afin que son idéologie soit légitimée par des propos scientifiques, l’antisémitisme européen se base sur les théories de divers chercheurs, notamment celles de Charles Darwin (1809-1882). Ses recherches, reprises par des philosophes et des sociologues, ont été abusivement appliquées aux sciences humaines, faisant ainsi naître le darwinisme social. Celui-ci soutient que les différentes races humaines se livrent une lutte perpétuelle pour continuer d’exister. Le concept, pris au premier degré par des mouvements extrémistes, est renforcé par plusieurs ouvrages affirmant la supériorité de la race nordique-germanique sur la race juive. C’est ainsi qu’en 1881 Karl Eugen Dühring (philosophe et économiste allemand, 1833-1921) appelle au départ des Juifs du sol allemand dans son ouvrage La question des Juifs au point de vue de la race, des mœurs et de la civilisation. Wilhelm Marr (journaliste allemand, 1817-1904) décrit, quant à lui, l’affaiblissement du peuple germanique par les Juifs, et appelle à un soulèvement populaire dans son ouvrage intitulé La victoire du judaïsme sur la germanité.

À la fin du XIXe siècle, cet antisémitisme idéologique s’étend partout en Europe et même en Amérique du Nord. Il est accompagné d’une logique eugéniste qui imprègne fortement les théories scientifiques de l’époque. Remettant en cause l’humanité même d’une frange de la population, il ébranle les valeurs et les fondements des Lumières.

UNE ALLEMAGNE MEURTRIE PAR LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE

L’armistice du 11 novembre 1918 et le démantèlement de l’empire sont vécus en Allemagne comme une véritable trahison. Pour beaucoup, il semble impossible que les autorités politiques et militaires allemandes soient responsables de la défaite. Les Juifs sont rapidement désignés comme les véritables responsables de la défaite, d’autant plus qu’immédiatement après la guerre, l’Allemagne est instable et menacée par une révolution communiste. Les Juifs, le communisme et la révolution sont désormais associés. En outre, dans un pays sans tradition démocratique, la république parlementaire de Weimar, proclamée le 9 novembre 1918, n’est pas populaire. Les théories du complot et de trahison fleurissent, ainsi que de nombreuses sociétés secrètes et de groupuscules d’extrême droite.

Dans ce contexte de violence politique, le nationalisme et l’antisémitisme, résultats des peurs et des frustrations de l’après-guerre, connaissent une nette croissance et sont alimentés par des discours de propagande. Le Parti ouvrier allemand, groupuscule ultranationaliste, est créé en 1919. Hitler y adhère et le transforme un an plus tard en Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP). Malgré sa tentative de prise de pouvoir lors du putsch de Munich en novembre 1923, le NSDAP reste un parti mal connu jusqu’à la crise économique qui fait vaciller le monde au début des années trente.