Le mérite s'étouffe - Mohamed Gassam - E-Book

Le mérite s'étouffe E-Book

Mohamed Gassam

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Beschreibung

Mohamed Gassama nous raconte son licenciement par l’ambassade du Sénégal à Paris au sein de laquelle il occupait un poste de conseiller.

« Le Ministre m’a chargé de mettre un terme à votre Contrat », déclara l’Ambassadeur. Pauvre « Gass »! Il était convaincu de vivre dans un pays normal. Hélas !
Il aurait été épargné s’il avait accepté la compromission. Mais pour quelle raison prendrait-il la « Carte du Parti » ? Aucune. Le Mérite doit être érigé au rang de critère unique d’embauche et d’avancement dans le Service public. En outre, soutient-il, l’éthique de la responsabilité doit rester au cœur des préoccupations professionnelles.
Le « petit-frère » avait vu en son « Grand frère » un avenir prometteur. L’histoire lui donna raison, le 25 mars 2012. L’élève remplaça le Maître. Ayant reconnu sa défaite avec élégance et grandeur, le Président Abdoulaye Wade quitta le Palais de la République. Le Président Abdou Diouf s’était distingué par le même geste de fair-play.
« Gass » s’en remit au Tout Puissant et Très Miséricordieux ALLAH, en adéquation avec les recommandations de « MA AÏSSO ». Le 27 octobre 2019, la terrible et foudroyante nouvelle fracassa le temps et l’espace pour l’atteindre au plus profond de sa chair. Sa très douce maman s’en alla sans bruit, comme le fut sa vie sur terre.

Cet ouvrage décrie la politique qui n'érige pas le mérite au rang de critère unique d’embauche. Pour Mohamed Gassam, la chose publique doit s’expliquer par le devoir de protéger, de soigner, d’éduquer, de former et d’accompagner l’ensemble des citoyens.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Premier livre du journaliste et formateur, Mohamed Gassama, ancien envoyé spécial de la «RTS» au Palais de la République et ancien Conseiller à l’Ambassade du Sénégal à Paris.

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MOHAMED GASSAMA

LE MÉRITE S’ÉTOUFFE

À ma mère Aïsso

31/12/1948 - 27/10/2019

Prologue

Il n’y a pas lieu d’une pandémie de suspicion. Nous ne trempons pas notre plume dans du vitriol pour nuire. Que l’on nous comprenne bien ! Nous rendons à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. En revanche, nous ne nous déroberons pas à l’urgence de remettre l’Église au milieu du village. Ainsi, comptons-nous parler avec le cœur. Bâtissons ensemble notre pays et rassemblons-nous autour de l’intérêt général. Ne laissons aucune place à la division. Que les Pouvoirs publics donnent à tous la même part. Les problématiques sont nombreuses mais limitons-nous à trois questions essentielles. Pourquoi impose-t-on une vision politique aux agents du Service public? En quoi, un militant de la Mouvance présidentielle est-il au-dessus des autres sénégalais ou de son homologue de l’Opposition ? Ne sommes-nous pas dans un monde de liberté d’opinion et d’expression? Nous n’aurions jamais exposé de telles interrogations si, par la pédagogie par l’exemple, les mandataires avaient rassuré les mandants. Les citoyens continuent de pointer du doigt des abus d’autorité. Le temps n’est ni à l’affabulation ni au dévoilement. Rien de ce que les bonnes mœurs interdisent ne contaminera notre attitude.

Notre éducation et notre honneur nous en empêchent. Cependant, il sied de réciter l’histoire pour les générations présentes et futures. Il était une fois un « chef de la Diplomatie sénégalaise » qui n’arrivait pas à quitter des yeux Paris. Il y avait séjourné brièvement mais ardemment. Il comptait allonger son séjour dans la « ville lumière » par une annexion de la Chancellerie. Son ombre planait au-dessus de tous. Avec la complicité de son « chef de Poste », il se gargarisait de décréter des mesures d’exclusion sociale et de liquidation professionnelle. L’accès de son Ministère, transformé en oppidum, était tributaire de ses humeurs ou de la « couleur politique du client ». Face à une tentative de domination, devrions-nous fermer les yeux et nous boucher les oreilles comme si de rien n’était ? Rendrions-nous service à la Nation en maquillant ou en enjolivant l’allégeance du Représentant à Paris de Monsieur le Président de la République ? Notre propos transcende tout clivage. Nous appelons juste au respect des principes de l’État. La chose publique s’explique par le devoir de protéger, de soigner, d’éduquer, de former et d’accompagner l’ensemble des citoyens. Ce sont les Droits régaliens. Ils commandent d’associer tous et d’ériger le mérite au rang de critère unique d’embauche et d’avancement.

PREMIÈRE PARTIE

Séquence 1er L’INCIPIT

Saint-Maur-des-Fossés. La gracieuse et placide commune du Val-de-Marne est éponyme du marché central de Ziguinchor, ville jumelle du Sud Sénégal. Nous y habitons depuis notre arrivée de Montpellier, il y a plus d’une décennie. Chaque jour, une félicité indéfinissable nous envahit en empruntant la rue « Léopold Sédar Senghor ». La Ville s’est voulue reconnaissante en donnant le nom de l’alter ego d’Aimé Césaire et de Léon-Gontran Damas, chantres de la « Négritude », à la principale voie qui dessert la gare du « RER A ». Les saint mauriens se souviennent encore de l’affectation du Professeur Senghor au Lycée d’excellence Marcelin Berthelot, à cheval sur deux Communes : Saint-Maur-des-Fossés et Joinville-le-Pont. À dire vrai, on se sent bien dans cette proche banlieue de Paris. Tout allait pour le mieux jusqu’à l’annonce des restrictions imposées par un hôte meurtrier. Il contraignit les populations à remuer ciel et terre pour trouver la conduite à tenir. Ainsi, nous demandâmes-nous, à quel Saint nous vouer ? Miraculeusement, nous parvînmes à intégrer la nouvelle donne et à laisser notre passion nous installer dans l’écriture. Notre entreprise débuta. Il nous est difficile de déterminer ce qui avait sous-tendu cette soudaine motivation. Pourquoi n’avions-nous pas franchi plus tôt le pas? Aucune idée. La réalité est que nous faisions face à une force plus puissante que notre volonté, le coronavirus. Un virus pathogène chez l’être humain. Nous nous assignâmes à résidence en respect des directives sanitaires. Le corps fut confiné mais l’esprit se résolut à s’évader. De multiples images et conversations accoururent pour meubler l’écran de mes souvenirs. Des souvenirs en grand format et en très haute définition. Je ne pourrais retracer tout le passé. Cela relèverait d’une gageure. A contrario, il y a des séquences de mon parcours que rien ne saurait oblitérer ou ôter de ma mémoire. S’inscrit dans ce registre mon passage à la Chancellerie du Sénégal. Située à un jet de pierre du Quai d’Orsay, sur la rive gauche, ce Cadre symbolise l’Unité nationale et l’affirmation de notre identité commune. Hélas, la partialité d’une cohorte de surprenants fantastiques finit par dépouiller les lieux de leur épique charme. On y aura tout vu et tout entendu. Le « chef du siège diplomatique » rêvait d’avoir sous ses ordres des feudataires et des inféodés. Il s’empressait de satisfaire à tous les desiderata de son « Patron ». Ce dernier avait refondé la « Place de l’Indépendance » en son « jardin d’éden ». Nous ne nous précipitâmes pas. Nous prîmes le temps nécessaire à la réflexion et à l’introspection. Le silence radio s’imposa quatre ans durant. J’aurais pu me laisser séduire par la magie des médias mais j’ai résisté. Pas un seul mot. J’ai gardé la conscience tranquille pour pouvoir présenter sereinement les résultats de mon exercice mémoriel.

Séquence II LA PUNITION DU MÉRITE

Comme une prémonition, « Madame » avait tout vu venir. Ses appréhensions se heurtèrent à la bonne foi de « Gass ». Ce dernier avait les yeux bandés et les oreilles obstruées par une indicible conviction. In fine, il répondit à l’appel du Devoir national. Cet engagement traduisait sa reconnaissance à l’égard de son pays qui lui avait tout donné. Six années passèrent. Aucun reproche et nul heurt dans sa relation de travail avec l’Institution. Le 1er mars 2016, « Gass » découvrit le vrai visage de sa hiérarchie. Il était accroché à sa tâche habituelle quand « Son Excellence » le fit convoquer par le chef du personnel. Monsieur le Conseiller connaissait bien le Bureau de presse. Il y prenait régulièrement son café. Il fréquentait « Gass ». Toute l’Ambassade savait que sa journée débutait par un tour dans ce point de rencontre. Par contre, ce matin-là, il n’était pas venu pour boire sa dose quotidienne mais plutôt pour s’acquitter d’une mission abracadabrante. Exécuter la « commande de Dakar ». Cette vile, vilaine et veule « commande » avait été passée par « le chef de la portion centrale ». Le Conseiller ne sut par où commencer. La besogne paraissait bien dégoûtante, dégradante et déshonorante. Son regard resta longtemps hagard. La mine s’avéra inhabituelle et fiévreuse. On mesura aisément la pesanteur de sa mission. Toutefois, étant dans l’obligation d’agir, il finit par se lâcher.

–Gass, tu peux venir ?

–Où Grand ?

–Au troisième étage.

–Ah ! Permets-moi de prendre mon bloc-notes.

–Pas la peine, nous devrions juste préparer une activité.

Au bout de plusieurs minutes de flou et d’évasion, il précisa.

–Euh... « Excellence » veut tevoir.

La confusion l’avait gagné au point qu’il endurait toutes les difficultés du monde à honorer sa commission. Pourtant, c’était un brillant locuteur à ses heures perdues. Il animait souvent les débats au grand bonheur de ses collègues. Nous ne lui connaissions aucun défaut jusque-là. Malgré une forte insistance, l’objet de la convocation resta un mystère. « Gass » ne manifesta aucun signe de retenue ou de désapprobation. Il se leva en bon fantassin et se mit en marche vers le « niveau 3 » de la Chancellerie. Les deux avalèrent les escaliers. Il fallait aller vite. Le Cabinet de « Son Excellence » est un lieu représentatif qui arbore fièrement les photos de tous les anciens Ambassadeurs. Des figures emblématiques et empathiques. Des figures engagées et dévouées. Nous jetâmes un coup d’œil admiratif sur les portraits de ces dignes fils de la Nation, respectivement, André Guillabert, premier Ambassadeur en 1960, Gabriel D’Arboussier, Medoune Fall, Léon Boissier Paulin, Amadou Cissé, Massamba Sarré, Kéba Birane Cissé, Doudou Salla Diop et Maïmouna Sourang Ndir, première femme à être nommée Ambassadeur du Sénégal en France. À notre arrivée au Secrétariat, nous retrouvâmes un homme d’un âge avancé. Je fus séduit par son amabilité et sa disponibilité. On l’appelle « Doyen Niane ». La sagesse se lisait à travers ses gestes. Il nous invita à prendre place le temps de classer un lot de documents qui devaient être soumis à la signature de l’Autorité. Une fois ce devoir fait, il annonça.

–« Excellence » les Conseillers sont arrivés.

–Faites entrer, ordonna l’Ambassadeur.

Nous fîmes notre entrée. Sauf erreur de ma part, c’était la troisième fois que je pénétrais dans son Bureau. Depuis son installation, en 2014, ses locaux semblaient être réservés à une frange de privilégiés. En ferais-je partie subitement ? Pas sûr. Du moins, l’attitude du Conseiller ne me le faisait pas croire. Une réunion imprévue ? Certainement pas. Alors quoi ? Rien, sinon écouter pour savoir.

–Bonjour mon frère, entonna le maître de céans.

–Bonjour « Excellence » et merci de nous recevoir, répondis-je.

Après cette entame d’entretien empreinte de cordialité et de respect, nous fûmes plongés dans un long silence. Seul le bruit provenant de la climatisation égayait la salle. Nous étions trois à ce rendez-vous curieux à bien des égards. Le « chef de mission », son collaborateur et moi-même. Mon attention fut appelée par cette composition disproportionnée et illégale. Qu’à cela ne tienne, j’ai laissé « Excellence » dérouler sonplan.

–Comment se porte votre famille ? s’enquit-il.

–Très bien par la grâce de Dieu, rassurai-je.

Il marqua une nouvelle pause. Puis, il reprit.

–Avez-vous des nouvelles du pays ?

–Alhamdoulilah ! On ne se plaint de rien, précisai-je.

Jusque-là, je ne savais pas ce à quoi il voulait arriver. Ses yeux avaient du mal à rencontrer les miens. Quelques fois, il faisait semblant d’être occupé. Mais à cet instant-là, par qui ou quoi ? Difficile d’y répondre. Il ne cessait de tournoyer comme si son moelleux fauteuil ne lui convenait pas. Son Conseiller surgit de son mutisme et le relança.

–« C’est au sujet de… », rappela ce dernier.

Immédiatement, le « chef » comprit. On croirait assister à la représentation d’une pièce de théâtre classique. La règle des trois unités était bien perceptible. Unité d’action, de temps et de lieu. Il reprit son souffle et s’arma de courage.

–« Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit », psalmodia-t-il.

Cette révélation avait-elle la valeur d’un avertissement ou d’une condescendance ? Rien de précis. En quoi, son insomnie devrait-elle nous intéresser ? Nous imaginâmes tout. Nous spéculâmes sur un éventuel malheur survenu au pays. Je refis ma position pour mieux lui prêter attention.

–« Je n’ai pas une bonne nouvelle à vous annoncer », martela-t-il.

Mon impatience s’accrut. L’angoisse enveloppa mon corps. Les secondes devenaient insupportables et avaient une longueur inégalable. Pour tout dire, j’étais pressé de savoir. Quelques instants après, il poursuivit.

–J’ai reçu un message du Ministre par l’intermédiaire de son « DAGE », le Directeur de l’Administration Générale et de l’Équipement.

Cette éclaircie sonna le glas de mon anxiété. Je rendis grâce à Dieu et ne pus m’empêcher de pousser un ouf de soulagement. L’ardeur qui m’accompagnait d’habitude renaquit.

–« Je n’ai rien à vous reprocher » souligna-t-il avant d’avouer aussitôt « vous êtes un excellent professionnel, engagé et respectueux ».

Personne ne l’interrompit dans sa tirade. Il se ressaisit et continua.

–Il m’a instruitde…

Il n’arriva pas à terminer sa phrase. Il semblait être en panne de ressources pour construire son exégèse. Je le compris. J’attendis la suite de sa phrase et cela ne tardapas.

–« J’ai une décision à vous annoncer », prévint-il.

La série commençait à tirer en longueur. Je ne comprenais toujours pas pourquoi « Son excellence » était si dubitatif. Je n’arrivais pas à décoder ses hésitations, tâtonnements et tergiversations. Son Conseiller lui indiqua du doigt un Document qu’il avait pourtant à portée de main. Effectivement, ce geste lui permit de prendre des gants.

–« Ce n’est pas ma décision », prit-il soin de faire savoir.

Il posa un énième regard sur le plafond de son cossu Bureau. Les lieux étaient très vastes et bien décorés avec un portrait géant du « Grand Patron ». Ce dernier trônait tel un ange gardien. On retrouve le même décorum dans l’ensemble des Services publics du pays. La sobriété frisait la solennité. Sur ce plan, les Institutions sénégalaises demeurent des modèles de constance. Nous dirions des exemples de continuum. Les pionniers de la République avaient donné le meilleur d’eux-mêmes pour bâtir une Nation forte et soudée. Ils auront réalisé des prouesses pour notre accession à la Souveraineté internationale, l’avènement d’une conscience citoyenne, la sauvegarde de nos valeurs, la consolidation des acquis démocratiques et la création d’instruments de développement socio-économique. La liste est loin d’être exhaustive. Malheureusement, ils ne sont pas magnifiés. Au Sénégal, on préfère les encenseurs aux honnêtes gens. Ce sentiment se vérifia lorsque l’Ambassadeur prononça le « verdict de Dakar ».

–« Le Ministre m’a chargé de mettre un terme à votre Contrat ».

C’est la punition du Mérite. Nous ne faisions pas partie des laquais ou larbins du « chef ». L’Ambassadeur s’attendait à ce que je m’affale tout de go. Rien. Il ne pouvait en être autrement. J’ai été formaté dans un moule de croyance et de combativité. Nous gardâmes le calme avant de nous enquérir des raisons de ce qu’il n’avait pas osé déclarer : MON LICENCIEMENT. En fait, le Haut Représentant du Sénégal en France venait de renvoyer un agent recruté sur la base d’un Contrat à durée indéterminée.

–Pourrais-je obtenir les motifs de votre décision ? Demandai-je.

–« Ce n’est pas ma décision », répéta-t-il.

Nous lui concédâmes cette précision avant de reformuler notre question.

–Qu’est-ce qui motive la décision que vous venez de me notifier ?

Il marqua un silence.

–Euh, Euh...

Il chercha ses mots. La question semblait embarrassante. Il ne s’attendait certainement pas à cet interrogatoire. J’allais dire à cette interview pour tirer au clair cette inique et tyrannique décision. Ainsi, revins-je à la charge.

–Cette rencontre serait-elle un entretien préalable à mon licenciement ?

L’Ambassadeur resta encore muet. Une attitude passive qui laissait entrevoir des failles. Son Conseiller s’en rendit compte. Il vint au secours de l’Ambassadeur en levant un coin du voile sur la procédure réglementaire. « Excellence » essaya de se rattraper en m’interrogeant.

–Quel type de Contrat avez-vous ?

–J’ai un « CDI » Monsieur l’Ambassadeur, affirmai-je.

–Ah bon ! s’étonna-t-il ?

Il s’avérait que « Son Excellence » n’avait pas pris le soin d’instruire la requête de son « supérieur ». Comment était-ce possible ? Nous apprendrons au cours de l’entrevue qu’il avait été mis sous forte pression pour « inventer » un motif.

Sans conviction il tenta de trouver une explication.

–Il a été recommandé de rationaliser les dépenses publiques lors de l’Assemblée générale des Ambassadeurs et Consuls Généraux du Sénégal, expliqua-t-il.

Quelle facilité ! Serait-on pressé de dire. Tout esprit raisonnable et sensé ne daignerait accorder une once de crédibilité à cette thèse. Ainsi, soulevâmes-nous la légalité de l’Acte.

–Pourquoi ne m’avez-vous pas convoqué par Lettre recommandée avec accusé de réception ?

Là aussi, pas de réplique de sa part. Monsieur l’Ambassadeur était plus que décontenancé et n’avait aucune raison à avancer. Encore une fois, son « bras droit » lui vint enaide.

–« Ce doit être relatif à des problèmes économiques », essaya-t-il de justifier.

Nous sentîmes qu’il n’était ni l’auteur ni à la hauteur de la mesure. Il répondait à des directives politiques. Mais pouvait-il être exempt de tout reproche ? Nous ne le pensons pas. Il n’avait pas à suivre aveuglément des ordres irrationnels. Le modus operandi fut mis en cause. Le Droit du Travail commande le respect scrupuleux d’un certain nombre de mesures dont les critères d’ordres. Ces critères permettent de déterminer notamment l’âge, l’ancienneté dans la Boîte, le niveau de qualification, le statut matrimonial, le sexe, la productivité etc. Monsieur le Ministre et son Ambassadeur n’en tinrent nullement compte. Ils optèrent pour l’inquisition. Le 1er mars 2016, le « chef de poste » entérina ma condamnation à cesser le travail à la fin du mois.

–« La décision est prise », boucla-t-il sans aucune proposition.