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'Issa Al Massih, Jésus le Messie, va venir. Un gouvernement mondial semblable à une grande mafia paraît se profiler de plus en plus. Sous les traits de la figure du borgne menteur, l'Antichrist, de nombreuses traditions islamiques en parlent. De celles-ci, la tradition du Nouveau Testament est manifestement la source cohérente première, mais très méconnue en Occident. Que doit-il se passer autour de la manifestation de cet Antichrist ? Quel rapport avec le Jour du Jugement et ses suites ? Comment s'y préparer ? Les échanges entre musulmans et chrétiens se nourriront des 39 courts articles de ce livre qui parle au coeur et qui fait redécouvrir cette source méconnue.
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Seitenzahl: 119
Veröffentlichungsjahr: 2022
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Ancêtres de ‘Issa ‒ sens de l’histoire, sens de la souffrance
Être protégé contre le Rajîm (le Maudit)
Maryam « sœur d’Aaron » : en quel sens ?
Maryam chez la femme de Zachariya
Le Verbe ‘Issa, walad (enfant) ou ibn (Fils) ?
Une vierge mère d’un « Verbe »
La Kalima (la Parole-Verbe)
As-tu dit : « Prenez-moi et ma mère pour deux divinités ? »
Maryam éclaire-t-elle la soumission à Dieu ?
Dieu
veut
respecter Maryam, c’est Sa Volonté
Se soumettre au destin, bon ou mauvais ?
Maryam loue le Miséricordieux, véritablement Miséricordieux
Le palmier, l’église du Kathisma et le dôme du Rocher
Des signes entourant la naissance de Jésus
Le témoin fidèle et vrai
Justifié par les miracles ?
Nul n’est monté aux Cieux sinon celui qui vient des Cieux
Que veut dire « Jésus est Seigneur » ?
Comprendre la mort de Jésus : le film de Mel Gibson ?
Sortir de la spirale du Mal : le pardon
Ressuscité, ‘Issa revient-il pour se venger ?
Le Paraclet promis par ’Issa (Jésus) : Muammad (~) ?
Jibril, l’Esprit Saint et le Coran
Le vin et les réalités ultimes
L’esprit messianiste. Un monde à asservir ?
Laïcismes ou islamismes, deux cauchemars ?
Fièvre eschatologique, lieu de manipulations ?
Que dire de l’Antichrist (Ad-Dajjâl) ?
Temple juif, mosquée de ‘Umar et 3
ème
Temple
Quelle communauté sur la terre ?
L’Antichrist - le « Dajjâl »
Où, quand, et comment éliminer l’Antichrist ?
Le Mahdî
Se préparer au Jugement, comment ?
Le temps de paix
après
la mort de l’Antichrist
Le Mahdî : particularités chiites
Le Mahdî : particularités soufies
Sa généalogie depuis Adam : un sens de l’histoire
Soumis à un pouvoir ou vivant dans la Divine Volonté ?
Le Coran parle de Moïse (Moussa), et la Bible précise son rôle dans l’histoire. Lorsque Israël échappe au Pharaon et sort d’Égypte, Dieu s’est révélé comme Celui qui voit la misère et qui descend pour délivrer de l’oppresseur (Exode 3, 7-8). Il appelle aussi à quitter les idoles produites par l’homme, à quitter les systèmes occultes qui finissent par occulter le vrai Dieu, et par rendre esclave. Au Mont Sinaï, Israël avait dit Oui (Exode 19) et le peuple progressivement est sorti des injustices mais aussi de la magie (Exode 22, 17-26) : il a cessé les sacrifices d’enfants et les prostitutions liés aux rites magiques aux Baals que le prophète Baruch qualifie de culte de démon (Baruch 4, 7). Cette vie nouvelle s’est progressivement organisée en un royaume, avec notamment le roi David (Daoud) 1.
Le Coran cite plusieurs prophètes bibliques, tels que Nahum, Malachie, Jérémie, Isaïe. Leur époque connaissait de graves épreuves. Le royaume de Samarie tombe aux mains des Assyriens en l’an 721 avant J-C, il n’y a plus de victoires pour conforter les croyants, seuls les signes intérieurs guident désormais l’homme dans son discernement du bien et du mal. Jérusalem est brûlée en l’an 598 avant J-C. Et Dieu semblait se taire. Les prophètes prient. Le peuple ou ses ancêtres devaientils expier un péché ? C’est alors le temps pour devenir plus humble, infiniment plus humble. Peut-être aussi que le peuple devait partir en exil pour découvrir que Dieu était plus grand que ce qu’on avait compris jusqu’à présent… Cyrus, le Perse, croyait en une seule et unique divinité, Ahura-Mazda, lui permettant de centraliser pacifiquement son empire, d’unir les philosophes et les croyances, mais c’était une divinité abstraite, impersonnelle. Le prophète Isaïe ne fut pas impressionné, il admit bien sûr l’idée d’un Dieu unique, mais ce Dieu est le Dieu personnel révélé au Mont Sinaï (Isaïe 44, 6).
Un jour, les exilés rentrèrent au pays. Le Temple fut rebâti. Certains pensaient humblement que la lumière céleste, nul ne pouvait prétendre la comprendre, pas même le sanhédrin, le péché obscurcissait trop les cœurs. Il fallait à Dieu un Temple non fait de main d’homme, un Temple céleste, un nouveau pardon, alors on aurait la lumière. « Si tu déchirais les cieux et descendais, devant ta face les montagnes seraient ébranlées » (Isaïe 63,19)
Le prophète Daniel annonce la venue d’Al-Massih, un Messie « Saint des Saints », demeure où Dieu réside, il est aussi « Prince-Messie », donc roi, mais « Messie massacré » (Dn 9, 24-26). Sa prophétie compte soixante-dix semaines qui se lisent selon les coutumes numériques de l’ancien Orient, ainsi, très probablement, on compte en semaines d’années (Dn 9, 24-25) puis on compte en mois (Dn 9, 26), puis en jours (Dn 9, 27), avec une fourchette de 70 ans, c’est-à-dire pour une période qui couvre la vie de Maryam et de son fils Al-Massih.
Le sage réfléchit sur l’erreur des impies qui disent : « car si le juste est fils de Dieu, Il l’assistera et le délivrera des mains de ses adversaires. Eprouvons-le par l’outrage et la torture afin de connaître sa douceur et de mettre à l’épreuve sa résignation. Condamnons-le à une mort honteuse, puisque, d’après ses dires, il sera visité » (Sagesse 2, 18-20). Et le sage observe : « Ainsi raisonnent-ils, mais ils s’égarent, car leur malice les aveugle. Ils ignorent les secrets de Dieu, ils n’espèrent pas de rémunération pour la sainteté, ils ne croient pas à la récompense des âmes pures. […] C’est par l’envie du diable [Iblis] que la mort est entrée dans le monde : ils en font l’expérience, ceux qui lui appartiennent ! » (Sagesse 2, 21-24)
1 Cf. Françoise BREYNAERT, Parcours biblique, Paris 2016 (imprimatur).
Les siècles des Hébreux se sont écoulés jusqu’à la naissance de Maryam. Selon le Coran, après l’avoir enfantée, sa mère dit : « Je l’ai nommée Maryam, et je la place, ainsi que sa descendance, sous Ta protection contre le Rajîm (le Démon maudit) » (Sourate La famille d’Imrân 3, 36b).
L’Eglise explique même que Maryam a été préservée de l’influence démoniaque depuis sa conception. L’immaculée conception de Marie est « une grâce et un privilège spécial de Dieu tout-puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain »2.
Autrement dit, la puissance qui a délivré Maryam de l’emprise du Rajîm vient de ‘Issa Al Massih, et c’est aussi Lui Jésus, qui libère chaque homme du Démon maudit. Voici ce qu’il a dit :
« Si, vous, vous persistez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ! Et vous connaîtrez la vérité ! Et elle, la vérité, vous libérera » (Jean 8, 32).
« Quiconque fait le péché est esclave du péché ! Et l’esclave ne demeure pas pour toujours dans la maison ! Le fils, en revanche, y demeure pour toujours ! Si lui, par conséquent, vous libère, vous serez vraiment des fils libres ! » (Jean 8, 34-36)
Cette liberté est celle du fils qui a la connaissance pour s’orienter et qui puise dans les richesses de la maison paternelle. Jésus parle de Satan (Shaytan) en l’appelant « l’Accusateur » et il ajoute :
« Lui, qui, depuis le commencement, tue l’homme,
Et qui, dans la vérité, ne se tient pas debout !
Parce que, de vérité, il n’y en a pas en lui ;
Et, quand il parle de mensonge, c’est de son propre fond qu’il parle !
Parce qu’il est un menteur et le père du mensonge ! » (Jean 8, 44).
Shaytan est le père du mensonge, il tue l’homme. Par l’union au Christ Al Massih (dans le baptême), Shaytan est chassé et l’orientation vers le mal est vaincue. Le salut est une grâce qui touche notre être profond, mais la grâce appelle notre coopération et notre persévérance 3 et nous devons encore lutter pour adhérer à cette grâce et y être fidèle.
Une belle prière adressée à Maryam peut nous y aider :
« Auguste Reine des Cieux, souveraine Maîtresse des Anges, Vous qui, dès le commencement, avez reçu de Dieu le pouvoir et la mission d’écraser la tête de Satan, nous Vous le demandons humblement, envoyez vos Légions célestes pour que, sous Vos ordres, et par Votre puissance, elles poursuivent les démons, les combattent partout, répriment leur audace et les refoulent dans l’abime.
Qui est comme Dieu ?
Ô bonne et tendre Mère, Vous serez toujours notre Amour et notre Espérance. Ô divine Mère, envoyez les saints Anges pour me défendre et repousser loin de moi le cruel ennemi.
Saints Anges et Archanges, défendez-nous, gardez-nous. Ainsi soit-il »
Avant de clore ce chapitre, voici un beau souvenir. En Égypte à Zeitoun (banlieue du Caire) à partir du soir du mardi 2 avril 1968 et pendant ensuite 14 mois, de nombreux musulmans (jusqu’à 250.000 !) ont vu apparaître Maryam sur le dôme d’une église dédiée à la Sainte Famille. Les apparitions étaient précédées de phénomènes lumineux et d’une odeur d’encens. Elle se penchait vers la foule en souriant et en bénissant avec un rameau d’olivier. Parfois à genoux devant la croix qui est sur la coupole. Elle apparaissait les bras ouverts ou les mains jointes, comme à la Rue du Bac à Paris en 1830 ou à Lourdes en 1858. À Lourdes, Maryam a donné son nom : « Je suis l’Immaculée Conception ». Oui, Maryam la très pure, l’Immaculée conception, participe à notre renaissance dans laquelle nous pouvons être libérés du Rajîm le Maudit, et ainsi devenir des fils libres !
2 Pape PIE IX, Bulle Ineffabilis Deus (1854).
3 Cf. En particulier le chapitre 10 du décret sur la justification du concile de Trente, en l’an 1547. Une doctrine déjà présente au concile d’Orange, au temps de l’Eglise indivise.
Il y a une chose curieuse à éclaircir. Pourquoi l’histoire de Maryam nous est-elle racontée dans la sourate La famille d’Imrân (la troisième sourate) ?
Vers 1250 avant Jésus-Christ, Imran, ou Amram, nous dit la Bible « épousa Yokébed, sa tante, qui lui donna Aaron et Moïse (Moussa) » (Exode 6, 20). Ils eurent aussi un troisième enfant, une fille appelée Myriam (Livre des Nombres 12). Cependant, le texte coranique dit trois fois que Marie mère de ‘Issa (Jésus) est cette Myriam sœur d’Aaron et fille de Imran. Par exemple, on lit dans la sourate Maryam (19) verset 28 : « Ô sœur d’Aaron, ton père n’était pas un homme indigne, ni ta mère une prostituée » ‒ ceci est dit à Maryam qui est enceinte de ‘Issa (Jésus).
Pourquoi les deux « Maryam » (c’est le même nom en araméen, Marie) sont-elles identifiées ? Si on prend le Coran à la lettre, il faudrait alors croire que Myriam a vécu 1250 ans avant d’enfanter ‘Issa (Jésus) sans que personne ne s’en aperçoive jamais ‒ c’est ce qu’enseignent des prédicateurs wahhabites, en ajoutant Allahu Akbar.
Il y a une autre explication, sans doute plus respectueuse de Dieu : une tradition juive ancienne rapporte qu’à la prière de Myriam, sœur d’Aaron, le peuple hébreu, assoiffé au désert, fut accompagné miraculeusement d’un rocher-puits-source dans lequel l’eau monte et déborde. Là, on commence à comprendre pourquoi les disciples de Jésus ont rapproché la figure de cette Myriam avec celle de la mère de Jésus.
En effet, le parallélisme est évident entre d’une part l’eau qui sortit du rocher pour sauver le peuple au désert à la prière de Myriam, et d’autre part la nouvelle eau vive promise par Jésus et venue grâce à Maryam sa mère. Pour preuve, on trouve ce passage de saint Paul, qui n’a de sens que comme illustration de ce parallélisme : « Ils [les Hébreux] buvaient en effet à un rocher spirituel qui les accompagnait ; et ce rocher, c’était le Christ » (1Co 10, 3-4). En d’autres mots, dans la culture juive et spécialement hébréo-araméenne (des communautés judéochrétiennes parlant donc araméen), le rapprochement entre les « deux Marie » allait de soi, et les Corinthiens auxquels écrit saint Paul connaissaient très bien la Torah (c’est-à-dire les cinq premiers livres de la Bible, comprenant l’Exode et les Nombres) ainsi que les traditions populaires relatives à Myriam sœur d’Aaron.
Il est vrai que Jésus lui-même avait un peu préparé cette compréhension. Dans l’évangile selon saint Jean, on peut lire ces deux passages : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire, c’est toi qui l’aurais prié et il t’aurait donné de l’eau vive » (Jean 4, 10) ; et : « Si un homme a soif, qu’il vienne auprès de moi et qu’il boive ! » (Jean 7, 37b). L’iconographie traditionnelle ancienne de l’Annonciation représente souvent un puits au centre de l’icône ‒ le puitsrocher de Myriam. Et l’expression même « Aaron, frère de Marie » se retrouve dans un récit apocryphe (elle est reprise dans un ancien manuscrit géorgien daté du Xème siècle4), intitulé la Lecture de Jérémie, qui était lu pour le 15 août à la fête de la Dormition dans l’église du Kathisma près de Jérusalem5.
Ainsi, le texte coranique se fait simplement l’écho du parallélisme entre la mère de Jésus et la sœur d’Aaron, évident dans la culture des Arabes chrétiens du nord, Syrie et Irak actuels. Mais alors, peut-il être rapporté à des Mecquois, à mille kilomètres de là, qui n’avaient pas cette culture ?
L’Annonciation. Evangéliaire de Deir El-Zaafaran (observer le puits)
4 Le Codex A-144 de Tbilissi, décrit dans M. van ESBROECK, Les plus anciens homéliaires géorgiens : étude descriptive et historique, Louvain-la-Neuve, Université Catholique de Louvain, Institut Orientaliste, 1975, p. 37-49.
5 M. van ESBROECK, « Nouveaux apocryphes de la Dormition conservés en géorgien », Analecta Bollandiana 90, 1972, p. 365
Lors de l’annonce à Maryam, l’ange Gabriel (Jibril) l’avait aussi avertie de la grossesse de sa cousine, la femme de Zachariya, Elisabeth ‒ c’est dans l’évangile. Maryam s’est donc sentie poussée à aller visiter sa cousine. Le Coran ne raconte pas en tant que tel cet épisode qui réjouit beaucoup de femmes, mais que les hommes ont du mal à se représenter. Il y fait seulement une lointaine allusion : « O Yahya [Jean, fils d’Elisabeth], tiens l’Écriture avec force et Nous lui donnâmes l’Illumination en son enfance » (s. 19, 12).
Imaginez Maryam et Elisabeth se rencontrant. Toutes deux majestueuses dans leurs amples vêtements, toutes deux heureuses d’être des femmes et d’être des mères. Deux figures exemplaires pour la génération actuelle.