Le plateau central et ses volcans un Etna français - Stanislas Meunier - E-Book

Le plateau central et ses volcans un Etna français E-Book

Stanislas Meunier

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Beschreibung

« Le plateau central et ses volcans un Etna français » de Stanislas Meunier et Philippe Glangeaud est un ouvrage captivant qui plonge le lecteur au coeur de la géologie fascinante du Massif Central. Ce livre, véritable trésor pour les amateurs de sciences de la Terre, offre une exploration approfondie des formations volcaniques qui façonnent le paysage de cette région emblématique de France. Les auteurs, éminents géologues de leur époque, nous guident à travers les différentes chaînes de volcans qui parsèment le plateau central. Ils décrivent avec précision la Chaîne des Puys, souvent comparée à l'Etna pour son activité passée et sa morphologie spectaculaire. Le lecteur découvre les secrets du puy de Dôme, du puy de Pariou et d'autres sommets emblématiques, témoins silencieux d'une histoire géologique tumultueuse. L'ouvrage ne se contente pas de décrire les paysages ; il plonge dans les mécanismes complexes de la volcanologie. Les auteurs expliquent les différents types d'éruptions, la formation des cratères et des coulées de lave, offrant ainsi une véritable leçon de géologie appliquée. Ils abordent également l'impact de cette activité volcanique sur la formation des sols et la biodiversité unique de la région. Un chapitre fascinant est consacré à la comparaison entre les volcans d'Auvergne et l'Etna sicilien, mettant en lumière les similitudes et les différences entre ces deux régions volcaniques. Cette approche comparative enrichit notre compréhension des phénomènes volcaniques à l'échelle européenne. Les auteurs n'oublient pas l'aspect humain, évoquant l'histoire de la découverte et de l'étude de ces volcans, ainsi que leur impact sur la culture et l'économie locales. Ils abordent également les enjeux de la préservation de ce patrimoine géologique unique. Richement illustré de cartes, de coupes géologiques et de photographies d'époque, « Le plateau central et ses volcans un Etna français » s'inscrit parfaitement dans les catégories « Sciences de la Terre », « Géographie et urbanisme » et « Livres scientifiques » d'Amazon. Il constitue une référence incontournable pour les étudiants en géologie, les amateurs de volcans et tous ceux qui s'intéressent à l'histoire naturelle de la France.

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Seitenzahl: 80

Veröffentlichungsjahr: 2024

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Sommaire

Première partie: Le plateau central et ses volcans : un Etna français

I.

II.

III.

IV.

Deuxième partie: Esquisse géologique du massif du Mont-Dore et de la chaîne des Puys

Massif du Mont-Dore

Généralités .

Géologie.

La chaîne des Puys

Généralités.

Forme des volcans.

Coulées.

Hydrologie, glacières naturelles .

Petite chaîne des puys .

ORIGINE GÉOLOGIQUE DES LACS DU MASSIF DU MONT-DORE ET DE LA CHAÎNE DES PUYS

1) Lacs ayant une origine volcanique

A) Lacs remplissant un cratère.

B) Cratères d’explosion ou d’effondrement.

C) Lacs de barrage.

2 o Lacs d’origine glaciaire

Première partie

Le plateau central et ses volcans : un Etna français {1}

Considérée dans son ensemble, la France présente un caractère de symétrie depuis longtemps remarqué. Son contour ne s’éloigne pas beaucoup de celui d’un hexagone régulier et, de ses six côtés, trois sont des frontières maritimes, pendant que deux autres, les Pyrénées et les Alpes sont montagneuses. Seule, sa frontière du Nord-Est, de Belfort à Dunkerque, est ouverte. Ces circonstances tiennent à ce que, malgré la très grande diversité de son sol, notre pays constitue un tout géologique.

En y regardant de plus près, on reconnaît que son architecture est coordonnée dans son ensemble par rapport à un point milieu, que signalent son relief et la distribution autour de lui des principales formations sédimentaires. C’est le Plateau Central, incomparable entre toutes les régions françaises par la présence de nombreux volcans, non actifs il est vrai, mais dont l’extinction remonte à un passé très peu reculé géologiquement.

Dans une page célèbre, Elie de Beaumont et Dufrénoy opposent cette région austère au tranquille, bassin parisien, où la vie est relativement si facile :

« Ces deux pôles de notre sol, s’ils ne sont pas situés aux deux extrémités d’un même diamètre, exercent en revanche autour d’eux des influences exactement contraires : l’un est en creux et attractif ; l’autre, en relief et répulsif. Le pôle en creux vers lequel tout converge, c’est Paris, centre de population et de civilisation. Le Cantal, placé vers le centre de la partie méridionale, représente assez bien le pôle saillant et répulsif. Tout semble fuir en divergeant de ce centre élevé, qui ne reçoit du ciel qui le surmonte que la neige qui le couvre pendant plusieurs mois de l’année. Il domine tout ce qui l’entoure, et ses vallées divergentes versent les eaux dans toutes les directions. Les routes s’en échappent en rayonnant comme les rivières qui y prennent leurs sources. Il repousse jusqu’à, ses habitants qui, pendant une partie de l’année, émigrent vers des climats moins sévères. "

L’abbé Giraud Soulavie avait écrit dans son Histoire Naturelle de la France méridionale : « Les montagnes sont les vrais magasins ou réservoirs de l’espèce humaine ; des milliers de montagnards passent insensiblement et à la longue dans les pays fertiles pour y entretenir les populations languissantes. "

Et les deux auteurs plus récents que nous venons de citer :

« Il (le Cantal) renouvelle sans cesse la population des plaines par des essaims vigoureux et fortement empreints de notre ancien caractère national. "

Il parait certain que les Auvergnats, comme les Bretons, sont des Celtes, c’est-à-dire qu’ils appartiennent à la race historique la plus ancienne de notre pays ; et ces Celtes, de sang déjà mélangé avec celui de races envahisseuses, eurent pour ancêtres autochtones les hommes à tête courte, dont on retrouve les squelettes fossiles, et qui ne connaissaient pas les métaux. Or, d’après une curieuse remarque de M. Boule, « la brachycéphalie est d’autant plus accusée que la région considérée est plus montagneuse et d’accès plus difficile. "

Comme le Breton, l’Auvergnat de vieille souche est brachycéphale, brun et de taille peu élevée.

De même que la population, la végétation du Plateau Central a une physionomie particulière. Il faut descendre jusqu’à la Limagne pour trouver des parties véritablement fertiles ; mais les châtaigniers de ses régions granitiques sont célèbres par leur beauté et leur longévité. Qui oublierait Fontanat, près de Royat, après avoir passé sous ses ombrages ?

I.

Les noms de Plateau Central, de Massif Central, ne sauraient avoir un sens tout à fait précis. Cependant un coup d’œil sur la carte géologique de France ne permet aucune hésitation.

Le Plateau Central a, à peu près, la forme d’un triangle dont les trois sommets sont non loin de Nontron, d’Avallon et du Vigan. Avec une superficie de plus de 80 000 kilomètres carrés, il se développe sur vingt-deux départements et comprend en tout ou en partie : le Morvan, le Bourbonnais, la Marche, le Limousin, l’Auvergne, le Charolais, le Beaujolais, le Lyonnais, le Velay, le Gévaudan, le Vivarais, le Languedoc et le Rouergue.

Nous n’avons pas qualité pour nous occuper de toutes ces provinces ; nous considérerons seulement, dans le Plateau Central, ce qui fait partie de la zone à volcans éteints traversant l’Eurasie et comprenant les Pyrénées, les Alpes, les Carpathes, le Caucase et l’Himalaya, montagnes dans lesquelles différents phénomènes, tels que d’innombrables sources chaudes, des émanations solfatariennes, des dégagements moffettiques, témoignent d’une ardeur à peine refroidie…

Le Vivarais, le Velay, l’Auvergne, voilà les trois régions du Plateau Central qui possèdent les volcans étudiés passionnément depuis que l’on sait que ce sont des volcans.

« Ils ont des yeux et ne voient point. " Ce que le Psaume dit des dieux d’Égypte est aussi vrai des hommes qui passent sans comprendre, tant qu’un Révélateur ne leur a pas dit : « Faites donc attention ! "

Voici comment Poulett Scrope raconte la découverte des volcans d’Auvergne : « En 1750, deux membres de l’Académie des Sciences de Paris, Guettard et Malesherbes, à leur retour d’Italie, où ils avaient visité le Vésuve et observé ses produits, passèrent à Montélimar, petite ville située sur la rive gauche du Rhône, et, après avoir diné en compagnie de savants qui y résidaient, parmi lesquels était M. Faujas de Saint-Fond, ils sortirent pour explorer les environs. Le pavé des rues attira tout d’abord leur attention. Il est formé de courtes articulations de colonnes basaltiques plantées perpendiculairement dans le sol, et ressemble par suite à celui des routes antiques dans le voisinage de Rome, qui sont pavées avec des pièces polygonales de lave. En s’informant, ils apprirent que ces pierres provenaient du rocher sur lequel est bâti Roche-Maure, sur la rive opposée du Rhône ; et on les instruisit en outre que des roches pareilles abondaient dans les montagnes du Vivarais. Ces renseignements engagèrent les académiciens à visiter cette province ; et étape par étape, ils atteignirent la capitale de l’Auvergne, découvrant chaque jour une raison nouvelle pour croire à la nature volcanique des montagnes qu’ils traversaient. Arrivés à Clermont, tout doute disparut. Les courants de lave des environs de cette ville, noirs et hérissés comme ceux du Vésuve, descendant sans interruption de plusieurs cônes de scories qui, pour la plupart, présentent un cratère régulier, les convainquirent de la vérité de leurs conjectures, et ils proclamèrent hautement leur intéressante découverte. "

Naturellement, le Mémoire de Guettard : Sur quelques montagnes de France qui ont été des volcans (1751), ne rencontra que des incrédules parmi les savants confrères de l’auteur, qui firent à ce sujet de l’érudition, disant que les scories volcaniques n’étaient que les résidus des fourneaux de forges romaines. Il fallut vingt ans pour qu’un travail de Desmarets, sur l’origine des basaltes, fit admettre la réalité des volcans d’Auvergne.

Et si Montélimar n’avait pas été sur la route d’Italie, les géologues du XIXe siècle auraient eu probablement l’honneur de la découverte. Depuis Desmarets, les principales études sur les volcans d’Auvergne sont dues à Ch. Lyell, Poulett Scrope, Henri Lecoq, Leopold de Buch, Montlosier, Ramond, Fouqué, Rames, MM. Archibald Geikie, Boule, Glangeaud, etc. Celle du Vivarais appartient spécialement, d’une part, à Faujas Saint-Fond qui fut (1793) notre premier prédécesseur dans la chaire de géologie au Muséum et qui a décrit cette province en 1778 avec une grande précision dans un magnifique ouvrage, et, d’autre part, à l’abbé Giraud Soulavie, que nous avons déjà cité et à qui nous ferons d’autres emprunts.

Le Vivarais se signale par la parfaite conservation de ses volcans. On y compte six cônes s’élevant de plusieurs centaines de mètres au-dessus du plateau granitique sur lequel se sont répandues les coulées de basalte qui ont en partie comblé les gorges profondes dont le massif était raviné. La Gravenne de Montpezat, ainsi nommée (gravenne , gravier) à cause de la pouzzolane dont elle est composée, est un grand cône placé sur une crête séparant l’Ardèche de la rivière de Fontaulieu. Comme plusieurs autres volcans voisins, il a un cratère régulier, en forme de coupe. De superbes colonnades de basalte, dont l’ouvrage de Faujas donne des gravures intéressantes, — quoique inexactes comme le sont les gravures, — montrent que le basalte est séparé du granit par un lit de cailloux roulés, ce qui indique un ancien lit de torrent. Du volcan de Burzet s’est échappée une nappe de lave qui, usée par les eaux, montre les extrémités polygonales de ses prismes : ils forment un pavage élégant qu’on appelle dans le pays Pavé des Géants. Le volcan de Thueyts, sans cratère régulier, a répandu sa lave dans le lit de l’Ardèche. La Coupe de Jaujac, au contour elliptique, a les flancs parés de forêts de châtaigniers. Le cratère échancré de la Coupe d’Ayzac a donné lieu à une coulée de basalte qui s’est scindée en trois étages. Au pied du cône de Souillots, il y a une de ces Grottes du Chien sur lesquelles nous aurons à dire quelques mots.