Le poète est une femme - Parme Ceriset - E-Book

Le poète est une femme E-Book

Parme Ceriset

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Beschreibung

"Le poète est une femme, flamme de Voie lactée dans un ciel indigo, voix brisant le néant de son chant de cristal. Le poète est une femme ce soir. Elle est debout. Debout devant la vie, elle contemple le monde, elle le prend dans ses mains, petite "orange bleue" gangrénée par les bombes, et elle le soigne un peu. Le poète est une femme ce soir et tous les autres et elle porte le ciel en ses yeux de chamane." Parme Ceriset est poète, auteure aux éditions du Cygne, Bleu d'encre, Stellamaris, Pierre Turcotte éditeur, Les Impliqués... Elle a publié chez L'Harmattan le roman autobiographique "Le Serment de l'espoir". Elle est critique littéraire, a publié des poèmes dans de nombreuses revues (Traversées 88 et 102, Possibles 31 et 35, Francopolis, Verso 189...) et anthologies. Sa poésie a reçu de la Société des Poètes Français les prix Marceline Desbordes-Valmore 2021 et Jacques Viesvil 2023.

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Seitenzahl: 193

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Sommaire

Amazones de la Terre

Variante

Louves

Le sol pleure

Je reviens de la Nuit

Et au souffle du vent

Amazones amoureuses

Me fondre au temps

Offrande

Médusés

Vivre

Je défie la mort

De nos souffles…

Je crois en ce qui nous rassemble

Nous sommes

Tes yeux-sources

Anima

Le poète est une femme

Destin d’Amazone

Lueurs immémoriales

Je partirai demain

Le Souffle de l’âme sauvage: Libre comme louve

LE MYSTÈRE DU SOUFFLE

AUBE IMMÉMORIALE

LUNE SOUVERAINE

EMPREINTES

SOUFFLE D’ALASKA

LA CHAIR DES ROCHES

SOURIRE DE SÈVE

FÉMINITÉ SAUVAGE

ANIMA, SOUFFLE DE PANTHÈRE

LIBRE COMME LOUVE

« MÉTAMORPROSE »

MA NATURE

CRUAUTÉ

TEMPLE À CONTEMPLER

VIE VERTE

L’ÂME SAUVAGE

ÉCRIN SAUVAGE

LES VOIX DE LA NUIT SAUVAGE

ÉTREINTE D’ÉCUME

STRATES DE VIE

CROCS D’ANGE

ARRACHÉE À MA TERRE

AUBE SCINTILLANTE

AURORE SENSUELLE

PEUPLADES

DESTIN D’OISEAU

TON CHANT DE L’OMBRE

DANS LE SOUFFLE DU VENT

CHALEUR DE MEUTE

LA VIE, ENTRE SOLEIL ET NÉANT

EXTASE CROISSANTE

Libre comme l’art

PASSAGE

MÉMOIRE D’ARGILE

MÉSANGES

MES DENTS DE LOUVE

MIROIR DES ÂGES

ÉTOILES ÉVAPORÉES

LE REGARD DES MONTS

LE CHANT DU TEMPS

Haie, feuillage

JE T’AIME COMME L’AZUR

LIBRE À MOI

JE VIENS VOUS SALUER

JOIE SOLAIRE

JOUR DE TOI

VENT SAUVAGE

L’ENFANT DE L’AUBÉPINE

INEXTINGUIBLE ÉTOILE

LA LIBERTÉ DANS LES VEINES

LE CHANT PULSATILE DE L’ÉCUME

BAISER FAUVE

JARDIN IMMÉMORIAL

LE PRIX DE MA LIBERTÉ

L’EDEN DES TERRES LIBRES

LA LANGUE DES FORÊTS

LE TEMPS S’ÉVAPORE

PURETÉ

SOURCES

NATURE POURPRE

SENTIERS LIBRES

ORAGE DES SENS

DANS LES VEINES DU TEMPS

PARFUM POURPRE

IMMANENCE

RUGIR DE SOLEIL

SAISONS D’ÂMES

FAUVE

ÉLAN SAUVAGE

SOUFFLE D’AZUR

CHANT CHARNEL

LA VOIX DE LA GRANDE OURSE

À L’ÉCHELLE DU TEMPS

PASSION FAUVE

BRUMES SAUVAGES

SAUVAGE ET LIBRE

L’ULTIME ENVOL

L'Espoir en guerre : Cantique aux althéas

L’Espoir en guerre Cantique aux althéas

I-REFUGE DE VIE

PRIÈRE AUX ALTHÉAS

RÉFUGIÉS DANS LA BRUME

L’APPEL DES ÊTRES

VILLES ESCLAVES

FEUILLE DE VIE (ou Fruit de vie)

L’ÉTÉ REVIENDRA

CANTIQUE AUX ALTHÉAS

MIRAGE D’ÉVASION

LE SOIR ÉCLATE

N'EST-CE PAS QUE TU Y CROIS ?

ESPOIRS RAYÉS

SOUS LA VOÛTE DE VIE

POLLENS, DANSEZ !

RÊVES D’ÉTOILES

LES FRUITS DE MIEL

AMANDES NOIRES

TERRE D'AJAX

AME FRÈRE

SOEUR DE BRUME

EN ATTENDANT LA TRÈVE

RIRE AUX ARMES

AUX SOLEILS D'AMARANTE

II-GUERRE DE NON-SENS

DRAME D'UN HOMME

FUMÉE DE NON-SENS

L'EMPIRE DU NON RÊVE

DANS DES YEUX D'ENFANT (ou Poussière d’étoiles)

CASCADE DE HAINE

FLAMME DE VIE

ANGE PERDU

RECIT D'UN ÉVADE DU PIRE

NUIT DES VIES

CHEFS-D'OEUVRE MORTELS

DANSE CONTRE LA MORT

RIRE ALLIÉ

ASSOUPIE

CONFESSIONS D'UN REPENTI

III-PULSIONS D’EXISTENCE

LES « ESPÉRANTS »

PASSIONS FILANTES

INTRÉPIDES

PAPILLONS D'ESPOIR

AJAX

SOUVENIRS D'UNE ÉTERNITÉ D'HIER

RÉMINISCENCES DE PLUIES

DÉLIRE D'UNE NUIT D'ÉTÉ

ÉROS MARIN

BOUTEILLE À L'AMOUR

LA PORTE SÈVE

REGARDS (OU REGARDS D’OR)

ÉDEN ROUX

RÊVE

ÉCUME BORÉALE

IV-L’ATTENTE

ATTENTE GLACÉE

ELLE

ATTENTE IMPASSIBLE ?

MÉSANGE, PLUIE, ATTENTE

PRISON ÉTERNELLE

NUAGE MELLIFÈRE

JONQUILLES

DOUCE ILLUSION

LE FOU DU ROI

V-LE REFUGE DE L'ESPÉRANCE

CALICES D'OR

SOUPE ORANGE

ÉTAMINES

PETITE FLAMME (ou Flamme rose)

L'INDOMPTABLE CHANCE D'AIMER

LA FOI AU COEUR

LES CERISES DE L'ESPOIR

CANTIQUE A L’AMOUR : L’ESPOIR GAGNERA LA GUERRE

L’expérience poétique selon Parme Ceriset (2025)

Nous passerons légers

La Nuit et le souffle

À l’Ermite

Dans les eaux mortes du monde

Depuis la nuit des temps

Aux cavernes de l’oubli

Le cadavre de la clairière

Nuit des âges

Notice bibliographique de Parme Ceriset (non exhaustive)

Recueils de poésie

Roman poétique et autobiographique

Publications dans des revues de poésie et anthologies françaises et internationales

DEPUIS LA NUIT DES ÂGES

« RÊVOLUTION »

NOTRE APOCALYPSE

MINIATURES SANGUINAIRES ET CERCLE INFERNAL

L'ÉCLAT GIVRÉ DE LA LUNE

AU NOM DE LA PAIX

DANS LES EAUX MORTES DU MONDE…

PAR-DELÀ LA POUSSIÈRE

Toi de brume

AVANT-PROPOS

PROLOGUE : MON ÉTERNITÉ

Tout s’est évaporé, pourtant c’était hier…

Brume de Toi

Rivière de Toi

Tempête de Toi

Braises de Toi

Chemin de Toi

Vague de Toi

Nuées de Toi

Ton rire de liberté

Dans les ténèbres

Les braises de l’espoir

Une bouffée d’espoir

Noël de Toi

Pépites de Toi

Lianes de Toi

Fruits de Toi

Toi de jadis

Mistral de Toi

Océan d’éternité

Ton cadavre dans les brumes

Réminiscences

Nos rires de l’aube

Le rendez-vous des brumes

Toi de brume

Écume de lapis-lazuli

Lumière blonde

Pépites de rêve

N’oublie jamais la saveur de l’aube

L’Auberge des dauphins

Eden auroral

Soupe de lune

Rosée d’or

Coquelicots de braise

Mirage d’absolu

Rocailles de Toi

Le portail de jadis

Allié des brumes

Pélerinage

L’Amant des vagues

Sève

Tu chantes

Pluie de braise

Le cri des rêves brisés

Je veille

Neige de braise

Ouragan

Lambeaux d’espoir

Flammes pourpres

Toi d’espoir

Souverain

Doux enfer

Cantique de Toi

Dans Ton souffle, le vent

L’éveil de l’aube

Mes pages.. l’ivre de Toi

Déluge de Toi

Névés

Libre comme l’art

Étoile de brume

Chemins de brume

J’écris

Fauve de Toi

Écume d’éternité

Toi l’immensité, nos souffles dans l’azur

Écho de Toi et moi :

Destin d’étoiles

Feuille sans âge

Fragments d’Éternel

Toi d’étoiles

Mémoire des roches

Aux sources des anges

Éveil des brumes

Ses pas de météore

Écrin d’insouciance

Stalactites

Robe d’aurore

Gorgée d’éternité

Lit de bohème

Toi d’azur

Ultime Amour

Indomptables amoureuses

Tes yeux de brume

De l’autre côté de ma nuit

Lac de Toi

Je te sais

Chant de l’ombre

Amant d’art

Conquérir ta sève

De nos souffles

Jour d’art, jour de Toi

Nuit fauve

Amant de nos ténèbres

Ton arbre de nuit

Effervescence

Draps d’éternité

Toi, ma nuit

Miroir de l’aube

Je me fous de partir

Danse ardente

Antidote

Haie, feuillage

Aux brumes de ta nuit

Aux lèvres d’or

Cascade d’ombre

Draps d’éternité

Draps brûlants de nuit

Incandescence

La liberté sur les lèvres

La nuit ne résiste à l’Amour

Mirage des brumes

Grand Jardin

Éphémère

Renaître

Ultime aventure

Toi mon Éden

Ton « don »… Juan

Évadés

Le poète est une femme,

flamme de Voie lactée

dans un ciel indigo,

voix brisant le néant

de son chant de cristal.

Le poète est une femme,

rangeons les certitudes

et les cocoricos..

le poète est une femme ce soir,

elle est Debout.

Debout devant la vie,

ses cicatrices au vent,

elle contemple le monde

et toutes ses souffrances.

Elle le prend dans ses mains,

petite orange bleue

gangrenée par les bombes,

ses continents brûlés

aux quatre coins des rêves,

et elle le soigne un peu.

Le poète est une femme ce soir

et tous les autres

et elle porte le ciel

en ses yeux de Chamane.

 

Femme immémoriale,

Depuis la nuit des temps,

l’Aube embrase la Nuit,

l’Art embrase la Vie…

Tu luis devant l’éternité

aux parchemins de roche et de lumière.

 

L’Amazone Terre s’éveille avec le sourire du soleil

qui dépose sur sa peau d’océan

ses paillettes d’ambre.

Son regard d’or réchauffe ses continents.

L’Amazone Terre

prend un bain d’étoiles,

délice sensuel et frais,

extase au firmament.

Elle a mille blessures.

Les humains brûlent ses poumons

et massacrent son jardin,

la faune et la flore de ses merveilles.

Tout meurt

sur le passage des bulldozers

Mais elle se rebelle et se bat

sur son cheval de brume,

au galop des cascades

et elle déclenchera

cyclones et tsunamis

si elle n’a d’autre choix

pour affirmer son règne.

 

C’était la fin des temps et tous allaient mourir.

Sézanne prit dans ses mains des lambeaux de craies et se mit à dessiner leurs portraits à tous sur les parois nues de la caverne.

Ainsi, avant de disparaître, elle immortalisait tous ces regards, ces visages qu’elle avait tant aimés.

Et je crois qu’il en fut ainsi depuis toujours, depuis l’aube de l’humanité.

Elle était donc là, rayonnant sur les roches, son éternité, l’éternité d’hier…

Graver ces visages sur la roche, aux cavernes de l’aube, sous le regard immortel du temps et des étoiles…

 

Abel a dessiné l'inoubliable,

la fresque vivante du temps jadis où

scintillent encore mille regards,

les silhouettes et les postures,

les blessures dans les entrailles d'un cœur,

qui dirigent la plume et le pinceau

de l'artiste en proie à la transe suprême,

qui lui font sacrifier une part de bonheur

au nom de l'Art, son guide mystérieux

et écrire en lettres de sueur

le nom de sa seule immortelle Muse,

de son inoubliable étoile.

 

C’était une nuit d’été.

Dans la clameur claire et musicale du ruisseau,

on entendait chanter grenouilles et grillons.

Les herbes prenaient un bain de lune, un

rapace déchirait la quiétude du ciel

de temps en temps.

Elle était amoureuse

de lui comme au temps des cavernes,

captivée par ce feu brûlant dans son regard,

sauvage et violent…

Les voix de la nuit se promènent

sur le contour des cimes bleues,

Elles palabrent sous les étoiles,

elles racontent le chant des mystères,

au loin, un cerf brame,

Le cri des rapaces, le sang, le feu,

Les lueurs animales dans ses yeux

qui l’aiment

sous la lune d'Opale.

 

Elle se sent liée à cette louve qui avance

en pleine forêt

dans la nuit profonde.

Des lances l’ont attaquée,

elle a survécu au combat

elle a deux trous rouges au côté droit

c’est le prix de sa liberté

(en écho au Dormeur du val d’Arthur Rimbaud)

 

« Rêvolution »

Un jour il y aura dans l'air

un parfum de révolution,

les fleurs pourpres détruiront le carcan

dans lequel elles sont enfermées,

la liberté surgira de la croûte glacée des

convenances,

Il y aura dans d'air le souffle d'un vagabond,

balayant les geôles argentées

comme un coup de pied dans la fourmilière...

La saveur du printemps retrouvé.

Un jour il y aura dans l'air un éclat de

révélation.

Les êtres plongeront dans les yeux de l'Autre

et y liront leur propre reflet

et la mort de la vie

et la mort du soleil

et toute la finitude du monde

unira même les pires ennemis

au-delà de tout

au-delà de toutes frontières

Mais il sera trop tard

tout s’éteindra dans les nuées

des apocalypses guerrières

tout s'évaporera dans le vent

Et je te sourirai encore

et notre fin sera belle

car nous aurons encore en nous

un rêve de révolution

inextinguible, inaltérable...

Un rêve de fraternité : la révolution de

l'Amour.

 

Fais-moi l’âme ours,

l’âme panthère,

l’âme sauvage,

celle qui résonne aux cavernes de l’oubli,

Lame brûlante

gravée dans la roche,

imprime en mon corps étoilé

l’empreinte immortelle de ton cri.

 

Humer le crépuscule,

le vent, les nuages froids de la nuit

avec un grand feu de joie dans l’âme

et les cicatrices qui tiraillent

mais luisent de mille étoiles,

l’esprit de la louve libre

qui flambe dans le regard…

Ainsi parle le temps dans le grand

coquillage :

« N’est fort que celui qui a affronté le gouffre

et pansé ses failles. »

 

Amazones de la Terre

Nous sommes de la Terre

et infiniment femmes,

femmes des ruisseaux fous

et femmes des nuages,

femmes du crépuscule

embrasé de ses flammes,

femmes de l'aube bleue,

des cascades sauvages.

Nous sommes des nuées,

des pluies, des météores,

des aurores rosées

et de leur brume fraîche

des effluves fruités,

extases des nuits d’or,

des idylles d’été,

des hommes aux peaux de pêche.

Nous sommes de la vie

qui coule dans les sources,

de cette passion rousse

qui flambe en nos veines,

des étoiles qui s’aiment

aux feux de la grande Ourse,

des regards éternels

qui nous proclament Reines.

Nous sommes de l’espoir

et de toutes ses forces,

nous sommes des combats

qui nous firent Amazones,

Nous sommes du courage

qui brille et qui trône

au-dessus de nos vies,

au bois de nos écorces…

Comme un arbre de vie

éphémère, immortel

qui contemple le temps

du haut de ses branchages,

Nous sommes de l’eau vive

qui danse et nous appelle,

nous plongeons dans son bain

nous fondre au paysage.

 

Variante :

Je me sens de la Terre et infiniment femme,

Femme des ruisseaux fous et femme des nuages,

Femme du crépuscule embrasé de ses flammes,

Femme de l'aube bleue, des cascades sauvages.

Je me sens des névés, des neiges du Vercors,

Des aurores rosées et de leur brume fraîche,

Des effluves fruitées, extases des nuits d’or,

Des idylles d’été, des hommes aux peaux de pêche.

Je me sens de la vie qui coule dans les sources

De cette passion rousse qui flambe en mes veines

Des étoiles qui s’aiment aux feux de la grande Ourse,

Des regards éternels qui me proclament Reine.

Je me sens de l’espoir et de toutes ses forces,

Je me sens des combats qui me firent Amazone,

Je me sens du courage qui brille et qui trône

Au-dessus de nos vies, au bois de nos écorces

Comme un arbre de vie éphémère, immortel

Qui contemple le temps du haut de ses branchages,

Je me sens de l’eau vive qui

danse et m’appelle

Je plonge dans son bain me fondre au paysage.

 

Ce chant violine qui s’écoule comme une complainte sombre,

Ce chant, ton chant que j’entends parcourir les plaines

Du néant grisonnant

Jusqu’au refuge d’ambre

De l’antre de mon âme qui se fait caverne

Et accueille en son sein le silence érigé

De ton ombre qui veille

Aux nuits d’immensité.

 

Nous sommes de la Terre et du souffle de

vie,

femmes-lumière de tout temps soulevées

par les tempêtes et les marées,

debout devant l’infini.

Nous sommes ce qui lutte et renaît,

l'aube radieuse après le gouffre,

l'eau vive surgissant, indomptable

de la roche où elle fut enfermée.

Nous sommes des nuits ardentes,

immémoriales,

Nous sommes des météores et de tous

continents,

unies dans une seule chair, un seul sang

s’écoulant de flamme en flamme,

d’être en être.

 

À ceux qui ne connaissent nulle trêve à la

douleur.

À chaque pas enfoncé dans le baume

neigeux,

tapis de larmes cristallisées

recouvrant les plaies incendiées de la Terre,

je me sens de plus en plus louve et de moins

en moins humaine.

Je hume l'air glacial pour tenter de calmer

la nausée qui me vient

quand je songe aux souffrances du monde.

Est-ce parce que j'ai entrevu l'enfer

et parcouru tant de fois les catacombes ?

J'allume en moi une flamme qui veille

en union de pensées avec les êtres

qui ne connaissent nulle trêve à la douleur.

 

Avoir foi en la vie

à la lumière de nos morts.

Leur souvenir nous porte.

Ils nous rendent invincibles.

Avoir foi en l'Amour

comme en l'océan fou

qui maltraite souvent

mais rend ivre du jour.

Avoir a foi en Lui

dans ses yeux d'amant,

dans ses assauts brûlants,

dans le feu de nos langues.

Ma foi est Poésie,

acte de résistance,

prière en pleine nuit,

soleil de jouissance.

 

Ce matin, nous sommes LIBRES,

comme si nous l'avions toujours été...

Depuis la première heure de l'aube,

depuis le chant du coq insolent,

depuis les brumes savoureuses

qui ont irrigué nos âmes sauvages.

Nous sommes libres depuis le premier rayon

de vie,

depuis le premier flocon d'espoir,

depuis la première odeur de mort

que nous avons surmontée...

Nous sommes libres depuis tous ces combats

qui ont forgé nos esprits fous,

fous de vivre, fous d'aimer la vie

aussi passionnément, malgré toutes ces

épines,

sur le chemin des rêves, qui ont lacéré nos

pieds.

Nous sommes libres...

Entendez-vous les cris des étoiles

qui clament notre émancipation du monde?

Elles meurent sous les assauts de l'aube

cruelle et indomptable.

Nous sommes libres,

avons bâti sur un nuage

l'immense empire de nos idéaux,

au sang de nos mots,

à l'encre de nos veines,

et rien ne peut l'atteindre, pas même le

destin.

Tu me rejoins souvent

et je t'accueille encore,

chaque jour, avec le même émerveillement.

 

L'infini nous sourit, il est inégalable.

Le vent devient ce loup sillonnant les

vallons,

la faim au ventre et la liberté dans le sang.

En ces contrées, vie et mort tournoient en

osmose,

complices et souveraines,

dans le froid de la nuit et l’infinie clarté des

jours.

 

En chaque être danse ce mélange ardent

de souffrance et de joie,

et tout cela se lit dans les regards,

leur flamme ne ment pas.

Dans la douceur de l'aube

la lumière panse les plaies

des vagabonds de la vie.

Parfois, l’humilité nous envahit

devant les rêves d’humanité,

devant l’immensité de la tâche à accomplir.

Mais au plus profond de la nuit

nous allumons un feu,

unissons nos mains, nos bouches,

nos sourires et nos poèmes

pour les jeter à la face livide du néant,

et esquisser à coups de pinceau

l’espoir, notre emblème.

(variantes de ce texte dans mon recueil L’Amazone Terre en 2021 et, en 2023, en anthologie, éd. Panthéon Universel de poésie)

 

Tu poursuivras ton interminable errance,

celle des êtres qui savent,

qui ont vu de leurs yeux ébahis

l'inexprimable.

Tu avanceras dans les steppes de l'oubli

où les cadavres sont fondus à la roche,

où les hyènes hurlent à la mort.

Tu ouvriras des espaces vierges

que l'humain n'a pas encore assiégés,

des royaumes inconquis

où les loups hument la pleine liberté.

Tu contempleras à chacun de tes pas

l'immensité immaculée du silence.

 

La Nuit et le souffle

et le pas des morts

et la peau gelée

des âmes enfuies

et sur les pierriers

la voix des héros

mémoire embrumée

de ceux qui résistent.

Le blanc des névés

et les sifflements

des oiseaux de proie

les lambeaux au bec

qui saignent encore

et la liberté

du Vercors qui trône

comme un géant bleu

au-dessus des tombes...

Ainsi est la Nuit,

Elle y marche nue.

À l'Aube, la vie reprend son vol,

après l'Amour, elle n'a pas dormi.

Elle a bu les rayons argentés de la lune.

Elle est le regard du jour qui reviendra.

 

J'aime la grandeur d'âme

des matelots en pleine tempête

qui restent fidèles à la mer.

On les aperçoit dans la brume

debout, dignes, solidaires,

unis face aux dragons d'écume,

épuisés mais radieux,

blessés mais sans amertume,

amoureux inconditionnels

de leur Aphrodite guerrière.

 

Se fondre à l'essence sauvage du Vivant,

souffle commun à tous les êtres,

flot de mystères ancestraux

jaillissant des profondeurs de la Terre,

sève, sang, fleuves, rivières

se diluant dans l'Infini de la lumière.

 

La joie pure et limpide

de se dire que nous aurons été là

fidèles aux étoiles

jusqu'à la dernière plaie,

jusqu'à la dernière nuit.

 

Nous passerons légers

laisserons dans le vent

l'empreinte de nos vies

et l'écho de nos pas

le reflet de nos actes

et le chant de nos voix

et un peu de nos mots

dans le ciel étoilé.

 

La vie se renouvelle sans cesse

sur les hauts plateaux du temps.

La chair des proies souffre entre les roches.

On entend la mort qui craque sous les dents

et au loin le murmure des guerres éternisées.

Le Vercors affirme son règne

sur l'immensité.

La nuit saigne dans la gorge du monde

mais tout renaît à l'aube

dans la clarté impassible des nuées.

 

Les feuilles dorent et les générations

meurent.

L’azur ne s’émeut pas. Tout l'indiffère.

Il a vu défiler la houle des humains.

Le hêtre est pris de séismes.

Éruption de feuilles en vagues de lave

cruelles, souveraines.

Les pépites de cuivre s’agitent

comme les écailles d’un poisson rutilant.

Des larmes de feu se détachent...

Je les dédie à mes aïeux.

Une feuille, une âme envolée vers la terre,

si loin des cieux…

Jusqu'au printemps où tout se régénère,

le couchant attend sa renaissance

en hibernant l’automne, l’hiver

comme un phénix bienheureux.

 

Les yeux mordorés de la nuit veillent sur un

monde sans sommeil.

Ils sont les regards apeurés

des rongeurs qui servent de proie,

les regards cruels des oiseaux de nuit qui

dévorent tout

pour ne rien laisser des rêves.

Ils sont ces fenêtres éclairées,

cachant sous leur robe mousseline

mille ébats et mille solitudes.

Ici, un dîner aux chandelles

dans un salon de velours rouge,

Là, un vieil homme,

les yeux fixés sur l'horloge

dans une cuisine vieillie,

attendant son fils mort à la guerre

qui ne reviendra pas,

Ici encore un enfant

qui s'endort seul au monde dans un

orphelinat...

Les yeux mordorés de la nuit,

ce sont les étoiles

qui éclairent cette fresque étrange

pour tenter de l'embraser

d'une lueur d'espérance...

À l'aube, la vie reprend son vol.

Après l'amour, Elle n'a pas dormi,

elle a bu les rayons argentés de la lune.

Elle est le regard du jour qui reviendra.

 

Nous sommes ces femmes-colibris

avec la force d'un aigle.

On a l'impression que la bise va les emporter,

nos silhouettes de sylphides,

aussi fines que le plus fin des roseaux.

On guette nos pas hésitants,

les moindres failles dans nos voix.

Mais dans nos frêles thorax, sous nos côtes,

c’est un volcan qui se déploie.

Le vent pourra souffler,

l'ouragan se déchaîner,

rien ne déracinera

nos âmes de coquelicots plantées dans les

nuages,

rien ne pourra porter atteinte

à nos joies, nos forces, notre liberté,

à la puissance née de nos fragilités

d'oiseaux-femmes Amazones

aux étoiles vouées.

 

Louves

Elles avancent, sereines,

sur les plateaux du temps

soulevées par le grand vent,

grisées par l'ambiance.

Leurs passions dans les veines,

elles n'ont plus jamais froid,

le feu de leurs amants

entre leurs côtes danse,

et de leurs disparus,

elles ont gardé le chant.

Elles n’ont plus peur des cris

plaintifs des rapaces,

de la nuit, de la mort

ni de ce qui s’efface.

Les pierres sous leurs pieds

leur racontent l'humain,

les pas de ceux tombés

aux gouffres du chemin,

en ce lieu imprégné

de sang et de mémoire.

Et les herbes en folie,

sous les assauts fougueux

du mistral, sont libres