Le retour des Templiers - Héraclès Harixcalde - E-Book

Le retour des Templiers E-Book

Héraclès Harixcalde

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Beschreibung

Repère pour les 300 prochaines années, Héraclès lève le voile sur une grande partie du secret des Templiers et du christianisme des origines tout en expliquant le fonctionnement complexe de l'âme humaine et collective en termes simples. La mystique, le rôle du chaman en société, les origines bouddhistes du christianisme, la franc-maçonnerie sont autant de thèmes qui permettent d'éclairer le déclin de la civilisation occidentale moderne. Entre guide alchimique et politique, l'auteur propose des solutions pratiques et révolutionnaires dans un monde post-COVID et invite à la création d'une nouvelle élite de conscience garante d'un retour aux traditions et à l'artisanat, dans un récit simple et percutant qui risque fort de bousculer la réalité établie en ce qu'il offre au lecteur la possibilité de ressuciter Dieu, par le serpent à plumes. On trouvera en première partie la suite et fin de L'Apocalypse de Logan à la découverte de son passé et du secret des Templiers dans un road-trip initiatique en Ecosse, et ce livre clôture la trilogie Mysterium Australis, mandala puissant de compréhension du monde moderne.

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Seitenzahl: 254

Veröffentlichungsjahr: 2025

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« Je suis le problème et la soluce, j’ai le totem et l’œil d’Horus. »

VALD

« Memento mori. » (Rappelle-toi que tu vas mourir)

Inscription au sol, South Leith Church Parish, Ecosse

« Une civilisation qui fait la guerre, divise en classes et hait les races n’est pas le produit d’un seul homme, mais de tous les hommes. Aucun homme ne peut dire : “Je suis bon, donc je ne l’ai pas créée.” »

Lao Russell, Dieu travaillera avec vous mais pas pour vous.

« La normalité est un chemin pavé : il se suit aisément mais aucune fleur n’y pousse. »

Vincent van Gogh

« Quand le merle voit les vendangeurs entrer dans la vigne, il s’étonne surtout de les voir qui n’ont pas, comme lui, peur de l’épouvantail. »

Jules Renard

Préambule

Dans ce dernier opus de Mysterium Australis, en me basant sur mon expérience personnelle et les enseignements des précédents ouvrages, je vais tâcher d’exposer tous les fils invisibles qui régissent l’occident et empêchent son entrée dans le nouvel âge d’or. En effet, si à échelle individuelle il semble à tout un chacun que nous soyons dans le vrai et à l’apogée de la civilisation, grâce au progrès technique et à l’IA dans un occident « judéo-chrétien », on est en droit de se le demander en regardant les fruits que nous avons porté ces 50 dernières années en termes d’architecture, d’artisanat, de couture et de coutumes, conséquence principalement de la vénération d’un nouveau veau d’or qui pousse tout un chacun à poursuivre le fruit plutôt qu’à faire pousser la branche…

Nous trouverons ici tout d’abord la fin de l’Apocalypse de Logan, avec la dernière partie du tome 2 qui clôture les révélations sur mon ascendance (Logan de Restalrig) et conte mon road-trip au « Royaume-Uni » à bord d’un camper van Volkswagen bleu chromé de Londres à Edimbourg, de ma découverte du secret des templiers, de mes échanges avec Abraxas, Hélios, ou avec cet être qui communique par symboles et synchronicités… Le lecteur comprendra ici quel fut le rôle de la couronne anglaise avec la complicité de la franc-maçonnerie spéculative et de l’église reformée dans la mise en place du système de la toile de contrôle global que nous avons déjà abordé maintes fois. Attention, nous sommes ici aux bords du monde, et on traite de la construction même de la réalité. Je me contenterai de conter les faits ici dans le même style que le Tome 2 et on approfondira les concepts et apportera des pistes de compréhension dans la deuxième partie, car tout ceci risque de sembler abstrait et effrayant pour un public non averti et non éduqué dans la théologie, le mysticisme et l’ésotérisme.

Je vais tacher de vous montrer que du fait d’un design originel quelque peu pervers du christianisme et de multiples modifications du dogme, d’un corpus biblique fouillis et mal traduit, de multiple scissions et conciles œcuméniques, que nous nous trouvons au bout du bout de l’âge sombre (ou kali yuga), qui est en fait un âge régi par le Diable pour ce que nous avons abandonné l’étude du langage de Dieu qu’était le grec ancien, et que l’âge d’or peine à démarrer du fait des sales histoires qu’on raconte sur l’Apocalypse. Car ce sont avant tout les histoires qu’on se raconte qui régissent le monde, et on pourra aisément comprendre les déséquilibres pervers que peuvent connaitre une société qui a abandonné parents et enfants à la télévision… qui contrôle encore aujourd’hui en grande partie notre réalité. Comment y subvenir ? Organiser un autodafé de nos écrans télévisés ? Vous verrez que le Diable en a plus qu’assez de ses diableries et que c’est lui-même qui complote pour ressusciter les anciens Dieux, ou les archons, qu’il faudra que chacun de nous reconnaisse et endosse sa part de responsabilité, les fautes qui lui incombent, tout en acceptant la part d’ombre qui nous caractérise tous, le serpent, le noûs qui croit dans l’ombre à chacune de nos actions et qu’on ne doit plus ignorer, et ainsi peut-être que Zeus passera-t-il le relai à Dionysos.

Comme tout est relié, c’est le propre de la religion, et que les organisations religieuses sont avant toute chose des organisations, c’est-à-dire des groupements d’hommes hiérarchisés, je vais étendre le domaine d’étude a celui de l’organisation sociétale dans son ensemble, et à la France en particulier car c’est l’exemple que je connais le mieux et qu’il peut être plus ou moins transposé au Royaume-Uni, à l’Australie et au Canada qui sont les derniers bastions de l’âge sombre, et dont les problèmes trouvent leur source avant tout dans la bureaucratie abusive et un manque de leadership. J’en profiterai pour proposer la seule solution qui me parait viable pour sauver ces états et notre civilisation sur le long terme, ce qui prendra une bonne vingtaine d’années à mettre en place mais insufflera certainement une nouvelle énergie à ces sociétés qui se sentent visiblement déjà noyées.

Dans l’optique de toucher un large public, et parce que la modernité nous offre la possibilité de vérifier nous même les sources, je conserverai mon style habituel et éviterai de tomber dans l’étude universitaire en me contentant de citer les sources et les auteurs dans le texte, pour me placer dans une subjectivité qui je pense parlera au plus grand nombre, et parce qu’encore une fois, j’écris dans l’urgence.

Livre 1

L’Apocalypse de Logan

Comment pêcher un Léviathan ?

(Suite et fin)

Partie IV

Road-trip initiatique en Ecosse

Verbe ambivalent, que Dieu rassemble

Le Logos fut fendu comme un germe ;

Dans le silence, l’Un fut déchiré.

Une Voix naquit de la Douleur

Et une Musique de la Chute,

Fil rouge dans le Chaos.

Chaque lettre est lambeau de feu,

Chaque son est souvenir.

Par la déchirure,

Le myste pénètre vers l’indicible ;

Le brisé devient une clef et

L’Antilogos un bien suprême.

Le Logos comme l’éclair, divise et éclaire.

Ne fuis pas la contradiction ;

en elle se cache Dieu.

Λόγος δυόφων θεῶν ἀγορήν

Ὁ Λόγος ἐσχίσθη ὥσπερ σπέρμα·

ἐν σιγῇ ἐσπαράγη τὸ Ἕν.

Καὶ φωνή ἐγεννήθη ἐκ πόνου·

μουσικὴ ἐκ πτώσεως,

μῖτος ἐκ χάους.

Ἔκαστον γράμμα πυρὸς ῥάκος,

ἔκαστος φθόγγος ἀνάμνησις.

Διὰ τῆς διακοπῆς,

ὁ μύστης εἰσέρχεται πρὸς τὸ ἄρρητον·

Τὸ σχισθὲν γίνεται κλεὶς·

ὁ ἀντίλογος ἀγαθόν.

Ὁ λόγος ἐστιν ὡς ἀστραπή· διαιρεῖ καὶ φωτίζει.

Μὴ φεῦγε τὴν ἀντίφασιν·

ἐν αὐτῇ κρύπτεται ὁ Θεός.

Logos Dyophon Theon Agoras

Ho Logos eschisté hospér spérma;

en sigeé esparagé to Hen.

Kai phoné egennéthé ek ponou;

mousike ek ptoseos,

mitos ek chaous.

Ekaston gramma puros rhakos,

ekastos phthoggos anamnesis.

Dia tes diakopes,

ho mustēs eisérchetai pros to arréton;

To schisthen ginetai kleis;

ho antilogos agathon.

Ho logos estin hos astrape; diairei kai photiozei.

Me pheuge ten antiphasin;

en autée kryptetai ho Theos.

29

Je ne comprends pas les voyageurs qui usent du monde comme d’un divan, et infligent à la route l’insulte d’en faire la thérapeute de leurs névroses.

Sylvain Tesson

Une pelle et un pied de biche dans mon sac en bandoulière, j’étais garé aux abords du Lochend Park à Edinburgh, et j’attendais patiemment à l’arrière du Volkswagen Transporteur de location bleu chromé que le balancier régulier où le soleil descendant laissait place à la lune suivisse sa course. Je n’avais eu que peu de sommeil ces derniers jours, mais mon soma était au beau fixe. Il semblait que j’étais bel et bien réparé car je n’avais pas souvenir de jamais m’être senti si bien, tout rechargé d’un mana dont je ne connaissais autrefois pas les secrets...

Je réfléchissais à des choses et d’autres et à comment je pourrais bien formuler sereinement les semaines de voyage qui venaient de s’écouler et qui m’avaient semblées hors du temps et dictées par la providence plus que par un planning rigoureux, comme ceux que j’avais pu faire en mes jeunes années en couple dans la préparation minutieuse d’un voyage à durée limitée, et désormais la vie m’apparaissait comme un voyage sans fin. Je prêtais une oreille attentive au frigo, ou à la batterie, ou à je ne sais quel équipement électrique du van qui s’activait à intervalles réguliers pour aiguiller mes pensées, et j’en étais venu à la conclusion que ce van de location défectueux était en quelque sorte l’intermédiaire divin, le daimonion ou le daimon, celui que décrivent Sophocle et Platon dans leurs récits et qui les aident, dans leur divine folie, à prendre d’importantes décisions…

J’avais acheté le pied de biche et la pelle dans un magasin de bricolage du nom de Screw Fix aux abords du parc, et je venais de faire une réserve de lentilles, de gingembre et de betteraves car à l’approche de l’heure fatidique de la découverte du trésor, j’avais été averti par information push que tout le nord-ouest de l’Espagne, qui est par ailleurs très dépendante des énergies renouvelables et qui est restée hors du marché européen des énergies, venait de connaitre une coupure de courant massive, du fait très probablement d’un piratage informatique. Flairant la chute et la généralisation des coupures de courant à toute l’Europe, comme je l’avais mentionné au vendeur de Screw-Fix, j’entrevoyais une période de chaos suivie d’un retour au Moyen-Age qui pour tout dire me réjouissait un peu. J’avais en tête les scènes d’entraide, la foire du village, les saltimbanques, la communauté, les veillées nocturnes à la lumière des cierges et des flambeaux, les rencontres originales et un quotidien qui n’est plus celui de la routine habituelle où des gens endormis se laissent transporter sur des tapis roulants dans des gares trop peuplées.

Par précaution, j’achetais tout de même des lunettes de protection et un masque à gaz, précaution acquise à l’occasion des feux de forêt de la côte est australienne avec MT, masques qui étaient alors devenus soudainement très précieux... A Pau, il m’avait déjà été donné de constater des coupures de courant très étrange, des flashs sans électricité, et des coupures plus longues qui n’avaient jamais vraiment été justifiées et qui ressemblaient à celles qui pourraient survenir si on laissait un enfant ou Macron face à un gros bouton rouge en lui disant : « surtout, tu n’appuies pas sur ce bouton ». Cette coupure-ci était plus importante, elle affectait sérieusement les transports et je recevais des messages sur mon cellulaire qui indiquaient déjà que les transports français, à mon retour, en seraient affectés. Chose qui n’est pas inhabituelle entre cheminots et grèves des transports publics, tout compte fait.

Malgré cet évènement inhabituel, j’étais persuadé que Dieu m’avait indiqué l’emplacement du trésor des Templiers et rien ne pouvait me détourner de mon objectif. Bien que j’eusse déjà subodoré que ce trésor n’était pas celui que l’on croyait, fait d’or et de rubis, je nourrissais encore l’espoir secret d’une récompense divine pour les épreuves traversées, Ô orgueil quand tu nous tiens, d’une sorte de cadeau instantané comme j’en avais reçu quelques-uns au cours de mon voyage.

Lochend Park se trouvait dans le quartier de Restalrig à Edinbourg, un quartier au pied du Holyrood Park qui sert de fond d’écran à la ville d’Edinbourg, dont on apercevait, où que l’on se trouva, la végétation vert-jaune et rocailleuse caractéristique. A l’entrée du parc se trouvait une plaque qui fut le seul endroit où j’avais pu trouver mentionné le nom de Logan de Restalrig ces deux dernières semaines. Au milieu du parc était un Loch et sa vieille pompe qui servaient jadis de source d’eau principale à la ville, avant que ne s’étende considérablement celle-ci et que la pompe ne soit décrétée insuffisante. D’après les rumeurs, ce Loch était sans fond, on avait essayé d’y jeter des objets lestés afin d’en déterminer la profondeur, mais on ne parvint jamais à les retrouver. Au milieu du Loch les branchages d’arbres aquatiques reprenaient petit à petit leurs droits, les canards et les oies s’y frayaient leurs chemins, toujours prompts à m’indiquer de leurs cris ma bonne ou ma mauvaise direction. Surplombant le parc on trouvait le Lochend Castle, qui fut autrefois nommé le Restalrig Castle et il ne restait du château original à vrai dire qu’un seul bâtiment, c’était la façade qui donnait sur le parc, à quelques 10m au-dessus d’une paroi rocailleuse qu’on pouvait facilement escalader.

Cet après-midi-là, lors de mon repérage et de ma collecte de données, j’avais escaladé le mur, puis je m’étais rendu compte que l’accès au parc y était libre, et je m’étais décidé à me présenter à la porte pour savoir s’il était possible de faire une visite, et je m’approchais tranquillement en faisant un signe de main ouverte à l’homme qui se trouvait là. Il semblait que le lieu fut occupé par des résidents d’origine diverses, et je fus reçu par un homme qui se présenta comme un Espagnol avant de me dire qu’il venait de Maurice, et qui lorsque je lui demandais si je pouvais faire une visite, me menaça en m’indiquant les caméras. Je lui demandais quel était ce lieu et qui le gérait, et j’appris que c’était désormais un centre d’hébergement pour enfants et étrangers, géré par Cameron Guest House Group. Je comprenais qu’ils ne souhaitaient pas que de sombres inconnus ne s’approchassent trop des enfants, mais je regardais une dernière fois les caméras qui me semblaient être de ces vieilles caméras factices bon marché, celles qui sont installées comme épouvantail plutôt que celles qu’on trouve partout ailleurs au Royaume-Uni et connectées à une centrale, et je ne pus m’empêcher de penser à Saruma… Une rapide recherche sur cette organisation m’avait confirmé mes soupçons : c’était encore une pompe à fric du gouvernement et ses dirigeants avares se vautraient dans les richesses inutiles.

Je me séparai poliment de l’employé et repartis sans faire trop de vagues, m’en retournant sur la falaise à l’arrière de la bâtisse et je trouvai là, à mon grand étonnement, couché à 75 Degrés de manière très inconfortable entre des arbustes sur un tapis de feuilles, un homme tout ce qu’il y a de plus normal, un Écossais, que j’interpelais de manière un peu surprise sur la raison de sa présence. Il me répondit tout d’abord qu’il essayait de dormir, mais il était 14h et sa réponse ne me satisfaisant pas, j’insistais en riant un peu : « Mais que fais-tu là ? ». Il me confessait finalement qu’il s’était enfui de sa femme et qu’il prenait du repos, ce qui m’avait nécessairement attiré sa sympathie. Je me présentais : « Je suis Logan de Restalrig, ceci est mon château. Ils l’ont transformé en centre d’accueil pour migrants. Ça ne vous dit pas qu’on le prenne d’assaut ?». Et il me répondit un truc du style, « ahh les salauds ». Je repérais une fenêtre à l’arrière dont l’enduit sur les carreaux était frais et je décidais d’enlever proprement un carreau afin d’ouvrir la fenêtre de l’extérieur et de jeter un œil sur ce qui se tramait à l’intérieur. Mais l’espagnol, sur le qui-vive, aussitôt que je touchais le carreau accourut à la fenêtre et me menaça d’appeler la police ; je lui rétorquais que je ramassais juste quelques cailloux sur la falaise, que j’étais collectionneur, et que cette bâtisse ancienne était celle de mes ancêtres, et il retorqua que la bâtisse avait 100 ans, ce que je m’empressais de corriger en lui affirmant que c’était beaucoup plus vieux que ça, et cette scène, entre l’Espagnol de l’ile Maurice et le dormeur Ecossais commençait à devenir tout à fait absurde, donc je me décidais d’oublier le château, pour le moment tout du moins.

Je redescendais aux pourtours du lac et recommençais à suivre les signes… qui m’amenèrent au pied d’une autre falaise, sous un grand platane ou se trouvait sur un monticule de terre trois plaques d’amiantes qui m’avaient suggéré que c’était là qu’était enterré le trésor. Pourvu de l’information essentielle, j’étais retourné au van dans l’attente du soir. Après une sieste et quelques divagations, de retour au monticule j’installais ma lampe et m’assurais que personne ne m’avait suivi. Dans l’après-midi, de nombreux passants me posaient des questions inhabituelles. Ce lieu était aujourd’hui entouré de logements sociaux et autres lotissements, et si certains avaient leurs habitudes de balade de santé dans ce parc pour la joie de la nature, il semblait que d’autres que moi avaient réduit le cercle de recherche et notaient tous passages inhabituels, ou tentaient de soutirer de l’information à propos d’un potentiel trésor à toutes têtes inhabituelles qu’ils pouvaient croiser là.

Quand on se lance dans une chasse au trésor, il y a deux prérequis essentiels : être très sûr de ses instincts, et aimer creuser. Je commençais donc à creuser le monticule, et je creusais dans le noir pour 1 mètre, et je ne trouvais rien. Aurais-je été floué ? Mon daemon s’était-il encore moqué de moi ? Dans le noir, il était difficile de distinguer quoi que ce soit… les pierres semblaient être de simples pierres, mais était-ce certain ? Dans le doute, je remplissais la sacoche Ubereats carrée que j’avais trouvé peu avant, très pratique pour me servir à la fois de couverture en me faisant passer pour un livreur et de transport pour le butin. Prenant une pause après une heure à creuser avec ma petite pelle de camping, je commençais à douter du bien fondé de mon entreprise, et que c’était peut-être là mon côté français que de croire aux trésors comme l’avaient fait les militaires Français de La Pérouse de la première expédition vers l’Australie, dont la carte fut dessinée par un proche de la couronne Anglaise et indiquait des trésors enfouis sur des iles avoisinantes, dont l’appel de convoitise fut irrésistible et en résultat de quoi les français étaient arrivés trop tard pour revendiquer le territoire Australien… laissant ainsi la place à l’expédition des bagnards britanniques. La marche du monde ne tenait peut-être qu’à de petites erreurs, bien que j’en doutais et qu’elle me paraissait plutôt d’un fin design. Je recommençais à creuser, un deuxième mètre, et ramassais quelques échantillons de cailloux supplémentaires. Je commençais enfin à sentir les pourtours d’un objet, et je pensais immédiatement à un coffre, comme ceux dont j’avais le souvenir dans mes parties de Return from Monkey Island, et dont mes aventures, à bien y repenser en prenaient quelques allures…

Je creusais tout autour de la forme, longue et rectangulaire, quelques 1.5m de longueur pour 30cm de côté, d’un poids avoisinant les 70 kilos et je percevais de plus en plus qu’il ne s’agissait pas d’un coffre mais d’une pierre. Je notais sur la pierre quelques signes comme il m’était arrivé d’en voir sur les pierres des églises, signes qui ressemblaient à ceux des Vikings, ou des Egyptiens, et permettaient de reconnaitre l’auteur de la pierre taillée, pour blase et paiement.

Je plaçais une souche d’arbre à côté de la grande pierre et avec le pied de biche j’exerçais un levier afin de sortir le trésor de terre, dans ce trou de 2m sur 2m. Le trésor, une grande roche, était la même roche que celle utilisée dans le couronnement des rois d’Ecosse et qu’on nomme pierre de destinée, une pierre en sable rouge. Je l’avais vu à Perth, celle qu’ils exposaient. On disait que c’était la pierre de Jacob, ou l’oreiller du Jacob de la Bible. La pierre avait une longue histoire, et récemment Charles III l’avait fait venir d’Ecosse jusqu’à Westminster pour son couronnement, car il fallait qu’il s’asseye dessus, ça prouvait qu’il était roi d’Ecosse. Pendant longtemps la pierre fut d’ailleurs gardée à Westminster, jusqu’à ce que dans les années 50 des étudiants indépendantistes Ecossais ne s’organisent pour la voler et la ramener en Ecosse, cachée puis déposée dans un château en ruines, l’abbaye d’Arbroath, pour enfin être exposée au musée de Perth. Au début du siècle, à deux reprises des femmes socialistes avaient tenté de la faire exploser, et c’avait fini par la casser en deux. C’est dire la puissance d’un symbole attaché à un vulgaire caillou. C’était LE caillou. Après tout, comment prouver que la pierre exposée à Perth était vraiment l’oreiller de Jacob, d’après moi, si elle était quelque part, c’était caché sous terre jusqu’au retour de Restalrig. Logan de Restalrig l’avait toujours eu en sa possession, l’autre pierre, elle était fausse. Le 7e Logan de Restalrig à la fin du XVIe, sachant qu’il était dans la panade avec la couronne anglaise avait pris ses précautions et distribué autant que possible sa fortune à ses proches, et il avait caché la pierre de destinée ici, pour que son futur descendant la trouve.

Après avoir usé de toutes mes forces pour extraire cette pierre du trou, fatigué, je m’étais assis sur la pierre 5 minutes, avant de me rendre compte qu’il était déjà près de minuit et que mon train partait de Londres à 14h. Relativement satisfait de ma trouvaille, je prenais le chemin du retour. Les poches vides et le cœur plein.

30

- Solomon : « La vie est tellement plus facile à vivre quand on est mort. »

- Tommy Shelby : « Je continuerai jusqu'à ce que je trouve un homme que je ne peux pas vaincre. »

- Peaky Blinders

Après avoir publié le tome 2 de Mysterium Australis, j’avais décidé de passer quelques jours à Paris avant le road trip en Angleterre, dans un appartement qu’un ami en vacances m’avait laissé, dans le 18è arrondissement, et je ne savais pas encore que la suite de l’initiation eût déjà commencée.

J’en avais profité pour faire le tour des librairies où je laissais mes livres en dépôt vente et pour aller consulter quelques livres rares dans les bibliothèques nationales. Je commençais par la bibliothèque de l’Arsenal, au croisement de rue de Sully et rue Henry IV. Ambiance studieuse et formelle, sans fioritures mais solennelle, après avoir été accueilli avec méfiance du fait de mon Kilt, ils confectionnèrent très aimablement une carte de bibliothèque lorsque je leur lâchais le nom de « Gabriel Naudé », l’ancien bibliothécaire de Mazarin dont j’avais fait récemment la connaissance d’un descendant. Les bibliothécaires, c’était eux l’état profond pensais-je.

Le livre que je cherchais n’était pas là malheureusement, mais je le constatais en rayon à Richelieu, et m’y rendais aussitôt en métro. Une bibliothèque très grandiose et bien fournie trône là sous le regard d’une statue de Molière, extrêmement fréquentée pour son architecture et studieuse par sa quantité impressionnante de livres et de salles d’étude, pour consulter le livre de théologie qui apparaissait bizarrement au rayon « Monnaies ». Malheureusement, le livre était en réserve et les grèves rendaient l’accès aux stocks impossible, mais on m’indiquait que le livre fut en rayon à la bibliothèque de François Mitterrand.

En sortant de la station Francois Mitterand, l’esplanade du quartier moderne était vide ce samedi-là. La bibliothèque, bâtiment conçu comme deux livres de béton ouverts posés dans un trou de végétation, rimait avec les forêts et espaces verts qui poussaient désormais sur la grande place de l’hôtel de ville et d’autres, car depuis les baies vitrées intérieures on pouvait apercevoir, par endroits à travers la condensation, une nature artificielle plantée en contrebas au centre de l’édifice. Paris était devenu une jungle, on pouvait même s’y baigner dans la rivière. Plus il y a d’espaces verts, plus il y a de jardiniers, après tout. Malgré les grèves de certains travailleurs, principalement des jeunes, la bibliothèque était largement fréquentée par des étudiants préparant leurs épreuves diverses, et il était difficile d’y trouver la moindre place de libre car elles avaient toutes été réservées, par précaution probablement si je me rappelle bien mes années d’étude et mes changements d’humeurs de dernière minute, donc je me décidais à m’asseoir à un poste libre afin d’y effectuer ma recherche rapide, à la sauvage.

Je scannais ma carte mais le logiciel semblait ne pas me permettre de réserver le livre, et une gentille employée voyant mon désarroi s’approcha pour m’offrir son aide. Tout d’abord, elle m’annonça que le livre ne serait pas accessible, avant de se rétracter et de m’annoncer le contraire, car il fallait qu’elle vérifie quels étaient les rayons concernés par la grève, rayons qui lui eurent été communiqués l’heure précédente par courriel, les codes des rayons ne signifiant pas grand-chose ni pour moi ni pour elle d’ailleurs, elle avait par chance une table de correspondance afin de traduire le code du rayon. Elle annonça avec regrets que le livre se trouvait au rayon chercheur, mais je lui retorquais gaiement que j’étais moi-même chercheur, accès chercheur obtenu par name dropping. Elle me réserva une aile du rayon chercheur, mais une aile différente de celle où se trouvait le livre, et m’indiqua vaguement comment accéder à l’étage de recherche, au fond par l’escalator.

Arrivé au fond, je tournais à droite et franchissais un tourniquet vitré, et me retrouvais sous un escalator ascendant sur la terrasse extérieure, et continuais la traversée de la terrasse en recherche de l’escalator descendant, cherchant la porte pour ressortir de la terrasse par l’autre côté, porte qui n’existait pas. J’opérai un demi-tour et franchissais le hall, scannais ma carte à un tourniquet et passais une porte close qui menait aux escalators descendants, où dans la longue descente vers le rez-de-jardin on pouvait admirer l’architecture brutaliste, le gris béton, les décorations de filets noirs pendus aux murs presque communistes, avant d’arriver à un poste de garde. J’avais un ouvrage réservé et ma carte scannée me laissa franchir le portillon. Cette bibliothèque n’était pas la 8è merveille du monde, mais peut-être tout cela était-il nécessaire afin d’éviter un incendie à l’Alexandrie pensai-je.

Je cherchais mon numéro, et m’adressais à la dame qui arborait au cou une croix qui semblait être une croix celtique, mais elle ne savait pas vraiment après l’avoir questionnée, et qui m’annonça finalement, qu’une fois encore, le livre ici aussi était en réserve, contre l’avis du logiciel. Elle se démena et fournit un gros effort pour contacter le stock et voir si quelqu’un ne pouvait pas accéder au rayon, mais étant donné que mon livre n’était pas alloué à ce rayon-ci, erreur de la personne précédente, elle ne pouvait intervenir sur le livre d’un autre rayon, et me recommanda de tenter ma chance au rayon correspondant... Elle m’apprit que le livre en question, La Virga Aurea, se trouvait aussi à la bibliothèque municipale de Chartres, mais il était un peu tard pour Chartres bien que j’eusse aimé en voir la cathédrale templière, et elle me proposa finalement un livre en version PDF payant, sur SCRIBD qu’elle avait trouvé sur Google. Je me resignais finalement à abandonner la consultation du livre pour le commander sur Amazon…

Bredouille du livre, par chance ils avaient là une exposition sur l’Apocalypse, et gratuite qui plus est du fait de la grève, comme quoi c’avait parfois du bon. L’exposition bien fournie présentait des œuvres et représentations diverses de l’apocalypse, des vidéos d’explosion et du feu qui descendait du ciel, car c’était ainsi qu’on la concevait et c’est ce qui était resté dans l’esprit de la majorité des gens. Je notais la présence de l’original du Beatus de Saint-Sever, ce superbe manuscrit enluminé du XIe siècle, et ses représentations imagées me paraissaient bien plus mesurées et positives que celles qu’on pouvait représenter ailleurs et plus récemment, faites d’un bel équilibre des bleus et des rouges, du triomphe contre le Léviathan et présentant notamment une magnifique gravure d’un combat entre le paon et le serpent.

Cette vision avait engendré chez moi une sorte d’atê, provocation divine qui m’empêchait de me concentrer sur autre chose que les images précédentes. Ce combat entre paon et serpent n’était-il pas le combat perpétuel de l’individu comme du groupe, n’était-ce pas dans le contrôle du serpent par l’oiseau plutôt que dans son meurtre que pouvait perdurer la société ? L’oiseau pouvait-il triompher du serpent quand le serpent se reproduisait plus vite que lui ? Est-ce qu’on n’avait pas dénaturé le symbole du serpent ces 2000 dernières années, après tout, chez le serpent aussi il y avait vipères et couleuvres, l’une empoisonne, l’autre soigne…

Sur le chemin du retour les pensées se bousculaient dans ma tête, comme un nouveau champ de bataille spirituel prenant place en mon esprit, fait d’incertitudes, de questions et de vérifications sur la nature profonde de mes désirs. Je m’arrêtais, comme mécaniquement, dans une épicerie pour acheter, chose très inhabituelle depuis mon retour de Chine, une soupe de nouilles chinoises, de celles les plus piquantes et à l’emballage dissuasif.