Le Tombeau des Âmes perdues - Marion Obry - E-Book

Le Tombeau des Âmes perdues E-Book

Marion Obry

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Beschreibung

Le Dieu Seth est tombé amoureux d'une humaine et veut emprunter le corps du jeune Itan pour approcher cette dernière.

« Écoute bien, écoute car ceci est ton héritage. »

Descendant des prêtres gardiens du tombeau de Seth, le jeune Itan est loin de se douter que c’est son corps que le dieu égyptien compte emprunter afin d’approcher de plus près la femme humaine dont il est secrètement tombé amoureux…

Découvrez cette histoire mêlant Dieu égyptien, réalité et... amour !

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

J'ai adoré lire la douceur du Dieu Seth, de lire son amour et de le vivre avec lui. Marion Obry a, comme toujours, su nous montrer son talent grâce à sa plume et à ses recherches pour imprégner encore plus le lecteur. - Ladyfae, Babelio

Voilà une jolie petite nouvelle, mélangeant Dieu égyptien et réalité, mais aussi et surtout : d'amour ! L'écriture est fluide et même si on a envie de plus, l'histoire en elle même est intéressante et facile à lire. - barangermelanie, Babelio

C'est un beau final qui nous fait réfléchir sur l'intrigue et son évolution au fil des pages. Du côté des personnages, j'ai beaucoup aimé leur façon d'être : naturel, simple, loyal. Des beaux principes abordés en quelques pages.En bref, la plume de Marion m'a conquise. - Luthea, Babelio

À PROPOS DE L'AUTEURE

Marion Obry - Jeune auteure originaire de Brive, elle est en licence de droit.

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Le tombeau

des Ames perdues

ISBN : 978-2-38199-014-9

Le tombeau des âmes perdues

Copyright © 2021 Éditions Plume Blanche

Copyright couverture © 2021 Nicolas Jamonneau

Tous droits réservés

MARION OBRY

Le tombeau

des Ames perdues

(Roman)

« La force de la vérité est qu’elle dure. »

Proverbe égyptien

Chapitre Premier

Le sarcophage du Maudit

— Écoute bien, écoute, car ceci est ton héritage.

Il se souvenait de ces mots comme s’il venait de les entendre. Ils résonnaient dans son esprit avec ardeur. Peut-être était-ce une erreur, peut-être ne devrait-il pas se promener ainsi dans le désert, seul. Il n’y pouvait rien, il ne parvenait pas à s’en empêcher. Il aimait ce climat chaud, aride et hypnotique. Il venait d’atteindre le sommet d’une dune lorsqu’un vent chaud projeta sur lui de brûlants grains de sable. Toutefois, ses vêtements l’empêchèrent de ressentir cet effet. Il vérifia, une fois encore, qu’il était bien seul et ôta de son visage le voile bleu qui, jusque-là, le protégeait. Ce n’était pas admis de se découvrir de la sorte au sein de son peuple. Pourtant, c’était plus fort que lui. 

Un sentiment de liberté s’insinua en lui, comme à chaque fois que ses pas l’entraînaient dans le désert. Son père lui avait expliqué qu’enfant, « désert » avait été le premier des mots qu’il avait su distinctement prononcer. L’anecdote l’avait toujours amusé. 

Son clan descendait d’une lignée de prêtres de l’ancienne Égypte. Des gardiens de la mémoire du Dieu Seth. Il avait été élevé dans l’esprit et les traditions de cette lignée. Le soleil, le sable et le désert, c’était cela son univers. Il secoua sa tignasse rousse d’un revers de main. La nuit tomberait dans quelques heures, et il devait être rentré au campement avant. Si le désert était mortel la journée, c’était bien pire la nuit. La température chutait brutalement et plus rien ne contrastait dans le paysage. S’orienter devenait alors difficile. 

Au loin, il perçut enfin la forme imposante. Il tourna la tête à droite, puis à gauche. Finalement, il s’élança du haut de la dune. Il poursuivit sa route durant encore de longues minutes. Marcher ne le dérangeait pas, il en avait l’habitude. Sur sa gauche, un serpent sortit du sol : un cobra. Il cessa de bouger, son cœur conserva un rythme parfaitement normal. Il se contenta de l’observer avec calme et assurance. Les reptiles lui étaient familiers, ils ne lui avaient jamais fait peur, bien au contraire. L’animal s’approcha de lui, allant jusqu’à glisser sur ses pieds. Il demeura imperturbable, comme si ce n’était rien. Puis, avec une vitesse calculée, il trancha net la tête grâce à une petite dague. Le sang s’incrusta aussitôt entre les grains de sable. Il se pencha tranquillement vers la dépouille. Il essuya l’acier de son arme avec le bas de son pantalon avant de la glisser de nouveau dans l´étui à sa ceinture. Puis, d’une main, il s’empara de la tête qu’il tourna vers lui. Délicatement, il lui ouvrit la gueule. Le venin mortel brillait sur les crocs acérés. Il n’y toucha pas, il n’était pas idiot. Ce n’était pas la première fois qu’il tuait un serpent. Cela lui arrivait régulièrement. Le désert regorgeait de centaines de ces créatures sans pattes. 

Finalement, il abandonna l’animal derrière lui et poursuivit sa route. Il continua d’avancer ainsi, toujours en prenant la direction de la pyramide, droit devant lui. Lorsqu’il arriva à son pied, il ne put s’empêcher d’admirer sa beauté. Il se disait que les hommes qui avaient eu le génie de créer de tels bâtiments devaient être les égaux des dieux. Il admirait les pharaons qui avaient eu l’initiative de ces constructions. Il y avait des édifices qu’il admirait par-dessus tout, comme le temple d’Abou Simbel. 

Pour l’instant, il se contenta de s’approcher d’une plaque dans le sol. Il saisit à deux mains une chaîne dissimulée sous la couche orangée de sable. Il inspira profondément et tira dessus avec force, jusqu’à ce que la plaque se soulève. Il découvrit alors un escalier poussiéreux qui descendait dans le sol. Il l’emprunta tranquillement. La différence de température entre les deux niveaux était flagrante. 

Il se retrouva dans un couloir dans lequel la lumière s’insinuait avec peine. Il prit l’une des torches mises à disposition des rares visiteurs et l’alluma à l’aide du briquet qu’il sortit d’une de ses poches. Au fur et à mesure qu’il s’enfonçait dans la galerie, le son de la voix de son père résonnait à nouveau dans son esprit :

— Écoute bien, écoute, car ceci est ton héritage. Tu es un gardien, Itan. Tu es le gardien du temple du sarcophage du Dieu Seth. Ton rôle est de veiller, de protéger et de te souvenir.

Itan avait toujours pris ces commandements au pied de la lettre. Il s’agissait de choses qui lui paraissaient tellement naturelles. Il n’avait jamais pris la peine de remettre en cause ce qu’on avait pu lui enseigner. Après tout, il était un gardien du tombeau d’un dieu. Un plus grand honneur pouvait-il exister ?

Quelques mètres plus loin, arrivé devant une porte, il accrocha la torche à un mur et plongea son index dans un récipient fait de terre. Sa peau se colora d’un rouge éclatant. Il observa le sang sans rien faire, ni même penser. C’était tellement normal. Finalement, il dessina un trait vertical en travers de chacune de ses paupières. Il examina alors le sceau sur la porte face à lui : des triangles imbriqués les uns dans les autres. Au-dessus, le profil d’un chacal : le symbole du dieu. Étrangement, il s’était toujours senti bien dans ce genre de lieux, qu’il trouvait apaisants. Il entra alors respectueusement au cœur même du temple : le pied gauche en avant. Dans l’ancienne Égypte, c’était un signe de respect des plus importants. 

Lorsque ce fut fait, il emprunta l’escalier qui montait dans les entrailles de la pyramide. Il prit son temps, c’était comme un rituel sacré. Quand enfin il parvint à son sommet, il découvrit une salle remplie d’or et de bijoux. 

Il connaissait l’emplacement de chacune des torches. Les flammes donnaient des reflets scintillants à toutes les sculptures présentes dans le tombeau. Au centre, une immense statue à l’effigie du dieu. Il esquissa un sourire tout en baissant la tête pour le saluer avec tout le respect qui lui était dû. À chaque fois qu’il pénétrait en ce lieu, son cœur s’emballait et un bonheur sans fondement l’envahissait. Il aimait cet endroit, plus que sa propre maison. Normalement, il aurait dû attendre sa vingtième année pour fouler le sol de ce tombeau, mais cela faisait plusieurs mois déjà qu’il avait découvert son existence et qu’il s’y rendait régulièrement. Oui, il avait craint la colère du dieu et aussi celle de son peuple. Cependant, lorsqu’il était entré pour la première fois, jamais il n’avait perçu un tel sentiment de paix. Il avait eu l’impression de trouver sa véritable place en ce monde, et d’avoir enfin réussi à donner un sens réel à sa vie. Comme si tout ce qu’il avait fait jusqu’à présent n’avait eu pour but unique que de le conduire ici. Il s’approcha de la statue et tendit la main vers elle, sans oser la toucher. Cela, il ne pouvait tout de même pas se le permettre. 

Au cours des siècles écoulés depuis l’avènement du dernier pharaon, nul pilleur n’était parvenu à l’intérieur de cet endroit. Son peuple, les gardiens, avait pris soin de ne jamais pénétrer par l’entrée principale, de toujours utiliser ce passage auxiliaire avant de le dissimuler à la vue de tous, sous le sable. Les pièges, encore présents, n’avaient jamais eu à être utilisés de son vivant. Par le passé, son père lui avait raconté que le père de son grand-père avait eu affaire à des pilleurs. Trois hommes, avides de richesses et de pouvoir, avaient une fois tenté de forcer l’entrée du tombeau sacré. Ils avaient, dit-on, opéré de nuit alors que les yeux des gardiens se reposaient. Aussi silencieux que des cobras du désert, ils s’étaient approchés de la pyramide. L’odeur de l’or avait dû les rendre fous. Leur campement se situait à moins de deux kilomètres de là, dissimulé par les dunes. Sans un mot, ils avaient tenté de franchir les portes du tombeau. On racontait qu’un cri les avait fait sursauter alors qu’ils s’apprêtaient à violer le repos du dieu. Les trois hommes auraient alors cédé à un instant de panique. Cela aurait suffi à les faire reculer d’un pas. L’un d’entre eux aurait alors aperçu, au loin, une silhouette se déplacer furtivement. Un second cri avait, selon la légende, retenti.