Les épisodes apocryphes de la vie de Yosef - Épisode 2 - Yves Danbakli - E-Book

Les épisodes apocryphes de la vie de Yosef - Épisode 2 E-Book

Yves Danbakli

0,0

Beschreibung

Interprète des songes du redouté Montouhotep II, pharaon de la XIᵉ dynastie, Yosef est précipité dans une mission aux résonances mystiques, au cœur d’une Égypte aussi somptueuse qu’inquiétante. De Louxor à Gizeh, son périple initiatique devient quête de vérité, traversée de signes, de présages et d’ombres. L’épopée s’élève, entre l’humain et le divin, vers son point d’orgue : la rencontre avec le Sphinx, entité silencieuse et gardienne d’un secret ancien… Le voile se lève. La légende commence.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Polyglotte, Yves Danbakli puise dans son parcours singulier – de la finance à l’enseignement, en passant par la rédaction d’ouvrages spécialisés – une richesse intellectuelle qu’il met au service de la fiction. Dans "Les épisodes apocryphes de la vie de Yosef", il conjugue érudition linguistique et imagination narrative pour offrir une relecture ludique des temps anciens.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 73

Veröffentlichungsjahr: 2025

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.


Ähnliche


Yves Danbakli

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les épisodes apocryphes

de la vie de Yosef

Épisode 2 : en route vers Gizeh

Roman

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Lys Bleu Éditions – Yves Danbakli

ISBN : 979-10-422-7533-4

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Prologue

 

 

 

 

Très chère lectrice et cher lecteur qui parcourez ce deuxième épisode apocryphe de la vie de Yosef, vous découvrirez, en lisant ce tome jusqu’à son dernier chapitre, jusqu’à sa dernière ligne et son dernier mot, les raisons pour lesquelles les écrits de Sennéfer, trésorier de Pharaon, ont été considérés comme « apocryphes », non reconnus par nos autorités religieuses. Vous devinerez ce qui a contraint les comités consultatifs de nos trois principales religions monothéistes à mettre en doute l’authenticité des textes rédigés en hiéroglyphes et couchés sur des feuilles de papyrus.

Au fond, je n’en veux pas à ces honorables rabbins, à ces évêques ou à ces imams. J’eusse fait de même si j’avais été à leur place, guide spirituel d’une communauté religieuse ou maître à penser de fervents croyants.

Je ne suis pas un écrivain, mais un égyptologue raté qui a eu la chance de découvrir ces précieux écrits. De l’écriture de Sennéfer, je n’en ai donc pas immédiatement capté les subtilités. Son style est haché, pourtant clair et direct. Il écrivait en utilisant une écriture hiératique, la sténographie version « hiéroglyphe ». Son récit s’en trouve dépouillé, dénué d’enjolivures ou de paraphrases inutiles, hormis quelques rares envolées lyriques et verbales.

J’ai commencé à aimer le petit homme rond, scribe-trésorier de Pharaon, et j’ai commencé à aimer son maître, Yosef. Je me suis retrouvé aux côtés du fils de Jacob quand ce dernier a surgi du fond de sa cellule pour affronter l’homme le plus puissant sur terre : Pharaon. Je l’ai accompagné durant son voyage fluvial. J’ai descendu le Nil avec lui et Sennéfer. J’ai embarqué avec mes deux héros sur la barque royale. J’ai tenté aussi de manger comme eux, croquant oignons crus et têtes d’ail encore vertes. Pas mauvais, du reste.

Je n’ai aucune représentation de Yosef et de Sennéfer. Sennéfer était petit et gros, très gros. Yosef ressemblait certainement à Indiana Jones. Un charme fou ! Une beauté qui ne laisse pas insensible. Un esprit direct, qui ne s’embarrasse ni de faux-semblants ni de faux problèmes. Une belle âme, en somme, dénuée de tout orgueil en dépit de ses capacités intellectuelles hors du commun.

Je peux le dire, grâce à Sennéfer, qui a eu cette idée géniale de tenir ce « carnet de voyage », je suis en train de vivre ce que vivaient les Égyptiens du temps de Montouhotep. Je baigne dans ce monde où le temps s’écoule lentement, paisiblement, à la vitesse des eaux du fleuve sacré.

Quant à la fin de cet épisode, je m’attendais à tout… mais pas à ça !

Je vous laisse le soin de le découvrir, comme je l’ai fait en déchiffrant ces papyrus. Vous ferez la connaissance de Sphinx, comme moi. Et puis vous rencontrerez cet autre personnage. Celui-ci ne manquera pas de vous surprendre.

 

Pour ma part, sachez-le : comme Yosef, j’en reste et j’en resterai à jamais affecté.

 

 

Chapitre 1

 

 

 

Le Nil s’écoulait paresseusement tandis que la barque de Pharaon glissait silencieusement sur ses eaux. Les dernières demeures d’Ouaset1 s’estompaient. Confortablement installé sous sa tonnelle, à l’arrière de l’embarcation royale, Yosef observait, songeur, ce monde qui disparaissait à ses yeux. Un univers s’évanouissait, dans lequel l’arrière-petit-fils d’Abraham, petit-fils d’Isaac, fils de Jacob et de Rachel, avait mené une vie d’esclave, puis de prisonnier. Il ne s’en était jamais plaint. Il était jeune, la trentaine à peine entamée. Son existence n’en avait pas été moins riche en rebondissements spectaculaires. Esclave, il l’avait été. Mais son maître, Potiphar, l’avait désigné administrateur de ses terres. Tôlard, il le fut. Mais le directeur de la prison lui avait remis l’intendance de son établissement pénitentiaire.

Yosef avait quitté sa cellule pas plus tard que la veille. Il était à présent émissaire de Pharaon et, si Élohim le voulait, il serait bientôt le bras droit de Montouhotep II. Il serait Premier ministre d’Égypte. Parcours inimaginable, en vérité. Et pourtant…

En y réfléchissant, Yosef attribua ce retournement spectaculaire de sa situation à ses capacités à analyser et réfléchir. Il était d’un naturel silencieux, réfléchi. Son comportement était apprécié, car équilibré et rationnel, et ses paroles étaient emplies de bon sens.

Ce que Yosef ignorait, cependant, était la puissance d’envoûtement de son regard sombre et pénétrant. Sa beauté, enfin, était saisissante, bien qu’il tentât d’en modérer les effets derrière une affabilité bienveillante et une modestie non simulée.

Yosef était émissaire de Pharaon. La preuve en était qu’avec lui, sur cette barque royale, se trouvait un homme chargé de l’accompagner et de l’assister : Sennéfer, le scribe royal, trésorier du royaume. Montouhotep lui avait également affecté une protection : trois soldats de sa garde rapprochée et leur officier, qui se nommait Amenâa.

 

Les rives du Nil défilaient sous les yeux du fils de Jacob, tout comme ses pensées qui revisitaient les étapes de sa vie.

En vérité, se dit-il après réflexion, il existait une raison supplémentaire à sa capacité à surmonter les difficultés. S’il avait réussi, esclave ou prisonnier, à éloigner de lui le spectre de la souffrance et de la douleur, c’était grâce à son sang-froid, cette faculté qu’il avait à supporter les coups du sort tout en demeurant impassible.

Était-ce un trait de caractère, un don qui lui avait été offert à sa naissance ? Pas vraiment, songea-t-il en observant les paysans et les paysannes qui commençaient à moissonner les champs de blé.

En vérité, Yosef attribuait ce calme qui l’habitait en permanence à cette conviction qu’il avait, ancrée en lui.

Quelque chose qui lui assurait qu’il n’existait aucun problème qui ne trouve une solution raisonnée, mesurée… et pacifique.

 

 

 

 

 

 

Chapitre 2

 

 

 

Yosef n’aimait pas regarder en arrière. Le passé était passé. Il fallait avancer, voilà tout. Pharaon avait fait appel à ses facultés à interpréter les songes. Les cauchemars du monarque n’étaient pourtant pas difficiles à déchiffrer.

Ses conseillers auraient pu, auraient dû les interpréter !

Car enfin, Pharaon administrait un pays tout comme Yosef avait administré les terres de Potiphar. Sept vaches grasses suivies de sept vaches décharnées ; sept épis de blé chargés de grains, et sept épis dépouillés… Cela était tellement évident !

Les sages qui assistaient le monarque n’avaient pourtant rien compris, rien vu.

Sept vaches grasses et sept beaux épis, cela signifiait clairement sept années d’une croissance exceptionnelle de la production agricole – blé, orge et avoine – et de la production animale – bovin, ovin et caprin. Sept vaches maigres et sept épis rabougris symbolisaient, de la même manière, sept années d’un déclin sévère, voire dramatique, de ces mêmes productions. Les moissons seraient misérables, le bétail se réduirait à peau de chagrin. Trop simple, en vérité !

Il avait suffi de quelques mots prononcés par Yosef pour que Pharaon le juge, lui, un esclave et un prisonnier, capable d’assumer la charge de la gestion de la crise qui s’annonçait après ces sept années de prospérité. Le maître de l’Égypte lui avait demandé de se rendre à Gizeh et d’interroger Sphinx. Un voyage initiatique, en somme.

 

La mission était-elle hasardeuse, impossible ? De nombreuses questions se posaient. Comment Sphinx prodiguerait-il ses conseils ? Oralement ? Cela serait surprenant, venant d’une statue minérale. Un papyrus qui se détacherait de ses lèvres pour tomber aux pieds de Yosef ? Peut-être. Tout était possible.

Du reste, que pouvait lui apprendre Sphinx ? Le monstre de pierre lui donnerait-il des conseils avisés ? Qu’en savait-il lui-même ? Pourrait-il lui fournir un modus operandi, un plan d’action ? Ou lui prodiguerait-il des généralités vaseuses et sans intérêt ?

D’autres questions turlupinaient Yosef, comme celle de savoir s’il parviendrait à satisfaire, plus tard, les espoirs colossaux que Pharaon plaçait en lui. Ce saut dans l’échelle sociale, du plus bas au plus haut, avait de quoi donner le vertige. Pouvait-il assumer de telles responsabilités ?